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feintant la lune. Autour de la tête de Junon font
les fept planètes.
Sur une pâte de verre, Junon portée fur une
aigle , 8c fon voile flottant autour de la tête, forme
un cercle , dans lequel on voit les fept planètes.
Sur une cornaline, Junon nue portée fur une
aigle* tenant un fceptre à la main droite.
Sur un jafpe rouge, Jupiter & Junon debout.
Autour de Junon eil un voile tout parfemé d'étoiles.
On la voit avec un voile femblable fur une
médaille de Samos. ( Spanh&im Obf. in Callim. )
L'étoile de Junon étoit appellée Qu<r<pôços, comme
celle de Vénus.
Sur une cornaline, le paon de Junon».
J unon -Mephitis, Foye% M ephitis..
JU N O N ALES ou JUNQNJES, fêtes romaines
en l'honneur de Junon , dont,Ovide ne parle
point dans fes faites, & qui eft cependant décrite
fort particuliérement par Tite-Live- ( Décade IIIJ
hiv. FIL. }
Cette- fête fut inftitirêe à1 l'occafîon de certains
prodiges qui parurent en Italie ; ce qui fit que les
pontifes ordonnèrent que vingt-fept-jeunes fîlle's,
divifées en trois bandes , iroient par la ville en
chantant un cantique compofé par le poète Livius 3
mais il a; riva que comme'elles l'apptenoient par
coe u r , dans le temple de Jupiter-Stator , la foudre
tomba fur celui de Junori'-reine, au mont Aventin.
A l'a nouvelle de cet événement,, les.devins
ayant été confultés, répondirent que ce dernier
prodige regardoit les dames romaines, qui dévoient
appaifer la foeur de Jupiter, par des offrandes. &
des facrifices. Elles .achetèrent donc un haflin d’or,
qu elles allèrent offrir à Jjanon fur le môntAven-
tin : enfuite les décemvirs aflîgnèrent un jour pour
un fervice folcmnel, qui fut ainfi ordonné : « op
conduifit deux vaches blanches du temple d'Apollon
dans la ville , par la porte Garmentale ; on
porta deux images de Junon-reine , faites de bois
de- cyprès : enfuite marchoient 27 jeunes filles,
vêtues de robes traînantes, 8c chantant une hymne -
en l'honneur de la déeffe. Les décemvirs fuivoient
.couronnés de laurier , 8c ayant la robe bordée de
pourpre. Cette pompe, après avoir fait une paufe
dans la grande place de Rome , où les 27 jeunes
filles exécutèrent la d’anfe de leur hymne 5 la pro-
ceflîon continua fa route, 8c fe rendit, fans s'arrêter
, au temple de Junon-reine ; l'es viélimes furent
immolées par les décemvirs , & les images
de cyprès- furent placées dans le temple de la- divinité
.( D. J. )•
JUNO.NIGENA^ furnoni de Vulcain,. fils de
■ Junom.
j u P
JUNONIUS j furnom donné à JamtSj parce
que c’eft lui qui introduifit en Italie le culte de
Junon , d’où, il fut aufft appelle fils de cette deeffiL
J U N O N S , au pluriel ■: oit appelloit air.fi les
génies particuliers' des femmes. Chaque femme
avoit fa Junon, comme chaque homme avoit fort
génie. Nous trouvons plufieurs exemples de ces
Junons , génies des femmes, d'ans les infcripti*ns
an c ’en nés qu'on a recueillies; 8c pour n'en citer
qu'un exemple, dans Un monument confacré à.
Junïa Torquata , l'infeription porte: a la Junon
de Junia Tbrquata célefie patrone. Enfin, les femmes
juroient par leurs Junons., comme les hommes,
par leurs génies.
On voit dans Mupatori ( 17. 1. &■ 7 . ) des inscriptions
qui s'adreffent aux Junons , Junonibu&3,
&c. Foyei Junçin.
JUPITER des égyptiens- F . A m mon.-
Jupiter fils de Saturne & de Rhéa- Son pre*
mier nom étoit Ion. Il auroit été dévoré par fon père
dès fanaiffance , dit la fable, fi fa mère ,.au lieu de
l'enfant, n.'eutdonné à celui-ci une pierre qu'il engloutit
aufli-tôt. Saturne faifoit ce traitement à
tous fes enfans, parce que le ciel & la terre lui
avoient prédit que l’un d'eux lui ôtefoit l'empire.
Rhéa, pour fauver l’eftfant dont elle étoit enceinte,,
fe retir-a-en Crète -: où elle accoucha dans un antre
appelle Diète,. 8c donna F enfant à nourrir aux
curètes & a-ux nymphes Mélijfes, qui le. firent
allaiter par la chèvre Am.althêe. Les curètes fe te-
noient dans l'antre, armés de piques & de boucliers
qu'ils faifoient retentir de peur que Saturne
n’entendît la voix de l’enfant. Foyer Ad am â n -
thee, A igle, A malthée, C elme, C olombes,
C urètes * L ygéus M é -l i - s .s e s..
" Quand Jupiter fut devènu-grand , il commença ;
fuivant le confeil de Métis, par donner à fon père
un breuvage qui lui fit vomir premièrement la pierre
qu'il avoit avalée, 8c enfuite tous fes enfans qu’il'
avoir dévorés: Afors, aidé de fes frères, il attaqua
Saturne & les titans ; le parti de Saturne, fit
une a fiez, longue réfifiànce puifqu’il ne fticcomba
qu'après une guerre de dix ans.. Ce fut a» bout
de ce temps que la terre prédit à Jupiter qu'il
remporteroit la viéloire sTl pouvoir délivrer ceux
qui étoient renfermés dans le tartare.-Tl l'entreprit
& en vint à bout. Foyeç C am pé . Alors
les cyciopcs donnèrent à Jupiter le tonnerre, les
éclairs 8c la foudre' ; & avec ces armes il vainquit
les titans & les enferma dans le tartare. Il
partagea enfuite l'empire du monde avec fes frères y
j i donna la mer à Neptune, les enfers à Pluton
& fe réferva l'empire du ciel &. de la terre. A-
la guerre des titans, fuccédà quelque MS’.ps après;
celle des géans.. Foye% GÉANS-. Jupiter ne fut plus;
depuis troublé dans fou empire > & jpuit traa*-
j u p
4ùÏJÏem.ent du titre de maître & d e père des dieux.
' Chef'de la nature 8c le foiivtrain législateur du
ciel & de la terre, Jupiter cependant fe rendit
coupable1 des crinus les plus atroces & les plus
honteux. Outre qu'il détrôna fon père, le mutila
& le précipita dans le tartare chargé de chaînes ,
il commit des inçeftes avec fes foeurs ^avec fes
filles & avec fes tantes ; il voulut même violer
fa mère.; il enleva le beau Ganymède dont jl étoit
le trif^-ïeul, &, le’ fit fon échanfon pouf l'avoir
toujours auprès de lui. Il’féduifïc un grand nombre
de filles 8c de femmes ; pour réuftir il prenoit
les figures de toutes fortes de bêtes, & même
d’êtres inanimés. Les menfonges, L s parjures &
en général toutes les a étions contraires à l’équité,
& aux lois naturelles, lui étoient familières. On
eft allé jufqu'à dire qù'il dévora une de fes femmes.
Il feroit trop long d’entrer dans le détail déboutés
ces abominations, nous allons indiquer cellés qui
font les plus -fntéreflantes pour la conn6iffan.ee de
la mythologie. On a dit à l'article de Junon qu'il
l’avcit féduite avant de contracter avec elle fon
inceftueux mariage. Après ce mariage il viola Cé-
rès fon autre foeur & en eut P ro fe rp in equ ’il
déshonora aufli dès qu’elle fut en -âge de donner ,
de l’amour. Foye^ C érès ^ Proserpine. De
Latone fit troifîème foeur il eut Apollon-’& Diane.
Foye[ L a to n e . Il eut de Thémis fa tante, quinze
enfans, les douze heures & les trois parques.
Foy. T hémis. De Diane fon autre tante, il eut
la belle Vénus dont les charmes ne manquèrent
pas de faire impreflion fur le coeur-de fon père.
Foy. D io né, V énus, Il avoit dévoré Métis fa
première femme. Foy. M é t is . Il vit un jour fa
mère endormie, en devint amoureux & voulut la
furprendre : elle s'éveilla , mais fa réfiftance auroit
été vaine , fi l'ardeur de fon fils ne s’étoit évaporée
par le.s efforts qu’il faifoit; une pierre devint
groffe de fes vains efforts, & en-accoucha au
bout de dix mois.-
Jupiter fut marié fept fois félon Héfiode : il
époufa fuccefljvement Métis, Thémis, Eurinomé,
Cérès, Mnémofine, Latone, & Junon qui fut la
dernière de fes femmes. 11 eut un bien plus grand
nombre de maîtreffes, & des unes & des autres
naquirent un grand nombre d'enfans , qui ont
prefque tous'été mis au,rang des dieux & des
demi-dieux. Il eut de Léda , Caftôr & Pollux ;
d’Europe , Minos , Rhadamante , Sarpédon^ &
Carnes ; de Calyfto , Areas-; de Niobé, Pélaf-
feus; dçLaodamie,-fille de Bellérophon, Sarpédon
& Argus; d’Alcmène, Hercule; d’Antiope, Am-
phion 8c Zéth'us ; de Danaé, Pèrfée ;: d'Iodame,
Deucalion ; de Carné , Britomarté ; d'une des
Sithnides , Mégare ; de Prothogénie, Ethiiie 8c
Memphisde Thorédie, Arcéfilas ; d’Ora, Colax;
de Cyrno,- Cyrne;- d’Eleétre ,. Dardanus ; de
TdTalïe, : les Palices ; de Garamanthis, Hyarbas,
♦ hile , rilmnnus 8c Picuraaus > dô Céiès y Pro-
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ferpiné ; de Mnémofine, les neuf mufes ; de Maïa,
Mercure; de Sémé-.é, Bacehus; de Dioné, Venus;
de Métis, Minerve ; de Latone , Apojlon & Diane ;
d’Hÿbris, le dieu Pan ; de Thémis, les Heures
& les Parques ; enfin de. Junon , Mars, Vu’cain ,
Angelo 8c L-ucine. Alcmène fut la dernière mortelle
à laquelle, ce dieu rendit des foins, comme
Niobé avoit été la piemière. A lcmène.-
Jupiter tznoh le premier rang parmi lés divf-
nitésr-;.çln l’appeiloit le père 8c le fouverain des
dieux & des hommes. Un jour que les dieux mur-
muvoient & fembloient vouloir fe fouit ver; il lefir
dit qu'il les enîeveroit tous avec, le globe de la
terre,8c. de la mer. Les autres dieux n’étoient pomf
pérftiadés: qu'il, eût tant de force ils croyoient feu--
le ment que dans les combats d’un à un il auréit
l’avantage. Sa menace parut même ridicule à Mars,
qui fe fouvenoit qu'il n’y avoir pasdong-temps que
Neptune,, Junon & Minerve, ayant entrepiis de
1 fè faifir de Jupiter. & de Je1 lier, Je remplirent
de frayeur, & T'euflent effeélivement enchaîné, fi-
| Thétys n’eût eu pitié de lui, & n’eût' appelle à-
fon fecours les cent, b ras de Briarée. Foy. Br iA'-;
r é e .
Son culte a totijoùrs été lé plus folemnel 8i
le plus univeifèllement répandu. II eut trois fa--
meux oracles, celui de Dodone, celui de Lybie
8c celui de Tropkonius. Lès vjélimés- les plus ordi-r
[ naires qu’on offroit à.ce dieu, étoient la chèvre,-.
la brebis & le taureau blanc; dont on avoit foin*
; de dorer les cornes. Souvent fans aucune viétime
| on lui offroit de la farine, du fel & de l’encens f
mais on ne lui facrifioit pas de viélimes humaines.-
L’exemple feu! de Lycaon, qui, félon Paufaniàs,.
lui immola'Un enfant, ou, fdon Ovide, un prifon-*
nier de guerre, ne fut pas fuivi: & le prince, par
fon horrible facrifiee,, s'attira l’indignation de toute1
la terre; l’averfion de -ce dieu pour ces fortes de
facrifices, netok cependant pas générale. Un de&
> temp.L s de Jupiter les plus renommés, é.to:t celui du
mont Lycée dans i’Arcadie. Suivar.tla tradition du-,
pays il avoit été élevé fur cette montagne, par
trois nymphes dont Tune -donna fon nom à une
fontaine qui avoit une propriété merveilieufe; car
lorfqu’unelongue féchereffe defféchoit lesbiens de
la terre,, le prêtre de Jupiter n'avoit qu'à jetter
une branche de chêne fur l'eau de cette fontaine*
après avoir fait cerf aines cérémonies & cei tains-
facrifices, il furvenoit à l’inftant une pluie abon*-
dante.- Foye^ L yg éu s .-
Proche du temple étoit une courconfàcree à ce
dieu, dans laquelle les hommes & les bêtes qui y
entroient ne faifoient point d'ombre ; & quiconque
o^foit y mettre le pied, mouroit néceffairement dans-
l'année. Areas y ayant pourfuivi fa mère changée
en ours, ils- auroient l'un 8c l’autre fubi cette loi
rigouteufe,. fi Jupiter ne les eue enlevés pour eni