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l'école (le Padoue en aienl eu comiuissaiice parles luhercules qu'il leur
envoya (rAllemagiie.
M. Tari-ioni {Lezz., il, p. 10) a constaté qu'on cultivait la pomme de
terre eu Toscane, au commencement du xvii^ siècle, comme ayant été
apportée d'lispai>ne ou de Portugal par des moines. Ainsi sir L Banks
(Trans. Soc. Ilorl. Land., I, p. 11, en 1812), et M. Dunal (Hist. nat.
des SoJanum, 181.3, p. 25), à ime époque où l'on croyait généralement
la pomme de terre introduite par W. lialeigh, ont eu raison d'insister sur
le lait d'une introduction antérieure due aux Espagnols. Les tubercules
i-apportés par les vaisseaux de sir Walter Raleigh, en 1585, ou plus probablement
en 158(5, de la Caroline septentrionale, qui furent multipliés
d'abord en Irlande, ne peuvent pas être l'origine de ceux que l'on cultivait
abondanmient en Italie avant J 588, et qu'on savait dans ce pays être venus
par l'intermédiaire des Espagnols. Si l'introduction parles Anglais a eu
plus de retentissement que celle par les peuples méridionaux, on doit l'attribuer
à ce que le climat des îles Britanniques et l'activité des habitants
devaient rendre la diliusion de la pomme de terre plus rapide et plus eiïicace
(a). Depuis cette époque, elle s'est répandue en Europe graduellement,
et au travers d'obstacles iimtiles à rappeler, qui tenaient aux préjugés
des populations et nullement à un étal imparfait de la plante.
11 est intéressant de constater (pie l'espèce est sauvage au Pérou, et plus
certainement encore au Chili. On l'ignorait, en Amérique, au commencement
du siècle actuel, car M. de Humboldt (Essai géo. pl., p. 29)
l'avait cherchée iimtilement, et on lui avait aiïirmé qu'aucun voyageur
n'avait observé dans la Nouvelle-Grenade, au Pérou et jusiju'a la Paz\aucune
Solanée sauvage à racine nourrissante {Essai sur la Nouv.-Esp.,
2' édit., v. II, p. /|55). Molina est peut-être l'ancien auteur qui a inllué
sur l'opinion de M. de Humboldt, car il n'indiquait (Hisl.. nal., trad.
iran(;., p. 102) au Chili que deux pommes de terre, l'une cultivée, pogny
des habitants, l'autre sauvage, à tubercules très petits et d'un goût un peu
amer, maglia des indigèiies (Solanum Maglia, Dun., Prodr., v. XIII,
part. I, p. 33). D'mi autre côté, Iluiz et Pavon disaient avoir trouvé ItS
Solanum tuberosum sur les collines des environs de Chancay, ville de la côte
du Pérou (F/, reruv., II, p. 38). Pavon (écrivait plus tard à Lambert
(Hook., Misc., fi, p. 203) : « Le Solanum tuberosum croît sauvage aux
environs de Lima, à quatorze lieues de cette ville, sur la côte; je l'ai
(a) La plante apporléc par sir Francis Drake et sir Jolm Hawkins était clairement la
batate, eh s.r J. Banks Trans. Soc. Hort.. I, p. H ) , de sorte que les questions discutées
par M. de Humboldt Nouv-Esp., 2= édit., vol. II, p. 461 et 464) sur les localité
visilees par ce voyageur n'ont pas d'application à l'objet actuel.
ÜlilGlN)-: DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉHALEMEXT CULTIVÉES. 813
trouvé moi-même au Chili. » La première de ces indications est sans
doute la môme que celle du Flora Peruviana. Pavon envoya à Lam])ert
des échantillons de la plante sauvage du Pérou. On peut douter cependant
que ce fût bien le Solanum tuberosuiTi, car l'espèce ainsi nommée par
Pavon dans l'herbier de M. Boissier est, suivant M. Duiml, une espèce
voisine (très voisine) de la pomme de terre, le Solanum immite ÎDun.,
Prodr., Xni, part, i, p.
M. Caldcleugli envoya plus récemment, en 1822, à la Société d'horticulture
de Londres, des échantillons qu'il regardait comme la vraie pomme
de terre, spontanée au Chili (Hook., ib,). Le docteur Lindley {Jcnirn.
llort. Soc., 18/i7, v. III, p. 66)affirme que cette plante, cultivée pendant
quelques années à Londres, était bien l'espèce ordinaire.
M. Cruckshanks écrivait à sir W. Hooker (í/>Íí?.) les observations qui suivent
: (( On objecte souvent que dans les pays où la pomme de terre croît
sauvage elle pourrait, comme on Ta observé pour d'autres plantes en Amé-^
rique, avoir été introduite et n'être pas luie espèce indigène. Il y a cependant
beaucoup de motifs pour croire qu'elle est-indigène au Chili^ et
que les pieds qu'on y trouve sauvages ne sont pas le produit accidentel des
plantes cultivées. On les trouve ordinairement sur des pentes rocailleuses
et escarpées où l'on n'aurait jamais pu les cultiver, et où le transport accidentel
que l'on présume n'aurait pas pu s'eiïéctuer. Cette pomme de terre
sauvage est très commune à Valparaiso, et je l'ai suivie sur la côle à
quinze lieues au nord de cette ville; mais je ne sais pas jusqu'où elle
s'étend, soit au nord, soit au midi. Elle habite surtout les falaises et collines
du bord de la mer, et je ne me souviens pas de l'avoir vue à plus de
deux ou trois lieues des côtes. H y a une circonstance non mentiouïiée
dans les livres, c'est que la ileur est toujours d'un blanc pur, sans trace de
cette teinte pourpre, si commune dans les variétés cultivées, circonstance
que je regarde comme une forte preuve de son origine spontanée (pourquoi?).
Je déduis une autre preuve de ce fait, qu'on la trouve souvent dans
les endroits montueux, loin des cultures, et qu'on ne la voit pas dans le
voisinage immédiat des champs et des jardins où Ton cultive la pomme de
tezTe, à moins qu'un courant d'eau traversant le terrain ne puisse entraîner
des tubercules dans des lieux non cultivés. » M. Cruckshanks présume que
les pommes de terre sauvages des environs de Lima dont parlait Pavon,
doivent leur origine à cette circonstance, au moins pour les parties basses,
voisines de la rivière de Chancay; mais il ajoute que l'introduction est
moins probable pour les collines, aujourd'hui incultes.
M. French (Joí¿rn. gco. Soc. Lond.^ i839, p. 3Í6) raconte qu'on
essaie de cultiver prè>s de Chilecito, dans la province de Rioja, république
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