1 1 8 / i COMPARAISON DKS ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES.
un aperçu de différentes localitcSj les rapports suivants, où les Monocotylédones
sont prises pour unité ;
De la limite des arbres, 5500 pieds à 6000 pieds = 1:5 environ.
De 6 à 7 000 pieds = 1 : 5,25
De 7 à 8 000 pieds = 1 : 5,64
Dans les Alpes granitiques du Saint-Gotliard :
De 5 à 6 000 pieds (d'après 8 localités) = 1 : 4,92
De 6 à 7 000 pieds (d'après 6 localités) = 1 : 5,07
De 7 à 8 000 pieds (d'après 14 localités). . . , = 1 : 5,50
Oe 8 à 8 500 pieds (d'après 7 localités) = 1 : 5,60
Il remarque une immense différence, comme on doit s'y attendre, entre
les localités sèches et les localités marécagenses. Dans les premières, les
Dicotylédones sont, pour ces régions des Alpes centrales, de sept à neuf
fois plus nombreuses que les Monocotylédones ; tandis que pour les
secondes, elles ne sont guère que trois fois plus nombreuses.
Sur les Alpes calcaires des cantons de Glaris et des Grisons, qui sont
moins étendues, M. Heer a trouvé généralement le rapport :
De 5 à 6 000 pieds =: l : 6
De 6 à 7 000 pieds = i : 6,7
De 7 à 8 000 pieds —1 : 7
Eniin, à la limite extrême de toute végétation, au-dessus des neiges perpétuelles,
sur les rochers accidentellement dénudés, on ne trouve dans le
canton de Glaris que l'Aretia pennina. Gaud., c'est-à-dire une Dicotylédone.
Ces chiffres démontrent vme augmentation graduelle des Dicotylédones
à mesure qu'on s'élève dans les Alpes. Ils sont d'autant plus probants qu'ils
s'appliquent à des localités restreintes, dont M. Heer indique la moyenne,
et que, toutes choses d'ailleurs égales, en restreignant l'espace considéré,
on diminue la proportion des Dicotylédones.
Les rapports 1 : 6 et 1 : 7, si fréquents dans les régions alpines de la
Suisse, répondent à des proportions de 85, 7 et 87, 5 Dicotylédones, 1/|,3
et Monocotylédones, sur 100 Phanérogames, c'est-à-dire à des proportions
considérables de Dicotylédones et très faibles de Monocotylédones,
En cela, certainement, les Alpes diffèrent beaucoup des régions arctiques,
où la proportion de quelques familles est d'ailleurs analogue et où certains
genres, certaines espèces sont les mêmes.
Des faits isolés, moins précis, épars dans divers ouvrages, et recueillis
en abrégé par M. Heer, montrent que les régions alpines ou supérieures
de l'Allaï, du Caucase, des Carpathes, des Pyrénées, des Apennins, présentent
aussi un accroissement de Dicotylédones et une diminution de
Monocotylédones, à l'égard des plaines voisines. Le sommet de l'Etna
COMPARATSON DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES. MSÒ
paraît faire exception, d'après M. Heer. Il en juge par /|5 espèces Phanérogames
indiquées par Philippi (a), comme croissant au-dessus de la limite
des arbres, parmi lesquelles on compte seulement 3/i Dicotylédones et
ÌÌ Monocotylédones (75,6 et pour 100, soit Monocotylédones : Dicotylédones
= 1 : 3), mais cette liste n'est probablement pas complète.
Celles de M. Boissier, pour les différentes régions de la Sierra-Nevada (6),
ne comprennent que les espèces recueillies par lui et dans un seul voyage,
toutefois les résultats concordent avec les faits observés par M. Ileer sur
les Alpes, excepté pour la région nivale. Les rapports sont :
Région inférieure — 1 : 4,3
Région montueuse = 1 : 6,4
Région alpine 1 ; 6,6
Région nivale 1 : 6,1
La presqu'île du mont Sinai présente plus de Dicotylédones que l'Egypte,
dont l'étendue supérieure aurait amené, toutes choses égales, une moins
forte proportion de cette classe. Ainsi la loi observée en Europe se retrouve
dans cette région. De même, dans les îles montueuses des Açores, Madère,
Canaries et du cap Vert, caria proportion des Dicotylédones est assez forte
dans ces archipels pour indiquer une cause locale agissant dans ce sens.
M. Jameson (Hook., Journ. , Ì8/|5, p. 385) donne la liste de
193 Phanérogames croissant sur le Chimborazo entre i 2 et 1Z|,000 pieds
d'élévation, près de Salinas. Elle se compose de 28 Monocotylédones et
165Dicotylédones; rapport, 1 : 5,9 (soit 8/|,5 et l/i,5 sur 100 Phanérogames).
La proportion de Dicotylédones est forte, mais peut-être pas supérieure
à celle d'une étendue semblable au pied de la montagne. L'auteur
donne sa liste pour correcte, mais il ne dit pas complète. En général,
quand on réfléchit à l'énorme proportion des Composées, dans toute la
chaîne des Andes, il est difficile de ne pas croire à un accroissement de
Dicotylédones dans les régions supérieures de l'Amérique méridionale,
comme sur nos montagnes d'Europe.
Les faits concernant les montagnes expliquent peut-être pourquoi, dans
le nord, les proportions varient beaucoup et font croire tantôt à une augmentation,
tantôt à une diminution des Monocotylédones sous des latitudes
avancées. Quand une çontrée boréale présente essentiellement en été des
neiges fondantes, avec des terrains inclinés, rocailleux et un écoulement
facile des eaux, les conditions ressemblent à celles des régions nivales des
hautes montagnes. Sous une latitude très avancée, il suffit d'une légère
(a) Linnoea, vol. VII, p. 751. Le chiffre lotal des espèces indiquées est 48, non 45,
commele dit M. Heer, mais la proportion qu'il donne montre qu'il a calculé sur le vrai
chiffre.
{h) Voyage bot. en Espagne, in-4, vol. I.
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