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l 5 0 DISTRIBUTION D'UNE FAMILLE DANS >SON HABITATION
C H A P I T R E XVII.
DISTBIBUTION DES PL.\?iTES D'UNE FAMILLE DANS L'INTÉRIEUR DE SON
HABITATION, ET COMPARAISON DES FAMILLES SOUS CE POINT DE VUE.
ARTICLE PREMIER.
OBSERVAT IONS PRÉ LI MIN AI RE S.
Les réflexions présentées en tête du chap. xiii, p. 1130, concernant
les genres, s'appliquent également aux familles. On peut envisager aussi
le groupement de leurs éléments constitutifs, soit sous le rapport topographique,
dans chaque localité, soit sous le rapport géographique, de la
diffusion dans les diverses parties de l'habitation en général. Les questions
seront seulement plus compliquées, parce que les groupes appelés
familles sont plus composés d'un degré.
ARTICLE II.
DE L'ASSOCIATION ET DE L'ISOLEMENT DANS LES LOCALITÉS OU STATIONS.
Quoique les familles soient des groupes bien vastes, il y a cependant assez
d'analogie entre leurs éléments constitutifs pour que les causes locales
agissent sur elles d'une manière quelquefois semblable. Aussi voyonsnous
les genres et les espèces de Cypéracées, par exemple, vivre pêlemêle
et en grande quantité dans les marais; les genres et les espèces de
Salsolacées, dans les stations imprégnées de sel; les Conifères, ensemble
dans les mêmes forêts; les Amentacées, de même; les Orchidées de divers
genres ou espèces, à l'ombre des grands arbres ; les Éricacées, les Cistacées,
les Epacridées, dans des localités sablonneuses ou rocailleuses, desséchées,
etc.
En d'autres termes, il y a des familles dont les éléments vivent ordinairement
ensemble, des familles sociales, comme il y a des genres et des
espèces ayant celte tendance. Les causes physiques et physiologiques en
sont les mêmes : aussi on me permettra sans doute de ne rien dire de
plus et de passer à d'autres questions.
DIFFUSION D'UNE FAMILLE DANS L'ÉTENDUE DE SON HABITATION. 1151
ARTICLE III.
DE LA DIFFUSION DES PLANTES D'UNE FAMILLE DANS L'ÉTENDUE
DE SON HABITATION.
§ 1. EN CONSIDÉRANT LES GENRES.
Les genres d'une famille ont chacun leur habitation propre dans telle
OU telle partie de l'habitation générale de l'ensemble. Ces habitations des
genres sont éloignées ou rapprochées, contiguës ou séparées, ce qui détermine
des modes particuliers de diffusion pour chaque famille.
Ouelques familles ont la majorité de leurs genres groupés sur un seul
continent ou sur deux, et quelques genres épars sur les autres. Ainsi plusieurs
genres de Myrsinéacées {Prodr., VIII) sont propres à l'Asie méridionale,
à l'Amérique méridionale, aux îles Canaries ou aux îles Mascareinhes;
mais on n'en connaît aucun jusqu'à présent qui soit spécial au
continent africain, ou à la Nouvelle-Hollande, quoique des espèces appartenant
à la famille s'y trouvent çà et Là, et même quelquefois avec une
certaine fréquence. Dans les Malpighiacées (Adr. Jussieu, Monogr.) où
les genres sont plus spéciaux à chaque continent, il y en a 36 du nouveau
monde (principalement du Brésil) et seulement h de l'ancien monde,
l'Australie comprise. Les Lobéliacées ont 5 genres sur 19 propres aux
îles Sandwich, où cependant le nombre des espèces est loin d'offrir
une proportion aussi grande à l'égard des Phanérogames. Les Campanulacées
ont 2Zi genres dans le Prodromus (vol. YII, part, ii), dont 3 seulement
existent en Amérique, tout en offrant la majorité de leurs espèces
ailleurs, 1' seul est représenté à la Nouvelle-Hollande, 8 existent au Cap
ou aux îles Mascareinhes (dont 7 propres à cette région), 11 sont dans le
midi de l'Europe, aux Canaries ou dans le pourtour de la mer Méditerranée
(dont 7 propres à cette région), les autres sont épars; ainsi il y a trois
régions où les genres de cette famille sont groupés, sans cependant faire
défaut ailleurs. Dans l'immense famille des Composées, l'Amérique méridionale,
la Nouvelle-Hollande, le Cap, offrent évidemment des agglomérations'considérables
de genres, relativement à l'Asie et à l'Europe.
Quelques familles ont la grande majorité de leurs genres dans un continent
et quelques genres épars ailleurs. Un des cas les plus curieux est celui
des Loasées, famille essentiellement américaine, ayant 11 genres propres à
l'Amérique, et qui aurait un genre au Cap, si le genre Fissenia, Br. (Cnidone,
E. Mey.) doit bien lui être rapporté (Walp., Réf., IT, p. 228). On
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