682 i;iiàngi<:mi<:nts dans l'ìiahitation des espèces.
XATURALISATION A PETITE DISTANCE.
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AjmjachamoepUns, L. — ® Plante du Caucase (Bieb., Il, p. 34) et des monts
Talysch (C,-A. Mey., Verz., p. 90), où elle habite au bord des torrents, parmi
les pierres et aussi dans les cultures. Elle manque à la Grèce moderne {Ëxpéd.
de Morée- Reuter et Margot, FL de Zanle). Ainsi, les noms des anciens, attribués
par Sibthorp, doivent être rapportés aux Ajuga chia et Iva (Fraas, Syn.).
Grisebach ne l a pas trouvée dans la Turquie d'Europe. Elle manque encore à la
Sicile (Guss., Syn.). On voit qu'elle a dû parvenir dans les champs d'Italie et
d'Espagne par le midi de la Russie, l'Allemagne et la France. Elle existait en
Angleterre en 1597, du temps de Gerarde ; mais, cela va sans dire, comme à
présent, dans les champs pierreux. En 1847, elle n'était pas encore en Algérie
(Munby, ¥1.) ; je le pense du moins, car cette plante se multiplie beaucoup, et le
silence des auteurs est une preuve admissible.
* (?) A c a n t h u s mo l l i s , L . — ^ — Cette plante, facile à remarquer, s'est
naturalisée en un point des îles Scilly, à l'extrémité sud-ouest de l'Angleterre, ou
elle a été vue déjà il y a un demi-siècle (Wats., Cyb., III, p. 475), et aussi dans
une localité près de Penzance (Jones, cité par Wats., Cyb., II, p. 232). Les localités
les plus rapprochées sur le continent sont la Galice (Colm., Recuerdos, p. 18)
et le Languedoc, car l'espèce manque aux Flores de l'ouest et du sud-ouest de la
France. On la cultive volontiers comme plante d'ornement; elle peut s'être
répandue de cette manière.
Chenopodium, Blilum et Alriplex. MM. Babington et Watson indiquent plusieurs
espèces de ces trois genres sans émettre des doutes sur leur origme,
excepté à l'égard du Blilum Bonus Henricus, dn Blilum vinjatum et des A triplex
nilenset microsperma. Je suis disposé à croire la plupart de ces espèces originaires
de l'Europe orientale et de l'Asie occidentale ; mais pour les plantes des décombres
et terrains vagues les preuves sont excessivement rares, surtout quand il s'agit
d'espèces difficiles à distinguer. La possibilité d'une origine étrangère et la facilité
du transport ne sont pas des commencements de preuves. 11 faudrait des
indices. Dans le cas actuel ils sont faibles. On en jugera par les espèces suivantes.
Blitum Bonus Henrious. Jadis très cultivé eu Angleterre, mais spontané aussi
dans les endroits humides, les décombres, etc., comme le témoignent Gerarde
(Herbal, édit., 1597, p. 259) et Parkinson(r/ieair., p. 1227). Les noms anglais
sont, à mon avis, le seul indice d'une origine étrangère. Ordinairement, ils trahissent
une imitation des langues du continent ou une dérivation des usages officinaux
: English Mercury, AU good. Good Henrie ; cependant, le nom Wild spmage
(Petiv.) indiquerait une plante ancienne dans le pays. Il serait intéressant de
connaître la valeur des noms gallois cités par Davies (H elsh Bol., p. 25). Les
Allemands ont un mot qui semble tout à fait original, Scbmerbel (J. Bauh.,
Hhl II, p 965). La langue romantch, des Grisons, en a un autre bien original
mss[,Mmgauns, Vaungas, Voungas (Moritzi, Diet. inéd. noms vulg.), auquel se
rattache peut-être Varie du Piémont, Verdacla des Vaudois, Quant au nom si
répandu de Bon Henri, en allemand Guter Heinreich, je soupçonne une corruption
de Heim (habitation), parce que la plante est commune près des maisons, ou de
Heil parce qu'elle servait en médecine. En effet, on dit dans certains dialectes
allemands f / e i l t a t (Mor., 7)/ci.)- et dans l'allemand des Grisons, Heilmeln
(Mor Did.). Il y a un nom français (celte?) original, Sarron, Sars, Serrones
(ib.). Je trouve ainsi sur le continent une foule de noms originaux ; mais aucun
en Angleterre, à moins de quelque nom gallois, ce dont je ne puis juger.
Blilum virgatum, L. Cette plante, répandue çà et là en Hollande et
dans les pays voisins, a été trouvée, dans une seule localité, près d'Édimbourg
(Wats., Cyb., III,p. 367). Je ne sais si elle s'établit.
Polygonum Convolvulus, L. ® En Angleterre, on le trouve rarement hors des terrains
cultivés. Bromfield [Pkyl., 1 850, p. 765) indiquebien, outre les jardins, etc.,
les haies humides etles taillis, dans l'île de Wight, et Babington {Man., édit.,
parle des lieux cultivés et terrains vagues ; mais M. Watson appelle l'espèceagrestal;
Smith [Engl. FI., U, p. 239) énumère seulement des stations cultivées,
com'me le faisait jadis Ray (édit. 1724, p. 144). C'est donc une question de savoir
si l'espèce est vraiment spontanée, hors de l'influence de l'homme, en Angleterre.
La même question peut se poser dans toute l'Europe, d'après les expressions
des auteurs de Flores (Koch, Syn. Fl. Germ.-, Boreau, Fl. centr. France;
Bertol., Fl. /i. ; Sibth. et Sm., Prodr. Fl. Gr. ; Guss., Syn. Fl. Sic., etc.). J. BauhuilHisl.,
II, p. '158) indiquait les terrains cultivés et les haies près de Montbellïard.
C'est exactement les deux stations indiquées dans le Caucase par
C.-A. Meyer [Verz., p. 1 57). Cependant, du côté de la mer Caspienne et de la
Sibérie, les expressions des auteurs indiquent plutôt une station d'abord dans les
taillis, ensuite dans les terrains cultivés. Hohenacker [PL Talysch) ne parle pas
des terrains cultivés. Bieberstein dit ad sepes, in dumelis, etiam in cultis; Claus
(Goebel, Sleppen Rme, II, p. 305) ne cite pas les terrains cultivés, mais il n'a pas
vu l'espèce dans le désert. Gmehn dit frequens in omni Sibiria ; Ledebour
(F/. AU., II, p. 82), m agris aliisque locis herbidis frequens. Je suis persuadé,
d'après cela,'que l'espèce est venue de l'Asie occidentale tempérée en Europe, à
une époque peut-être ancienne, car on croit l'avoir reconnue dans Pline (Fraas,
Sijn. Fl. class.).
Polygonum dumetonm, L. — ® — En Angleterre et sur le continent; on
l'indique ordinairement dans les haies, taillis, buissons, comme plante vraiment
spontanée. Le docteur Bromfield [Phyt., 1 850, p. 765) ne pense pas que les
anciens auteurs anglais l'aient connu; mais il croit avec raison, ce me semble,
qu'on l'avait négligé, ou confondu avec le Polygonum Convolvulus.
VAlriplex nilens, qu'on avait cru naturalisé dans l'île de Wight, est seulement
adventif (Bromfield, Phyt., 1850, p. 755).
Le Fagopyrum esculentum n'est spontané que par des semis accidentels à la
suite de cultures (Wats., Cyb., II, p. 341).
* R»iiiex alpinus, I.. — ^ — Cette espèce des Pyrénées, des Alpes et des
montagnes du nord de l'Allemagne (Koch, Syn.), manque à la péninsule scandinave
(Fries, Summa veg.). On l'a trouvée, en 1 824, dans deux localités d'Écosse,
a v e c l'apparence de plante sauvage (Hook, dans Engl. Bot., t. 2694), et ensuite
dans divers comtés du nord de l'Angleterre. M. Watson [Cyb., II, p. 344) énumère
sept locahtés séparées, dans l'un ou l'autre royaume. 11 dit qu'autrefois on
cultivait l'espèce pour les racines, usitées alors comme officinales. J'ajouterai
que, dans les années antérieures à 1 824, les agriculteurs écossais ont fait venir
de Suisse, en grande quantité, des graines de mélèze. Or, le Rumex alpinus, si
commun autour de nos châlets, peut s'être trouvé dans les paquets.
* R u m e x s e u t a t u s , L . — ^ — Dans quatre locahtés de l'Écosse ou du
nord de l'Angleterre (Wats., Cyb.,11,, p. 318); mais ordinairement près des
habitations, excepté en un point du Yorkshire. Il croît naturellement dans les
Alpes, en Allemagne et jusqu'en Hesse (Koch, %/i.). On le cultivait jadis en