i i
ii
CHANGEMENTS DANS L'TIABITATTON DES ESPÈCES.
p. 431) sur les v i e u x 'mu r s à Oxford, eL ensuite ailleurs, dans cinq comtés du
midi de rAn g l e t e r r e . i l était peut-être à Oxford du temps de Dillenius, qui en
envoya des graines à Linné, soit du pays, soit du jardin botanique; cependant
les auteurs de cette époque ne) ont p a s mentionné dans les Flores. Il manque au
nord de la France. Probablement, il aura été apporté en Angleterre avec des
graines du midi de l'Europe, ou cultivé d'abord dans le jardin botanique d'Oxford.
Il s'est naturalisé dans le comté de Cork, en Irlande, depuis i 839 (Power,
Guide Cork, 36).
Senecio sarraceniciis, L. M. W a t s o n [Cyb., II, p . i '1 8) r e g a r d e comme probable
une origine étrangère, parce que les localités indiquées sont souvent suspectes ou
douteuses. MM. Henslovv et BabingLon ne partagent pas cette opinion. Comme
Fespèce est donnée pour sauvage on Hollande [Prodr, FI. Bai.), et en Danemarck
(Fries, Summa), qu'elle existe aussi en Irlande, dans les bois près de Bantry
(Mack., F/ . , p . 148), j e ne vois pas pourquoi elle ne serait pas indigène, mais
rare, dans la Grande-Bretagne. L'espèce était déjà dans Ray, comme spontanée.
* Pctasi tc. s alhsis, Gu^vin. (Tiii».silago a lba, !>.). — On a trouvé, en 1 848,
une étendue de plusieurs yards de cette espèce, dans un bois de chênes, à Stortlies
Itall, près de Huddesfield {PhyloL, III, p. 445). On vient de la découvrir
jusque dans le comté de For far (Wats., Ill, p . 459). Ellecroît en Suède, en Silésie,
mais non dans l'ouest de la France et en Hollande.
" ^ l l î c r a c i um anrantîaciiim, L. — O n le cultivait depuis longtemps dans
les jardinSj lorsque G. Don le découvrit spontané dans plusieurs localités du nord
de TKcosse {EngL Bot., t. '1 469). M. Wat son {Cyh., II. p . 52) cite des localités
du pays de Galles et du nord de l'Angleterre, outre celles d'Ècosse, et il s^exprime
ainsi : «Indiqué dans une douzaine de comtés environ; mais tout le
monde paraît admettre qu'il est introduit, d La distribution géographique le confirme,
car si l'espèce était aborigène en Écosse, elle se trouverait aussi probablement
aux îles Feroë, Shetland, et dans la péninsule scandinave, où elle manque'
(Fries, Sìmma veg,).
Ilieracium aìnplexicattle, L. •— ^ — On cite cette espèce alpine seulement sur
les murs d'un collège à Oxford, sur ceux du château de Cleish, comté de Kinross,
et enfin G. Don (le jardinier) l'a indiqué dans les montagnes de Clova; mais ses
indications se sont souvent trouvées fausses. Les deux localités certaines sont
bien éloignées de la patrie de l'espèce, et ne mér i tent guère d'être regardées
comme une naturalisation durable.
Filago gallica, L. Dans quelques champs du comté d'Essex, déjà du temps
de Bay [Syn., édit. 1724, p . ISI ) , maintenant dans celui de Herts, et peut-être
ailleurs (Wats., Cyb., I I , p. 104), mais désigné comme colonisi\yàv M. Watson,
c'est-à-dire ne sortant pas des ter rains cultivés, et, par conséquent, non indigène
et non naturalisé dans le sens adopté ci-dessus.
Chrysanthemum segetnm. L. © . E n Angleterre, comme en Irlande, en France,
en Allemagne, en Suède, en Russie, en Italie, en Espagne, à Alger, cette plante
ne sort pas d e s terrains cultivés. On ignore si elle est ancienne dans les cultures,
car le nom de Théophraste, que Sibthorp croyait lui appartenir, a été attribué
par M. Fraas (S/yn., p. 213) au Chrysanthemum coronarium, et les noms en
grec moderne sont absolument différents. L'espèce n'est pas de la région caucasienne,
où elle n'est pas commune et ne se trouve que dans les champs (Ledeb.,
FL /io.s.s.). Quelques Flores l'indiquent plus ou moins clairement hors des cul-
NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 671
tures. Grisebach {SpiciL, II, p . 20S) , dit in arvis^ et plus loin ad rupemin peninsula
Agion-Oros. Gussone (Syii. Fl. Sic., H, p. 484), dit m campis, arvis et
cnltis; enfin, Moris [FL Sard., II, p. 40^), in pasctiis et in arvis. Serait-ce,
d'après cela, une plant e des îles de la Méditerranée et de la Grèce?
P y r e t h r u m Par thenî i im, Siii. — — Plante officinale, commune au bord
des chemins, dans les décombres, les terres vagues, les haies, déjà du temps de
Ray et de Gerarde (1 5 9 7 ) . Les localités sont également suspectes en France, en
Allemagne (Koch, Syn,, I, p. 418), en Italie (Poil. FL Ver,, II, p. 665; Ten,,
SylL, p. 438), en Catalogne (Colm., p. 84), en Por tugal (Brot., 1, p. 375). Elle
manque encoreàdeux pays d'où les Romains tiraient leurs blés, la Sicile (Guss.,
Sya.) et la Barbarie (Munby, FL Alg.). Tout cela indique une p lante des régions
situées à Test de l'ancien monde romain. Effectivement, l'espèce a été trouvée
sauvage dans les m o n t a g n e s de la Turqui e d'Europe (Griseb., SpiciL, II, p . 203),
sur le mont Olympe de Bithynie (/?>.). Guldenstadt l'a trouvée dans le Caucase,
sur le mont Beschtau (Ledeb., FL 7?oss.) ; mai s dans ce cas, comme pour les
indications de M. Moris {Fl, Sard.) et de M. Boissier (Foy. en Esp.), l'auteur n ' a
pas suffisamment exprimé si c'est loin ou près des habitations, M. Grisebach dit
positivement m pratis montams. Il me paraî t probable que les Gr e c s anciens et
les Romains n'avaient pas cette plante autour d'eux, dans les décombres. Les
synonymes supposés, de leurs ouvrages, sont très douteux (Sibth., Fraas).
Maruta Coliila, DC. [Anthémis Cotula, L.). L e s auteurs anglais le regardent
comme indigène. Cependant, je ne sais si l'on trouve cette plante hors des cultures,
des bords de chemins, des terrains vagues. Elleolîre ce genr e suspect de
stations dans toute l'Europe, du Portugal à la Russie, de l 'Angleter r e à la Sicile
et à la Crimée. En est-il de même en Asie Mineure et en P e r s e ? Je ne saurais
le dire. Elle manque à diverses Flores de Grèce (Sibth., Fraas, Margot, Fl,
Zant.)ei d'Algérie (Desf., Munby). Si on la découvre sauvage, hors des décombres
et cultures, en Perse ou en Asie Mineure, je dirai qu'elle s'est répandue en
Europe; si on ne la découvre pas d ans ces p ays , on devr a penser qu'elle existait
primitivement en Europe, dans les ter rains aujourd'hui envahis parl a culture et
par les habitations de l'homme.
Xanthium strumarium, L. ® M. Watson (Cy??., II, p. 4 35) le considère
comme étranger. MM. Babington [Man., édit., p. 1 99) et le docteur Bromfield
{PhytoL, III, p. 525) le regardent comme imparfaitement naturalisé. Ce dernier
reconnaît que Gerarde et Parkinson en ont parlé ; mais on s accorde à trouver les
localités peu fixes et d une nature suspecte, car la plante se trouve près des fumiers,
décombres, terrains gras non cultivés, etc. On peut a voir les m ême s doutes
en Hollande (Prod. FL Bat., p. 1 42), en Danemarck (Fries, Summa^ p. 9), et
môme en France, si l'on se fonde sur la natur e des stations. M. Wa t s o n ajoute que
la plante souffre quelquefois des températures basses, dans son j a rdin ; mais il a
observé des pieds originaires des îles Açores. Après tout, l'espèce pourrait bien
être sur sa limite en Angleter re et avoir occupé des stations azotées avant l'apparition
de l'homme, tout en souffrant parfois de se trouver sous un climat aussi
peu favorable. Plusieurs plantes rudérales sont dans le môme cas.
Tragopogon porrifolius, ! . . — © — Cette plante spontanée en Dalmatie
Vis., FL, II, p. 108), cultivée assez fréquemment en Europe, s'échappe autour
des jardins et même à quelque distance. On la dit subspontanée en Allemagne
(Koch, Syn., Il, p . 485) et à Paris (Cosson et Germ., FL); spontanée au bord
43