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7 9 8 CHAXOKMKNTS DANS T/ïTAniTATION DES ESPÈCE?!.
se Iron veni snrlonl dans les terrains cnUivos. Les an 1res al)ondenl dans
les bronssailles dn bord de la mer. On sait du reste que^ dans les pays
chauds, la plupart des espèces qui durent plus d'un an, et même quelque-
Ibis des especes annuelles, deviennent ligneuses.
A R T I C I . E VI.
EXEMPLES DE NATURALISATIONS MANQUÉES.
Je viens de citer ¡des exemples certains de naturalisation; j'aurais pu
en indiquer un plus grand nombre. Il faut cependant reconnaître que les
cas d'une nature opposée sont nombreux aussi, "et plus nombreux
pent-etre.
Quand on pense à la multitude des jardins, par exemple en Europe;
quand on compte surtout les jardins botaniques, où Ton cultive, en
pleine terre, des milliers d'espèces de tous les pays et de toutes les ûniiilles,
on est surpris qu'il ne s'échappe pas un plus grand nombre de plantes qui
se naturalisent en rase campagne, ou au moins près des villes. Le
vent doit disperser les graines; on emporte des déblais hors des endroits
cultivés; on distribue et Ton exporte des graines, souvent mélangées;
il faut donc, d'après le peu d'espèces qui se naturalisent, que les obstacles
dont j'ai parlé ci-dessus (art. II, § 2) soient bien puissants. Il faut même
que, ponr une graine introduisant une espèce nouvelle dans un pays, des
millions d'autres graines périssent annuellement ou ne laissent qu'un produit
chélif qui s'éteint au bout d'une ou deux générations!
Il est curieux de rélléchir au nombre de plantes qui se multiplient spontanément
dans les jardins botaniques et y deviennent en quelque sorte des
mauvaises herbes, sans cependant sortir de l'enceinte de l'établissement.
J'ai vu, par exemple, dans le jardin botanique de Genève le Navarretia
heierophylla, Bentli., plante annuelle de Californie, et le Collomia grandiflora,
du même pays, se semer d'elles-mêmes dans les plates-bandes, avec la
même constance pendant dix ou quinze ans, sans se répandre en dehors
dans le pays.
On a essayé souvent de naturaliser des plantes, et presque toujours on
a échoué. Combien n'a-t-on pas répandu de graines a dessein dans le bois
de Boulogne et ailleurs près de Paris. Qu'en est-il résulté? Bien peu de
chose au dire de tous les botanistes. Le Potentilla pensylvanica est le
résultat le mieux constaté.
Près de Genève, autour du village de Bernex, un de mes amis a jeté
EXEMPLES DE NATURALISATIONS MANQUÎ:KS. 79 9
dans la campagne, il y a quinze ou dix-huit ans, les graines de plusieurs
centaines d'espèces recueillies au jardin botanique; personne n'en a vu
aucun effet.
M. Gosse^ le fondateur de la Société helvétique des sciences naturelles,
retiré dans son hermitage de Mornex, sur Salève, avait soin de cultiver des
plantes de montagnes pour les naturaliser autour de lui. L'expérience a
duré longtemps, et la Flore de Mornex ne paraît pas avoir changé le moins
du monde.
« Boissier de Sauvages, dit son neveu, M. d'Hombres-Firmas (Optisc.^
Ì8/18, II, p. 373), lorsqu'il venait visiter ses frères et son pays, portail
toujours des paquets de graines et de plantes qu'il croyait utile ou curieux
de propager; il les mettait dans les bois, dans les prairies, au bord des
fontaines à Sauvages, où plusieurs se sont naturalisées depuis plus d un
siècle (a). L'intempérie des saisons en a fait périr cependant une bonne
partie. M. le docteur Dumalet et l'abbé Desroches, botanistes de ce pays,
m'ont dit avoir trouvé jadis, au quartier de la Combe-Mousseuse particulièrement,
des plantes exotiques importées par mon grand oncle; je les ai
vainement cherchées quand je commençais à faire un herbier. » M. d'Hombres
cite quelques espèces, mais elles existent aussi sur les montagnes
de la Lozère, non loin des Cévennes, et elles peuvent par conséquent
venir d'une autre .origine que les semis de Sauvages. On voit que si
M. d'Hombres croit volontiers à des résultats positifs, il n'en cite aucun
de probant et il assure même que la plupart des plantes semées avaient
disparu.
M. d'Hombres (p. 372) paraît croire que les plantes de montagnes qu'on
trouve dans les Cévennes à l'endroit appelé Ort de Dion (Hortus Dei)
viennent en partie de naturalisations faites par les professeurs de Montpellier.
Il indique cependant lui-même un auteur du pays (Bouger, Topogr.
du Fi^an) d'après lequel les prétresses d'Isis venaient jadis de Nîmes
cueillir des simples à l'Ori de Dion. Je vois aussi que Gouan (Herbor.y
3. 201) ne donne pas aux plantes de cette localité une origine étrangère
artificielle.
Les essais de naturalisation ont été nombreux et persévérants autour de
Montpellier. Nissole avait commencé. Plus lard Gouan en fit beaucoup;
il les raconte dans son ouvrage intitulé : Herborisations aux environs
de Montpellier, p. IX et 226. On voit dans ce livre que Gouan lui-même
et un autre botaniste du pays, Amoreux, avaient semé intentionnellement
(a) Je possède l'exemplaire du Species de Linné, ayant appartenu à Boissier de Sau -
vages. On y voit de sa main beaucoup de notes sur des caractères ou des localités, niais
j e n*ai rien trouvé sur ce sujet.
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