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1020 DES ESPECES DISJOINTES. ESPÈCES PARTAGÉES DANS L'ÎIEMISPÎIÈRE BORÉAL. 1021
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Algérie. Je les indiquerai égalementj car si l'Atlas n'est pas fort éloigné de
l'Espagne, il l'est beaucoup de la Syrie et du Caucase, et la disjonction
dans ce cas est encore très remarquable.
G a r i d e l l a A'îffellastriim, ïi. © — En Espagne, près de Malaga
(Boiss., Voy. Esp., II, p. \ '! ), en Catalogne (Colm., Caí., p. 4) ; dans le sud-estde
la France, à l'orient du Rhône (Mutel, Gren. et Godr., FI. Fr.], car il manque
aux Flores de Bordeaux, de Tarn-ct-Garonne, du bassin sous-pyrénéen, de
Montpellier. On n e l'indique ni aux Canaries (Webb, C a n . ) , ni aux Baléares
(Cambess., É n u m . ] , ni en (]orse { F L Fî \ , div.), ni en Sardaigne (Moris, FI ), ni
en llalie et en Sicile (Berto!. ; Guss., S y n . ) , ni en Algérie (Desf. ; Munby, F l .
A l g ni en Grèce (SibLh. et Sni., E x p é d . d e M o r é e ; Frieder., R e i s e ) ^ ni près de
Constantinople (Castagne, cat. msc.); 2° dans les îles de Crète et de Chypre
(Siblh et Sin., P r o d r . , I, p. 307), dans la Terre sainte (Clarke), les environs du
Caucase (Ledeb., FL i?oss., I, p. 54; Ilohen., d'apr. Boiss., Í. c.), la Crimée
(Ledeb., /. c.).
G e i im hctorocarpuni, Boisai. — @ ? — Entre 5000 et 6000 p. dans la
région alpine des montagnes du midi de l'Espagne, et sur le mont Taurus (Boiss.,
V o y . b o t . E s p . , II, p. 201).
p i l e r i a liispanîea, L. — ® — L'habitation principale est en Crimée, en
Arménie et au midi du Caucase (Ledeb., F L R o s s . , I, p 340, 779) jusqu'en Syrie
(h. Webb, d'après Boiss., Voy, Esp, ^ H, p, Une seconde habitation est en
Algérie (Cosson, Ann. sc. nat., 3^ sér., XIX, p. 131). Une troisième habitation
dans le centre et le midi de l'Espagne (Boiss., l. c ).
iviiiiuai-tîa montana, Loell. — @ — Selon M. Boissier [Voy. Ësp. ^ ir ^
p. 223) : dans le midi de l'Espagne, le royaume de Maroc et l'Algérie; 2^ en
Crimée et autour du Caucase.
L e M î n u a r f î a dîehotonia, toef l . , selon le même auteur, est aussi partagé
entre : l'Espagne centrale ; 2" la Syrie et la Géorgie caucasienne.
Sans doute, ces deux espèces sont dilTiciles à distinguer, et la première surtout;
a été confondue avec le Minuartia campestris ; mais il paraît certain que l'une et
l a u l r e manquent aux pays intermédiaires.
I l o l i c n a e k e r i a buplcnvrîfolîa, Fîsh. et Mcy. — @ — Espèce de la
région caucasienne qui se trouve aussi en Algérie et en Espagne (Cosson, Not. Pl.
7Ï0UU., p. '1 64) .
C a i i î p c l t î s c n e u l l a r î a , DC. — @ — Asie Mineure, Syrie, Perse, Arabie
Pétrée (Froc/r., IV; Boiss., V o y . E s p . ) , e í en Espagne dans diverses localités
(Boiss., i b . : Willk., L i a n . , XXV, p 32). Si on la découvre en Algérie, l'habitation
ne sera, pour ainsi dire, plus disjointe.
V î s c n n i cTueîatum, S i e h . — ^ — Cette plante, parasite sur l'olivier, se
trouve en Palestine et dans le midi de l'Espagne (Boiss., Voy., II, p. 274).
N o l a n n n i pcrsicnna, WîiicS. — o Caucase et Espagne (Dun., dans
P r o d r . , XIII, p. i, p. 79).
^ . V e r o m c a digitata, Vahi. — ® — Asie Mineure, dans les montagnes
(Boiss, Auch., P r o d r , , X, p. 483), Thrace méridionale (Griseb.); Madrid
(h. DC.; Benth., dans P r o d r . , 1. c.). Lalocahté de Montpellier, indiquée par Vahl
(Symò., I, p. u), est douteuse.
I t o c h e l i a Stel lnlata, iteieli. — ® @ — Cette Borragince présente, ainsi
que je l'ai fait remarquer dans le P r o d r o m u s [ X , p. 176), une grande habitation
dans l'orient, de la Songorie et de la Mésopotamie, jusqu'à TAnatolie, et même la
Podolie et la Hongrie; de plus, elle existe en Espagne, dans TAragon et la Castille;
enfin M. Cosson l'a retrouvée en Algérie (^rm. s e . n a t , sér., XXI , p. 131).
I^ycopsis orientalîs, L.—Odessa et province de Carie.—Espagne, royaume
de Murcie, d'après M. Cosson, Pl. nom., fase. lu, p. 122.
n j o H o t iH r é f r a c t a , Boiss. — ® — En Espagne, sur le mont Pilar de Tolox,
à 6500 p. ; dans l'Asie Mineure, près de Maglak (Voy. Alph. DC., P r o d r . , X,
p. 110).
C a m p a n u l a fastîgîata, l>ufour (dans Alph. DC., M o n , C a m p , et P r o d r . ,
VII, p. 483).— ® — r En Espagne, à Aranjuez ! et en Aragon ! T au midi du
Caucase, en Géorgie, dans les champs incultes (Hohen. !). M. Grisebach ne l'indique
pas dans son S p i c i l e g h t m F L R i m e L
R h o d o d e n d r o n p o n t i ! . . —5 — Espagne méridionale et Anatolie.
Voy. ci-dessus, p. 1 62, et carie II, fig. 17).
J n n i p e r u s tliurifera. ïi. — 5 Royaume de Murcie et Anatolie (Cosson, PL
n o m , fase, m, p. 129)- L'espèce manque à l'Italie (Schouw, D i s t r . C o n i f . d i t . ) .
Ces exemples ont été recueillis d'après les ouvrages et les herbiers, sans
aucune idée préconçue. Il s'est trouvé que les deux tiers sont des plantes
monocarpiennes, habitant principalement les endroits sablonneux. Il y a sans
doute de l'analogie entre les climats de l'Orient et de l'Espagne; mais de
quelle manière ces espèces, que Tliomme n'avait aucun intérêt à transporter,
ont-elles pu arriver d'un pays à l'autre? Et pourquoi plusieurs d'entre
elles n'ont-elles pas occupé successivement les côtes et les îles de la mer
Méditerranée? Impossible de répondre à ces questions par l'ensemble des
faits actuels. Évidemment, il faut recourir à des causes plus anciennes.
Deux hypothèses s'offrent à l'esprit. L'une, que la Méditerranée aurait
fait irruption sur des pays intermédiaires dans lesquels l'espèce existait et
aurait coupé l'habitation en deux ou trois parties ; l'autre est l'hypothèse de
l'origine primitivement multiple des espèces. La première est d'accord
avec beaucoup de faits géologiques et même historiques; la seconde est
plus éloignée et repose sur des considérations d'un autre ordre, dont je
parlerai plus tard (chap, xi).
Il y a des plantes de la région méditerranéenne qui se retrouvent aux
îles Canaries, Madère et Açores. J'ai déjà mentionné des plantes aquatiques
(p. iî98), des plantes ligneuses à grosses graines (p. 993) et des
plantes alpines (p. lOOS) qui sont dans ce cas. Je pourrais ajouter
maintenant les Er ica arborea et Er ica scoparia, dont OU ne peut expliquer
la présence par des transports du fait de l'homme, par des courants
ou par les oiseaux. Je laisse cependant ces exemples et plusieurs autres de
côté, parce que nous ignorons encore si ces espèces ne se trouvent pas
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