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et la troisième édition du Synopsis, de Ray, l'indiquait déjà dans des localités
telles que le bord des ruisseaux en Angleterre.
Dianthus pliinsnrîus, IL. —• ^ — Sur les vicux niiu'S dans le midi de
TAngieterre. Ray et Dillenius ne l'indiquent pas. II est du sud-est de l'Europe,
par exemple, d'Autriche (Ivocli), d'Italie ; mais il manque à la France, et à l'ouest
généralement. Sa culture, fort ancienne, est si fréquente, qu'elle explique la naturalisation.
M. AVatson [Cyb,, I) ne doute pas de l'origine étrangère ; M. Babington
{i]Jan., T edit.), au contraire, en doute ; mais l'opinion du premier est plus
probable, à cause de la patrie de l'espèce et du silence des anciens auteurs.
IMaiuluKs CaryophyUus. fi,. — ^ —Il croît aussi sur les vieux murs dans le
midi de l'Angleterre. MM. Babinglon et Watson le jugent dans les mêmes conditions
que le Dianthus plumarius. Cependant, il est donné par Ray et Dillenius
p. 336) pour spontané sur les murailles, peut-être naturalisé, comme, disent-ils,
le Cheiranihus Chcivi. il se trouve dans toute la France jusqu'au nord-ouest, mais
également sur de vieilles murailles (Coss. et Germ,, FL Paris] Hard. Ren. Led.,
Cat. Calvad, ; Lloyd, FI. Loir.-lnf ; Roreau, FL centr. ; Lecoq et Lamette, Cat.
plat, centr.). On commence à le trouver dans des localités naturelles vers la
Méditerranée; ainsi, il abonde sur les pelouses sèches delà montagne Noire, près
de Carcassone (Noulet, FI. sous-pyrén,., p. 80), et de môme en Italie,
L'un et l'autre de ces oeillets ont disparu du comté de Cork, où ils avaient semblé
naturalisés (Power, Bot. guide Cork^ ] 845).
!§ai»oiiaria oflîesHBafiis, ï^. — ^ — Il est difiicile de Savoir si cette espèce
est bien spontanée, et encore plus de conjecturer son origine dans le midi de
l'Angleterre. M. Watson (Cyb., I, p. '194) la classe parmi les esipèces denizen, à
demi naturalisées. Lille paraît native, selon lui, sur les côtes de Devonshire et du
Cornouailles. Ailleurs, les localités sont près des habitations et plus ou moins
suspectes. Les racines conservent longtemps leur vitalité quand on rejette la
plante hors des jardins. Dans l'île de Wight (Bromfield, PliytoL, III, p. 212), elle
est certainement d'origine étrangère et à peine naturalisée. En Irlande, les localités
sont suspectes et les pieds sont à fleurs doubles (Mackay, FL llib.) ; près de
Cork, l'espèce est d'origine étrangère (Power, Guide., p. \ 3). Elle est rare aux îles
de la Manche (Piquet, PliytoL^ IV, p. '1 093) , où M. Babington ne l'avait ])as vue,
et mémedansle Calvados (Hard. Ren. Led., Cat., p. 92), où cependant elle est
indiquée dans les endroits frais, au bord des rivières. On la cite en Hollande(Prodr.
FL Bat., p. 39) et en Danemark (Fries, Summa). Pour en revenir à l'Angleterre,
il faut noler que Gerardo [Herbal,p. 360) et Ray (%n , , édit. '1724, p. 339)
mentionnent l'espèce comme spontanée près des ruisseaux, etc. La question est
très douteuse. En balançant les probabilités dans mon esprit, je trouve un peu
plus de motifs en faveur d'une introduction par suite des cultures, introduction
qui sera toujours peu assurée et peu commune.
Saponaria vaGcaria L. Adventive seulement (Wats., I, p. -194, et IH,
p. 391).
Silene noctillora L, Plante spontanée, selon les anciennes expressions des
auteurs, mais spontanée dans les champs seulement, c'est-à-dire cultivée malgré
l'homme, dans la Grande-Bretagne, la Hollande, l'Allemagne (Koch, Syn.), la
SuèdeiWahl., i^7.),les provinces russes de la Baltique (Fleischer, FL)- Près de
Moscou, elle existe dans les champs et dans les bois (Mart., FL JJ/osc., p. 78);
en Silésie, dans les champs et les jachères (Wimm. et Grab., FI., I, p. 67). La
Flore de Galicie, par Zawadski, indique des localités ordinaires, sans parler da
cultures; enfin, l'espèce est absolument sauvage autour du Caucase, jusqu'à
4,000 p. (Hohen., P/. 3'aL ; C.-A. Mey., etc.) et en Sibérie(Linn., Ledeb.,
FL 7?oss, I, p. 315). Voilà un exemple, et ils sont rares, d'une plante orientale,
devenue mauvaise herbe dans les régions septentrionales de l'Europe, sans Tètro
dans le midi, oii elle ne croît pas. Elle était en Angleterre déjà à Tépoque do
Ray {Syn., p. 340), mais moins commune qu'à présent. Gerardo n'en parle pas.
* Sîlene îtalîcîi, Vers. —- — Sur les falaises de Douvres, depuis 1825
[Engl. Bot., t. 2748 ; Bab., Maîi., édit. I et II). Échappé des jardins, selon
M. Babington. Il ne croît effectivement pas dans Touest de la France, mais seulement
dans le sud-est, jusqu'à Lyon (Gren. et Godr., FL Fr., I, p. 218), de
sorte qu'un transport de graines en Angleterre, par un autre agent que l'homme,
n'est pas admissible.
Lychnis Githago, Lam. Cultivé malgré la volonté de l'homme, en Angleterre,
depuis un temps immémorial (Gerardo, Herb. ; Ray, etc.), La patrie primitive de
cette espèce a échappé à toutes mes recherches. Elle est indiquée uniformément
dans les terrains cultivés, ordinairement dans les moissons, inter segetes, dans les
Flores de toute l'Europe (Sicile, Sardaigne, Espagne méridionale, Portugal, Italie,
Grèce, Europe centrale, Courlande, Moscou, etc.), de l'Algérie (Munby), de l'Arménie
(C. Koch., Linnoea, \ 841, p. 712), des environs du Caucase(Bieb.; C.-A.
Mey. ; Hohen.)et jusqu'à Irkutzk en Sibérie (Turcz., FL Baic.^ p. 211 ). Aucune
Flore ne mentionneune tendance à sortir des cultures. L'espèce n'est pas dans le
catalogue des plantes du Sinai de Bové, par Decaisne, ni dans la liste des plantes
delà Chine septentrionale, parBunge. Elle semble plus commune dans l'Europe
tempérée que vers le midi, en Grèce ou en Algérie. Les noms vulgaires donnent
un indice assez remarquable. Ceux des langues dérivées du latin viennent de Nigella
[Nielle., fr. ; Neguillon, esp. ; Anelle, piémont., etc.), par analogie delà graine
avec celle du Nigella sativa, que les Latins appelaient aussi Gitli. Vîxy suite de
cette ressemblance, on a appelé quelquefois la plante actuelle Nigella falsa, en
italien (Moris, FL Sard.), eiGithone, Gettajone, etc., de même que les botanistes
ont fait Githago. Notre Lychnis Githago n'a pas de nom italien qui paraisse original,
ni de nom latin. On ne cite pas de synonyme de Pline qui puisse lui être
rapporté. 11 semble avoir été inconnu aux Romains. Les synonymes cités pour
Dioscorides sont très douteux (Lychnis sauvage, voy. Fraas, Syn., p. 1 05), et le
nom grec moderne en est tellementdifférent que l'espèce paraît avoir été inconnue
aux anciens. Les noms germaniques sont peu originaux; les uns sont composés
et expriment une association avec le blé : celui de Rade s'applique aussi à l'ivraie,
et il est peu répandu. Si les anciens celtes avaient eu un nom pour cette plante,
aujourd'hui si commune en France, il en serait resté des dérivés dans une foule
de patois. Davies [Welsh Bot., p. 43) associe en gallois deux noms, l'un latin,
Gilh, l'autre Bulwg, qui pourrait être original. A côte de cette pénurie de noms
celtes, latins, grecs ou germains, il y a un nom slave, Kiikoel en russe, Kukalei
en lithuanien, Kakol en polonais, qui a donné le nom anglais de la plante Cockle,
et les noms grecs modernes RoxxoXy? et yoyyoh. Ainsi, l'espèce, d'après les études
linguistiques, serait venue par les peuples slaves, qui l'auraient possédée avant les
peuples latins et grecs. Elle était peut-être spontanée dans la Russie méridionale,
la Hongrie ou l'Autriche, sur des terrains meubles dont la culture s'est emparée.
Je ne sais si on la trouvera sauvage dans ces régions. Il est possible qu'elle n'ait