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ORIGINE OKOGRAPIIIQUE DES ESPECES CULTIVÉES.
D'après Koch (Syn. FL Germ,^ 2® édiL^p. 833), il s'est naturalise dans
les vignes près de Fiume. Toutefois M. de Visiani (FL Dahn.y p. 138)
n'en parle que comme cultivé en Dalmatie.
D'après l'ensemble des faits, je suis amené ù l'idée que l'Allium ascalonicum
n'est pas une espèce. 11 suflit, pour concevoir des doutes sur son
existence primitive, devoir que : 1° Théophraste et les anciens en général
en ont parlé comme d'un élat de l'Allium Cepa, ayant meme importance
que les variétés cultivées en Crète, en Thrace et ailleurs; on ne peut
pas prouver qu'il existe à l'état sauvage; 3" on le cultive peu ou point dans
les pays où l'on présume qu'il a pris naissance, comme la Syrie, l'Egypte,
la Grèce; /i'' il est ordinairement sans fleurs, d'où venait le nom Cepa
steî'ilis^ donné par C. Bauliin, et la multiplicité des caïeux se lie tout
naturellement à ce fait ; 5" lorsqu'il fleurit, les organes de la fleur sont
semblables à ceux du Cepa, ou du moins on n'a pas découvert de différence
jusqu'à présent, et d'après Koch (Syn. FL Germ.), la seule différence
d'avec l'Allium Cepa est d'avoir la hampe el les feuilles moins renflées,
quoique fistuleuses.
Allium sativum, I.. — Linné, dans son Species (p. /i25), indique la
Sicile comme la patrie de l'ail commun, mais dans son Hortus Cliffortianus,
ordinairement plus exact, il ne donne pas d'origine. Le Sy^iopsis
Floroe SiciiJoe de M. Gussone et le Flora Italica de M. Bertoloni n'en
parlent pas.De Candolle (FL Fr,^ III, p. 219) regardait comme spontané
et comme type de l'espèce un Allium à bulbe simple trouvé sur le bord de
la mer, près des îles d'Hyères, dont parle Gérard dans sa Flore de Pro-
"Device. Mais MM. Robert (Cat. FL Toulon) et Castagne [Calai, de Mar-
.seille)\\e mentionnent point cette plante ni aucun Allium sativum spontané.
D'ailleurs une espèce aussi robuste, aussi généralement cultivée, se trouverait
probablement dans une foule de localités de la région méditerranéenne
si elle en était originaire, tandis que les Flores d'Algérie (Desf.,
Munby), d'Espagne (Boiss., Voy.; Colmeiro, Catal. pl. CataL et de Castille),
d'Italie (BertoL), de Dahnalie(Vis.), de Grèce (Margot et Reut.; Sibth.
et Sm.; Fraas, Syn. FL class.ne l'indiquent pas comme spontanée.
M. Fraas dit seulement qu'elle se naturalise en Grèce par l'efl'et des culr
tures. Je ne vois non plus aucune preuve que l'ail soit spontané en Egypte,
comme le dit Kunth (Enum.y IV, p. 381). Le seul auteur qui l'indique
sauvage est Ledebour (FL All.^ II, p. h, et FL Ross, IV, p. 162) : « In
australioribus deserti Soongoro-Kirghisici, )) d'après des bulbes rapportées
de ce pays et cultivées au jardin de Dorpat. Les Flores du Caucase
(Bieb., C. A. Mey., Hohen.) n'en parlent pas, non plus que celles de l'Inde
et YËmmératio7i des planies de la Chine septentrionale de M. Bunge
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRA-LEMENÏ CULTIVÉES. 831
Voyons s'il est vraisemblable historiquement (jue l'ail soit originaire du
centre de l'Asie.
On pense que c'étiiit le vxopoòV; de Théophraste et de Dioscoride et l'Allium
de Pline. Le nom moderne grec Xxopr3ov (Fraas, Syn,, p. 290) le
confirme, à défaut de bonnes descriptions chez les anciens. Les Hébreux
cultivaient probablement l'ail sous lenoni de Schum (Ilillcr, Jlieropli.,
Il, p. 36), (Rosenmïdler, Handb. hlhL Alterth., IV, p. 96),
(lui n'est pas éloigné du nom grec ni du nom arabe Tkum (Ebn Baithar,
libers, v. Soniheimer, I, p. 230), ou ToumTom (Belile; Forsls,
p. Lxv), et qui semble avoir même racine que le nom sanscrit Mahoushudha
(Boxb., FL Ind,, 2« édit., p. l/i2). De ce dernier découlent divers noms
indiens modernes Loschoun, Rushoun, etc. (Pidd., liidex). Les Basques
ont un nom qui paraît asialiipie, Baratchouria (Moritzi, Diet, noms
viily. inéd,). On voit que plusieurs langues asiatico-européennes semblent
avoir reçu le nom de l'ail d'une origine commune, très ancienne, asiatique.
La culture de l'espèce est aussi très répandue en Asie jusqu'en Chine
(Lour., FL Coch.), mais ïhunberg ne l'indique pas au Japon; l'ensemble
de ces documents concorde assez bien avec la présence signalée dans le
désert Soongoro-Kirghisien, car les races indo-européennes sont parties
d'une région qui en est peu éloignée.
Il resterait à savoir jusqu'à quel degré rAiHum Scorodoprasum, L<
(Allium Ophioscordoji, Don), appelé Rocambole en français, est diilerent
derAllium sativum. De Candolle [FL Fr., Ill, p. 2-iO), Koch (Syn.,
2^ édit., p. 830) et d'autres, soupçonnent qu'il en est une variété. Spontané
dans les îles de l'archipel grec (Siblh.; Fraas, Syn. FL class.), il l'est probablement
ailleurs dans la région méditerranéenne. Je ne puis dans ce moment
me livrer au travail monographique nécessaire pour vider cette
question.
Beta vuigarî^9 Moq.—' Le type des bettes, cardes et betteraves se
trouve, avec une racine fusiforme, peu volumineuse, dans les terrains sablonneux,
aux Canaries, autour de la mer Méditerranée, en Perse (Moq.,
dans Prodr.^ Xlll, part, ii, p. 55), et jusque dans la partie de l'Inde qui
en est voisine (Jacquem., ib,). Dans l'Inde proprement dite, elle est cultivée
pour les feuilles; mais non pour les racines, et elle n'a pas de nom sanscrit
(Boxb., FL Ind., Il, p. 59). Les Grecs, et surtout les Bomains, faisaient
un grand usage des feuilles de Bette. Ils en distinguaient deux
variétés, rouge et blanche (Coesalp., IV, c. 22; Fraas, Syn. FL class.,
p. 233). Depuis cette époque, les races devinrent beaucoup plus nombreuses.
C. Bauhin énumère la plupart de celles qu'on cultive aujourd'Jmi,
en particulier les Betteraves à racines grosses et rouges. Olivier do Serres
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