1170 DES CARACTÈRES DE YÉGÉTATIOX.
(lificrcnle, ces proportions ont. de l'intérêt et méritent d'être comparées
d'une région à l'autre:
On peut aussi constater que certaines familles ont le plus grand nombre
de leurs espèces agglomérées dans telle ou telle région du globe, sans examiner
la proportion qui en résulte à l'égard des autres Phanérogames.
C'est un point de vue qui conduit quelquefois à des conséquences différentes.
En général, de l'étude des familles on peut tirer deux caractères essentiels
à connaître :
1" Dans tout pays certaines familles sont dominantes, sous le point de
vue de la proportion de leurs espèces. Tel est le cas des Graminées ei Composées
en Europe, des Légumineuses aux Antilles et dans la plupart des
payséquatoriaux, des Protéacées ou Myrtacées à la Nouvelle-Hollande, etc.
2" Certaines familles sont caractéristiques, dans ce sens qu'elles sont
propres à la région que l'on considère, ou que du moins elles y présentent
une proportion plus forte que dans les autres régions, tantôt à l'égard des
Phanérogames de la même région, tantôt à l'égard des espèces de chaque
famille. Ainsi les Berbéridées sont caractéristiques du Chili, les Stylidiées
de la Nouvelle-Hollande, les Résédacées de la région méditerranéenne
et adjacente, les Cactacées du Mexique, les Oxalidées du Brésil et du
Cap, etc., etc.
i / a b s e n c e totale OU presque totale d'une famille dans une région, surtout
lorsque les conditions du climat feraient croire qu'elle s'y trouve, est
aussi un caractère qui ne doit pas être négligé.
Enfin, la comhinni^on des fami l les mérite d'être remarquée, aussi bien
que les caractères tenant à chacune en particulier. Ainsi la végétation de
l'ile Juan-Fernandez, formée essentiellement de Composées et de Fougères,
doit présenter un aspect très différent de telle végétation où les Composées
s'associent aux Légumineuses, de telle autre où les Fougères sont mêlées
avec des Aroïdes ou des Orchidées ; et comme les principales familles se
combinent par trois, par quatre, etc., il en résulte des Flores excessivement
variées.
3" Caractères relatifs aux genres.
L'indication des genres les plus nombreux en espèces, ou les plus apparents
par le nombre des individus, est bien une manière de dépeindre
l'ensemble des végétaux d'un pays. Les voyageurs, même superficiels, y
font attention. Malheureusement ce caractère n'est pas susceptible d'une
grande précision (p. 113/i)et se prête difficilement à la comparaison d'un
pays à l'autre, à cause de la multitude des genres, de l'absence pour plu-
NATURE DE CES CARACTÈRES GOiSSlDÉRÉS ISOLÉMENT. 1171
sieurs régions d'énumération complète des espèces, et du grand nombre
des genres qui occupent deux ou plusieurs régions adjacentes ou même
éloignées.
Ici, comme pour les familles, on peut remarquer les genres dominants
par le nombre des espèces ou des individus, et les genres caractéristiques
.
4° Caractères relatifs aux espèces.
La présence d'une espèce dans un pays est toujours en elle-même un
caractère; mais le nombre des espèces est si considérable, qu'on ne peut
s'attacher à tous les faits de cette nature. Il suffit, en général, de constater :
Les espèces spontanées les plus communes, en insistant SUr les arbres
et sur les espèces qui dominent dans les stations principales de la région
dont on s'occupe ;
Les espèces un peu remarquables et earactéristiiiues, c'est-à-dire
plus ou moins abondantes dans le pays, mais de nature à frapper un botaniste
et qui n'existent pas dans les pays voisins;
Les espèces cultivées, surtout celles de la grande culture.
On peut rechercher encore le nombre des espèces relativement à la
surface , et en particulier celui des espèces propres au pays que l'on
envisage.
Ces éléments numériques sont bons à constater, mais leur emploi exige
de l'attention et des réflexions préalables, dont je vais m'occuper.
5" Variété ou uniformité de végétation.
Les formes végétales peuvent être variées dans un pays, soit par la
diversité qu'elles présentent d'un district à l'autre, soit par la richesse de
formes différentes dans chaque district.
Si le premier cas se présente, il convient de distinguer des régions ou
zones différentes et de les considérer à part. C'est ce qu'on fait, par
exemple, dans les pays montueux, où plusieurs degrés d'élévation offrent
des végétaux en grande partie différents.
Lorsqu'il y a mélange intime des formes végétales dans l'étendue de
pays que l'on considère, on est obligé d'employer des procédés statistiques.
On calcule le nombre des espèces différentes, puis leur proportic n par
genre et par famille.
Pour que ces chiffres aient une valeur comparable d'un pays à l'autre,
et même, je dirai, une valeur absolue, il faut se faire une idée de la manière
dont l'étendue de surface modifie les proportions. Au premier aperçu
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