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958 ORIGINE OKOORAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
M. C. A, Meyer (Verzeichn. Pl. Caucas,^ p. l/i7) dit eu parlant des
provinces russes au delà du Caucase : « Colitur, crescit etiam quasi sponte
bine inde circa pages; » cependant M. Holienacker, qui a visité la région
au sud-est du Caucase, n'en parle pas (Enwn. pL Talysclt). Ledebour
(FI. Ross.y 1, p. 662) cite Georgi, comme ayant trouvé Tespèce dans la
Russie méridionale. On la voit aussi en Europe, çà et là, dans les champs,
mais elle paraît plutôt une importation provenant de la culture. M. Koch
(Syn. FL Germ,^ éd.) dit : « Colitur etoccurrit passim quasi sponte. »
Sibthorp emploie les mêmes expressions pour la Grèce (Prodr. FL Gr.^
II, p. 75). C'est bien une de ces espèces où la diflusion de la culture
empêche de constater l'origine précise.
Le mot arabe Ads (Forsk., p. LXXI) vient de l'hébreu Adaschim (Mor.,
Diet. inéd.)\ mais les noms latin Lens et grec (Théop., Diosc.,
Fraas, Syn. FL class., p. 56)^ n'ont aucun rapport entre eux. Peut-être
ces différents peuples avaient-ils trouvé la Lentille indigène chez eux. Théophraste
(Hist.^ 1. iv^ c. 5) la regarde comme une plante usitée en Grèce
et manquant à la Bactriane, c'est-à-dire à la Perse. Les Allemands ont tiré
le nom de la Lentille dulatin, comme les Français. Les peuples slaves ont
des noms tout autres, en polonais Soczwecka Sietona, en illyrien Socivika,
en russe Tschetschevitza, d'où il semble qu'ils auraient reçu l'espèce de
l'Asie occidentale, et non par les Grecs et les Romains.
Cîccr arsetinum, !.. — Le Pois chiche était cultivé par les anciens
Grecs, Egyptiens et Hébreux, mais à la différence du précédent, il a un
nom sanscrit (Pidd.5 Index) et plusieurs noms indiens modernes (Roxb.,
F / . , éd. 1832), ce qui montre une culture plus ancienne. D'après cela,
Théophraste (1. iv, c. 5) se trompait probablement en disant que le Pois
chiche (EpsêtvÔoç) manquait aux régions asiatiques intérieures, telles que la
Bactriane et l'Inde.
On le trouve quasi spontané dans les provinces autour du Caucase
(Pallas, C. Koch, dans Ledeb., FL Ross., I, p. 660), de même que dans
les champs du midi "de l'Europe (Linn., Sp, ; DC., Prodr.). Il est impossible
de dire si les pieds, en apparence spontanés parmi d'autres cultures
ou dans le voisinage, sont d'origine vraiment spontanée.
L'espèce avait deux noms en grec (Théophr., Diosc.; Fraas, Stjn. FL
class., p. 55), Eot'Ç.vQo- et Koto;, ce qui indique plutôt une origine du pays
même. Le nom Cicer des Latins n'est pas sans analogie avec le Kptôç des
Grecs, avec le Kelsech des Hébreux, qui était probablement le Pois chiche
d'après Reynier {Êcon. des Arab., p. /|30); mais les noms arabes Hamas,
Ommos, Catane, Melan (Rauw., FI. or., éd. Gron, n^ 220; Forsk.,
p. LXXI), et le nom sanscrit Chennuka (Pidd., Index) sont plus éloignés
ORIGIISE DES ESPÈCES LE PLUS GENERALEMENT CULTIVÉES. 959
ou entièrement différents. Les Espagnols ont un nom particulier Garbanzo,
qui est représenté dans quelques provinces françaises sous la forme de
Garvance (Mor., Diet. inéd,). Les noms allemands et français dérivent
du latin. Les peuples slaves paraissent n'avoir pas de noms spéciaux pour
cette espèce, dont la culture est plutôt méridionale; je note seulement un
nom illyrien Slanutak (Mor., ib.), qui ne se rattache ni au grec, ni au
latin. Une aussi grande diversité dans les noms fait présumer une patrie
primitive très vasle.
liupiiius stïhtfls, —Lupînus TcrBuSs, Foa^sk. —liiipîiïusiilpstatias, L.
— Les Lupins sont cultivés autour de la mer Méditerranée, soit pour les
graines, soit pour enfouir la plante comme engrais. Tous les trois sont
cultivés aujourd'hui en Egypte (Delile, Mém. pl. cuit,, p. 13; DC.
Prodr., I, p. /l07), mais je ne trouve pas de preuve que cette culture
remonte ni aux anciens Egyptiens, ni aux Hébreux. Elle était inconnue
autrefois dans l'Inde, car les Lupins n'ont pas de nom sanscrit (Piddingt.,
Index: Roxb., 1^7.), et le nom actuel hindustani Tnrmas (Pidd., Ind.)
n'est évidemment que le mot grec ©r'puo,- ou le mot arabe Termis. M. Royle
( / / / . Himal,, p. 19Zi) dit ([u'aujourd'hui même on ne cultive aucun
lupin dans le nord de l'Inde; mais qu'on en trouve des graines dans les
bazars sous le nom de toormns. Les Grecs modernes cultivent seulement
le L. hirsutus, et encore dans le seul district de Maina, d'où Ton peut
inférer que le Gsp^ioç des Anciens était cette espèce, indigène d'ailleurs
en Grèce (Fraas, Syn. FL class., p. 51). La culture des Lupins semble
donc d'origine grecque et romaine.
Le L. albus croît spontanément dans la région méditerranéenne^ par
exemple en Italie (Rertol., FL, VII, p. A12), en Sicile (Guss., Syn., II,
p. 266), en Thrace (Griseb., SpiciL, I, p. 11), près de Constantinople
(Durv,, ibid.; Castagne, Cat. mansc.), et dans les provinces russes au
sud-ouest du Caucase (Ledeb., Fl.Ross., I, p. 511). Le L. Termis a été
trouvé, bien spontané, en Sardaigne et en Corse (Moris, FL Sard., I,
p. 596), en Sicile (Guss., L c.). On l'indique aussi en Egypte (Delile,
IlL, p. 21), dans le midi de l'Espagne (Boiss., Voy.), dans quelques
points de l'Italie (Bertol., FL, VII, p. / i l l ) ; mais les auteurs sont moins
affirmatifs sur la qualité de plante spontanée. Le L. hirsutus est décidément
sauvage dans la région méditerranéenne du Portugal et de l'Algérie
(Boiss., Voy. Esp.,11) jusqu'aux îles de l'archipel (Sibth.) et Constantinople
(Castagne, mansc.).
spisum sativum, IL. —i^issim aa-veiise, ïj. '—Le premier était Cultivé
chez les Grecs anciens et les Romains (Billerb., Fl class,, p. 185; Fraas,
Syn. FL class.,]}. 52). Je n'ai paB de preuves qn'i) le fût che^ les
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