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à fuivre le parti de la vertu, qui ch ez les anciens
éto.'t iÿnonyme de la valeur. Ou voit fur une médaille
Hercule, aiTis entre Minerve & Vénus; l’une
reconnoiflàble à fon cafque & à fa pique , eft
l ’image de la vertu ; l’autre précédée de cupidon ,
eft le fymbole de la volupté. Ayant doncembrafle
de fon propre choix , un genre de vie dur & laborieux
, il alla fe préfenterM Euryftée , fous les
ordres de qui il devoit entreprendre fes combats
& fes travaux, par le fort de fa naiflance. Celui-ci
excité par Junon, lui commanda les chofes les
plus dures & les plus difficiles ; c’eft ce qu’on ap-
pe'le les douze travaux d’Hercule.
Le premier eft fon combat avec le lion de
Nemée. Voyez N emée. Le fécond, eft le combat
de l’hydre de Lerne. Veyez Lerne. 30. Il pritle
fanglier d’Erymanthe. Voyez Erymanthb. 40. Il
atteignit à la courfe la biche aux pieds d’airain,
dans la,forêt de Menais. Voyez Ménale» y°. Il
délivra l’Arcadie des oifeaux du lac de Stymphale.
Voyez S-tymrhale. 6 °. Il dompta le taureau de
l ’ifle de Crète , que Neptune avoit envoyé contre
Minos. y®. Il enleva les cavales de Diomède ,
& le punit lui même de fa cruauté. Voyez D10-
mébe. 8°. Il vainquit les Amazones , leur enleva
leur Reine. Voyez Hippolyte. 90. Il nettoya
les étables du roi Augias. Voyez AugiaS*
i o ° . Il combatit contre Géryon. Voyez Geryon,
i i °. Il enleva les pommes d’or du jardin desHef
pérides.^ Voyez H i sAérides. 120. Enfin il retira
Théfée des enfers. Voyez T hésée.. On lui attribue
pîufieurs autres aétions mémorables & fes
travaux fe trouvent tellement multipliés dans les
anciens auteurs, qu’il pourroit s’en trouver plus
de cent cinquante. Tous les pays & prefque
toutes les villes, fur-tout dans^la Grèce, avoient
quelque hiftoire particulière, & fe faifoient honneur
d’avoir été le théâtre de quelque a&ion
merveilleufe de ce héros. Voici la fuite de fes ex-
ploits & de fes voyages. Quelques favans ont cru
pouvoir fe hafarder à leur afligner un ordre chronologique.
Il n’avoit que dix-huit ans quand il tua le lion
de Némée. La meme année il vainquit les Mi-
fiyens , par la il délivra les Thébains du tribut
qu’ ils payoient auxlMinyens. C réon , roi de.
Théb es , récompenfa Hercule , en lui donnant
en mariage Mégare fa fille. Voye% Mégare.
Il s’embarqua enfuite avec les Argonautes ; mais j
il étoit d’une malle fi lourde, qu’il mettolt lé vaif-
feau en danger de périr; & fa voracité confom-
moit tous les vivres deftinés au voyage. Il débar-
rafla de lui les voyageurs , en fe faifant mettre à
terre fur les côtes de Theflalie.
Agé de vingt-trois ans,des furies s’emparèrent 1
de lui, par T*ordre dé l’implacable Junon ; & dans un accès de fureur, il tua l*s enfans qu’il
avoit eu de Mégare. Il fut délivré des furies par |
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M éd é e ï qui vint d’abord fe réfugier àThébesü
après s’être vengée de J’infTdélité de Jafon.
Revenu dans fon bon fens .il alla confulter l’oracle
, qui lui ordonna de fe foumettre à Eu,
ryfthée.
Agé- dep vingt-quatre ans , il commença fes
douze travaux , qu’il accomplit en onze ans ,
jufqu’ à l’âge de trente-trois ans.
Devenu amoureux d’Iole , ffille d’Eurythe, roi
d’Achahe, il la demanda à fon père ; il en elïuya
un refus , qui lui caufa un fécond accès de fureur
dans lequel il tua Iphitus, frère d’ Iole. 11 alla
chez prefque tous'les princes du Péloponèfe,
pour fe faire expier de ce crime; mais inutilement.
L ’oracle lui confeilla d’aller en Lydie, &
de s’y faire vendre comme efclave à la reine Om-
phale, veuve de Tmolus, qui régnoit dans ce
pays ; Tefclavage devoit être de trois ans. Avant-
d’y pafler il fe fit expier par Théfée. ,
Arrivé chez Omphale , il devint amoureux de
Malis, efclave de la piincefle, & en eut un fils,
qu’il nomma Alcée , du nom de fon grand-père,
C ’eft de cet Alçée que défcëndoient les Héra-
clides , qui régnèrent, en Lydie pendant 50? ans,
jufqu’à Gygés , qui détrôna Candaule. Ce fut
pendant fon esclavage qu’il marcha contre les
Corcopes, peuple voifin de la Lydie , qui avoient
ofé fe mefurer contre lui : leur témérité fut punie
; ils furent métamorphofés en pierres. Voye£
Cercopes.
Au retour de cette expédition , il adrefla fes
voeux à Omphale , de laquelle il eut Agelaüs, de
qui defçendoit Créfus.
Le temps de fon efclavage fini., il repafla en Grèce
& de-là à Troie , où il délivra Hélîone, & punit
Laomédon. Voye% Hésione, Laomédon. C ’eft
ici le lieu de placer une circonftance particulière
de la délivrance d’Héfione ; elle caraélérife
; le courage de ce héros. Il fe jetta à corps perdu
& armé de-toutes pièces, fdans la gueule au mônf-
tre qui fe difpofoit à dévorer Héfione. Il defeen-
dit jufqu’ au rond des entrailles de l’animal, &
y refta trois jours, qu’il employa à le déchirer,
jufqu’à ce qu’il fe fût fait un paflage pour fortir.
Dans cette aventure il ne perdit que fes cheveux,
que la chaleur du ventre du monllre fit tomber.
Au retour de cette expédition, Hercule fit une
defeente dans Tille de C o s , dont il fe rendit maître.
Pendant fon féjour dans cette ille , il devint
amoureux de Galciope ou Chalciope , fille d’Éu-
1 rypiÜus, & la rendit mère de Theflalûs , dont les
fils fe trouvèr.ent au liège de Troie.
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De retour dans le Péloponèfe, il marcha contre
les Molio'nides , les attaqua comme ils alloient-au
[ jeux ifthmiques , & les tua. Voye^ M ollonidhs.
Après
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Après la défaite d’Augias, Hercule pafla à
Olympie, où il inftitua les jeux Olympiques. Voy.
Olympiques.
Après la fin de ces jeux il marcha à Pylos, dont
Nélée étoit roi. C e prince avoit refufé de Texpiet
après le meurtre d’Iphitus. Pour s en venger il
ruina la ville de ce prince , îe tua lui & tous fes
enfans, à l’exception de Neftor. Voyeç N e lEE,
P e r ic l yMène.
De Pylos , il pafla à Lacédémone , où Hippo-
coon avoit ufurpé le trône fur Ty.ndare -, mari
de Léda. Il remit Tyndare fur le trône
voulut fe mettre en poffeflion de celui de T y -
rinthe ; mais Eurylléë s y oppofa , & 1 obligea
de fè retirer à Phinée , ville d’Arcadie, ou il
pafla quatre ans.
Au bout de ce temps Eiiryfthée, qui ne pouvoit,
fans inquiétude , le fouffrir fi près de lu i, le fie
fortir du Péloponèfe, & pafler en Ætolje. Oënée
roi deCalydon , pour fe l’attacher, lui donna en
mariage Déjanire fa fille , dont il putHyllus. Delà
il marcha contre Philante , roi des Thespho-
res ; il prit Ephyre, fa capitale, & rendit Aftio-
c h é , fille de ce prince, mère de Tlepoléme.
Hercule obligé de quitter Calydon , pour un
meurtre involontaire, ne fe trouva point à la fa-
meufe chafle du fanglier. Il alla chercher une retraite
chez C e y x , roi de Trachine, avec fa femme
iDéjanire, & fon fils Hylus. Le roi le purifia
du meurtre qui Tavoit obligé de fortir de Calydon.
C ’ eft dans ce voyage qu’arriva Thiftoire ae
Nefliis. Voyei Déjanire.
Etant chez Ce yx, Hercule entreprit une guerre
contre lesDryopes & les Lapithes,, en faveur du
roi des Donens, qui lui céda le tiers dé fon
royaume. Hercule s’ y établit avec les liens ; &
de là eft venu le nom de Donens qu’on donna aux
Héraclides », quand ils furent retournés dans le
Péloponèfe.
Hercule demanda Aftiamie en mariage à Ormé-
nins, roi des Pélafges du mont Pélion , & lui déclara'
là guerre pour fé venger de fon refus. D ’autres
difént qu’Herculè époufa Aftydamia, qui étoit
fille d’Amintor. Voye% Astydamie, Lépréas.
Il ne pouvoit pardonner à Euryte , roi d’Acha-
lie , le refus qu’il lui avoit fait autrefois de fa fille
Iolé. Pour s’ en venger il lui déclara la guerre,
le tua avec fes enfans, & emmena Ioleprifonnière.
Quoique cette princeffe ne fût plus de la première
jeunefle , puifqu’il y avoit-quinze ans qw'Hercule
l ’avoit demandée en miriage, fon amour fe ralluma.
Déjanire craignant d’être répudiée par fon mari,
qui depuis fon exil deCalydon, ne trouvoit aucun
avantage dans ce mariage ; au lieu que celai
d’Iole lui eût apporte des droits fur le royaume
d’CEchalie; Déjanire crut qu’ il étoit temps d’ern-
Antiquités , Tçme JII,
H E R i ïm ,
ployer la robe de Neflus. Hercule empoifonné par
le fang de Centaure, termina fes jours comme on
le dira ci-après. Il étoit âgé de quarante-neuf ans.
On n’a pas fait entrer dans cette fuite pîufieurs
■ autres exploits & Hercule dont l’époque n’a pu
être fixée. T e l eft la défaite des Centaures. Voye£
C entaures. Lamortd’Anthée. Voye^ A nthee;
celles de'Bufiris. Voyez Busiris .; celJe d’Eryx.
Voye^ Eryx ; celle de Lycus. Voye£ LycüS»
celle de Cacus ; de plus il délivra Prométhée de
l’aigle qui luimangeoit le foie. Il foulagea Atlas ,
pendant quelque temps, du fardeau du ciel qu’ il
portoit fur fés épaules : on dit que ce fut pendant
qu Atlas alla lui cueillir les pommes du jardin des
Hefpérides. Ilfépara d’un coup demaffue, les deux
montagnes, Calpé & Abyla qui empechoient la
j on dion de l'océan avec la mëditerannée, & planta
ces deux fameufes colonnes, qui font ii connues
par le noji plus ultra, Il combattit contre la
mort , & la vainquit, en lui arrachant Alcefte. IL
defeendit aux enfers , & entraîna Cerbère fur h
terre. Voye^ Alceste. Il combatit & vainquit le
fleuve Achéîotis. Voye^ Achéloüs.. Enfin , il
alla jufqu’ à combattre contre les Dieux mêmes-
Homère dit que pour fe venger des perfécutions
de Junon, Hercule tira contre cette déefle une
flèche à trois pointes , & la blefla au,fein ; elle
en reflentit de fi grandes douleurs, qu’il fembloit
qu’ elles ne feroient jamais appaifées. Le même
poëte ajoute que Pluton futblefle d’une flèche par
Hercule, dans les enfers mêmes 5 & que ce Dieu fut
obligé de monter au ciel, pour fe faire guérir par le
médecin des Dieux. Un jour qu’il fe trouvoit fort
incommodé des ardeurs du foleil, ilfe mit en colère
contre çet aftre, & tendit fon arc,pour tirer contre
lui : le foleil admirant fon courage , lui fit préfent
d’une coupe d’or , fur laquelle j_dit Phérécides,
il s’embarqua. Le mot grec ZxvÇoc , lignifie une barque
& une coupe. Enfin Hercule s’étant préfenté
aux jeux Olympiques, pour difputer le prix, 8c
perfonne n’ofant fe commettre avec lu i, Jupiter
lui-même voulut lutter contre fon fils, fous la figure
d’ un athlète , l’avantage, après un long combat
ayant été égal de part & d’autre, le Dieu fe
fit connoître, & félicita fon fils fur fa force 8c
fur fa valeur.
' C e héros ne fut pas moins vaillant dans les combats
de Venus. Le nombre de fes femmes & de
fes concubines eft infini : les plus connues font,
Aftidamie , Aftioché , Augé , Déjanire, Epkafte ,
Iole s Mégare 3 Omphale & Parthénope. N ’oublions
pas les cinquante filles de Tefpius où deTheftius ,
qu'il rendit mères toutes dans la même nuit. Voye%
T hespïus. Quiritus Calaber compte cette avan-
ture pour la treizième des travaux ^Hercule. On
a remarqué que', comme fes. exploits Tattiroient ,
tantôt dans un pays, tantôt dans un autre, il
avoit difperfé des femmes en pîufieurs endroits du