
534 S A L S A L
A D i e u z e .....................lE n gros f e l ,
. En menus fels
80,000^
1 00,000.
^ 180,000
A Châtexu-Salins . . ^, En gros fels î4 ,o o o à
>En menus lels 5 6,ooo<> 80,000
M o y e n v ic . . . . . . M en us fels. . h •• g « 100.000
360.000
S a l i n s ......................... < >Sel en pains, 8o ,o o o 4
00cc
c
(Sfed en g ra in s , 10,000*
,Se l en p a in s , 20,000^
C h a u x ........................ <
0
Ô
,0
(Sel en gra ins, 25,000.5
M o n tm o io t ................<
kSel en p a in s ,
► Sel en g ra ins ,
1 o9o'oa(
25,000^
> 35,0®o
Partie de ce fcï* feroit délivrée
k à la gabelle de Lorraine , & au
lagaiîn de Strasbourg ; 1: furplus
. à la vente étrangère des deux dé*
Jfpartemens > fauf à n’y penfer
' qu’après avoir acquitté les arr<*
S .rages dûs aux Sui (Tes, .Pour la gabel'e de Lorraine,
des Trois-Evechés & le Clermon-
tois ; le refte pour la vente étrangère
du département de Meta »’ ou
aux Suifies, en à-compte,
Ç Pour la gabelle .de Lorraine Sz
< d’Alface ; & le furplus pour la
édeftination des Sui.Tts,
. Partie des fels en pains, pour
V a provinco & pour le Canton de
SFribourg ; les fels en grains poot
fies franc- falés & gratifications.
Les fels en pains, pour la province
s les autres pour les Sui fies*
Ç Les fels en pains, pour la pro-*
évince & le Canton de Fribourg ;
/les fels en grains pour les Sui (Tes,
En Lorraine . . . . . . 3.<30,000.
En Frauche-Comté . . . . 170,000
Total de la fabrication . . , 5 3 0,000
L ’exécution de ce plan, en retranchant cent
mille quintaux de la formation des [aimes de
Lorraine portée au traité de Monclar, & quatre-
vingt mille quintaux dont elles excèdent annuellement
cette fixation , reftitueroità la province , au
moins vingt mille cordes de bois par année,
qu’exige la fabrication de ccs cent quatre-vingt
mille quintaux- de fel.
En Franche-Comté les avantages n’y feroient
pas moindres. Quatre-vingt mille quintaux de
fels à former de moins qu’auparavant, laifierotent
refluer dans la confommation intérieure neuf à
dix mille cordes de bois , & y je.tteroient une
abondance fuffifante pour produire une diminution
dans le prix aétud, & difliper toute inquiétude
fur les prix à venir.
On ne parle pas encore du bien général qui
réfultecoit pour l’agriculture, en lui rendant grand
nombre' de bras & de ch&vaux occupés aux transports
des fels & des bois, & du bien particulier
a l’exploitation, des bois du roi par la réduction
propofée dans le travail des falines. On à dit
ci-devant que l’excédent de formation obligeoit •
à des coupes anticipées j elles pourroientêtre reculées
à trente ans fans rémiflion, au lieu de vingt-
cin q , & alors-on y trouveroit des bois propres
170,000
quintaux,
à la conftru&ion, lefquels commencent à devenir
ji rares dans ces provinces.
La réunion de tant d’avantages pour les habi-
tans, & par conséquent pour l’Etat , follicite
donc une réforme a-peu-piès telle qu’on l’a«expo-
fée_, & l’on n’apperçoit d’aucun côté'qu’elfepuifle
porter le moindre préjudice. La ferme générale
n’auroit nul motif pour réclamer une indemnité,
puifque le produit de fes ventes, fera toujours
Supérieur au taux de l’évaluation du produit des
[aimes.. D ’ailleurs, fi fes inftances à cet égard fem-
bloient mériter quelque confidération., on pour-
roit ne leur en accorder qu’après avoir changé
le régime aéfcuel & rétabli l’ancien , en défuniflant
l’entieprife de la formation des fels., du privilège
de la vente intérieure & extérieure.
C e parti, qui peut paroître Sage à bien des
égards , a fans doute befoin d’être éclairé par
les faits ; on va en rappeller quelques-uns, pour
fervir à fixer le jugement des leéteurs.
Depuis que cette manutention eft entre les
mains de la ferme générale, on l’a vue appeller
des anciens intéreffés dans la formation, pour ea
faire des infpeéteurs généraux, & leur confier la
furyeillance de tout le fêrvice.
S A L
On a vu depuis 1782-1 lu principale ms.flSUSulS
formateurs B on doit coPfvt " " ^ sU®a i f qUe celui
Parfaire devoir néceffairement s’éclairer davan-
aae & tirer ùn meilleur parti des circonftances
comme des habitudes locales : rechercher avec
plus d’empteffement les voies ec0" 0," T , es - ^
faifir plus vite, toutes les occafions favorables aux
travaux des falines,
' Au refte, la comparaifon de l'état des formations
& des bénéfices quelles ont
1781 avec celui des mêmes objets pendant les qua
tre premières années du traité de Monc!ar> Pen
mettre le miniftète en état de prononcer quelle
eft l’exploitation la plus avantageule.
On ajoutera par forme d’obfervation. que fi .
comme on lé fuppofe. le mmiftere fe decido t
pour une compagnie de formateurs, il ne feroit
pas queftion d’en faire une affaire lucrative, comme
ci-devant ; mais d’accorder feulement un fort honnête
aux hommes inftruits St laborieux qui eroie
chéifîs pour cette manutention.
Cinq ou fix au plus fuffiroient i deux réfide-
rpient les deux tiers de l’année, l’ un en Franche-
Comté, & l’autre en Lorraine, pour y méditer
les opérations économiques , tandis que les aunes
fuivroient à Paris , par la correfpondance, 1 en-
femble du fervice général. Il conviendrolt aufli
que l’adminiftration prît fous fa protection immédiate,
l’entreprife & les entrepreneurs i & qu elle
nommât un infpe&eur éclairé par 1 expenence ,
pour examiner avec foin tout ce qui tient a la
coupe & à l’aménagement des forets du ro i, oc
tout ce qui fe rapporte à la formation des lels
fuivant la fixation arrêtée pour chaque faine, ainli
qu’ à leur tranfport aux magafins de la ferme generale.
De fon c ô té , cette compagnie pourroit avoir
un prépofé fur les lieux , pour s’ aflurer de la
qualité des fels , de leur dépôt néceflaite pendant
fix mois au moins, avant de les employer au fer-
vice de la gabelle des trois provinces.
On vient de parler ici le langage d’ un patriote
%é\é pour fa province , & qui craint que la def-
tru&ion fubite des falines qu’elle renferme , n’y
caufe quelque révolution dangereufe pour les interets
particuliers de fes concitoyens- Mais en ne con-
fultanc que le bien général, celui de 1 Etat, on eft
tenté de croire qu’il .eft réellement de fon avantage
d ’abandonner l'exploitation de toutes ces [alinés
& d’aprovifionner ces provinces en fels de l’Océan
i° . Ces falines ne ^peüve-nt fe foutenîr que par
la dégradation des forêts du roi & des bois des
particuliers 5 l'accroiffement annuel de leur confommation
exige des anticipations découpes, qui
fucceflîvement dévoreront toute la province ^ au
lieu qu’en fuppofant les falines anéanties, 1 économie
s’établiroit dans les coupes 5 les bois en
acquéreroient plus de force & de valeur ; le
par conséquent, retireroit un produit confiderable
de cent - cinquante mille voies qu il livre gratuitement
chaque année, pour 1 aliment de ces
falines ; & fi l ’on ajoute que la rareté des bois
dans le royaume , la nécefîité d’aflurer les appro-
vifionnemens de Paris, qui fait une confommation
de huit cent mille voies , infpireront vraisemblablement
bientôt le projet d’un canal propre
à unir la Meufe à la Seine , on fera convaincu
que dès-à préfent l’anéantifiement des falines eft
préférable à leur eonfervation.
Mais pour que cet anéantiflement n’alarmè pas
les provinces , il convient de leur faire remarquer
, qu’au moyen de ce que le roi retireroit
un produit fenfible de fes bois , le fel marin leur
feroit fourni au même prix que celui des falinesj
que chaque province retrouveroit dans 1 exploitation
régulière de ces bois, dans leur tranfport,
dans leur embarquement, les journées , le « a v a il,
•& ' les voitures que lui procure l’a&ivité des fa lines
, & quelle auroit encore une occupation
très utile, au débarquement des fels qui feroient
apportés , à leur conduite , à leur mefurage & à
leur emplacement dans les magafins deftinés a
les recevoir.
Peut-être que le peuple de la Lorraine , des
Trois-Evêchés 8c de laFranche-Comré, accoutumé
au joug d’ une habitude qu’il, regarde comme un
privilège, ne concevroit pas d’abord tout ce que
le nouvel établiffement auroit d’avantageux ; mais
tous les habitans fenfés béniroient la mémoire du
miniftre qui auroit fait exécuter une pareille réforme
; & un jour viendroit, que fon nom, tranfmis
aux générations fuivantes , avec celui du roi, dont
il auroit ainfi fécondé les intentions bienfaifantes,
elles ne les prononceroient qu’avec attendrifiement
& reconnoiffance.
S A L IN S , fubft. pluriel, par lequel on défigne
les cendres des falines, & auxquelles on donne
aufli le nom de cendres & potaflés. C e s faims
ou cendres, contenant du fel alkali, s’emploient
à la fabrication des Verrès * des fayances & du
falpêtre. La confidération de l’utilité de ces matières
dans les trots cas dont il s’agit, en a fait
défendre la fortie du royaume, par l’arrêt du con-
fe il, du io février 1780. Comme en général toutes
les cendres de bois contiennent des fels alkalis,
elles ont été comprifes dans la prohibition j mais
lorfque le traité pafle , pour vingt-quatre années ,
à Montclar , chargé de l’exploitation des falines
de Lorraine & Franche-Comté, élit été réfilié^,
comme on l’a dit ci devant, pag, y a i , par rarfê.8