
mes .augmentations, puisqu'elles s'élevèrent, fui-
yant le préfixent Hainault, à près de trente-deux
millions , y compris les crues , & le taillon , établi
par Henri 11 en 1549 ; enforte qu'à l'avènement
de Henri IV au trône , en H 8 9 , elles
etoient encore à cette Somme. Les troubles de
la guerre civile a qui défola la Frappe pendant
cinq à fix ans , ne laissèrent pas le teins de s'ap-
percevoir combien les peuples étoient opprimés.
M . de Sully ayant été chargé de radminiftra-
tion des finances, en 15 9 6 , les voyages qu'il
fit dans les provinces , le mirent à portée de
voir la misère des campagnes, où grand nombre
de terres étoient abandonnées & relloient en
friche.
En i f 98 ,, il reconnut- , que faute de facultés
pour les cultiver * il étoit dû vingt millions
d'arrérages Sur les tailles des années 4 194* 1195
& i 596.11 en fit accorder la remife par Henri IV ;
& les peuples , foulages de ce fardeau , acquittèrent
aifément les reliquats de 1 597 * en benif-
lant la bonté du fouverain. Ses bienfaits ne fe
bornèrent pas à cette remife 3 chaque année les
tailles reçurent une diminution , & en 161a
elles fe trouvèrent réduites de cinq millions.
Sous la minorité de Louis X I I I , les peuples
obtinrent encore le foulagemeut de deux millions
j mais ce fut le dernier. La majorité de ce
prince 3 en \6 i4 , fut bientôt fuivie d'une augmentation
d'impôts. La taille fupporta un accroilTe-
rnent de deux fous par livre 3 qui ne fut que momentané
j mais de cette époque elle n'éprouva
plus de diminution. En 1:634 le roi fit cependant
la remife d'un quartier des tailles : elles
montoient alors à trente fix millions î & à la
mort du cardinal de Richelieu 3 en 1642 3 leut
produit étoit de quarante quatre millions.
Sans doute quelles reçurent de l'aii,gmenta-
tion les années fuivantes, puifque , fuivant l'état
détaillé de cette impofition , en l'année 1649,
tiré des Recherches fur les Fi hances 3 elles montoient
à cinquante millions deux cents quatre-
vingt quatorze mille deux cents huit livrés. On
donne ici cet état, avec le montant de la même
impofition, en 1738, pour avoir jin point de com*
paraifon avec les tems aétucls.
T A B L E A U
T A B L E A U du produit de ' la taille „ du taillon 0 des fukfiftances ,
G É N É R A L l T l S.
Paris . . . . . .
Orléans
Moulins. . . .
.Alençon-----
Châlons.. . . .
Soiflons . . . .
C a e n ...........
Rouen -------
Limoges.. . .
Poitiers . . . .
Bourges . . . .
Dauphiné . .
Provence. . .
Montpellier.
Riom . . . . .
Bourgogne.
Bretagne . . .
Bordeaux . .
Montauban
Amiens . . .
Tours
L y o n .........
Tou lou fe. .
On doit remarquer que dans cet état 3 ne font
pas comprifes l'A lfa ce, la Lorraine 3 les Trois-
Evêchés , la Flandre -, l'Artois , là Franche-
Comté & le Rouflillon. D'ailleurs , le rapprochement
qui a'été fait, de l'année 1649 à 1738 ,
peut encore manquer de juftefle > en ce q ue , i c .
la capitation j qui n'exiftoit. pas en 1649 , fe
trouve 'jointe , en 1738 , à la taille & aux dons
gratuits des pays d'Etats. '
2 e*. Plufieurs généralités n'avoient pas la même
étendue qu'elles ont aujourd'hui* ou en avoient
une plus confidérable.
Tome 111. Finances.
En 1738 j
fuivant M . l'abbé d'Ef-
pflly. .____
1 En 1649 ,
fuivantM.de Forbonnais.
| , 3>$98,000 livres.
3, 3,8éio65 16 f. 3,000,000
1.4 1,3 50,000
1^,417 2,015,000
i ,3 5°->9'60 2,400,000
1,421,222 19 1,645,000
i , 275>o 6 5 4 2,490,000
3j 1 5 °» 3 10, 2,310,000
H K S p ï i 14 1,090,000
1 ,1 16 ,3 7 1 1,087,000
1,117,^57 6 i ,690,000
I j3* 3>9 4 * 16 1,100,000
315,180 - 14
1,000,000
' 1,711,361 18 2,3001,000
•î .897,711 10 1,500,000
<' 5193j7 9 i j 5 3,900,000
• ■ 581,613 11 2,200,000
3>l S °>373 9 1,624,000
• 3>i 7 i 3°75 8 1,790,000
55 5>25°
1,300,000
. 4,4IOr8lO 8 1,480,000
i ,997>774 7 1,389,ooo
1,811,487 18 1,160,000 livres.
50,134,108 Iiv. 9 f.
Poftérieurement à 16 4 9 , les tailles reçurent
encore de l'augmentation. Un mémorial de la
main même du grand C o lb e r t, configné dans
les Recherches & Confidérations fur les Finances ,
tome n i , in-1 2 , pag. 179 , porte, que les tailles
étoient., en .16^7 , à cinquante-trois millions
quatre cents mille livres > que depuis 1662 juf-
qu'en 16 7 9 , elles avoient toujours été depuis
trente-trois jufqu'à quarante - un millions ; &
qu'elles étoient, en 1682 , à trente-cinq millions.
L'avis que donne ce grand miniftre, à la fuite
de ces obfervations, ei\de diminuer les tailles ,
M m m m