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le s c ito y e n s q u i , par d é fa u t d ’â g e , n’ é to ie n t
pas e n c o r e e n r e g ilir e s , au fiî fo rÇ o it-o n les autres
d e s’ y t r o u v e r , & m ême à une c e r ta in e h eu re
fixe.
Les lexiarques en fous ordre , avec une corda
fraîchement teinte d’écaflate , qu ils tenoient
tendue , les poufloient vers le lieu de 1 affemblee ;
& quiconque paroifïoit avec quelque tache de
cette teinture , portoit, pour ainfi dire , des li-
vrées de pareffe , qu i! payoit d’ une amende > au'
lieu que l’on récompenfoit de trois oboles 1 exactitude
& la diligence.
Tous les citoyens écrits dans le régilire dont
les lexiarques e h chef étaient dépr fi ta ires , àvoient
voix délibérative dès l'âge de vingt ans , à moins
qu’un dé faut perfonnel ne leur donnât l’ txclufion.
Ainfi , l’on n’admettolt point aux voix les
mauva’s fils, les poltrons déclarés , les brutaux
q ui, dans la débauche , s’étalent empoités juf-
qu’à oublier leur fexe , lés prodigues & les débiteurs
du ft: c.
Les femmes , jusqu’ au remps de Cécrops ,
avoient eu droit de fuffrage : elles le. perdirent,
dit-on , pour avoir favôrifé Minerve dans le jugement
du procès- qu’ elle eut avec Neptune a
qui nunnmeroit la ville d’Athenes.
Le mot kxiarque vient de tobe-, héritage , patrimoine
> & commander > parce que.ces
jjragFlhats avoient là jurifidi&ion fardes fujets qui
dêvo'ènt-décider des affaires , du bien & du patrimoine
de la république. ( P . J . )
L E X O V I I , dans les Gaules, l i h o v i .
Les médaillés autonomes de ce peuple font :
RRRR. en b ronze.. . • *Pelleria.
Q. ea or.
O . en a rg en t.
LÉZARD. Les anciens oroient de cet animal
un remède pour les veux. C ’eft pourquoi on
trouve dars la collection de Stofch une agathe-
onyx, fur laquelle (ont gravés un lézard & ce s
m o t s : L Y M IN A R E S lT I T V T A . (P lin. 2.9. 3 8 . )
O b en faifoit auflfi un grand ufoge dans la magie
& dans les philtres.
L é z a r d . Voyez S.a v u o c t q x o s (Apollon).
Les maçons, qui faifoient
cette efpèce de ftuc ou d’enduit, connu chez (es
romains fous le rom de tellorium , ]& po iÏÏO'erit
avec un inilrument.de bois, appelle liacûlum.Çttte
façon étoit défiance par le mot libre. ( Vitruv.
7* 1- )
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L IA G O R E , une-des cinquante Néréides.
L1B A N O M A N T IE , divination qui fe faifoit
par le moyen de l’encens.
Ce mot eft compofé du grec a*««»ûî, encens,
& de ftetvTtlcs y divination.
Dion Caflius ( /. XLI. de M i jl. auguft. ) parlant
de l’oracle de Nymphée , proche d Apollo-
nie , décrit ainfi les cérémonies ufîtées dans la
libanomancie. On prend, dit—i l , de 1 encens ; Se
a?rès avoir fait des prières relatives aux chofes
qu’on demande , on jette cet encens dans le feu,
afin que fa fumée porte la prière jufqu’aux dieux.
Si ce qu’on fouhaite doit arriver, 1 encens s allume
fur-le-champ ; quand même il feroit tombe hots
du feu , le fieu femble l’aller chercher pour le
confumer; mais fi les voeux qu’on a formés ne
doivent pas être remplis , ou l’ençenS ne tombe
pas dans le feu , ou le feu s’en éloigne & ne le
confume pas. Cer oracle, ajoute-ttb, prédit tout,
excepté ce qui regarde la mort & le mariage 11
n’y avoit que ces deux articles fut lefquels il ne
fût pas permis de le confulter.
AiBANüTPis , Yacerra des romains , le coffret
à l’encens.
LIBAN O T O S , vent placé entre Yafricus &
le no tus.
LIBANUS. Voyei Encens.
L IB A T IO N , en grec toiGé & mvê'é (Hom.)t
en latin libatio , libamen, Ubamenium, d’où l’on
voit que le mot François éft latin d’origine j mais
nous n’avons point de terme pour lë verbehbare,
qui jîgnifioit quelquefoisfacrifier.Virgile dit (/• Vil
de VEnéide ) nunc paieras hbate jovi ; car. les
libation-; accompagnoierït toujours les 'facrifices.
Alors les libations étoient ime cérémonie d’ ufage,
c ù le prêtre, épanchoit fur l’autel q u e lq u e liqueur
en l'honneur dè la divinité à laquelle on'facrifioit.
Mais les grecs & les romains employoient auflî
les libations fins facrifices .da.ns plufîeurs o.ccafions
très-fréquentes , comme dans les négociations,
dans- les traités, dans les mariages ,. dans les funérailles,
lorfqu’ ils entreprenoient un voyage par
terre ou par mer > quelquefois en fe couchant,
en felevant j et fin très-fouvent au commencement
& à la fin des repas : alors les intimes anus-ou les
par.ens fie réunifiaient pour taire en femble leurs
libations. C'eft pour cela qu’Efehipe a cru ne
pouvoir pas, indiquer, plus nial.kieufymnt 1’union
étroite de Démofthène & de Céphifodote , qu en
difant qu’ils faifbient eh commun leurs libations
aux dieux.'
Les libations des repas étoient de deux
l ’une conflit oit h féparer quelque morceau «
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viande & à la brûler en l’honneur des dieux j dans
ce cas, Hbare n’eft autre chofe que exccrpere $
Pautre forte de libation, qui étoit la libation proprement
dite , confiltoit à répandre quelque liqueur
, comme de l’eau, du vin , du la it, de
1-huile , du miel, fur le foyer ou dans le feu , en
l’honneur de certains dieux j par exemple, en
l'honneur des Lares qui avoient unToin particulier
de la maifon , en l’honneur du génie-dieu tutélaire
de chaque perfonne, & en l’honneur de
Mercure, qui préfîdoit aux heureufes avantures.
Plaute appelle allez plaifamment les dieux qu’on
fêtoit ainfi, les dieux des. plats, dii patellarii.
En effet, on leur préfentoit toujours quelque
cfyofe d'exquis, foit en viandes , foit èn liqueurs.
Horace peint fpirituellement l’avaricéd’Avidienus,
en difant qifil ne faifoit des libations de fon vin
que Iorfqu’il commençoit à fe gâter.
Ac nifi mutatum parcit defundere vinum.
On n’ofoit offrir aux dieux que d’excellent vin, ■
& même toujours p u r , excepté à quelques divinités
, auxquelles , pour des raifons particulières ,
on jugeoit à. propos de le couper avec de l’eau.
On en ufoit ainfi à l’égard de Bacchus , peut-être
pour abattre fes fumées } & vis-à-vis de Mercure
, parce que ce dieu étoit en commerce avec
les vivans^& les morts.
Toutes les autres divinités vouloient qu’ on leur
fervît du vin pur ; aufïi dans lé PlutuS d’Arifto-
phane un des dieux privilégiés fe plaint arrèrenunt
de ce qu’on le triche 3 & de ce que, dans les
coupes qu’on lui préfente, il y a rnoit é vrn &
moitié eau. Les maîtres, & quelquefois Ls valets
, Faifoient ces tours de pages.
Dans les occafions folemnelles, on ne fe con-
tentort pas de-remplir la coupe des libations de
vin pur , on la couronnoit d’une guirlande de
fleurs j c’-eit pour cela que Virgile, en parlant
d’Anchife qui fe préparoit à faire une libation
d'apparat, n’oublie pas de dire :
h\agnum cratera corond induit , impleyitque mero.-
Avant que de. faire les libations , on fe la voit
les mains, & l’on récitoit certaine prière. Ces
pratiques étoient une partie elfentielle de la cérémonie
des mariages & des fieflins des ;noces..
Outre l’eau. & .le vin , le miel s’offroit quelquefois
aux dieux , & les grecs le mêloitnr avec
de l’eau pour leurs libations , en l'honneur du
foleil, de la lune & des nymphes.
Mais des libations fort fréquentes, auxquel’es
on ne manqùoit guère dans es campagnes , étoient
celles des premiers fruits ce l’an«ée, d’où vient
qu’Qvide dit :
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Et quodeumque mihi pomum fiovus educat annus ,
Libatum agricole, ponitur ante deos.
Ces fruits étoient préfentés dans de petits plats,
qu’on nommoit patelle. Cicéron remarque qu’ il y
avoit des gens peu fcrupuleux qui mangeoient eux-
mêmes les fruits réfervés en libations pour les
dieux : Atque reperiemus afotos non ita rehgiofos ,
ut edant de patella , que diis libata funt.
Enfin, les grecs & les romains faifoient des
j libations fur les tombeaux dans la cérémonie des
funérailles. Virgile nous, en fournit un exemple
dans fon troifième livre de l'Enéide :
Solemnes tiim forte dapes , & trijlia dona ,
Libabat cineri Andromache, manefque v oc abat
Heéloris ad tumuluqi.....................................
Anacréon n’approuve point ces libations fé-
pulchrales. A quoi bon, dît-il, répandre des
effences fur. mon tombeau ? Pourquoi y faire des
facrifices inutiles ? Parfume-mci pend tnt que je
fuis en vie j mets des couronnes de rofes fur ma
tê te ...................
Quelques empereurs romains partagèrent les
libations avec les dieux. Après la bataille d’Àdb 11 m,
le fénat ordonna des libations pour Àugulle dans
les feftins publics , ainfi que dans les repas particuliers
; & pour completter la flatterie , ce même
fénat ordonna, l'année fuivante , que dans les
Hymnes facrés le nom d'AuguIle feroit joint à
celui des dieux. Mais en vain defira-t-if cette efpèce
de déification , il ne fe trou voit pas moins
tous les matins , à fon réveil, le foible , le tremblant
& malheureux O&ave. ( D . J.)
i Quoique l’on fit dès libations fur les autels &
1 fur les tombeaux , il y avoit cependant une grande
: différence entre les unt.s & les autres. Quelques
j autels antiques font c.reufe's au diffus pour rect-
i voir les libations , Je- percés de cqré pour les
biffer couler au pied de l’autel. On dilbrigive très-
bien ces ouvertuies latérales à cinq autels dedinés
furies va fes étrufques du Vatican , dont un a été
publié exprès par WinokelmanM ,• au n°. 1S1 de
fes Mxmumenti antichi inediti. Les tombeaux n’ont
qu’une feule ouverturey la fupérieuie , diftmée .1
recevoir les libations ,t mais ls n’en ont point de
[ latérales, parce que'les cendres des mc-i ts; de voient'
s’abreuver du la it, du vin ou de l’huile quV-n ré-
pandoit tous les ans au jour annfvetfaire vies funérailles.
Les ouvertures des tombeaux»;font* travaillées
ordinairement en .forme de co -pes ou de
cratères, formées de plufîeurs petits trous comme
un couloir ou une pa(foire4 quelquefois ce cratère
ell fculpté fur les cotés du tombeau -, & alors
1 on n’y voit point d’autre ouverture. V. L armes^