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& 200 ) ; la première eft , félon lui , répandue
par toute l'Egypte > la noire ne fe trouve qu.e vers
Pelujlum , aux embouchures du Nil. Cet éclair-
ciflèment m'a paru d'aucant plus néceftaire que
les modernes , croient ordinairement que Y.ibis eft
une cicogrie..
Les ibis font en Egypte d'une utilité fi reconnue
qu il fut & fera toujours reconnu néceffaire de
les mettre fous la protection particulière des loix ,
dans un pays, qui, fans eux, ne feroit abfolu-
ment pas ^habitable. Les turcs qui ne croient point
être idolâtres , ne permettent à qui que ce foit de
tuer Ies/Æ«, que les grecs & l'es romains épargnée
rent tout de même. De quelque religion quepuif-
fent etre ceux qui dans la fuite envahiront cette
contrée , on les verra toujours refpeéter des,animaux
qui ont été furnommés avec rai fon,' les purificateurs
de l'Egypte.
En publiant une momie d'ibis3 le comte de
Caylus dît (Rec. é.'pl. H. n°. i. ). « Elle a -été
travaillée avec autant de foin qu'aucune de celles
d'hommes & -de femmes , que j'ai examinées. Je
ferai remarquer que cet oifeaü, n’a eu dans fon
embaumement, aucune partie reployée, & qu'il a
été placé dans toute fon étendue , c'eft-à-dire ,
pofé fur fes pieds & la tête droite, comme on
les voit par la gravure ; en un mot, qu'il a été
difpofé & arrangé, comme on eût fait le corps
le plus recommandable de l'Egypte. On àuroit
peine à fe perfuader que les attentions ou les fu-
perftitions euffent été pouflees à un fi grand excès;
on foupçonne aifément d’exagération le récit des
hittoriens, quand les faits qu'ils rapportent s'éloignent
autant des vraifemblances. On ne fera donc
pas furpris du plaifir avec lequel j'ai trouvé , chez
M. le duc de Sully, cette preuve fi convaincante
& fi bien confervée de la folie dë l'efprit humain, '
8ç de la fincerité de fes hiftoriens », .
- m Cette momie n'a jamais été ouverte, & n'a
pas éprouvé la moindre altération : le bec de
l'oifeau ainfî que la tê te , ne font point enfermés
dans les bandelettes; ils ont é té ’enduits de bitume
& 'garnis de fils.de lin. Le bec e ft;même
mobile & ne tient, à la tête que par ces mêmes fils ;
il fe peut que l'embaumemenÇn'aic pu lui donner
affez de confiftance .pour le tenir en place ■ ;mais
il eft plus vraifemblable qu'il a- été.- ainfi difpofé
pour éviter les dangers de la çaflure 3 auquel- fa I
faillie naturelle Texpbfott néceffairemént ».
» Je finirai par le palfage d'Hérodote { liv. i . )3
qui dit au fujct des ibis » . j] y en a de deux
» cfpèces, l'une qui a les cuiffes de grue , JepJu-
» mage extrêmement noir, le bec crochu, qui
» refiemble enfin à l'oifeau qu'on appelle Crex :
» 6ette efpèce eft celle qui- combat contre les
» ferpens ». Il eft toujours agréable que. le ha fard
nous ait prouvé celle qui a voit une plus .grande
Ktilite., & qui fans doute étoit la plus recom-
I C K
' mandable en Egypte. Quant- a- l’autre efpèce
à'ibis, dont le bec eft droit, elle eft fi connue
; qu'il eft inutile de la décrire».
Le même favant a publié dans fes Recueils d‘An-
; tiqui tés , plufieurs ibis de bronze Egyptiens.
_ U ibis, fe laide mourir de faim, difoient les anciens
naturaiiftes , lorfqu'on le tranfporte hors
!' de l'Egypte. Quand il caché fa tête & fon col
il- fous fes ailes, fa figure , dit Elien, revient affez
|| à celle du coeur humain,- dont il étoit l hiéro-
glyphe ( Horap. i . 35’ .). On dit que cet oifeâu
: a introduit l'ufage des clyftères ; parce ' qu'on
. l'obferva lorfqu'il fe donnoit à lui-même ce re-
- mède 5 la longueur de fori1 col & de fon bec le
. rendant très-propre à cette opération. Les Egyptiens
lui rendirent les honneurs 'divins ; & il y
i.avoir peine de mort pour ceux qui tuoient un
ibis 3 même par mégarde. Ce culte & ce refpeét
pour étpient fondés fur l'utilité que l'Egypte
: en retiroit. Au printemps il fortoit d'Arabie une
infinité de ferpens ailés qui venoient fondre fur
l'Egypte, & y auroient fait lés plus grands ravages
, fans ces oifeaux qui leur donnoîent la chaffe,
&les détruifoîent entièrement. Us faifoient aufti
la. guerre aux. chenilles & aux fauterclles.
La déefte Ifis, eft quelquefois repréfentée avec
une tête d‘ ibis. Cependant Thoth ou Mercure
étoit la divinité à laquelle- étoit confacré Y ibis.
Les grées, difent. enfuite que Mercure Voulant fe
fouftraire à, la rage de Thyphon, avoit pris la
figure de cet - oifeau.
Martiahus Capella ( lib. i . ) dit que Yibis pré-
fentoit la lettre initialed'un mois de l'année mem-
phitiquè. Ç'étoit fans douté le © thêta 3 initiale
de thàth le premier mois de l'année Egyptienne..
On. voyoit ce 0 , où le coeur humain dans la po-
fition où Y-ibis, cachoit fa tête & fon col fous fon
aîie.
IC A D E S , fêtes que les philofophes épicuriens
célébroient tous les moiser. l’honneur d'Epicure,
le vingtième jour de la lune, qui étojt celui oii
Epicure vint au monde. C'çft de làqu’eft vçnu je
nom d'Icades (ûxàs-, fignifie une vingtaine ). Us
ornoient leurs chambres ce jour-là , ils portaient
en cérémonie , dans. leurs maîfohs , de chambre
en chambre , les portaits d'Epicure , & lui faifoient
des facrifices. ( R lin. liv. 3 j.cap. 2. ).
ICAN A T E S (les) étoient dans l'empire grec
des foldats deftinés à garder les dehors du palais;
ilsavoient pour chef up officier appelle Domefticus.
IC A R E , ou IC A R IU S , fils d’GEbalus, 8c
père d'Erigone , vivoit à Athènes du temps de
Pandion fécond du nom. On dit qulil avoit reçu
chez lui Bacchus, qui, pour le recompenfer-,
lui apprit l'art .de planter la vigne & de faire le
vin»
ï c A
vin. Icarius apprît cet art à queîquês bergérs de
LA-ttique ; mais ceux ci ayant “goûté du vin s’em -
iyrèreHt, 8c croyant qu‘Iaarus leur àvôit fait
avaler du poifon , ils le tuèrent. Cette mort caüfa
'tant de chagrin àErigonefa fille, quelle fe pendit. ,
Bacchus vengea leur mort par une pefte qui défola ■
PAttique , 8ç ne ceffa , qu'après qu’on eut puni ;
les meurtriers. Icarius fut mis,au rang des dieux; ■
on lui offrit enfacrifice du vm Sc des raifins,.pour
leconnoître le bien qu'il avoir fait aux hommes, !
é-n leur apprenantlà cultiver la vigne. ;Dans la fuite
on le. plaça parmi les aftre« où il forma la conf-
tellarion du Bootes. Foye^ Erigone. Voyez auffi
H ip polv te. ( Hygin. lib. I. Fab, 1 50■, 'î'ibull,
Ub, 4 , ad Mejfalam. ).
I care , fils de Dédale, fut enfermé^par Mi-
nos, avec-Dédale fon père, dans le labyrinthe.
Voyez Dé d a l e ). N ’en pouvant fortir ni l’un ni1
l’autre, Dédale s'avifa de faire des aîles pour lui,
8c pour fon fils ; il les attacha avec de la cire.
Après en avoir fait l’effai, il crut pouvoir faire
prendre l ’effor à Icare ; il lui recommanda de ne
voler ni trop haut, ni trop b a s , de peur qu'en
approchant trop près du foleil, la cire qui tenoit
les aîles attachées au corps, n'en pût pas foutenir
la,chaleur, ou qu’en-volant à fleur d'eau, les aîles
ïl’en fuiTent mouillées. Icare s'élance, en tremblant
, au travers de ce chemin nouveau ;"mais
bientôt il s’aguerrit, il ne doute plus de rien, il
força fon vol outre mefure, s'élance fort haut, &
abandonne fon guide : alors les liens qui tenoient
fes ailes, fe relâchèrent, la chaleur du foleil fondit
la cire, 8c le ^téméraire Icare tomba dans la
mer, il ne refte plus de lui que fo.n nom donné à
la mer où i l , fut précipité : c’eft la mer- icarienne,
qui fait partie de la mer Egée.
Pour les monumens où Icare eft repréfenté.
^.DÉDALE.
IC A R IEN N E , (mer ). Voyez l'art, précédent.
IC A R IU S , père de Pénélope, étoit à Sparte,
lo'rqu'Ulyffe vint rechercher fa fille en mariage.
jPluupiirs autres princes de la Grèce, la deman-
doient auffi; en forte que le père pour , éviter les
querelles qui auroient pu arriver, les obligea à la
difputer dans des jeux qu’il leur fit célébrer. UlyfFe
fut Vainqueur, & obtint Pénélope. Icarius fit alors
tous fes efforts pour engager fon gendre à demeurer
avec lui, mais inutilement. Fruftré de l'efpérance
de le fléchir, il fe tourna du côté de fa fille , la
conjura de ne point l'abandonner ; & au moment
qu'il la vit partir de Sparte pour s’embarquer, il
redoubla fes inftances, & fe mit à Cuivre fon char.
Ulyffe4a0e enfin de fes importunités , dit à fa
femme qu'elle pouvoit opter entre fon père & fon
mari, Se qu’il la Liiffoit la m ait refte ou de venir
avec lui à Ithaque, ou de retourner avec fon père.
Antiquités. Tome III.
ï C H '233
Pénélope fOUgit à ce difeours , & .ne répondit
qu’en fe couvrant le vifage d’un voile. Icarius qui
entendit ce langage muet, la laifla aller avec Ion
époux , . mais touche de l’embarras où il l'a voit
vue , il confaera une ftatue à la pudeur, dani
l’endroit même où Pénélope avoit mis uH"voiie fut
fa tête. K. Pénélope.
On lit cette fable allégorique dans l’Odyflee &
dans l'héïoïde d'Ovide, écrite par Pénélope à
Ulyffe.
IC A R R A , en Sicile.
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
O. en argent.
Unique.. . . . en bronze. • Torrlmufct,
ICARU S. ifle. ibTa p .
Les médailles autonomes de cette ille font i
RRRR. en argent.........Fellerin\
I O. en or.‘
; “O . en bronze.
i ICE LE , fils du fommeil, frère de Morphée 8e
| de Phantaie, félon Ovide. U avoit la propriété de
> fe changer en toutes fortes de formes parfaitement
! reflemblantes,' ce que fignifie fon nom i'xtxoçkm- i blable d'e/»«», je refiemble. ). Lès dieux I'appelloient
; Icele , dit le poète, & les hommes Phobétor, V P
MoRPifÉE, Ph o b e t o r , Som m e il . ( Ovidi.
métam. lib. XI. v. 639. ).
ICH N EU M O N , quadrupède commun en
Egypte, où il eft d'une grande utilité. Il eft de
la grofleur du chat Y couvert d'un poil rude
comme celui d’ un loup ; il a le grouïn d'un
i pourceau, & la queue longue 8c épaifle , pro-r
che du corps : on l’apprivoife comme les
chiens & les chats. C ’eft aujourd’hui la man-
goaftédesnaturaliftes.Leshabitans à'Héracléopollis
lui rendoient les honneurs divins , comme à un
être bienfaifant ; parce que ce petit animal cher?
che fans ceffe les oeufs des crocodiles pour les
cafter ; « fte ce qu'il y a de merveilleux, dit Dio-
» dore , c’eft qu'il ne les mange point, Sc paroît
» ainfi condamné par la nature , à un travail qui
» n’eft utile qu’ à l’homme. S 'il ne prenoit ce foin
» là , le fleuve feroit inacceflible aux hommes,, par
» la multitude des crocodiles dont fes bords fe-
» roient afhégés, UIckneumon tue les crocodiles
» eùx-mêmes, par une rufe tout-à-fait fingulièreà
» & que l'on auroit de la peine à croire. Pen-
» dant que le crocodile dort fur le rivage, la
, » guciile ouverte , YIchheumon s’étant roule dans
*> la boue , fe jette tout d'un coup dans foa
» corps : là il lui dévore les entrailles, 8c for??
» erifuite fans danger, du ventre deTaniqwf
G S