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La fête qui avoit commencé par des libations ,
finifloir. de la même manière, en invoquant les
dieux protecteurs de l'kofpitalité. Ce rl'etoit ordinairement
qu'après le repas , qu'on s'informoit
du nom de fes hôt.s , & du fujet de leur voyage ,
enfui te on les menoit dans l'appartement qu'on
leur avoit préparé.
Il étoit de l'üfage & de la . décence , de ne
point la hier partir ces hôtes fans leur faire despré-
fensqu onappelioit xenia ,* ceux qui les recevoient
les gardoieot foigneufement, comme des gages
d’une alliance confacrée par la religion.
Pour iaifier à la poftérité une marque de
Y kofpitalité qu’on avoit contractée avec quelqu'un,
des familles entières & des villes mêmes formoient
enfembie c e contrat. On rompoit une pièce de mon-
noie , ou plus communément l’on ijpioit en deux
un morceau de bois ou d'ivoire , dont chacun
des contraétans gardoit la moitié ; c'eft ce qui
e(t appelle par les anciens , tejfera hofpitalitatis ,
teflfere d’hoipitalité. Foye^ T e s s b r e de l'Hos-
PITALITÊ.
On trouve encore de ces tejferes dans
les cabinets des curieux, où les noms des deux
amis font écrits ; & lorfque les villes accordoient
X kofpitalité à quelqu’un , elles en faifoient expé-
.dier un décret en forme, dont on lui délivroit
copie.
Les droits de l'hojpitalité étoient fi facrés,
qu'on regardoit le meurtre d'un hôte comme le
crime le plus irrémiflîble ; & quoiqu'il fût quelquefois
involontaire , on croyoit qu'il artiroit la
vengeance de tous les dieux. Le droit de la
guerre même ne détruifoit point celui de Yhofpi-
talité} parce qu'il étoit cenfé éternel, à moins
qu'on n'y* renonçât d’une manière authentique.
Une des cérémonies qui fe pratiquoit en cette
rencontre, étoit de brifer la marque, le t<_ffere
de Vkofpitalité, & de dénoncer à un ami infidèle
qu'on avoit rompu pour jamais avec lui. ( D J.'*
H OST IE forte de victime qu'on immoloit aux
dieux. La chofe immolée s'appelait Hoftie , lorf-
qu’il s’agiffoit ( ïfido. ) de petits animaux , comme
brebis, o! féaux ; & on l’appe’ o*t victime lorfque
c'étoit de gr-ïS animaux,comme des taureaux. Aulu-
gèlie met encore cette différence entre YHofiie &
la vid me , que YHofiie pnuvoit être facrifiée indifféremment
par toutes fortes de prêtres ; mais'
que L victi-.e ne le pouvoir être que par celui
qui avoit vaincul'ennem:. On a fouvent confondu
ces deux mots & pris l'un pour l’autre. Il y avoit
deux fortes d’hofties que l'on offroit aux dieux ;!
par les entrailles des unes on cherchait à con
noître leur volonté, & des autres, on fe conten-
toit d’offrir famé 5 à caufe de cela elles étoient
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appellées des hofties animales animales ho(li<t. On
donnoit encore différent noms aux hofties, fuivant
la manière de les immoler, ou fuivant les motifs du
£icriùce. Les hofties. pures étoient des agneaux &
de petits cochons de dix jours. Les hofties bi~
dentes, celles de deux ans, qui étoit l'âge ordinaire
où*on les prenoit pour les immoler, & auquel
temps elles avoient deux dents plus élevées
que les autres. Les hofties injuges , celles qui
n’avoient jamais été fous le joug ni domptées. Les
hoftiesprecidanées (depr<e & de csdo3 je tue devant )
celles qu'on immoloit avantles grandes folemnités.
Aulugèle appelle une truie précidanéé, celle que
facrifioient à Cérès, par forme d'expiation, &
avant la moiffon , ceux qui n’avoient pas rendu
exa&ement les derniers devoirs à quelqu’un de leur
famille , ou qui n'avoient pas purifié le logis dans
lequel il y avoit eu un mort : car la famille ne
pouvoit être purifiée que par le facrifice que l’héritier
étoit obligé d’offrir à Cérès ou à la Terre*
Les kofiies fuccidannées ( de fub & de c&do,
je tue enfuite ) étoient celles qu'on immoloit
fuccefïivement après d'autres, pour réitérer
le facrifice, lorfque le premier n'avoit point été
favorable , ou quon avoit manqué à quelque cérémonie
effentielle. C*eftcequè fit Paul Emile fur le
point de livrer 'a bataille à Perfée , roi de Macé
doine 5 il facr’fia vingt taureaux à Hercule avant
d’en trouver un feu 1 favorable; enfin le vingt-uniè-
melui promit la viétoire, pourvu feulement qu’il fe
tî :t fur la défenfive. Hofties Cancares ou Caviaires
celles que l'on facrifioir de cinq ans en cinq ans
pour le collège des pontifes, c'eft-à-dire, celles
dont on faciifioit la partie de la queue appellée
Caviar. Les hofties Ambieghes ( Ambo , & Agnus
agneau ) ou Ambegnes , étoient des brebis qui
avoient eu deux agneaux d'une portée , &
qu’on immoloit à Junon avec leurs petits. Les
Hofties médiales , étoient . celles qu’on immoloit
en plein midi : Hofties luftrales, celles qu’on
égorgeoit pour fe pur fier d'un crime ou de
quelque mauvaife a&ion. Les hrfties luftrales
étoient ordinairement 1. cochon & le bélier. Foy.
Ambaryales & Amburbales.
Ovide dérive le mot hoftiede hoftes 3 ennemis :
koftibus a viElis hoftia nomen habet. D’autres écrivains
l’ont dérivé d'un ancien verbe latin hoftio3 je
tue, je frappe.
HOSTILES. Voyei La r e s .
HOSTILJA y famille romaine dont on a des
médailles.
Les furnoms de cette famille font M an c in y s ,
SAS'eRNA, TYBVLYSi
Goltziüs en a publié quelques médailles, încon»
nues depuis lui.
H O U
H O S T IL IEN , fécond fils de TrajanDéce.
Ca ï u s V a l u s s H o s t i l i a k u s M l s s i u s
Q u I N T U S A u G U S T U S.
Ses médailles font :
RRRR. en or.
Elle eft au cachet du roi, & étoit auffi dans
celui de Pellerin.
R. en argent ; avec la qualité d'empereur RR.—
R. en G. B. de coin romain; il y a quelques
revers R R . . . • fur-tout avec la qualité d’empereur. ;
RR. en M- B. Le revers qui a pour légende
Roms, Mer rts,, eft RRR.
RR. en G. B. de Colonies.
RR. en M. B. & RRR. avec la tête d'Hérennius
& avec la fienne.
RR. en P. B.
RRR. en G. B. grec.
RR. en M. B.
RR. en P. B.
Les médaillons latins d'Hoftilien font très-rares ;
©n en connoit auffi un de la Colonie de Vimina-
cihm ; il n’y en a peut-être pas de grecs..
HOSTIL II. ,Foy,ei Lares.
HOSTILLNâ , déeffe qu'on invoquoit pour'la
confervation des bleds , lorfque la barbe de l’épi
& l’épi étoient de niveau : S. Auguftin ( de civ.
Dei. 4. 8. ).dit que fon nom étoit dérivé du vieux
' mat iatin hoftire, égaler, être de niveau.
HOSTIS chez les romains ne défigna pas toujours
un ennemi.; e'écoit dans les premiers temps
un étranger. Varron ( deling .lat. 4. 1 . ) & Cicéron
( de offic. 1. 12. ) en font garans. De là vient
■ <jue Pétrore ( bel. civil. ^6. ) appelle un bois
étranger, lignum- &que fouventdans Plaute,
hoftis eft mis par oppofition à citoyen, ou naturel
du pays.
HOST1 US y & mieux HO S T U S , prénom qui
fïgnifioit, né en pays étranger.
HOUE. Voye{ AsciA.
H O U L E T T E . Voye^ Pedum. ,
HOUPPES ou GLANDS , les anciens , dit
Winckelmann, parlent de manteaux quarrés en
général: ce:qui ne fait aucune difficulté, lorfqu’on
n'entend pas parler d’un drap coupé à plufiems
angles droits, mais d’un manteau à quatre coins qui
HUI ai j
prenoit la forme quarree, d’après quatre petite*
houppes ou glands, quand on mettait cet habillement.
A la plupart des manteaux, foit aux ftatues A
foit aux figures de pierres gravées de l’ un & 1 autre
fexe, il n'ÿ a que deux glands vifibles , les deux
autres fe trouvent cachés par le jet du manteau.
Quelquefois on en voit trois comme à une Ifis,
exécutée dans lé ftyle Etrufque, à un Efculape
de grandeur naturelle, à Mercure fur ün des deux
beaux candélabres de marbre du palais Barberinl.
On voit les quatre glands aux quatre coins du
manteau, à ùne des deux figures Etrufques ref- -
femblante's & de grandeur naturelle, confervées
au même palais, ainfi qu'à la mufe de la tragédie
fur une urne funéraire. Il eft évident que ces glands
ne font point attachés à des angles 5 le manteau
ne peut pas avoir des coins, parce que s'il étoit
coupé en quarré, le jet des plis qui tombent de
tous fens ne pourroit pas être ondoyant,
H O Y AU. Sur un camée, cité par Montfaucon,
& fur quelques médailles d'Albin & de Septimé-
Sevère , l'amour porte un hoyau, que quelques
antiquaires ont pris poûr une torche renverféé*'
Winckelmann croyoit que ce hoyau annonçoit
• les préludes d'une joute , d'un combat ; parce que
les jeunes athlètes avoient coutume de remuer &
d’égaler le fab;e de l’arène avec un hoyaus avant que
de commencer les jeux. Il y avoit autrefois au ca*
' pitole une ftatue d’un jeune homme portant Un
hoyau. Ego ne, dans Théocrite, allant combattre à
Olympie porte un hoyau ( 'Zv-anur/,') ), & emmene
vingt moutons pour fa nourriture. Sur une médaillé
de rifle de Chio , citée par Scaliger , on
voir d’un côté un Sphynx & de l’autre un hoyau avec
les mots AAMnPOS x ios. .Scaliger croit que ce
Lampros étoit un athlète célèbre, & défigné par
le hoyau. Foyer C a pr e o lu s .
HUILE. « Il n’ ëft pas v ra i, que, par une loi
particulière, dit M. P aw J il fût défendu à l'ordre
facerdotal de faire entrer dans fa nourriture
des chofes , que l’Egypte ne produifoit pas , ou
qui n’y croifloient pas : ce qui prouve qu’une
telle loi n'a jamais' eu lieu, c'eft l’importation
crès-confidérable de Yhuile d'olive , faite aux environs
d’Athènes ; & dont on fait que Platon amena
un navire chargé en Egypte ( Plutarc. vita Solon.) ;
pour payer vraift. mblablement ceux d’entre les prêtres
d’Héliopolis , qui<Juf communiqueroie-nt des
connoiffimces^philofophiques qu'il n’avoit pas au
fôrtir de fon pays. Pour comprendre ceci , il faut
obferver que les Egyptiens fe fervoient de beaucoup
d'efpèces à3huiles faétices : ils en tiroientde
la graine de féfame , du ricin & du carthame ouïe
Cnicus des anciens : iis en firoient de la graine de
rave & même de la graine d’ortie, qu'ils cultivoient
régulièrement en plein champ, & c'eft en quoi
on pourroit bien , fi l'on vouloir, les imiter j;n
Europe ; car je fuppofç avec beaucoup de vrai*