
a ô i H O E
Sur un tombeau de marbre antique, découvert
daitt des ruines près d’Athènes , Yhiver eft repréfente
fous la figure d’une femme, dont la tête
eft couverte avec un pan de fa rob e; le génie
qui eft à côté d’elle, eft bien habillé, & tient
pour tout fymbôle un lièvre, parce que lachaffe
eft alors le feul exercice de la campagne. Sur d’autres
monumens ^ Yhiver eft défigne par un jenne
garçon , bien vêtu, bien chauffé , portant fur fa -
tete une couronne de rameaux fans feuilles x &
tenant a la main des fruits ridés, ou des oifeaux
aquatiques, comme des oies, des canards, &c.
V. Saisons.
Quelques modernes, qui ont cru faire des merveilles
de s elorgner de la fîmplicité de l’antique ,
reprefentent 1 hiver fous la figure d’un vieillard
qui fe chauffe ; ou d’un homme couvert de glaçons,
avec la barbe & les cheveux d’une grande
blancheur , & dormant dans une grotte ; ou fina-
lemenc , fous la forme d’une femme vêtue d’habits
doubles d’une peau de mouton, & aflife auprès
d un grand feu. ( D. J. ).
Sur U beau bas-relief de là villa Albani, qui
repréfente les noces de Thétis & de Pélée, on
voit Yhiver drapé, portant un lièvre avec un oifeau,
fc tramant à fa fuite un fanglier.
HLUDONIA. Muratori( 112 .7 . The/,) rapporte
l’irifcription fuivante :
D E Æ
H L U D O N I A
S A C R U M
C. T U B B I U S.
Gruter ( y47.1. ).en rapporte une trouvée près
de Nimégae, fur laquelle on lit Luidonia.
Il y avoit dans les environs de cette ville un
endroit appellé Luidonia. C ’ eft peut-être la même
divinité topique que cette Hludonia.
HOC AG E . V . Age.
H O CH E T . Ariftote ( lib. V III. Politic. cap.
VI. ) en attribue l’invention à Archytas ; il l’appelle
i *f%vToo & il donne par métaphore
ce nom à un grand babillard.
HODER. V. dans l’article Odin.
H O L O C A U S T E , facrifice dans b quel la vi&ime
étoitentièrement confumée par le feu , fans qu’ il én
reftâtrien. Dans les facrifices dès d eux infernaux
on n’offroit que des holocauftes ; on brûloit toute
l’hoftie , 8c on*fa con fumoir fur l’autel, n’étant
pas permis de rien manger des viandes immolées
H O M
pour les morts. Les anciens, qui félon Héfîode
& Hygin, faifoient de grandes cérémonies aux
facrifices, confumoient les vi&imes entières dans
le feu : la dépenfe étoit trop grande pour que
les pauvres puffent facrifier } & ce fut pour cela
que Prométhée obtint de Jupiter qu’il fût permis
de jeter une partie de la viélime dans le feu, &
de fe nourrir de l’autre. Pour donner lui-même
l’exemple , 8c établir ure coutume pour les facrifices
» il immola deux taureaux , jetta leur foie
dans le feu •• « il fépara d’abord les chairs d’avec
» les o s , St deux monceaux , & couvrit chacun
» des monceaux, de l’une des peaux, fi habile-
» ment, que les deux monceaux paroiffoient être
» deux taureaux. Il donna enfuite à Jupiter le
» choix des deux. Jupiter trompé par Prométhée,
» croyant prendre un taureau pour fa part, ne
» prit que les os ; & depuis ce temps la chair
» des vidtimes fut toujours mife à part, pour nour-
« rir ceux qui fàcrifioient, & les os qui étaient
» lapart desdieux, étoient confumés par le feu».
Malgré la bifarrerie de cette fidtion , il eft certain
qu’il y a eu des temps 8c des lieux où l'on brûloit
la vidiime entière, d’où vient le mot ééholocaujle,
Compofé d’oAoy j tout , 8c de %«/« je brûle'.
HOLOSERICA.\ t . , , r ,
HOLOVERA f Prem,er mot deiigne des
vêtemens tiffus de foie, fans mélange ; 8c le fécond,
des v.êtemens, ou peut-être des koloferica
teints en pourpre , fans mélange d’autre couleur.
H OM E R , mefure de capacité de l’Afie & de
l’Egypte. Voye% Gom o r.
HOMÈRE.
La vénération des anciens pour ce grand poète
ne fe borna pas à l’eftime qu’on eut pour lui,
i l aux éloges qu’on fit de fes ouvrages.; elle
alla jufqu’a lui élever des temples. Ptolémée 5
Philopaur, roi d’Egypte, en érigea lin très-
mjgn fi .ué, dans lequel il plaça la ftatue d'Ho/nèr*,
& tout autour de cette ftatue il mit les plans
des villes qui fe difputoient l’honneur de l’avoir
vu naître. Les habitans de Smyrné. firent bâtir
un grand portique quarté , avec un temple dédié
à Homère, renfermant fa ftatue. A Chio , on
célebroit tous les ci; q ans des jeux à l’hômieur
de ce p ë ;e , &- on fraippoit des médailles pour
confer e t la mémoire de ces jeux. On faifoit la
même chofe à Amaft is , ville du Pont. Les Ar-
gu n s , quand ils faenfioient, invitoient à leurs
facrifices Apollon & Homère. Us lui offrirent même
des facrifices particuliers, & lui, érigèrent dans
leur ville une ftatue de bronze. Ces honneurs
rendus à Homère, donnèrent à un ancien fculp-
teur de Pryène, appellé Arcbékiis , l’idée de
faire en -marbre l'apotheofe de ce poète. On y voit
Homère aflfis fur un liège, accompagné d ’un mar-
H O M
che-pied î car c*étoit le liège que l on donnoit
aux dieux ', comme on le voit ^dans 1 Iliade :
Junon promet au fommeil un trône d'or ^ qui
fera accompagné d’ un marche-pied. Le pôete a
le front ceint d’un bandeau qui eft une marque de
royauté -ou de la divinité, comme étant roi ou
dieu des poètes. Aux deux côtes de fa chaife font
deux figures à genoux qui repréfeptent l'Iliade 8c
l’Odyffée. Le poète eft précédé d’Apollon & des
neuf Mufes, pour marquer que c’eft par le fecours
des Mufes.qu'Homère eft arrivé à l'immortalité.
C e beau marbre qui eft à Rome au palais Colonna,
eft expliqué au mot Apothéose d Homere.
Le monument que ptéfente la planche 68e. du
tome IV. du Mufée capitolin, eft un des plus
intéreffans pour fa célébrité & l’érudition de 1 e-
clairciffement. Fabretti, Béger & Montfaucon ,
en ont fait l’objet de leurs recherches. L e-
clairciffement que M. Foggini donne fur ce morceau
de fculpture, eft digne de fa célébrité. Le
monument eft à la mémoire d Homère- u Les deux
as grands poèmes d’Homère, dit-il, qui ont ete
»» dans tous les temps, 8c chez toutes les nations
» cultivées, l’admiration 8c les delices des hom-
» mes de bon goût , furent aùflï la mine, d ou ceux
» qui profeffoieht autrefois les arts du deflîn 3 ti-
»5 roient ordinairement-les fujets qu’ils vouloient
»> repréfenter au moyen de la peinture, des mar-
»» brës & des métaux; parce qu'ils.croyoient que
» l'imagination à*Homère avoit trace tous les myf-
y» tères de la divinité, indiqué les differentes cou-
» tûmes :âe toutes les nations, donné l’idée de
»* tous les arts néceffaires à la focietehumaine, &
» recueilüles principales maximes de la philofophie
» la plus parfaite. Telle fut l'idee de 1 artiftp de ce
»> célèbre bas-relief; comme l’attefte l’infcrîption,
» qu’ il y a gravée en grandes lettres, comme une
» invitation à la plus férieufe contemplation de ce
monument. Cette infcriptionétoit’Comprife_dans
» un diftique, dont le commencement manque
» avec toute la ‘partie gauche de la fculptuie.
»»' Voici ce guien refte» :
•. ÛPHON MA0E TAHIN OMHPOT
04>PA AAEIS nAEHS METPONEXHE SOOIAS.
Sur ce monument font fctilptés les faits qu’Homère
décrit dans l’Iliade, ils y font difpofés par
ordre eh autant de bandes qu'il y a de livres dans
ce poème. Dans l’origine, le monument étoit di-
vifeen trois par deux colonnes, dans lefquelles
étoient brièvement indiqués, en petits caraéterres,
les fait$ de l’Iliade, exprimés fur les bandes. Ma;s
aujourd’hui l’on n'a point la colonne gauche , ni
le morceau correfpondant. Archangelo Spagna,
antiquaire romain, fut le premier poffeffeur de ce
précieux monument : de chez lui il paffa dans le
Mufée Roc c i, & enfuite les héritiers de cette
H O M
famille en firent préfent à Clément X I I I , qui
depuis le plaça dans le Mufce Capitolin. Le bas-
relief fut trouvé par hafard dans les ruines d un
édifice facré, fitué fur la voie Appienne, dans
l’endroit appellé le Fratocckie , à environ dix^ milles
de Rome, où étoit le village , appellé par
les romains B o vM a , où avoit été aulii trouve
l’autre célèbre m libre repréfentant l’APorHÉosE
d'Homère ( voye^ ce mot ) , que 1 on conferve
dans le palais Colonna , ainfi qu'un bufte coloffal
de l ’empereur Claude, porté fur les ailes d un
aigle. Sj c’étoit dans ce lieu que fut placé , félon
Tacite, le facrariumt dédié à la famille des Jules
( attendu que Tibère y avoit confacre la ftatue
d'Augufte), Néron put bien y confacrer ce bufte
de Claude , qui eft aujourd’hui en Efpagne , & y
orner la niche ou tribune de bas-reliefs , repréfentant
des fujets tirés d'Homère, tant pour faire
allufion au génie de Claude par les vers d Homere ,
que peur fatisfaire fon propre génie.
H omère ( portrait d’ ).
Pline dit expreffément que dans le temps où il
écrivoit, on n’avoit pas le véritable pçr.trait d Homère
3 & que les têtes données alors pour re.pré-
fenter ce grand poète, étoient faites d’imaginacion
( lib. X X X V . cap. X I .) : quin imo etiam , qu&
non funt finguntur , pariuntque dejideria non traditi
vultus , ficut in HoMero evenit. 11 attribue ailleurs
{lib. X X X V . c. V III. ) ^invention de ces portraits
fuppofés dans Rome, à Àfinius Pollion : Afinii
Pollionis hoc■ Rome inventum , qui prlmus biblio-
tkecam dicanio, ingénia honiinumrem publicamfecit.
HOMÉRIQUE. Qui eft d’Homère , qui appartient
à Homère. On appelle forts homériques certaines
divinations, par lefqueîs on prétendoit qu’ a
l’ouverture des po^fies d’Homère , le vers qui fis
rencontroit étoit un oracle certain , & une ré^
ponfe à la queftion que l’on agitoit. Les forts Ho->
mériques & Virgiliens fuccédèrent aux forts de
Prénefte ; 8c à ceux-là les^ chrétiens ont fait fuç-
céder les forts tirés de l'écriture fainte.-
HOMÉRISTES , nom des chanteurs à gages,
qui alloient dans les rues, dans les maifops 8c dans
les feftins chanter les vers d’Homère.
H OM IC ID E , furnom donné à Vénus, parce
que ce fut dans fon temple que les femmes thef-
faliennes tuèrent la courtifane Laïs.
HOMME ( On voit un )
------ nud, cafqué & armé, marchant avec vite
ffe , fur les médailles des Mamertins ;
~ ■ - nud , armé, debou‘ , fur les médailles des
Mamertins, des Opuntiens, des Lociiens-Épicné-
midiens-j
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