i90 H I E
de la religion. Si Ton en croit Suidas , ils 'étoient
auflfi devins ; au moins il rapporte qu’un hiéro-
grammatêe prédit à un ancien roi d’Egypte, qu’il
y auroit un Ifraëlite plein de fagefle , de vertu &
de gloire , qui humilieroit l ’Egypte.
Ils étoient toujours auprès du roi pour, l’aider
de leurs lumières & de leurs confeils ; ils fe fer-
voient pour cela de la connoiflance qu’ils avoient
des aftres & des mouvemens du c iel, de l’intelligence^
des livres facrés, où ils s'inftruiToient
eux-memes de ce qu’ il y avoit à faire. Ils étoient
exempts de toutes les charges de l’état, ils en
eto-ent les premières perfonnes, après le roi, &
portoient même, ainiî que lui, un efpèce de fceptre
en forme de foc de charrue. Ils tombèrent dans
le mépris Tous, l’empire des romains.
H IÉR OM AN T IE hptfAccfjme, nom général de
toutes les fortes de divinations qu’on tiroitdes diverses
chofes préfentées aux dieux , & fur-tout des
viétimes qu’on offroit en facrifice. D’abord on commença
de tirer des préfages de leurs parties externes,
de leurs mouvemens , enfuite de leurs entrailles
, & autres parties internes ; enfin de la
flamme du bûcher dans lequel on les confumoit.
On en vint jufqu’à tirer des préfages de la farine ,
des gâteaux, de l’eau & du v ia , &c.
HIEROMEN IE , U io^n a3 nom donné au mois
dans lequel on célébroit les jeuxNeméens; c ’étoit
le même mois que le Boèdromiôn des Athéniens,
qui répondoit au commencement de notre mois
de feptembre.
H IER OM N EM O N , /* poftyyfcav, c’eft-à-dire,
préfident des facrifices;, ou gardien des archives
facrées.
Les hiéromnémons étoient des députés que les
villes de la Grèce envoyoient aux Thermopyles ,
pour y prendre féance dans l’affemblée des.-am-
phi&ions, & y faire la fonction de greffiers facrés.
Ils étoient particuliérement chargés de tout ce
avoit rapport .à la religion ; c’étoit eux feuls qui
payoient la dépenfe , & qui prenoient le foin des
facrifices publics qu’on faifoit pour la conferva-
tion de toute la Grece en général. Auffi la première
attention de Yhieromnémon, à fon arrivée
aux {Thermopyles , étoit d’offrir, conjointement
avec les pylagores , un facrifice folemnel à C erès,
divinité tutélaire de ce lieu. Quand i)tSemblée des
amphiâyons fe tenoit à Delphes, Apollon Pythien
& Minerve-lâ-pjrévoyante, recevoient à leur tour
le même hommage des députés dont nous venons
de parler.
Ordinairement chaque ville amphi&ionîde n'en*
voyoit qu’ un hiéromnémon & un pylagore à i’affem-
blée ; mais cette réglé générale n’a pas laifle de
ipuffrir quelquefois des exceptions; cependant
H I E
JJ paroit que quelque nombre qu’ ils fuflTcnt de
députés, î.s n’étoient comptés que pour deux
voix par rapport aux fuffrages.
L hieromnemon qu’on devoit députer au confeit
des ampmctions, s’élifoit par le fort; & je temps
de ia députation expiré , il étoit obligé, de même
que les pylagores , de venir rendre un compte
exact a fes concitoyens, de tout ce qu’il avoit
tan pendant la tenue.de ces états généraux de
;ia vsrece. Voye^ Pylagore.
C e compte fe rendoit verbalement & par dés
mémoires , d’abord au fénat, & enfuite au
peuple; le meme ufage fe. pratiquoit à l’égard
des autres ambaffadeurs ou envoyés.
Une des prérogatives éminentes de la dignité
des hiéromnémons, à i'affemblée des amphidions
etoet Je droit dont ils jouiffoient de recueillir les
• !}* ,ag?s » OC de prononcer enfuite les arrêts j
Iis avoient encore l'honneur de préfiderà I'àflem-
blee, parce qu'ils préfidoient aux facrifices du
dieu, tast p Delphes qu'aux Thermopyles. Le
nom de 1 hieromnemon étoit inferit à la tête des
decrets des amphi a y o n s , & l'on comptoir les
années par les différens hiéromnémons y at même
que les romains comptoient les leurs par les di£-
rerens confulats. Les Byzantins comptoient aufl»
leurs années par les magillrats qui portoient chez
eu.x ..Ie nem d‘hiéromnémons. Enfin , un grand,
privilège dôs hiéromnémons , c’eft qu’à eux ap—
partenoit le droit de convoquer Taffeisbléei
generale des amphiayons, que les grecs appel—
loient snnMma nfetfinTuiian ; ils dévoient rédiger
par écrit tout ce qui le traitoit dans cette com-
pagnie_, & ils étoient les gardiens nés de ces
actes împortans. ( D . J. ).
HIÉR ON I , roi de Sicile, ie pq n o s .
Ses médailles font :
R . en or.
C . en bronze*
C . en argent.
Hiéron I I , roi de Sicile.
R. en bronze. >>
Unique.-----en a rg e n t .... Tôrrémufa.
O. en or.
H IER ON IQ UE S, T .
HIERONICÆ, ƒ vainqueurs aux quatre
grands jeux : les Pythiens, les Ifthmiens, les N e -
méens& les-Olympiques. Vitruve ( Prafat. ) décrit
les honneurs extraordinaires qu’on leur rend
i t à leur retour dansées villes qui les avoient
vu naître : ils y entroient en triomphateurs, mon-
: tés fur un quadrige, & par une brèche faite*'
H I E
aux murs de f enceinte. Enfin il-s étoient entrete- |
nus le refte de leur vie aux dépens du trefor
public. Plurarque ( fympof,\ II. y. ) dit quon les J
faifoit entrer par une brèche, afin de montrer j
qu’une ville pourvue d’aufli vaillans defenfeurs 1
n’avoit plus befoin de murailles.
Néron, jaloux de la gloire des athlètes voulut
partager celle des hiéroniques * & il l’obtint. De
retour en Italie il entra dans Naples par une
brèche & traîné par des chevaux blancs ( Sueton.
Ner. c. 24 & 2; ). Il fit plus ; voulant abolir la
mémoire de tous les hiéroniques& ne. laifler
fleurir que la fienhe, cet infenfé fit abattre &
traîner dans les cl-oaques.toutes les ftatues de ces
vainqueurs.
H IÉR O N YM E , roi de Sicile, b a z ià e q s
iepûntmot.
Ses médailles font :
RRR. en argent.
RRR. en bronze.
Unique___ en o r ------ Tôrrémufa.
HIEROPHANTE Jfubft. maf. , facrorum
antiftes, fouverain prêtre de Cérès chez
les Athéniens.
Uhiéropkante étoit à Athènes un prêtre d’un
ordre très-diftingué j. car il étoit prépofé pour
enfelgner les chofes facrées & les myAères de
Cerès , à Ceux qui vouloient y être initiés ; &
c’eft de là qu’ il prenoit fon nom. On lui donnoit
auffi le titre de prophète ; il offroit les facrifices ;
à Cérès , ou uniquement par rapport à elle ; ]
il étoit encore le maître d’orner les ftatues des
autres dieux , & de les porter dans les cérémonies :
religièufes. Il avoit fous lui plufieurs officiers
qui l’aidoient dans fon miniftère, & qu’on nom-
moit exégètes, c’ eft-à-dire , explicateurs des chofes
facrées.
Eumolpe fut le premier hiérophante que Cérès
fe choifit elle-même pour la célébration, de fes \
myftères, c’eft-à-dire , que ce fut lui c}ui le premier
y préfida & les' enfeigna. Cet Eumolpe , félon
Athénée, fut le chef d’une des plus célèbres
familles d’Athènes , qui feule eut la gloire de
donner fans interruption un hiérophante aux Eleu-
finiens, tant que le temple de Cérès fubfifta
parmi eux. La durée de ce facerdoce a été de
douze cents ans; & cè qui le rend encore plus;
mémorable pour la famille des Eumolpides, c’eft
que celui qui étoit une fois revêtu de la dignité’
■ à'hiérophante, étoit obligé de pafler toute fa vie
dans le célibat, comme nous l’apprenons de Pau-
fanias dans les Corînthiaques , de l’ancien feho-
liafte de Perfe , fur la cinquième fatyre de ce
poète , &; enfin de Saint Jérôme.
H I jL 191
Ce mot hêrophante eft compofé de Ytpof, facré,
& de <f>*lwaje montre 3 je mets en lumière.
Saint Jérôme dit que les hiérophantes éteigneient
en eux les feux de l’impureté en buvant du fuc
de ciguë , ou même en fe faifant eunuques.
H IÉR O PH AN TE S , ou Hiérophanties,
étoient des femmes confacrées au culte de Cérès,
& qui avoient des fondions diftindes de celles
des hiérophantes ; quelques auteurs les difent
femmes de ceux-ci ; mais comment s’accorderoit
avec ce mariage l’obligation où ils étoient de vivre
toujours dans le célibat. Il y en a qui penfent qu’il
leur étoit permis de fe marier; mais que les fécondés
noces- leur ^étoient défendues , & que
toute faute contre la chafteté conjugale les ex-
cluoit pour jamais de leur miniftère.
HIÉROSCOPIE , forte de divination, qui con-
fiftoit à examiner tout ce qui fe paffoit pendant
les facrifices & toutes lès cérémonies de la religion,
jufqu’ aux moindres circonftances, pour en tirer
des préfages.
I C e mot eft formé de hço'?, facré & de wnl#
! je conjîdère.
HIGIE. Fbyq;HYGIE.
! H IG YRO N . Foyei Achille.
HILAIRE & Phoébé , filles de Leucippus y
frère de Tyndare, étant près d’époufer Lyneée
8s Idas , prièrent à leurs-noces Caftor & P o llu x ,
leurs coufins germains. Mais ces princes en étant
devenus eux-mêmes amoureux, les enlevèrent au
milieu des rejouiffances , & en eurent des enfans.
( Voye% Anascis ). Les deux époux outragés ,
coururent aux atmes & fe battirent contre les
deux frères. Caftor tua Lyneée , suais Idas ôta la
vie à Caftor, & la perdit enfuite par les mains
de Pollux. Quant aux deux femmes, elles reçurent
après leur moi t , les honneurs héroïques ,
fans doute à caufe qu’elles avoient été femmes
de deux héros.. Hilaire eft quelquefois nommée
Taira,
Sur un bas-relief de la villa Medici à Rome,'
publié parWînckelmann. {Monum. inédit. n°. 61)«
on voit Caftor & Pollux enlevant les deux filles
de Leucippe. C e double rapt étoit fculpté fur un
fiège à Amycle ( Paufan.lih. 3. ) par Bathyclès»
qui fut un des plus anciens actiftes de la Grèce*
HILAR IE S , kilarîa, fêtes qui fe célêbroient à
Rome tous les ans avec beaucoup de pompe &
de réjouHTance, le huitième avant les calendes
d’avril, c’ eft-à-dfre le 25 mars, en l’honneur del*
mère des dieux.