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fcas âge, fous lesiyeqx de leurs parens-, on doit
le s ' fyppoferinftruits, & psr.eonféquentles dif-
penfer doe chefd 'oe imê. Par cette raifon-cm de-
vroitJen difpenfer les étrangers, puifque les longues
épreuves auxquelles on les affujettit , doia'
vent ileutc i daqnerries mêmes connoiffances & la
même capacité..'Mais* quelle elï.la bifantrie d é '
.cep.te. djibnétipn 1 .Les,réglemens.appelent étrangers
i fjfûx a® rjç.fpnjLpas-hçs dans la ville, où:
ds yeqleut: ejççfcéi; utié, profeûion , ou quiti’yon t
p.as’ faitleuf^ppreh'tilTagé. En., vain réclameroient-
ite qu'ils ont dés' léçoiYs de; maîtres habiles dans
leur' art ^“en >Vn produiroièhtils des .garàns ;
on. vajp.^bjeifterôrénf-ils . » contre , cette içjufte.
c ’îî'clülion;, qu’ils,Ïant fujets du meme prince ,
<jù pis ;qljéiffent| aupc rmem;qs Iodc.' Ils fqnt; punis
Ce îtrifluence de ,|'ap:rp malheureux, qpi leur ,a
f i i t ,'r jc^ o îr i l'apprèmifTage ;où:*la naifiançe à
quelque .dijKnce du lieu où ils veqlent /ûeVeçus
maîtres.,Eh conféquence on les .condamne non-
fpuleroent. à. un .plus.long., qotnpagnonqge 3 ..niais,
Ù payer des .droits tpïples’ , quelquefois dix,. fois’
plus gpan^.rjue.ceùx qqe payent les fils dqjnaîr
t^èSjj qu.lés jfigprentifs de vi|le.f L'apio'qr feul.
peut les difpénlér j^ei'cê,tte.exgétion ; j l .p ç leur
refie, de refirr.ucce que ,celle de plaireà ]a veuve
où a la fijlé cfùp’ maître . 4ç, d*eh;i obtenir la
main. “ ’ " ”,
Tous ces nais épuiRnt les facultés! deS'p’ârerti
de pafpirant, ils né peuvent plus j faire’ la dé-
penfe d’une lettre'de'* maiirijey de Lappréntïfèif
obligé de rélfer touté fa v ié ‘ dans 'Ja 'fervitiuie
du! cqmpaghôpàgér Cefie.' ôbl^atron fofééfe'Vé
rehctiurage^aS à èeâpffidrmèr mi art darîslèquel
il fera ■ toujaUrs'merc'enliifev II eri réfulte un iutré'
inconvénient qui tient de la barbarie. Un ouvrier,
fouvent re ç ifa là iA lk iÿ i', 'p a r la ’ railbn- qu'il
eft fils de martre, n ayant aucun talent , & fou*
tenant fa boutique p’ar lë'ttavaii aes éompàgHons y
peut s'enrichir dè TPabifete'de ces o tm ié ïs0^
îelquels , quoiqtr’ils’ poffètlénr' tbùtés'ïés^'cKri-'
rt’aifiances requiies pour vivre libres Se tfavailler1
eh leur nom’ / n e lé peuvent^ ’ faute de!pouvoir
acheter des maîtrifis. Ainfi, l'ouvrier habile.;,mais’
pauvre , ne' p é u ffo r tir 'd e l’ eîclavage & f e l‘in-:
digenee , & ’ l'ouyrier Ignorants, maisaflez. aifé
pour achepep. une, muitri^e..^, peut sléhrichin’ û la
fortune n'élî|plus là;;'r;éppmpep{ç à ÿ .taléqs'.yrcé,
politique. >. qbfolumént' cdnçrgire, ^?l'çmida|i;oa, \
Tou s Ces. ftatuts' JW fertie rérê'diéiés pfaîPliêf-
ptit d’intérêt particulier. téà'màîtreà'3 en îés'dfêf-’
îant j. ont veillé, avec l’attenfida la.plus fcrùduL
lëu fe , à ‘empêcher le . p&âgé dés1 prïvtfègeÿj &
à 'rëftréipdre le nombre' des. ipâîtrpS'.}, ils o'fttfeftjé'
re'si'apprçches dé f a i hâft/ili '&l .iou'sllés "frais
de toutes; lës. a i ^
«lëéiers nù> peuvériL <fdnç etré : ënyifa|es: -||F
conroïe' autaôt; d e fô'ciétés Ü^hôîüriiés51 pïfrfifégiès:
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! exclufivement à tdus autres ; qui nJoht pas comme
eux i acheté le droit d'exèreer une profeflion à
! prix d'argent, ou; par un long- apprentiffage. C e s
hommes, autorîfés piar la- loi , sAen font un rempart
contre finduftrie de ceux qui voudroient
partager avec eux le bénéfice des arts & du com-
; merce. s Retranchés à l’abri des-ftatuts , ils ont
; herifie de gênes; & ddythicles la route qui- con-
; duit- fâ’ l art qu ils prôfefient. C e s ' compagnies
i occupent dans la république'’âuitadt d'efpaces
I fe,pares^ dont les extrêmes fontfdes fources fé-
’ c?P(l,es. de diTcorde. Les gardés & les Jurés de
| ces compagnies|veillent fans celle à la barrière,.
• pour empêcher qiiJon n'en franchiffe les limites^
! Oii .peut cbnfîdérer‘,..que; par de privilège ex-
! clüfif , donné à un' nombre limité d'hommes ,
\ étMïïme ^ 'il étoit donné rà tin feül j il-én réfulte
| lê! même* incoh-véniérit. Le pofTefléUr' du ' droit
t exclilfi f -Vendôrt - à' l 'ombre du privilège, nècrlai1-
;! gnant pas la-concurrence , 'il ne-veille pas à la
• plus- grande perfection.- Il en êlf dê même d'un
i corps où d'une -Compagnie où il !n'elV pas permis
; à1 -‘toius^dehtrep.'-Lé bénéfice rélferré; entré les
; rhaihs d'hommes privilégiés' , lés met' àl'abri de là
c'onCurrénèè's ce gain afFu-ré les -rend négligens
' & parefléux: , ce qui narrivèroit p as ,‘S'ils n'e^
foient pas 'les maîtres de limiter lé nombre des-
privilégés |j ils feroient Se p’lus -VigilàriS'& plus
habiles : c'eft ainfi que les arcs dégénèrent, otfe
ri'àcquièrent aucun accroiffement. Loin d o n c ,
| des-corporations- tendént à la prépàgàtibn dm
commerce , elles tendront' toujôù'rs à ' la diminua
tio.n Se,au monopole..
Elles ;. pouv.oient êtte. avantageufes <îorfque . la
! commercé* étoit encore :au berceau £àns.doute,■ d^attirer par dés,privijl.èilg eést oeitx jtqriatço.r4-»
7; dinidnuafirireise^i; .'lDpSa'n' so ulav r.ixeerns aiqffuain nceo udse asp aprotrst,o.iiel nfta llleouirr
i récobipénfer. ceuxi qui ;faifoient de - nouvelles dé-
f cUoufuaévfaereos.u ' q u i : inventoienx decnouvelles ma- î Dn ne pouvoir^ tro,p. hâtet !la, fortune
î dbeé:n écfeisc ec- iptraoymenpst; indulèrieux ^ lorfqu'il;falloit un 8e rapidb , :pour réveiller , pat
' l'exemole, l?e n g our di fie ment ouLignbrance a voit
t plongé; nos;ancêtres» ... | -1..,..,/;. .k.
j . D.ans, doii^içrçè ,& trèîzienfté fièçle, les arts
i etpiefifCpréique' méconnut i c'ell -'41 or-s qà‘’ô'H;i
cpra^encé a , donnerj des privilèges-Max corpsJde
- métiers. Mais U .cette 'politique étoit nécelfaife-
v Iprfqu’il falloit^ noh-fedleméhé ihlpirér l'ahiôüt
: du trayailmàis-'encoVè ’.apprendre à t^avâiifëti,
• efle peut être aajbiird’Jiuî-;aûAï- pérpiçièüf^? qj^elfe
j a, ew; ùtOeJ l o f doit Changer,-cbmme: : léS.; oit*
J confia nêesV IL eft mdjnsyoueftiqn à'préfen 1 1 a e h -
’dç- r%â^r
| pra.tiqiie.des artslu ,& daugmenter' le peuple dans 1 Fé eommerceV Les*corps’ privilégies feront1 'toi^
M A I i l
tours un effet contraire. Cependant, commence
font les hommes qui font le commerce , Sc iqu on
lie peut faire u n grand commerce que; par- tin
grand nombre d'hommes, on ne fauroit trop les
multiplier , & on ne peut les multiplier, qu en
fendant plus','faciles, aux regnicoles & aux etrangers
, les moyens de travailler. A in fi, poutre le
préjudice immédiat que les communautés apportent
aux progrès de l'induftrie, & à la multiplication
des ouvriers, elles nùifent encore a la po*
pulation en général.
Si nous connoiflons la caufe de nos pertes , il
faut chercher les moyens.d'en arrêter les progrès.
Un de ceux qu'on pourroit employer avec
fuccès, feroit de multiplier les occafions de
travailler , & de rendre plus fac ile l’admiîïîon de
nos arts & métiers , foit aux nationaux', foit aux
étrangers. 11 feroit avantageux d’attirer ceux-ci
par -tous les moyeris poflibles. Le plus efficace,
fans doute, feroit de leur donner dés permiffions
moins gênantes 6ç moins coûtéufes de s'occuper
dans nos provinces. Mais les ftatuts que nous
avons donnés aux marchands & aux artifans y
apportent un obftacîe prefq'ûe infurfnontable. Le
même efprit les - a tous di^és j on diroit qu'on
s'eft-fait une étude'particulière d’en rendre les
approches inacceffibles aux étrangers. Confultons
lès autres' nations cofrimerçantes >’ elles favent
combien eft importante l'acquifition des hommes,
&- fur-tout dès hommes utiles. Elles favént que
l'Etat le plus puiffant n'eft pas celui qui'compte
le plus grand nombre de. provinces, mais le plus
grand nombre d'hommes induftrieux. Loin d'af-
fujettir les étrangers à des formes gênantes , à
des contraintes rebutantes j loin de les écarter par
des pratiques fe'rviles & difpendieufes , elles les
invitent par des fecours , par.des récompenfes, ou
âû rtioins par-une 'liberté abfolue', de-faire ufage,
comme il leur plaît, de leurs connoiflancës &
dé leurs talèrïsy <
. Nous,n'ignorons.pas qu'il y ? à Londres & dans
plusieurs villes d’Angleterre, des corporations dans
iefqüélles il n'éft pâsàpermis aux étrangers' d'entr
e r , niême; à prix d'argent. Depuis longtemps
la nation xeclame en vain contre cette injulle
exclufion l’es corps ont eu jufqu'à préfent le
crédit de conferver leurs privilèges. Quelles ont
été les fuites de cette politique ? Les arts:, én-
fans^dela liberté 5 ' Pnt* quitté les cités où' ils
étoient captifs Sc contraints, pour fe retirer dans
lès( vilieiT où on les a affranchis de touté fer-,
yitüdé. Le> villes de Manëhefter , Léeds , 'Hàl-
lifaîÇy Birmingham, &c. ont reçu, aveeufure,
la 'féc'bmpèhfë déFafÿlë qtEélles leur ont ouvërt.
Riches - & , peuplées, elles poffédent aujourd’hui
dés iharîufaélûrés plus nombreufës & plus belles
qué-'cêîlés *dè la1 capitale;’ '
T e l fêta toujours l’effet des' gênes dans Içf-
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quelles les corporations enchaînent Finduftrie :
ennemie de la contrainte, elle fe réfugiera né-
cèflairement dans les lieux où elle fera phis libre.
Un'François, qui aura appris fon métier en'un
an ou deux j & qui ne peut l’exercer en France ,
en fon nom , fans fe foumèttre encore à' fept
ou huit ans d'apprentiflage dont il n'a plus que
faire, paffera dans le pays.étranger où il eft'maître
d'abord.
S i , au contraire, un étranger, attiré p a r la
douceur du climat , veut venir s'établir en
France, nous le rebutons par la durée interminable
de l'apprentiffage , & par le prix énorme
des lettres de maîtrife j^ dduble abus dans notre
légifiation, qui tend d'un.coté à dépeupler l’E tat,
Sf nous prive dç l ’auére des moyens, de. réparer
nos pertes.
Le pré/udice que les :cor'ps de.métiërs apportent
à la. population , s'étend non-feulement à
la confommation intérieure qui feroit pliis grande,
mais encore à l'exportation qui feroit plus con-
fiderable. L effet naturel dés corporations eft
d'augmenter le prix des ouvrages} cette augmentation
ca,ufe un dommage direét' & immédiat ,
elle fait acheter plus cher à la nation, la néceffité
de fe v êtir, de fe nourrir, de fe loger , & c . Un
autre plus pernicieux encore , quoique moins
direct, ’ elle enchérit., pour l ’étranger, les ouvrages
de notre indultrie.
On peut divifer toutes les communautés • en
deux claffes.
L'une travaille ? pour les befoins intérieurs ,
tels font les boulangers j menuifiers , maçons ,
cordonniers, &c.
L'autre travaille pour la confommation intérieure
& extérieure : tels font les tifferands',
drapiers, teinturiers, marchands, & tous ceux
qui ont rapport à la fabrique ou à l'apprêt des
étoffes.
Ges deux claffes, par les abus autorîfés dans
leurs ftatuts, impofent ,r la première , à tous
les ordres de l'E tat, lune efpèce de contribution ,
un impôt réel qui augmente les dépenfes de la
fubfiftance j la fécondé, lève fur les étrangers un
tribut plus fort que les autres. nations commençantes
: tribut qui nous privant de la préférence ,
doit diminuer nos exportations , Sc refouler'in-
conteftàblement ftir le-principe , c ’eft-à-dire .fût
la culture & la multiplication des matières premières.
. Il n^eft/pas difficile de prouver'que les privilèges
& les ftatuts des corps de métiers augmenr
tent le prix de .ï’induftrie. -
: On doit convenir qu'ils limitent le ' nombre
l f e ouYjiers , pc ‘que moins i l 'y a ^ouvriers