
l’an 457. Cela fait une erreur de huit ans. N e
fèmble-c-il pas qu’elle Toit due à l’équivoque
des deux Anolympiades dont nous avons parlé
( 1 ' : en les reftituant on formé un fynchro-,
iiilme qui fixe la conquête de l’Egypte a 1 an
465. Amafis venoit de mourir; Pfammetikfon
fils fut détrôné au bout de fix mois. Nous partirons
de cette date pour mettre en ordre les
années des rois qui précédèrent. Leurs règnes
& leur fucceffion étant hors d’incertitude juf-
qua Pfammétik, nous allons d'abord en donner
le tableau. —
Après le Temple.
Pfammétik régna........................................................................... .. ans*
N e c h o s ................... .........................................» ............................ 1 7 . . . .
Pfam m is .; ........................................................................................... ■
Apriès ............................................................ .....................................2S ' • • *
Am a fis .............................. .................... ............................................44* • • •
P fam m é tik , 6 mois..............
Cambyfe conquiert l’Egypte
3 1 9 a 3 7 i
1 375‘ ■
,3 9 0 . . • ...........395
.3 9 « .
. 4 1 1 . ,
Je fuis ici le tableau d’Hérodote ( 1 ) , fans 1
correction, parce'qu’il eft le feulqui fatisfaffe à |
une indication certaine des livres hébreux : ils I
atteftent que l’an 3 84, (3) Nekos, roi d’Egypte, J
battit à Mageddo les troupes de 'Jofias, qui
périt même des fuites de la bataille : par la distribution
d’H érodote, cette année fe trouve en
effet embraflee dans le règne de N e k o s , ce qui
ne fe rencontre ni dans Diodore ni dans Mané-
thon. Hérodote a même connu le trait d’hiftoire
rapporté par le livre des rois , avec cette particularité
qu’il appelle les Hébreux Syriens ; & ce
n’eft point la feule fois qu’il leur donne ce nom;
çar il le répète dans un autre endroit, au fujet
de la circonçifion (4), & il appelle la Paleftine
Syrie (5),
Son Apriès eft le Pharaon Haphrâ des Hébreux
chez qui ils le réfugièrent après la ruine
de Jérufalem, en 406. Aü deflus de Pfammét
ik , Hérodote ne marque plus régulièrement
( t ) § de l’ère des Olympiades.
( % ) tib. IJ. p. 181. & luiv»,
( 3 ) Reg. II. C .13.V, *<?>
( 4 ) Lib.IÏ. p. no,
J f ) Lib.I.p.sJ.
les règnes, & là commencent les incertitudes
& les difcuflions. Avant de nous engager dans
ce cahos, pofons quelques termes qui puiffenc
fervir à nous reconnoître & à nous guider.
L ’an 2 8 1 , les Hébreux font mention d’un
Tarak ah, roi de Kous, c’eft-à dire du royaume
de Thèbes, qui combattit contre Sennacherib.
Reg. I I . c. 19. v. 9.
Vers l’an 270, il eft parlé d’un Souah, roi
d’E g y p te , vers qui envoya O fé e , roi de Sa-
marie. Ibid. c. 17. v. 4.
Du temps d’A z a , mais à une date incertaine,
parut un Zarih, roi de T h è b e s , qui livra une
grande bataille aux troupes de Juda. Parai. IL
c. 14. v. 9.
Enfin, l’an 41 fiSefak, roi d’E g y p te , vint
piller Jérufalem, & enleva tous les trelbrs de
David & de Salomon. Reg. I . c. 14. v. 25.
T e ls font les points qu’ il s’agit de reconnoître
dans les liftes des Grecs. Examinons d’abord
celle d’Hérodote | après avoir traité d’une manière
fommaire & vague le temps de 1? haute
antiquité, cet écrivain entre en matière par
Mceris, & ne commence qu’à lui lajfuçceG-
fion des rois comme il fuit.
Moeris.
Moeris. Temps omis,.
Séfoftris,, , 0 , .conquit l'Ethiopie, l’Afie, laScithie, laThrace,
équippa le premier une flotte fur la Mer Rouge,
& fournit les habitans des c ô te s , inftirua une
p olice , fit faire des granls chemins, des canaux,
& c .............« Il en fit pratiquer un entre
autres qui joignoit le N il à la Mer-Rouge, félon
Strabon, lib. 1 7 , qui ajoute qu’il vécut avant
la guerre de T ro y e .
Son fils P h é ro n ........... .. 1 1 ans connus.
Proche......................... . .................. o . . . ...............De fon temps Paris & Ménélas abordent en
■ . I Egyp te.
Rhampfinit.......................................o
C h éo p s ............................................ 50
Cep h rêne............................... 56
M y ce ryn e ........................... ... . 6
Afÿchis .................................... .0
A n y fis ................................................o
Chalfé par Saba-Kùs l ’Ethiopien qui régna cinquante ans.
Anyfis revient........... . ..................o
Sethon, prêtre de V u lc a in .. . . 0 ...................... combattit contre Sennacherib, ro i des Arabes.
D ouze rois........... ......................... o
dont Plammitik fut d’abord l’un; puis régna feul, Scc. Voye^ ci-devant.
C e tableau dans fon enfemblc fe rapproche
infiniment du fyftême des Hébreux, & l’on y
découvre plufieurs rapports marqués.
L a date de Séthon nous devient connue par
celle de Sennacherib, qui faifoit la guerre l’an
281» Il eft remarquable que les Egyptiens ra-
contoient la déroute de ce prince d ’une manière
tout auflï miraculeufe que les Hébreux ; car ils
difoient que Séthon ayant été au-devant de
I Aflyrien, Vulcain envoya une multitude effroyable
de rats qui rongèrent toutes les cor
des des arcs de l’ennemi ; en forte que fe trouvant
hors d’état de combattre, les trotipes de
Sennacherib prirent la fuite .. . . . Le Tarakah,
dont les Hébreux parlent à la même date, n’eft
point le même prince.
f Dans 1 ordre des faits, Saba-Kus l'Ethiopien
répond à Soua : bien plus, le nom eft le m ême,
car Saba eft écrit pour Sava ou Seve-Kus, corn
me porte Manéthon, & la définence Kus femble
être le Kous des Hébreux, ce qui voudroit dire
Soua le Thébain. O r , le royaume de Thèbes
ayant été appellé par les anciens G re c s , Ethià-
^ ^°ua ayant régné fur la baffe Egypte par
droit de conquête, on .voit ici une homonymie
parfaite entre Hérodote & les Hébreux.
Les 50 ans de Sabakus nous conduiraient juf
ques vers l’an 220 : mais cette durée fouffre de
grandes difficultés. Anyfis, dont.le règne eue
une fi grande lacune, n a pu régner que fort
peu de temps..
Les temps connus des quatre rois antérieurs,
en nous donnant 112 ans, nous conduifentau
commencement du fécond fiècle f mai* comme
ils ont auflï des tenus inconnus, ils peuvent
remonter jufques dans le premier; alors fe présente
P roté e, & ne voi!à-t-il pas que la guerre
de T r o y e , en tombant fous fon règn e , fe
retrouve fur la fin du premier fiècle où nous
l’avons placée î
En fin , un règne au-delà, s’offre Séfoftris.
Si Protée a régné vers l’an 80 ou 90 , Phéron
fon prédéceffeur peur être placé vers l’an 60 :
alors Séfoftris ne demande t il pas naturellement
à être reconnu pour le Sefak des Hébreux
? '■
Cette opinion n’eft pris nouvelle. Jofèph? ( 1)
avoit dès long-iemr s fait cette application ; &
l’autorité de cet écriva n eft d’un grand poids
• ic i , parce qu’il avoit à la main des chroniqres
égyptiennes. Parmi les modernes, Marsham &
) Antiq. Jud. lib. S. c. 10.
e