'jofi H A R H
H A R P A L Y C E , nom d’une chanfon érotique,
célèbre dans la G rè ce , qu’on avoir faite fur la
mort d’une jeune fille nommée Harpalyce. Arif-
toxène, nous apprend.que mépiifée par Iphicus ,
un des argonautes, qu’ elle afcnoit à la folie, elle
lécha de douleur , & mourut 5 qu’à l’occafion de
cet évènement on infiicua des jeux où les jeunes
filles chantoient-la chanfon nommée harpalyce.
Parthénius parle aufti de cette chanfon,
8c d e . l’évènement qui y donna lieu. II y .avojt
une autre chanfon-dans le même goût, appellee
çalycé dont Stéfichore étoit auteur : cette Galyce
rebutée par fon amant le précipita dans la mer.
{D .h y
H AR P A SA , en Carie, amiachnoen,.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR* en bronze.
: O. èn or.
O. en argent.
Cette ville a lait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Antonih,. de Sept.-
Sévère, de Gordien Pie.
HARPAS T UM r balle de cuir d’un médiocre
Volumë, puifque Clément d’Alexandrie ( P&dagog.
!©;) Rappelle cNpcMpjjv C ’ fctoitun exercice
très-fatigant que le jéu'de Yharpafium. Plufieurs
joueurs fe raffembloient pour y jouer , fe la lan-
çoient & s’efforçoient'enfuite de fe l’ arracher les
uns aux autres.. On y jouoit nud avec de fimpîes
caleçons, comme pour les autres exercices des
athlètestémoin ce vers de Martial ( VI. 66. 4.
Harpafio. quoque fubligata liidit.
H A R P A X , fils de Borée 8rde Chloris. il fuc-
iéda au: roi Hénochius. Voye% Borée.
h a r p é v o p u o r u s , } n om / d o n n é * M e r -
cure, à caufê. de l’harpe dont il s’ étoit fërvi pour
tuer Argus -
L ’Harpe eft gravée fur les médailles des argiens,
&r celles dlconium. On la voit dans lai main de
Perlée fur une peinture d’Herculanum; C e n’eft
point une épée courbée , ou un fabre, comme on
l!a:dit tant de fois- Mais c’eft une épée-droite,
large vers la.pointe , comme les épe'es & les poi-
gnardsant'ques, garnie d’un.fèulcôté,, &toujrurs
.près de la pointé, d'un crochet : ce qui fait reffem-
ilé r Yharpé à un croc de batelier. Perfée s’en fer
vitpour couper la tête à Médité. • '
H A R P I E f . f . ( L ’ f r s ’ a f p i r e . y - :
Qifeau fabuleux: dont il n’ëft fait mention que
«ftea l'es, poètes * qjit. lut donnent un vifage de
H A R
femme, des pieds & des mains crochus. Vqye^
Virgile au troifième livre de l’Enéide. C’eft une
forte de monftre fabuleux que les anciens regar-
doient comme une efpèce de génie. Les harpies
étoient filles de l’Océan & de la Terre, De-là
vient qu’ elles habitoient dans une île , dit Servius,
tantôt fur la mer & tantôt fur la terre. Valérjus
Flaccus dit qu’elles étoient filles de Typhon* On
les repréfentoit avec des ailes, .des oreilles-d’ ours,
un corps de vautour,. un vifage de fille, & des
mains ou des pieds crochus. Il y avoit trois harpies,
A ë llo , Oçypété & Celeno, qu’Homère appelle
Podargé. Hélîode , dans fa Théogonie. ( 8. 267 ) >,
n’en compte que deux, Aëllo 8c.Ocypété,*& il
dit qu’elles font filles de Thaymas & d’Eleéfcre,,
qu’elles ont des ailes, qu’ elles volent comme le
v en t, & avec la rapidité des oifeaux.. Le zéphire;
les rendit mères de Balius & de Xanthus ,. chevaux
d’Achille. Phérécide raconte: que les bo<-
réades les chafsèrent de la mer Es-.ée, de celle de
Sicile , & les pouifuivirentjufqu aux îles , qu’on
nommoit P lot a , ou , comme Homère, Calynæ, &
que depuis on appella à caufe de cela St.rophades.
Les harpies fe retirèrent dans une antre de l’île de
Crète..
Selon JVGflTus ( de làaL l. I I I . c - 9f). p. 631 ) ,
ce que les anciens ont dit des harpies.ue convient à
nul autre oifeau, aufti-bien qu’aux grandes chauve-
fourisI qui fe voient au territoiré de Darién,.dans-
la Caftille d’a r ,. au nord de l’Amérique méridionale.
,Ces. ;animaux tuent non feulement les volailles
, mais les chiens & les-chai? , incommodent
beaucoup les hommes par leurs piqûres;-, il dit même
j qu’elles fucent leur fang. Mais les anciens, comme
Voftius le remarque lui-même, ne connoiffoient
point ces oifeaux y il ajoute que , par ces rnonf-
très * ils n’ont entendu autre chofe que les vents5
que c’eft pour cela qu’ils ont dit qu’elles étoient
filles d’Eleétre , qui rétoit de l’Océan. C ’eft ce
qu’en ont penfe les feholiaftes d'Apollonius ,
d’Héfiode &Euftathius. Leurs noms Aëllo 3 Oci~
pété & fe/eao en; font encore une preuve.
Ceux qui veulent interpréter les fables hifto-
riquevnent, difent que c’étoipnt des concubines du-
roi Phihée, que Calais & Zétés , fils de Boree,,
c’èft-àrdire- d’un roi du Septentrion ,. chafsèrent
de la- cour- v
On a écrit aufti que Vbn avoit nommê harpie*
( d-'''ctfxctÇco, j’enlève ) des corfaires dont les in-
curfions troubloient le commerce & la navigation:
des" états voifins ^ & y caufoient quelquefois la;
famine..
D ’autres prétendent que. ces harpies n’ëtoient
autre chofe que des fauterelles, qui ravageoient
des contrées entières ; que le.mot grec dpxviftt ,
eft dérivé de l’hébreu arbth , fauterelle ; que.
Celeno ,. nom de la pricipale des harpies , fiepifie:
en fynaque fauterelle ,y& qu!Achaloct,. nom.d une-
H A R H A R 109
f o i Hé finie 3 fait HH vient d V W , -
3UtfL r n iree aue les fauterelles dévorent toute
iTverilùre. Ils ajoutent qu elles fnrent chaffees
'nar les fils de Borée , c’eft-a-dtre par les vents
FiDtentrionaux > qui balayent en effet ces nuees
de^fauterelles ; & enfin que ces infeftes caufent
la famine , la pefle, & inquiètent ainfi les fou-
verains même jufque dans leurs palais ; cara^eres
qui conviennent aux 1 S g M l
roi de Thrace. L’auteur de 1 hftoire du a d , fans
s’éloigner abfolument de cette dermere opinion,
y prête une nouvelle face. « Les trois lunes d a-
3 , de mai & de juin, dit-il, fur tour les deux
» dernières, étant fujettes à des vents orageux,
*»/ qui renverfoient quelquefois les plants d obv-’ers,
v p, & qui amenoîent du fond de l'Afrique , & des
» bords de la Mer-Rouge | des fauterelles & des
as hannetons qui ravageoient & falifloient tout,
m les anciens égyptiens donnèrent aux trois llw ,
» qui annonçoient ces trois lunes , un viiage re-
93 minin , avec un corps & des ferres d oifeaux
?3 carnaftkrs; le$ oifeaux étant 1a clef ordinaire cle
», la fi^nificatiofides vents , & le nom de harpies
w qu’ iïs donnoient à ces vents fignifioient les
»3 fauterelles , ou les infeôtes rongeurs que -ces
93 vents faifoient éclore 33. Il n a fallu aux poètes
que de l’imagination pour transformer des iau-
terelles en monftres ; mais il faut bien de la taga-
cité pour réduire des monftres en fauterelles.
H A R P I N E , f u t a im é e d u d ie u M a r s ,., q u i
l a r e n d i t m è r e d ’ C E n o m a ü s , p è r e d e l a b e l le
H i p p o d a m i e .
H A R P O C R A T E . Ce dieu égyptien fut
inconnu aux grecs avant le règne d Alexandre
Aucun écrivain de cette nation ne parle, d Har-.~
pacrate avant Eratofihene * qui fut furintendant de
la bibliothèque d’Alexandrie', fous le règne de
Ptolomée Evergète, ou Ptolomée III. Hérodote,
qui avoit vîfité les plus célèbres temp!es de 1 E-
gypte , & qui a parlé fi au long des divinités
égyptiennes, ne fait aucune mention d Harpocrate/
quoique ce dieu fût confondu fouvent avec H01 us,
qui n’eft: pas oublié dans fes écrits. Depuis que
les Lagides occupèrent le trône d’Egypte , on vit
le culte d'Harpocrate , renfermé auparavant dans
la haute Egypte, fe répandre a Alexandrie, &
de-là dans tout l’Occident. Au temps ou écrivoit
le do#e Varron ( I.ing. latin, lib. IV . ) , on le
conno ifloit à Rome, & Pline l’ancien atteftequ’ l
v.oyoit ( lib* 23. capi; 3 ) y les figures des dieux
égyptiens, & d*Harpocrate en particulier, gravées
fur les bagues de fes concitoyens. Les grecs ,. en
propageant le culte de cette divinité fous le .ncm
de Sigalicn ( formé de amenai fe taire ), chargèrent
fes figures de plufieurs attributs., ©u fymboles in-,
connus aux anciens égyptiens. Nous les en. dépouillerons
dans cet article: , afin de donner les
véritables notions, de l’PLarpoçraie,, égy p tien -
Jablôîiski ( Panthéon. egyptl lit>~ l . cap. 6. ) a
prouvé que l’ancien nom d‘Harpocrate étoit Ar-
phochrat, qui veut dire en cophte j idiome dés
anciens égyptiens ) celui qui boite d un pied, ou
foible des pieds. C ’eft ainfi qu’Homère dépeint
Vulcain ( Odyjf ©. 330. ) qu’il oppofe à Mars aux
pieds fainsj de même que les prêtres égyptiens
oppofoient Harpocrate au dieu Ammon*
Les égyptiens difoient qu‘Harpqcrqte^ étoit fils
d’Qfîris & d l f i s , de même quTîërus : cette
fraternité fignifîoit l’identité de perfonne dans le
langage facerdotal. De même qu’Horus étoit l’emblème
du foleil au folftice d’été , lorfqu’ il avoir
acquis toute fa force ; de même Harpocrate^boiteux
d’un pied , c’eft-à dire , foible , etoit 1 emr
blême du foleil nouveau né au folftice d’hiver.
Cette naiftance du foleil etoit fixee a Rome
: f Servius in V I I • Æneid. y20. J au X X V de dé-
;• cembre , proprié fo l novus ejl oUavo kalendas ja—
nuarias i & l’on y voyoït fa naiftance inferfte a ce
jour parmi les fêtes du calendrier, n a ta l is so l i?
•isvicTi. Toutes les fois que Plutarque paile
d-Harpocrate ( libro de I f & Ofir. ) ', il l’appelle
tqujours foible, enfant, très-enfant. Dans une
infeription ( Gruter. pag. 88. 13.* ) latine c eft le
dïeu-enfant-phofphorus , ou po-rte-lumière , c’ eft-
àrdire lumière,naiflante. Dans l’oracle de Claros,
c’ eft le tendre Jao, <£(os î*a* Sur les pierres, les-
bronzes, & les autres monumen-s, il eft repréfenré
fous la forme d’un enfant, & orv le voit em-
: maillotté fur la table iliaque. Comme Ofrris , emblème
de la puiffance folaire, étoit tantôt le mari r
: tantôt fe fils d’Ifis,. & que ce fils étoit perdu „
pleuré y retrouvés & célébré pat des chants de joie}:.
on conçoit, qu ‘Harpocrate étoit l’Oliris retrouvé ÿ
& que dans ce fens Olîris a pu être appellé aufti
ùofos x foible ou tendre..
Plutarque dit plufieurs fois que les égyptiens;,
croyoient que le foleil naiflant , bu renouvelle ,:
4 fortbit , étoit formé des parties humides du globe
de l’univers ; c’eft pourquoi Harpocrate étoit re-
préfenté fous la figure d’ un enfant afiîs fur le^
lotus , plante qui aime les marais 8c les eaux ftag-
nances. De-ià vint aufti quelelotus fut ckoifipour
l’attribut d’Harpocrate.
Harpocrate fut mis au jour par IfTs avant fë
temps de là geftation accompli, félon les traditions
égyptiennes ( Plutarch. de I f & Ofir. ) , 8c
avec une grande foibleffe-dans les parties infé-
•rieiires du corps; c’èft pourquoi il fembloit être-
refté dans l’attitude où fe trouvent les enfans
dans le fein maternel , c’eft-à -dire , avec les.
mains ou les doigts appliqués à la bouche ,, air.
vifage; ce qui vouloit dire; en langage; facerdotal
que lés forces du foleil, renouvellé au folftice-
d’hiver , étoient fi peu. fenfibles, que perfonne ne.
pouvoit encore les appercevoir:, en parler. Les,
grecs donnèrent à' cette:attitude- ordinaire d