
loo H A D
H A D R IA N O TH E R A , en Bithynic, a à pia-
KO0HPEITÛN,
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. . . . . . Pellerin.
O, en or,
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur d’Hadrien, d’Aivri-
noüs, de Domna , de Phi.ippe père.
H AD R IEN N e r v a T r a ja n VI Ha d r ia -
nus , A ugustus.
Ses médailles font :
C . en or j il y a des revers R. celui de l’an de
Rome 874 , tft RRR.
R RR. en or grec ; gu revers la çêtç du roi
Saurcma-.e.
C . en argent ; quelques revers R.
R. en médailles grecques d’argent.
RRR. au revers de Rhefcuporide, roi du Bof-
pfiore.
RR. en médaillons latins d’argent.
RR. en médaillons grecs d’argent.
C . en G. B- de coin romain. La fuite des médailles
tfHadrien en G- B, eft une des p!us curieu-
fes de toutes les fuites jmpéri-les. On y trouvç
cent revers rares 5 fur la plupart dpfquçls f>nt les
noms des provinces de l’empire : auffi y en arriil
qui font RR 8c RRR.
Ç r en M- B. & RR. ayec la tête dlAntonin.
C- en P. B.
RR. en G- B. de Colonies.
R. plutôt que Ç . en M. & P. B.
R . ep G. B. grec.
C . en M. & P . B.
C . dans les ‘ médailles d’Egypte , beaucoup de
médaillons de bronze-
Il y avoit dans la çolleôtiop dp d’Ennery , une
médaille d’argent un:que, refrituèe par Hadrien 3
ep l'honneur de Trajan, après l’apothéofe de ce
prince. On trouve un médaillon d’argent d'Efa-
drien , qu’on *ic communément de cette maniéré j
du côfé de la tête : IM!’, cæs, au gü stüs . A u ;
revers, h ad riahu s a u g . p- p. ren. qu’on j
prétend être une reft tution faite par Hadrien en j
faveur d’Auculle ; mais cette explication n’e$ pas
généralement avouée? C e médaillqn eft RRR.
Winckelminn ( H'Jl. de C Art. liv. KL ch, KII.)
H A D
a obfervé que les grands médaillons de bronze 1
dont la vérité eft reconnue , ne commencent qu’à
Hadrien. D ’après ce piincipe, il déclare hardiment
faux tous les médaillons de. bionze * antérieurs
à cette époque 3 placés dans le cabinet
impérial de Vienne. Mais il cite avec admiration
un des plus beaux médaillons d'Hadrien 3 qui fe
trouve dans le morne cabinet. C e morceau de
bronze qui eft creux, fut acheté d’un muletier des
environs de Rome, qui s’en étortfeivi long-temps*
pour Ces mulets , en guife de fonnette.
Hadrien, fuccefieur de Trajan, fait “époque
dans l’hiftoire de l’a r t ; 8c voici fon article extrait
de Winckelmann (livre VI. chap. V I I . ) . 1
Sa vertu, moins folidc que celle de fon préde-
. cefleur, fe démentit quelquefois ; mais fes grandes
qualités & fes rares talens lui ont mérité une place
dillinguée chez la poftérité. Amateur 8c protecteur
déserts, il en pratiqpoit plufieurs , & même, à
ce qu’on a prétendu , il avoit fait une ftatue. Aufti
Viôfcor, vil flatteur de ce fiècle , prend il occafion
de-là pour dire que cet empereur, confédéré
comme artifte , pouvoit tenir fa place à côté des
ftatuaires les plus célèbres, tels que Polyclète &
Euphranqr,
A juger de fon goût pour le vieux ftyle dap$
fa langue, il eft à préfumer qu’il aura voulu ra-
mener l’ art aux mêmes principes. (Spartian. Hadr.),
On fait qu’il affe étoit dans fes écrits de s’éloigner
du langage & dit ftyle des bons auteurs romains,
& qu’il employoit plus volontiers les termes furan*
nés & les tournures barbares d’Ennius, 5c des
Ecrivains des premiers temps.. Son amour pour
les arts 5c les lettres fut grand ; mais Ton defir de
tout favoir 8c de tout voir fut fans bornes? Cette
curiofité fut la principale caufe des grandis voyagçs
qu’ il entreprit la fixième année de fon règne dans
toutes les provinces romaines ; de forte qu’il fe
trouve des médailles de dix-ffept pays qu’il a parcourus.
Il pafla jufqu’ en Arabie 8c en Egypte A
pays qu’il étudia beaucoup, comme il le marque
lui-même au Conful Sévérianus.
Hadrien fe fit une gloire d’approcher les arts
du trône , & de relever en quelque forte le courage
des grecs \ de manière que la Grèce, depuis
la perte de fa liberté, n’a pas eu de temps plus
heureux que cette époque • ni d’ami plus puifiant
que cet empereur. C e prince, fe propofant de
rendre à la Grèce fon ancien luftre, commença
par la déclarer libre , & chercha à redonner aitx
vil'es grecques leur prem’ère fplendeur. Dans
cette vue non-feulement il fit conftruire à Athènes,
comme Périclèc., un grand nombre d’édifices
mais il fit décorer encore toutes les fameufes villes
de la Grèce 8c de l’Afie mineure de bâtimens publics
, de temples, d’aqueducs 8c de bains. Lq
temple -qu’il fi ; élever à Cyfique eft taqgé 9M
H A D o i
nombre des fept merveilles du monde ; & il y J
a apparence que les vaftes ruines q u i, depuis
tant de Tiècles, fervent de matériaux aux habitais
de cette vide , font des telles de ce
temple.
Mais Hadrien montra une prcdile&ion particulière
pour Athènes, foit parce que cette ville
avoit été le fiége des arts, foit parce qu’ il y avoit
vécu plufieurs années, 8c qu’ il y ayoit rempli
la charge d’archonte. Il rendit aux Athéniens
l ’île, de Céphalonie ( Xiphd. Hadr.) , il acheva 8c
confacra le temple de Jupiter Olympien, qui
étoit rèfté imparraic depuis Pififtrate pendant 1 ef-
pace de fept cens ans. Il orna leur ville dlun édifice
qui avoit plufieurs ftades de circuit. 11 fit placer
dans ce temps plufieurs ftatues d’or 8c d'ivoire,
iine figure de Jupiter de proportion coloflale,
^uffi d'or & d’ivoire. Chaque ville, pour fignaler
fon zèle , voulut élever dans ce temple une ftatue
à l'empereur. ( Pcfufan.: l. I. p. 42.* ).
La paflion ôi Hadrien pour l’art produifit des
amateurs parmi les grecs ailes. Le feul Hérodes-
Atticus, célèbre par fon éloquence, & encore
plus par fes richefles, fit élever des bâtimens &
ériger des ftatues dans différentes villes de la
Grèce. C’eft lui qui fit conftruire près d’Athènes,
au bord de lTlyffe, le magnifique ftade de marbre*
dont la grandeur fut telle qu’on y épuifa
prefque toute une carrière du mont Pentéhcien.
( Ibid. ), .11 décora encore Athènes 8c Corinthe
de fupîrbes théâtres.
Le goût de 1 empereur pour les bâtimens, 8c !
l ’ encouragement qu’il prodiguo t aux arts ne fe
reftreignoient pas aux feules villes de la Grèce ;
celles d'Italie eurent également part à fes libellé
s .
A Rome Hadrien fit conftruire, pour lui fervir
de tombeau, un fuperbe édifice connu ancienne., '
ment fous la dénomination de moles Hadriani, &
aujourd’hui fous celle du château S. Ange. Outre
les différentes colonnades qui règnoient à l’entour
, tout le bâtiment étoit revêtu de marbre
blanc & décoré de ftatues. Dans la fuite des temps
ce monument fervit de citadelle, & dans la guerre
des gôths, les romains y étant affiégés, fe défendirent
avec des ftatues qu’ils jettèrent fur leurs
ennemis. Koye% Ha d r ian eum *
Dans le grand nombre de monumens qu*Ha?
drien fit élever , le plus confîdérable étoit fans
contredit l’immenfe édificç qu’il bâtit au bas de
T iv o li, oonnu aujourd’ hui fons le nom de villa
Hadriana, maifon d’Hadrien , dont les débris emr
braffent un circuit de près de dix milles d’Italie.
Pour fe former une idée de Timmenfipé de cette
conftruêlion, il faut favoir qu’elle renfermoit
prefque toute une ville , des temples , des pa-
freftres, & une infinité d’aigres édifices, entre
H A D
autres deux théâtres , dont l’un peut nous donner
la meilleure notion de tous les édifices de ce
genre. C ’eft le théâtre le plus entier qui nous foit
refté des anciens : on y voit encore le portique,
les falles des a&eurs , les efcaiirrs^ par où fon
montoit au théâtre, la porte de la fcène , les por*
tiques latéraux de l’ avant-fcène , l’orcheftre & la
place des inilrurruns. C e prince avoir imité dans
ce palais tout ce que l ’antiquité avoit eu de plus
célèbre : le ly cé e , l’académie, le prytanée , le
portique, le temple de Theffalie , & le pécile
d’ Athènes. Il y avoit même fait repréft-nter les
champs Élyfées , 8c le royaume de Pluton- Parmi
ces nombreux édifices , celui qui attire principalement
là curiofité des voyageurs , eft la fameufe
paleftrc i ou le lieu des exercices ; il y ayoit des
portiques en arcades , & une grande cour autour
de laquelle règnoit une terraffe des deux côtés.
C ’cll ià où l’on voit les chambres voûtées, qu’on
appelle communément les cent chambres, & qui
Lrvoient à loger les gardes prétoriennes; ces
chambres ne 'Communiqiioient les unes avec les
autres que par un corridor de bois pratiqué au-
dehors, qu’on pouvoit fermer 8c fa:re garder par
une fentinelle. Ces deux rangs de voutçs forment
un angle , au fommet duquel eft une tour ronde ,
deftinée fans doute à loger les gardes du-corps.
Sous chacune de ces voûtes il y avoit deux de-r
meures fervant à loger les gens de guerre; dans
l ’une on voit encore le nom abrégé d’un foldat,
écrit en noir, &: groffièrement, comme avec le
doigt. La magnificence de ces bâtimens étoit telle
qu’un très-grand baffm, que l’on croit avoir été une
naumachie, étoit toute revêtue de marbre jaune.
En faifant l’excavation de cet emplacement on a
trouvé, outre plufieurs fqueletes de cerfs , une
grande quantité de têtes de marbre, 8c d’autres
pierres plus dures, dont plufieurs avoient été
brifées à coups de hache. Le cardinal de Pohgnac
avoir acquis les meilleures de ççs têtes.
Les ftatues qu’on a tirées des fouilles de cette
villa, depuis deux cens cinquante ans, ont enrichi
tous les cabinets de l’Europe 5 8c il y refte
cependant encore des découvertes à faire pour
nos derpiers neveux. Le cardinal Hypolite d’Efte,
qui bâtit fa villa, fur le? débris de la maifon de
campagine de Mécèné à T iv o l i, la décora d’une
infinité dgt ftatues trouvées dans la villa Ha-
drianq. Le cardinal Alexandre Albani, en ayant
fait Tacquifitton en différens temps , les fit tranf-
porter dans fes maifons ; 8c c’en par lui qu’une
• grande partie de ces antiques eft paffée dans le
çabinet du capitQle.
Indépendamment des meilleurs ouvrages en
marbre qufon a tirés de la villa Hadriana , &
dont on aura fouvent occafion parler dans ce
I di&ionnairè , ’ on fera ici mention du fameux ta-
| bleàu eq mofaïque, repréfent^nt une jatte plfipç