
qui le piqua au pied. Hercule l’ayant auflîtôt écra-
f é , la déefle le plaça parmi les aftres, où il forme
le figue de l’écrévifle ou du cancer. L’hydre fut tuée
enfuite fans obftacle.Ce fut un des travaux d'Her-
cule. On dit qu’Euryftée ayant fçû qu’Iolas avoit
accompagné Hercule dans le combat, ne voulut
pas admettre celui-ci au nombre.des douze travaux
auxquels le deftin avoit afliijetti le héros. Quelques
mythologues avoient dit que les têtes de l’hydre
étoient d’o r , fymbole de la fertilité qu’Hercule
procura à un lieu inacceflîble. Euripide dit aufli
que la faulx dont ce héros fe fervit pour couper
les têtes de ce monftre, étoit d’ or.
Paufanias rapporte d’autres particularités du lac
de Lerne : « c’eft par ce lac, dit-il, que les Ar-:
« giens prétendent que Bacchus defcendit aux en-
» fers, pour en retirer Semelé fa mere : ce qu’ il y
» a de vrai, ajoute l’hiftorien , c’eft que ce marais
» eft d’une profondeur exceflive, & que qui que
»» ce foit, jufqu’à préfent, n’en a pu trouver le
fond, de quelque machine qu’ il fe fo’t fervi pour
» cela : carNeron fit lier des cables de b longueur
» de plufieurs ftades, 8c par le moyen d’un plomb
.» oue l’on y attacha, il fit fonder le fonds de ce
4 marais , fans qu’il fut poffible de le trouver. On
» en raconte encore une autre particularité : c’eft
» que l’eau de ce maraisqui paroît toujours comme
» dormante , tourne néanmoins tellement que,
» quiconque oferoit y nager, ne manqueroit pas
»» de fe perdre. »
LERNÉES ou LERN É EN S , fêtes ou myftè-
res qu’on célébroit à L em a , près d’Argos, en
l ’honneur de Bacchus & de Cerès. La déefle y
avoir un bois facré de platanes } & au milieu
du bois étoit fa ftatue de marbre qui b repréfen-
toit afiife. Bacchus y avoit aufli une ftatue. Quant
aux facrifices noéturnes qui s’y font tous les ans à
Bacchus, dit Paufanias, il ne m’eft pas permis
de les divulguer.
LESBOS, île de la mer Egée, qu’on appelle
aujourd’hui Mételin. Les Lesbiens avoient b barbare
coutume d’immoler à Bacchus des vi&imes
humaines. V o y e^ C adm us ou. C adm ilus.
Cette ifle fournifloit un matbre bleu-clair, fort
recherche des anciens.
L eSBOS , île. AECBK2N 6? AESBOTf.
Les médailles autonomes de cette île font :
R. en argent.
O. en or.
" O. en bronze.
Leurs types ordinaires font ?
Des vafes.
Pes hommes.
Des centaures ou des fatyres dans des attitudes
déshonnêtes. Ces derniers types les font rapporter
, par„ quelques écrivains , à Magnéfie de
Theffa-ie.
On a frappé dans cette ile des médailles impériales
grecques en l’honneur de M. Aurèle &
d’Antonin.
L E SCH ÉN O R E , f. m- furnom que lés anciens
grecs ont donné à Apollon : Lefchenorius.
Apollon étoit le dieu, des fcierces ; & par rapport
aux progrès qu’on y faifoit, on lui donno;t
différens noms. Par rapport aux commençans, il
fe nommoit Pythien, Pythiu's j par rappott à ceux
qui commençoient à entrevoir 1a vérité, Délien &
Phanée , Delius, Pkanéus j par rapport à ceux
qui étoient habiles, favans, Ifmenien, Ifmenius ;
& enfin , par rapport à ceux qui faifoient ufage de
leur fcience, qui fe trouvoient dans les afîem-
blées, qui y partaient, qui y phiiofophoient,Lef-
chénore, Lefchenorius.
C e nom vient du grec entretien 3 conférence
de philo fophes.
LESCHÉ , f. ni..Le Lefché étoit un endroit particulier
chez lesGrecs, ojà l’on fe rendoit pour con-
verfer ; mais on donnoit le nom de Lefché par
excellence, aux falles publ ques de Lacedemone,
dans lefquellts on s’affernbloit pour les_ affaires de
l'état. C ’étoit-îà où le pere portoit lui-même fon
enfant nouveau né , les plus anciens de chaque
tribu qui y étoient affemblés, le vifîtoient;
s’ils le trouvoient'bien formé, fort 8e: vigoureux,
ils crdonnoient qu’il fut nour:i, 8c lui aflignoieut
une dis neuf mille portions pour fon héritage}
si au contraire ils le trouvoient mal fa t , délicat
8c foible , ils l’envoyoîent aux apothètes * c’eft-
a-dire, dans le lieu où 1\ n expofoit les enfaiis :
Lycurgue l’avoit ainfi preferit, 8c Ariftote lui-
même approuve cette loi de Lycurgue. (D . J.)
L E S SU S , lamentation des pleureufes aux en-
terremens. Une loi des XII tables la dtfendoiti
Mulieres gênas ne radunto , neve lejfum funeris ergo
hahento. ,On dérive, ce mot du *7vos des grecs.
LE S TR IG O N S , étoient un peuple qui habi-
toit en Italie , proche de Caiete. Leur ville capitale.,
qu’Homè<e appelle Leftrigonie, 8c qui a eu
depuis de nom de Formies, avoit été. bâtie par
Lamus. Voye^ L am u s . Homère ( Odyjjf,\ l, ioJ
nous donne les leftrigons pour antropophiges.
Ulyfle étant arrivé fur les cotes dé la Leftrigonie,
envoya deux de ù s compagnons vers le roi du
pays ; ceux-ci trouvèrent, a l ’entrée du pabis,
la femme du roi-, qui leur fit horreur ; elle étoit
aufli ^grande qu’une haute montagne. Dès qu elle
les v it , elle appella fon mari , qui leur prépara
une- cruelle mort j car empoignant d’abord
r rm
«À des deux envoyés, il le mangea pouf fon dîner
; l’autre voulut s’enfuir , mais ce monftre fe
mit à crier & à appeller les leftrigons.. S a voix
épouvantable fut entendue de toute la ville. Les
leftrigons accoururent de toutes parts fur le port,
femblables non à des hommes, mais à des géans j
& du haut de leurs rochers efearpés, accablèrent
de pierres les compagnons d’Ulyffe : ils en faifirent
plufieurs > & enfilant ces malheureux comme des
poiflbns, ils les emportèrent pour en faire bonne
chère. Ulyfle, qui n’étoit point defeendu à terre,
s’éloigna au plus vîte de cet horrible lieu, après,
avoir perdu plus de la moitié des fiens. Cette
liiftoire eft contée différemment par Ovide. Voye^
A ntipate. Au refte, les leftrigons ne cultivoient
point la terre i ils ne vivoient que de la chair 8c
du lait de leurs troupeaux.
LÉTES , nom célèbre dans l’hiftoire du bas-
empire. Ou avoit toujours cru qu’il défignoit une
nation particulière ; mais Dubos ( Hift. critique de
Vétablijfement de la monarchie françaife ) dit qu’ il
défignoit tous les barbares enrôlés au fervice de
l ’empire, de quelque nation qu’ils fuflent, auxquels
on avoit donné des bénéfices militaires. Il
dérive le nom létes de l&tus, content , parce qu’ils
étoient fatisfairs de fervir l’empire $ mais il feroit"
plus naturel, en adoptant fon opinion fur les létes 3
de dériver leur nom du grec , public.
LÉ TH E , un des fleuves de l’enfer, autrement
nommé le fleuve d1 Oubli. Les eaux du Léthé, dit
Virgile, baignoient les champs Elyfées. Sur les
bords du fleuve voltigeoient une foule d’ombres
de toutes les nations de l’univers , qui paroifloient
fort empreffées de s’y plonger 8c d’en boire à
longs traits , pour perdre le fouvenir du palfé :
c’étoienc les âmes qui dévoient animer de nouveaux
corps. « Mais eft-il croyable , difoit Enée
» à fon père Anchife aux champs Elyfées, que
» les âmes retournent fur la terre pour animer une
». fécondé fois des corps mortels ? Eft-il pofiible
». qu’elles défirent avec tant d’ardeur de revoir la
” lumière , & qu’elles aient tarit de goût pour
cette malheureufe vie ? » Aachife lui répond:
« Lorfque le temps a achevé d’effacer toutes les
M fouillures des âmes dans les enfers , & qu’ elles
M ont recouvré la pureté de leur célefte origine,
** & la fimplicité de leur eflence, un dieu, au
». bout de mille ans , les conduit fur les bords.
" du fleuve d’Oubli, afin de les rappeller à la vie,
” & de les unir , fuivant leurs defirs, à de noU-
» veaux corps ». Ceux qui admettoient la mé-
tempfycofe, penfoient que c’étoit la caufe pour
laquelle on ne fe fouvenoit plus de ce qu’on avoit
été auparavant. Il y avoit en Egypte-un marais,
près du lac Querron, appelle Léthé, mot qui » en
grec, fignifie oubli. Toute la fable du^ Léthé paroît
bâtie uniquement fur la fignification du mot Léthé.
Antiquité*. Tome I I I
Le Léthé^ étoit aufli une rivière d’Afrique , qui
fe jettoit dans la Méditerranée, proche le cap
des Syrtes. Il interrompoit, dit-on, La courfe,
& rentrant dans la terre , couloit par - deffous
l’efpace de quelques milles, & reflortoit enfuite
plus gros près de la ville de Bérénice : c’eft ce
qui fit imaginer qu’il fortoit des enfers. Il y avoit
encore en Efpagne deux fleuves de ce nom j l’un
dans la Bétique, c’ eft le Guadalethe, l'autre dans
le Portugal, aujourd’hui le Lima. Enfin ., on
trouve dans l’île de Crète un fleuve Léthe, ainfi
nommé , dit la fable , parte qu’Hermione y oublia
fon mari Cadmus.
Léthé étoit encore le nom d’ une des fontaines
facrées de la Béotie, dont tous ceux qui venoient
confulter l’oracle de Trophonius étoient obligés
de boire.
L E TH E C , ardob , mefure de capacité de
l’Afie & de l’Egypte. Elle valoit en mefures de
France, félon M. Paudton, i l boiffeaux & Tooo*
Elle valoit en mefures anciennes des mêmes
pays,
i ^ caphizos ,
ou l | vaeba des arabes,
ou 3 médimnes de Salamine,
ou 3 f médimnes de Paphos & de Sicile,
ou $ éphap,
ou 7 | métrétès,
ou io fephel,
ou iy modios.
L ethec , ardob, mefure 3e capacité de l’Afie
8c de l’Egypte. Elle valoit, félon M. Pauéfcon ,
en mefure de France, 169 pintes & tô- Elle valoit
en mefures anciennes & des mêmes pays ,
1 £ caphizos,
ou l | væba des arabes ,
ou. y éphad,
ou 7 £ métrétès ,
ou 10 fephel,
ou 15 modios s
ou$6o\og '
LÉTHÉE & Oléne changés en rochers. Voyrç
O léne. -
L E T O P O L IS , en Egypte. AHTOnoAiTOM.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale,
grecque en l'honneur d'Hadrien.
T t t