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auffi fingulière que celle dont nous venons de
parler, les prêtres égyptiens difoient que le T y phon
avoit de temps en-temps, foit au fond de
fon lac, foit dans les environs d’Avaris", quelque
commerce avec une concubine, & de cts
•accouplemens ils faifoient naître la race des juifs,
qui étoient abominables à leurs yeux ( Plut,
de Ifid. 6’ Ofir. ) j il faut convenir quTl leur eût
été difficile d'imaginer une origine plus propre
à caractérifer un peuple qu’ ils haiiioient.
Nous fommes entrés dans ces détails pour
faire comprendre comment un météore, de l’ef-
pèce de celui qu’on vient de décrire, a pu être
métamorphofé en géant , dans le langage figuré
des Orientaux j oc par cet exemple on jugera
de tous les autres : car ici un exemple en vaut
mille. Ii y a certainement des mythologues comme
Noël le Comte & l’abbé Banier, qui ont interprété
en un fens moral, ces mêmes fables que
nous venons d'expofer dans un fens phyfique j
mais qu’ il nous foit permis de- dire, fans prétendre
déprimer ces auteurs d’ailleurs très-efti
niables , qu'ils n’ont point eu ik ■> qu’ ils n’ont
même -pu avoir fur l'Egypte la millième partie
des connoiflances qu’on a acquifes de nos jours !
par les recherches les plus opiniâtres relativement
à tous les points de l’hiltoire de cette contrée
célèbre. D ’ailleurs il importe peu dans quel fens -
on explique cette énigme, dès qu’on y reconnoît
une allégorie ; car nous ne difconvenons point
que les êtres moraux n’aient pu être changés en
géant, & on en voit la preuve dans la religion
des Indous.
Le Typhoe des Grecs & des Latins eft indubitablement
le même fpeëlre mythologique que ;
le Typhon des Egyptiens. Mais fon hiltoire, en ;
paflant de l’Afrique en Europe , a été altérée : '
on en a fupprimé des circonltances, on y en a
ajouté mille autres j on ne. pouvoit d’ aiileursd'en- .
fevelir dans le lac Sirbon , que les Grecs ne con- i
noiffoient que confufément j mais on l’enterra fous
l’Etna , que les Grecs connoifïoient 5 & cette •
particularité indique précifément que les effets
de la nature ont toujours dû concourir plus ou
moins avec la fable pour l’appuyer & lui donner
du corps. Il n’eût point été poffible de tranf-
porter depuis Phlégra dans la Macédoine, juf-
qu’au rivage de la Campanie une armée de géans,
rpctros TvyàvTav ; comme parle Sophocle , fi le
lduffre qui s’enflamme fous terre fur ce rivage de
la Campanie, dans un endroit que les Italiens '
nomment aujourd’hui Solfatra , & qui eft un
vokan épuifé, .n’eût favorifé une tradition fi mer-
vfllilufe 5 mais une partie du Campus Phlegr&us,
qùi Diûloit encore, ou qui fumoit encore depuis
que la foudre y avoit terraffé ces énormes mor- A
tels, rendoit la choie probable, & il n’ a fallu
que découvrir par hazard dans les en .virons,
G E L
quelques grands os foffiles, pour qué la ehofe
foit devenue vraie aux yeux de ceux même qui
prétendoient n’être point du peuple. O r , qu’on
ait trouvé des os foffiles dans cette partie de
l’Italie., la plus voifine du Campus Phlegreus,
ou du champ brûlé, cela eft hors de doute,
par la quantité qu’on en a vu rafiemblée à Pouz-
zo l, où au X V I fiècle un poète a eu la hai-
diefie de graver fur ces os de mauvais vers latins,
parlefquels on. voit qu’ il attribuoit, fins aucune
1 efpèce de doute, ces fragmens à des corps humains.
. . . . , Titanum ingentia membrat
Hic quales hominum tcflificantur avos.
De tout ceci il réfulte que c’eft autour des lacs
bitumineux., auprès, des volcans , au pied des
montagnes d’ où tl defcend des torrens dans les
terreins fulphureux, ou enfin dans les terreins à
tourbes, d'où il fort des feux follets, ou qui
s’enflamment même entièrement comme certaines
tourbières, que les anciens ont logé les géans j,
c’eft-là qu’ils ont combattu, c’eft-là qu'ils ont
été détruits ou débellés, fans cefler de vivre,
comme T yp h o ë , qui gémiffoit encore fous le
poids de l’Etna. Ces obfervations réunies prouvent
indubitablement qu’on a perlonnifié des météores
& des phénomènes, & qu'il ne faut peut-être
pas plus croire à i’exiftence des géans, qu’à i’exif-
tence des fées, dont quelques-unes ont égale-
i ment été produites par des effets naturels, dont
la caufe a dû relier profondément cachée dans
les fiècles d’ignorance & de barbarie. C H. D. G. )
GÉGANIEfut une des quatre premières vefta-
les inftituéts par Numa Pompilius.
TEISSON. Voyc£ CASQUE & VlSlÈRE,
G É L A , en Sicile, c e a a s £* c eao ign &
TEAOIGN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR . en or.
C . en argent.
C . en bronze.
Leurs types ordinaires font:
Un boeuf.
Le boeuf à tête humaine, entier, ou ami-corps.
Un homme conduifant un bélier. V. g. •
GÉLALÉENNE ( ère ) , autrement dite ÈRE
D ’I S D E G E R D E , & E R E DE M A L E K -
S C H A H - D G E L A L E D D I N .
L’ ère d’Ifdégerde ( IIIe. du nom.), roi de
Perfe, commence , non à la mort de ce Prince ,
comme quelques-uns le prétendent, mais à fon
G E L G E L 2$
■ avènement au trône, que l’on rapporte au 16
juin de l’an de J. C. 63 2. Les années dont elle eft
compofée, font de 36 y jours, & chaque mois
de 30 jours 3 mais à la fin du mois Aben , l’ufage
étoit d’ajouter cinq jours j les aftronom^Wfe faifoient
cette addition qu’à la fin de l’année. Les
.perfans ôntfuivi cette ère, dont les années étoient
vagues, comme celles de l'ère de Nabonalfar,
jufqu’à Malek - Schah-Dgélaleddin, fultan du
Khorafan. C e prince ayant formé un confeil de
huit afironomes , régla, l’an de J. C . 1079, que
l ’équinoxe du printemps feroit fixé au 14 de notre
mois de m a r s & qu’outre les cinq épagomènes,
chaque quatrième année, fix ou fept fois de fuite,
on en ajouteroit un fixième , après quoi l’intercalation
ne fe feroit plus qu’une fois en cinq ans.
Cette réforme fut adoptée des perfans, qui lafui-
vent encore de nos jours , & eft appellée Géla-
laléerine , ou Malaléenne, du nom de fon auteur.
Voici les noms des mois Perfans, fuivant
Alfiagan.
Afrudin - Meh.
Ard-ifafcht - Meh.
-Cardi - Meh.
Thir - Meh.
Merded - Meh.
Schaharir - Meh.
Méhar - Meh.
Aben - Meh.
Adar - Meh.
D i - Meh.
Béhen - Meh.
Affirer - Meh.
Mufteraca , ou les cinq
épagomènes, & les fix
dans les années abondantes.
Les perfans n’ont point de femaines, & donnent
à chaque jour du mois les noms fuivans,
1 Hormozd.
|io Béhéram.
2 Behman.
2.1 Ram.
3 Ardabahefcht.
22 Bod.
4 Schahrivar.'
23 Dibadin.
5 Efphendarmon.
24 Din.
é Khordad.
2 y Erdz6
7 Mordad.
Afchflad.
8 Dibadur.
27 Ofman.
9 Azur.
28 Ramïad.
10 Aben.
29 Marasfend.
11 Khour.
30 Aniran.
12 Mah-.
13 Tir.
Epagomènes.
14 Dgioufch.
1 y Dibaméher.
16 Méher.
17 Souroufch.
18 Refch.
19 Fervardin.
1 Ahnoud.
2 Afchnoud.
3 Efphendarmez.
4 Vahefchî.
y Hefchounefch.
Les perfans font confifter l’année tropique ou
aftronomiqüe en 36.y jours, 4 heures , 49 minutes
, 1 y fécondés , o tierces & 48 quartes. 5 d’où
M. W o lf ( Elem. Mate, foin, jTH. pag, 161. )
conclut, que h forme de Tannée géîalémm, eft
la meilleure de toutes les années civiles ( en ce
quelle retient lespoints des équinoxes & des follti-
ces , chacun dans un même jour ) , & que la
manière, dont les perfans intercalent, l’emporte
fur celle du calendrier grégorien.. C L'art de vérifier
les dates.')
G É L A N IE , nymphe qu’Hercule rendit mère
deGélon. Voye^ Gelon.
G E L A N O R , le dernier de la race des Inachi-
des, régnoit à Argos, lorfque Danaiis, fuyant les
perfécucions de fon frère Egyptus, vint chercher
une retraite dans l’Argolide. L’accueil favorable
qu’ il fit à cet étranger, lui devint bientôt fatal :
le commencement du règne de Gélanor amena
des troubles, Danaiis en profita. S’étant fait un
parti confidérable, il détrôna fon bienfaiteur, &
mit fin au règne des defeendans d’Inachus. Voye£
Danaüs.
GÉLASÎE; c’eft le nom qu’on donne à une des
trois Grâces, qui fe trouvent peintes au fond d’un
verre antique, avec leurs noms : les deux antres
font Licoris & Comafia. C ’étoit peut-être le nom
de trois jeunes perfonnes, qui avoient mérité ,
par les agrémens de leur efprit & de leur personne
, les attributs des Grâces. Car les véritables
Grâces ne fe trouvent ainfi nommées dans aucun
mythologue.
GELASIANI, On trouve dans Sidoine Apol-
' linaire ( Carm, XXIII. 301. ) :
Mimos , Schoenobates , Gelafianos.
Il défigne des baladins qui faifoient far le théâtre
des grimaces & des geftes extravagans pour égayer
les fpeètateurs. Leur nom étoit dérivé de ye*««,
je ris.
G E L L IA , famille romaine dont on a des mé'
dailles.
RRR. en argent.
RRRR. en bronze.
O. en or.
Le fufnom de cette famille eft P ublicola.
Goltzius en a publié quelques médailles, inconnues
depuis lui.
G É L O N , fils d’Hércule & de la nymphe Gé~
lania, s’établit dans la Scythie d’Europe, & fut
la tige des Gélons, nation feythe, qui fembla
pendant long-temps avoir hérité du courage 6c
de la forçe d’Hercule fon auteur. F ’-Ech idn a .
Gélon , roi de Sicile, ba, teagnos.