
4 <>* î , À C
établit à la vfîle somme à l'armée, 8c cette mode
aura pour les grands jufqu'au régne de Gratien ,
de Valentinien & de Théodofe , qui défendirent
aux (enateurs d'en porter en ville. Les femmes
meme s en fervotent le foir, & dans certains ren-
d z- vous de galanterie : la dura lacerna d'Horace
( S**yr. v u . lib. i . v. 49. ) , c'eft-à-dire , le
le manteau tranfparent vaut tout autant pour
leçon du texte , que la dura îucerna, la lampe
allumée de Lambin.
Il y avoit deslacernes atout prix. Martial parle
oe quelques-unes qu'on achetoit jufqu’à dix mille
lelterces. Ce qui ne doit pas étonner, puifqu'il
y en a voit de pourpre. Juvenal le dit exprelié-
ment ( Satyr. I. 27. ) :
Crîfpinus , Tyrias humero revocante lueernas.
Mais ordinairement elles étaient faites de laine
commune , groffière & fans teinture. Les gaulois
en fabr quoient pour les romains. ( Juvenal. fat.
I X . 28. ) : J
.............. Pingues aliquando lacemas
Munimenta tog&, duri , crajfique coloris
E t male percujfas textoris pectine galli
Acczpimus...............................................
La lacerna, que Pline (/. X V I I I . cap. X X V .)
nomme manteau d hiver, tur d’abord propre aux
chevaliers- Juvenal (.Sat. I. v-, 2 j. ) nous apprend
qu elle s’attachoit fur l'épaule avec une ■
agraffe. ( Claud. 6. ) Suétone raconte que les .
chevaliers, pour, faire honneur à Claude, à .
fon entrée au fpe£hcle_, quittèrent la lacerna.
C e manteau reffembloit pour la forme au palu- I
damentum des généraux-, puifqu'on lit dans Pa- |
terculus , que Caflius voyant approcher des trou-
pes , qu’il prenait pour des ennemis , s’enveloppa
la tête de la lacerna: elle lui tenoit lieu du pa-
ludamentum. Elle étoit d’une étoffe plus forte que
\e fagum; fon ufage, félon Pline, étoit deréfif-
ter à la pluie.
Saumaife (in Tertul. lib. de pallio not& 3 fol. j 6.)
Ferrartus ( de re vefi. part. II. lib. I . cap. 1. 2 j .) ,
8c Beilori ( Colonna Antonîa, fol. 6y.) font ref
fcmbler la lacerna à la chlamyde, .mais ils lui.
donnent plus de longueur. Albert Rubens ( de
re vefi. lib. I. cap. VI. ) la fuppofe plus étroite
& plus courte que la p&nula. Çes deux fentimens
font vrais. Du refte , quelques bas-reliefs de l’arc
de Traian , placés dans celui de Conftântin ,
repréfentent ce prince à la chafle, & façrifiant
dans un bois ; il eft vêtu d une ample chlamyde,
dont la coupe fupérieure eft ramenée fur la tête,
comme la toge des facrifîcateurs. La lacerna fut
d’abord un manteau d’étoffe groffière, puis d'une
L A C
j étoffe fine 8c légère ( Juvenal. fat. 7. v. iy .) ;
elle devint un habillement de luxe, lorfqu’on
commença à s'en fervir pour manteau de ville,
ce qui n'arrtva point avant le temps de Cicéron,
j C Ferrari us, de re vefi. pars IL lib. I. cap. I. )
Il y avoit une lacerna cucullata cellibérienne.
| Quelques figures de l’arc de Septime-Sévère ( vete-
j res arcus Augufiorum , tab. C. ) portent un fagum
| garni de capuchon. Beilori ( Colon. Anton, fol,
\ y 6. ) 1 appelle lacerna cucullata, ou cappe espagnole.
Cependant des monumens égyptiens, étruf-
ques & autres rapportés par Caylus ( Recueil
] d‘Antiquités, lom. V. pl. 16. 4 y. ) , font voir que
' l'ufage de la cappe étoit trop ancien & trop général
pour l’attribuer exclusivement aux efpagnols.
D'ailleurs , Juv. nal ( Sat. VIII. )' dit que. les
gaulois aquitaniens en avoient l’ufage.
Il eft vrai que le capuchon fe trouve communément
attaché- à la tunique, & que les figures
dont parle Ciaconus, le portent lié, fton pas au
pallium ou à la palla, comme il s'explique ; mais
attaché au fagum 011 à la lacerna ( que nous avons
trouvé être de la même forme-, mais plus, alongée
que le fagum & la chlamyde. ) C ’efl de cette façon
qu’elle pourroit faire diitmguer les cappes espagnoles.
Juvenal ( Sat. III. v. 1^6 ) attribue le cucullus,
ou la cappe , aux maries & aux- .fàbins, peuples-
auftèrrs , & vivant continuellement ex pôles aux
injures de l'air : mais la penfée du poète n’tft
point que le fagum cucullatum a't été tellement
particulier aux marfes & aux iabins, que dans
d’autres parties de 1 Italie, ’es matelots, les laboureurs
& autres gens du peuple vivant durement,
ne s'en foient aulfi fervi. Il cite feulement les
marfes & les fabins, parce qu'ils étoient les peuples
les moins corrompus de l’Iraiie. Pour cetre
raifon il leur fuppofe un habillement a-ûfli éloigné
du luxe général , que le fagum cucullatum pouvoit
différer des habillemens ufirés à Rome, & dans
les autres villes les plus opulentes de l’Italie.
Les habitans de la côte Septentrionale de l’Afrique
, portent encore la lacerna cucullata .
c’eft-à-dire, un large manteau auquel eft attache
un capuchon. Voyei C hlæna , C ir r a tæ ,
P enula.
L A C E R T , lacértus ou dracunculus, poîffon
du genre des callionymes, dont les romains Fai-
foient un grand cas dans les fellins. Ils le plon-
geoient dans une fauenure , & en mangeoieat la
queue de préférence 5 c ’eft la partie de ce p- iifon
dont Martial ( 7. 77. 1. ) , & Juvenal ( XIV.
131. ) font une mention particulière. Le premier
dit : eum fexitani , fertur. tibi cauda lacerti ; & le
fécond. . . . . . cqnchen sfiivam cum parte Lacerti.
LACERTUS, pâtilferie forme'e enpoiflon-lacert,
ou en lézard. Apulée ( Met. X. ) parle de cette
L A C
friandife : hic panes, crufiula, lucunculos, hamos,
hcertulos.
L A CH É S IS , une des trois Paaques, celle qui
filoit tous les evénemens de la v ie , fuivant cette
expreffion de Juvenal ( liv. I. fatyre n i . ) , pendant
que Lachcfis a encore de quoi filer, pour
dire , pendant que nous vivons encore. Voyei
P a r q u e s .
« Lachéfis paroît fur une cornaline de Stofch,
aflîfe fur un mafque comique, & ayant devant
elle U'i mrfque tragique en profil : elle file à fa
quenouille la deftince des hommes i & derrière
elle il y a une autre quenouille. Bamer ( Dijf.fur
les Parques , pag. 31. ) fe plaint à ce qu’il ne nous
refte plus aucune figure des parques. Mais c’eft
mal-à-propos ; car la figure , ( Bartoli admirand.
tab. LX V I. fig. I I . ) d'une parque fur une urne
fameufe, qui eft maintenant au Capitole 3 n’eft
point équivoque/Le graveur de notre pierre manquant
d’efpace , n’ a pas donné des ailes à fa Parque,
comme ( Hom. hymn. in Merc. v. y yo. )
Homère peint les foeurs des Deftins, pour mar
quer leur vîteffe; ma's il lui pouvoit mettre des
ailes à la tê te , comme en a la Parque, qui eft
fur une grande urne ( Donii. Info. tab. X II. ) de
la villa Borghèfe,mi eft repréfentée ia mort de
Méléagre. Les deux mafques de notre pierre peuvent
fignifier que la Parque d fpofe des deftins des
héros, dont le mafque tragique eft le (ymbole,
également que de ceux des fimples mortels, dont
la vie privée eft figurée par le mafque comique.
Je remarque en paffant, qu'on voit fur un bas-
relief de la villa Borghèfe , un comédien aflîs fur
une chaife fou tenue par un mafque tragique.
( Winekelmann )>=>.
LACIDES. Voyei Lacius
L A C IN IA , ou LA C IN lEN N E , furnomqu'on
donnoit à Junon , tiré d’un promontoire d'Italie,
dans le golfe de Tarentè, où elle avoit un tem-
P^e.3 Lefpectable par fa fainreté, d:t Tire-Live,
& célèbre par les riches préfens dont il étoit orné.
Flus grand que le plus grand temple qui fut à
Rome, il étoit couvert de tuiles de marbre, dont
une partie fut enlevée par le cenfeur Quintus
Fulvius Flaccus, pour fervir de couverture à un
temple de la Fortune , qu'il faifoit bâti r à Rome.
Comme ce cenfeur périt bientôt après miférable-
ment, on attribua fa mort à une vengeance de
la deefle ; & par ordre du féîiar, on reporta les
tuiles au même lieu où on les avoit ôtées. A ce
premier prodige 3 on en ajoutoic un aune plus
singulier , c’ eft que fi quelqu’un gravoft fon nom
ur ces tuiles, la gravure s’effaçoit auffi-tôt que
ce nomme mouroit. Cicéron rapporte un autre
miracle de Junon - Lacinienne. H an ni b al voulant
prendre une colonne d’or dans ce temple , & nefk
L A C 4 o y
Tachant fi elle étoit d’or maffif > ou fi elle nVtÿe
que couverte de feuillés^d^or , l ’avoit fait fonder j
de forte qu’ayant reconnu qu’e!lç étoittoure d’or ,
il avoir réfolu de l’emporter ; mais que la nuit
fui vante , Junon lui et :nt apparue , & l’ayant
l averti de ri’en rien faire, s’il ne vouloir perdre le
bon oeil qui lui reftoit, Hannib.d déféra à fon
fongej de l’or qu’il avoit tiré de la colonne en la
fondant, i! en fit fondre une petite géniffe 5 qu’iï
fit pofer fur le chapiteau de la colonne. Pline fait
encore mention d'un autre prodige. Il dit que les
cendres que l’on laiifoit fur l’autel de la déefte,
expofées à toutes les injures de l’air, n’étoient
jamais emportées de leur place. SelonTite-Live,
les beftiaux de toute efpèce confacrés à la déefte,
paiiToient dans les prairies du temple , fans que
perfonne les gardât , & ils. fe retîroient le foir
d eux-memes, fans que jamais les bêres fauvages,
ouïes voleurs, lesinquiétafiçnt. Voyeq^ Lacinius.
LA C INIA , le bord de la toge, du manteau,
occ. , appellée par les grec vn^ytov & Kçâa-TetJbv.
L A C IN IU S , brigand redoutable, qui vexoit
tout le pays de Crotone : Hercule combattit contre
lui, le tua ; & en mémoire de fa viétoire, fie
bâtir un temple a Junon, fous le nom de Lad-
mennè.
LA C IU S , un des héros de I’Artique , auquel
on avoit confacré un bois près d’une bourgade,
appel;ee de fon nom , la bourgade de Lacides ;
c étoit la patrie de Miitiades, & de Cimon fon
fils, deux grands capitaines de la Grèce.
LACONICUM. Le laconique étoit l’étuve sèche
dans les pnleiles grecques, & l’éruve voûtée pour
faire fuer ou le bain de vapeur, qui portoit chez
les latins le nom de tepidarium,; Ces deux étuves
etoient jointesenfemble ; leur plancher étoit creux
& Tufpendu pour recevoir la chaleur de 1W
cauile^ c eft-a-dire , du grand fourneau maçonné
au-deflous. Gn avoit foin de remplir ce fourneau
de bois ou d ’autres matières combuliibles, dont
1 ardeur fe communiquait aux deux étuves, à la
faveur du vuide qu'on laiffoit fous leurs planchers.
L’idée d'entretenir la fanté par lafueur de ces
fortes d'étuves . étoit de l'invention des lacédé-
moniens , comme le mot laconicon le témoigne • &
Martial le confirme dans les vers fuivans : ’
Ritus f i placeant tibi laconum ,
Contentus potes arido vapore
Cruda Virgine y Maniaque mergi.
Les romains empruntèrent donc cet uCtge des
lacédérnoniens. Dion Calïius rapporte qu'Agrippa
bâtit un magnifiait e laconicon i Rome, l'an