tendu en tirer la preuve du lieu meme où ils
étoient placés. C ’étoit un château d’eau des aqueducs
Juliens , construits par Agrippa > c’elt-a-dire•>
un réfervoir d’où l'eau Julia étoit diftribuée dans
les différens endroits de la ville : on fait d ailleurs
Qu’Agrippa aimoit à décorer d’ouvrages de 1 art
les édifices de cette nature qu’ il élevoit à Rome
( Plin. L X X X X L c. 24. §. 9. ). Mais^ en fuppo-
iant que ces aqueducs aient été repares par Do-
mi tien , conjecture qui n’eft pas détruite par le
filence de Frontinus, la vraifemblance en faveur
de mon op nion devient plus grande, lorfque je
donne ces trophées pour des ouvrages de cet
empereur. Je m’ y trouve confirmé par la com-
paraifon que j’ ai faite de ces trophées avec d’autres
morceaux du même genre, découverts à la
villa Barberini de Cartel-Gan.lolfo , & mcruftés
dans le mur , c*eft-à-d re , daus l'endroit où fe
trouvoit la fameufe maifon de campagne de Do-
micien, & par la reff-mblance parfaite du travail
& du Ityle de ces différens ouvrages ».
M A RM A R IT E , nom donné à une légion,,
mais dont on ignore l’orieine ; la Notice ne nous
l'apprend point. Cette légion auroit-elle été originairement
levée dans la L b y c-Marmarique s &
en auroit elle pris fon nom, quoique fes recrues
ce fe furent pas toujours dans le lieu de fon
©rigine ?
M A RM A X , un des amans d’Hippodamîe,
qui fut tué par (Enomaüs , père de cette p ia-
ceife. Il donna fon nom à un fleuve de l’Ehde.
M A RM O kA R I l y carriers qui exploitaient les
marbres.
. MARMORA TUM , erpèce de ftuc ou de ciment
fait avec du marbre pilé. On en faifoit des
enduits fur les terraffes & fur les murs.
MARMORIBUS , a . Gruter (593. 7. & 2 y.
I I . ) a publié des infirmions fur lesquelles on
lit les noms de deux officiers d e s .C é fa s , dont
l ’un ell appellé. a marmoribvs , & l’aütre ab
marmoribus magister. Ils avoient fans doute
l’infpe&ion fur les marbres du palais & fur leur
emploi.
M ARN A S , dieu des fyriens. Dans Lampri-
dius, Alexandre Sévère s’écrie : O Marna J 6
Jupiter ! ô dieux immortels 1 car ii faut lire avec
SaumaHe 6 Marna I non point ônumina J Ce
commentateur a fait la coirettion d’après un ma-
nufcrit de la bibliothèque palatine. Un e rpereur
ftrtien , dit-il, invoque un dieu de Syrie. Saint
Jérôme , dans la vie de S. Sérapion & dans fa
lettre à Laeta , parle de Marnas. Sous ce nom ,
les habitans de Gaza adoroient le Jup:ter. le Crète.
Marnas en fyrien, fignifie feigneur des hommes.
M ARNE . Les anciens avoient connu &
commandé l’ ufage de la marne, Pline en attribue
la première idée aux gaulois & aux bretons (Hiß,
nat. lib. X X I I .ca p . 6. ) Columelle parle auffi de
cet ufage ancien. On ne peut donc douter de
l’utilité de la marne pour fertilifer les terres.
M ARO N ^ un des grands capitaines qui figpa-
lèrent le plus leur courage au combat des Ther-
mopÿles. Après fa mort , on lui dédia un temple
comme à un dieu, dit Paufanias.
M a r o n , compagnon d’Ofiris : c’eft le meme
que Bacchus. Il donna fon nom. à la ville de
Maronéç en Thrace | qui devint fameufe par fes
bons vins : de là vient que le vin maronécn ell
appelle par Tibule Maroneus Bacchus.
M ARONÉ E , en Thrace. mapanitûN &
MAPÛNEITS2N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
C . en argent. '
O . en or.
C . en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Un homme nud, debout, tenant un raifîn &
deux javelots.
Un raifîn.
Un cheval entier ou à mi-corps.
Un chien.
Une feuille.
Une diote. '
Cette ville a fait aufli frapper des médailles
mpéria'es grecques en l’h nneur de Néron,
d’Hadrien, de Commode , d’Alexandie Sévère,
I de Maximin, d’Antonm, de Domna.
MARPESSE, filled’Evenus, roi d’Eolie , fut
enlevée par Ida*, fils d’Apharée, fur le char de
Neptune, dans le rems qn’ ApolK n la recheichoit
en mariage. Evenus, irrité de cet enlèvement,
pouriuivit le ravifleur, &’ n’ayant pu l’atteindre,
lé précipita de défefpoir dans le fleuve Lycor-
mas, auquel il donna fon nom. Mais Apollon
fe rendit maître dé la pèrfonne de Marpejfe,
qu’Idas avoit emmenée à Meikne. Ctlui-ci en
porta fes plaintes à Jupiter, qui remit à Marpejfe
le choix de l’un des deux rivaux : elle décida
en faveur d’ Idas, dans la crainte qu’Apollon
, <léjà connu parrincoi ftar.ee de fes amours,
ne la quittât, lorfque fa beauté feroit effacée par
l’âge. Xoye[ Id a s .
MARQUES. Il eft confiant que les romains
marquaient leurs efclaves fur différences parties du
corps : les preuves de cet ufage font rares fur
les monumens ; mais les hiftoriens nous en ont
canfervé des témoignages qui ne laiflent aucun
doute. Nonius cite ce vers de Noevius.
Signari oportet frontem calidâ forcipe.
Le front des efclaves doit être marqué par un
fer chaud.
Plaute, ( Cajina y ali. 2. fc. 6. ) , appelle un
efclàve, qui avoit cette marque, fervus litterâ-
tusj un efclave lettré ; ce jeu de mots, affez médiocre
en lui-même, fert toujours de preuve au
fait donc il s’agit.
Pline (lib. X X I I I . c. 3 .) dit plus fîmpleraent,
& contre fon ordinaire, inferipti vultus> marqués
au vifage.
Aufone, ( Epigr. ƒ . ) , en parlant d’un fçribe
ou d’un copille qui avoit pris la fuite, dit :
Ergo notas feripto toleraftiy Pergame , vultu,
Et quas neglexit dextera frons patitur.
Vous avez donc mieux aimé, Pergame, que
Ton gravât fur votre front quelques lettres, que
d’en qcrire.
Ce paffage prouve que tous les efclaves n’avoient
pas généralement ces caractères imprimés > mais
qu'on étoit attentif à les appliquer pour les punir,
quand ils avoient fait quelque faute. Aulfi
Valère-Maxime dit ( lib. XI. cap. 8. art. 1. ) pofî-
tivement qu’on imprimoit avec le fer chaud des
caraCtères ineffaçables fur le vifage des efclaves
qui méritoient la prifon , ou qui avoient fui.
Xoyei Fugitifs & F.
Les ouvriers employés à la fabrique des armes,
fabrîcenfes, étoient marqués au bras. ( Cod. Théo-
do/, lib. X. tit. 22.). T 1 eft probable qu’on ne
doit entendre ce partage qùà l’égard des efclaves
employés à ces travaux : cependant les foldats,
félon Aëtius, ( lib. XIII. c. 12. ) , portoientles
mêmes marques dans le Bas-Empire.,
Ce procédé, bien capable de dégrader & d’avilir
les troupes, peut être mis au nombre de
ceux qui ont rendu les troupes romaines fi foibles
.& fi peu courageufes, dans cestems rapprochés
de notre fiècle.
Un croifiant gravé fur le front d’ un enfant ,
fur un verre antique , pourroit être la marque
d un voeu ou d’une confécration, foit à la lune,
foit au dieu Lunus. L e poète Prudence autorife
ce foupçon 5 il nous apprend que ceux qui fe
confaçr.oient à certaines divinités, fe ftigmatiloient
avec des aiguilles ardentes. iW<2ntp. hymn. 14.
v- 107.6,
Ils font rougir de petites pointes ou des aiguilles
fines, & fe marquent fur différentes parties
au corps , & la partie marquée eft celle qu’ils
difent avoir cônfacrée à la divinité.
Les anciens mettoient quelquefois plufieurs
marques fur le même animal. Tel eft le cheval,
qui eft gravé fur une agathe onyx, de Stofch.
Il a fur la cuifle de derrière, hors du montoir,
une marque qui reflemble à une palme; c ’eft ainfi
qu’on en voit une à un cheval defliné fur ua
verre antique de Buonarroti. Le cheval de Stofch
en porte fur 1 épaule, hors du montoir, upe fécondé
qui a la forme d'un cercle, ou peut-être
du 9 , koph..
On marquait auffi les boeufs de la même manière.
Car on trouve dansja collection du même
baron de Stofch, unboeuftfwrçtféd'yn ? t koph*
fur la cuifle de derrière, hors du montoir, &
d’un E fur l’épaule du même côté.
Anacréon parle dans fon ode j $e. de ces marques
imprimées fur la cuifle des animaux.
MARS. La théologie des égyptiens étoit fondée
fur l’aftronomie & fur l’aftrologie; c ’eft-à-dire,
fur l’obfervation des aftres & fur leurs prétendues
influences. L’afpeét trouble & rougeâtre de
Mars lui fit attribuer la propriété de deflécher, &
par une fuite néceflaire dans la zone torride , celle
de faire mourir. De-là vint que lé dieu Mars eut
le département de la guerre & des combats.
Les égyptiens donnoient à cette planète le nom
mythologique d’ étoile d’HercuIe, de l’Hercule
des orientaux. Artés ou Ertofi fut fon nom relatif
à fts Influences. On fit préfider Mars au
mois qui commençoit l'année des fyriens des
perfes, &c. ; & de même que ce mois, le dieu
Mars & la planète de Mars préfidèrent au renouvellement
annuel de la nature, à la régénération
annuelle des plantes, des animaux, &c.
Les grecs firent deux êtres, mythologiques- du
Mars des égyptiens : Hercule, fymboje à la fois
du foleil & de M a n , préfidoit au renouvellement
de l^année j & Mars, la divinité des combats ,
eût Bellône pour conductrice de fon char, &
pour compagnes fes enfans , la Terreur & la
Crainte.
Mars , le dieu des batailles, des combats 8c
des querelles, étoit, félon Homère, & tous les
poètes grecs , fils de Jupiter & de Jtinon. C e
n'elt que chez les poètes latins, qu’en *lit que
Junon, piquée de ce que Jupiter avoit mis au
monde Minerve, fans fa participation , avoit
voulu, à fon tour, concevoir & engendrer, fans
le concours d’un mâle. La déefle Flore lui
montra une fleur qui croiflbit dans les champs
d’Olène, & dont le feul attouchement produifoit
N n n n ij