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douce mollefte. Une ftatue d’Apollon dü capîtole
( Muf. cap. t. HJ. tav. i y. ) , & quelques figures
femblables de la villa Médias * ainfi que la plus
belle de toutes les ftatues du palais Farnèfe , Sc
un tableau du cabinet d’Herculanum, nous offrent
ce dieu avec les jambes creilees. ( Pitt. Ere. t. II.
tav. 17 .) De toutes les figures dé Mercure, je
n’en connois qu'une feule qui ait cette pofition,
Lavoir, la ftatue de la galerie du grand - duc , à
Florence, ftatue fur laquelle le Mercure de bronze
du palais Farnèfe a été formé & moulé. Cette
attitude eft finguliérement propre à un Méléagre
& à un Paris, comme le prouve la ftatue de ce
dernier du palais Lancellotti. Au palais Farnèfe'on
voit un Mercure de bronze* de grandeur natu
telle j dans cette même pofition 5 mais il fautfàvoir
aufti que c’eft un ouvrage moderne ».
- « Parmi les déeftes je n’ en connois pas une qui
foit ainfi pofée, & cette attitudeleur conviendrait
encore moins qu’aux dieux. De-là je ne voudrois
pas décider de l'antiquité d’une médaille de l’empereur
Aurélien, représentant la Providence debout
*- les jambes ctoXétsJ Triftan. com.kïfi. t. III.
P- 183. ) A l’égard des nymphes* cette pofition
-pourrait , à la rigueur , leur, convenir, on voir
ai :fî pofée une. nymphe * de grandeur naturelle *
à la villa Âiban'. ( Ciamp. vet. monum. t. I. tav.
24 .) D'après ces obfervations, je crois etre en
droit de d=. uter de l’antiquité d’une pierre gravée,
qui repréfente debout une Minerve, nommée vulgairement
Me die a 3 tenant, une, baguette entortillée
d’un ferpent.* & ayant une jambe croifée fur
l'autre. Je crois mon doute d’autant mieux fondé *
que cette figure eft reprérentée la mammelle droite
découverte * ce qui ne fe trouve à aucune Pallasj
remarque que j’âi . faire à l'oeçafion d’une figure
femblable * fur une pierre gravée qui m’a été ;
montrée comme un ouvrage antique ( La Chauffe3. j
Muf.) *& j’ ai démontré le contraire par les rai- i
fons que je viens d’alléguèr. ( Montf. Diar. p. j
* ii.) ». • | S ' -• : • |
■ W Cette attitude étoit aufli jugée convenable :
aux perfonnes affligées. Telle étoit la pofition des
guerriers rangés autour du corps d'Antiloque, :
fils de Neftor, t^xamsa-i tu & plongés dans /
la douleur de la mort de ce capitaine * dans un :
tableau décrit par Philoftrate. ( Philoft; l. II. icon.
7.77. 821.) C ’eft dans cette même attitude qu’Antiloque
annonce à Achille la mort de Patrocle ,
fur un bas relief du palais Matte ï, ainfi que fur
un camée* deux antiques que j’ai publiées dans
mes monumens. ( Monum, ant. ined. n° 129. 130.)
Un tableau d’Herculanum nous offre encore la
même pofition ( Pit. Ere. t. IV . tav. ) ».
JAMBON. Caton ( de re rufi. c. 163. ) nous
apprend la manière dont les romains préparoient
les jambons.\\s les faloient, lesexpofoient pendant
deux jours à la fumée. Enfuite ils les frottaient ;
J A N
d’huile mêlée de vinaigre, & lesfufpëndoieüt pour
les garder. Les uns les fervoient au commencement
du repas* pour exciter l’appétit 5 & d’autres
à la fin, pour aiguifer la foif.
J A N A , c’étoit le premier nom de Diane,
qu’on appelloit au commencement Dea Jana, &
par abréviation D. Jana ; enfuite on n’en a plus
fait qu’un feul mot, Diana. ( Vairon ( de re ruß.
1. 37. ) appelle la lufle Jana crefcens. De même
le fol eil a été appellé divos Janos ( Vojfius de
idolol. 2. c. 16 & 2 y: ).
JANE. Voyez Ja n a .
JANÈS. Voyez J anus
JANICULE. .Üne des collines de Rome ,
quoiqu’il ne foit pas compris dans le nombre des
1 fept qui ont fait donner à cette capitale le nom
de la ville aux fept montagnes, urbs fcpti-collis.
Le Jamcule avoît tiré fa dénomination de Janus
qui y demeurait, vis-à-vis du eapitole, lequel étoit
alors occupé par Saturne ; ils poffédoient chacun
une petite ville , & quoique ni l’une ni l’autre ne
fubfîftaflent plus après la guerre de Troie , Virgile
n’a pas laiffé d’orner l’Enéide de cette tradition
populaire. V o y e z , dit Evandre au héros treyen,
ces deux villes dont les murs font renverfés ;
leurs ruines même' vous rappellent le règne cîe
deux anciens monarques j celle-ci fut bâtie par
Janus, & celle-là par Saturne : l’une fut nommée
Janicule , & l’autre fut appellée Saturnie.
H&c duo pr&terea disjeâis oppida mûris,
Reliquias, veterumque vides monimenta viroruih ,
Hanc Janus pater, harte Saturnus cohdidit urbem 5
Janiculum huic 3 illi fuerat Saturnia norv.cn.
Æneïd. Uv. V I I I , v. 3 y y.
Cette oppofîtion de deux villes, donna lieu au
nom d’Antipolis, dont Pline fe fert pour défigner
T Janicule. Ancus Martius le joignit à la ville de
Rome par un pont qu’ il fit bâtir fur le Tibre.
Numa Pompilius y fut enterré , félon Denis
d’Halicarnafle, Tite-Live, Pline & Solin. Eufebe
dans fa chronique y met aufli la fépulture du
poète Stace ; Viétor place au Janicule les jardins
de Géra , que le Nardîni & le Dônati croient
avoir été conftruits près de la porte Septimienne
On pofoit au Janicule un corps-de-garde dans
le temps des comices, & on y montoit la garde
pour la sûreté de la ville & de la rivière qui coule
au bas. Aujourd’hui cette colline comprend fous
elle le Vatican, & fe termine à l’églife de Santo-
Spiritu in Sajjia. On l’appelle communémewt
MontoAo , à caufe d* la couleur de fon fable q ji
) A N
eft jaunâtre; ceft un des ëndroits de Rome des
moins habités.
Pour ce qui regarde le pont du Janicule , que
les romains appelaient pons Janiculenfis , Antonin
î’ avoit rebâti en marbre. Il fe rompit par la fuite
des temps & demeura' dans un trille état de décombres,
jufqu’ à ce. que Sixte IV en ait confirait
un autre à la place; c’ eft de-là que lui vient fon
nom moderne *„ ponte Sïfio (D . J.).
JA N O ( ab). Voyez A JANO.
JAN U A L , gâteau que les romains offraient à
Janus dans fes fêtes. 11 étoit fait de farine nouvelle,
de Tel nouveau, d’encens & de vin.
JANUALIS j* ^onna ce nora I une ■
portes de Rome, celle qtü eft fur le mont
Vimnial, à l’occafion d’un prétendu miracle arrivé
à cetteporte par la protection de Janus. Macrobe
& Ovide rapportent que jes fabins , faifant le fièg'e
de Rome,, a voient déjà, atteint la porte qui eft
fur le mont VimmaL Cette porte que l’on avoit
bien fermée aux approches de l’ennemi, s’ouvrit
tout à coup ,dJelle-même jufqu’à trois fois fans
qu’on put venir à bout' de la fermer ; c’eft que
la jalouie Junon , dit Ovide * en avoit enlevé lès
ferrures Sc tout ce qui fervoit à la fermer. Les
fabins inftruits de ce prodige, & pouffés par la
filje de Saturne, accoururent en foule à cette
porte pour s’enfaifir; mais Janus proteCléiir des
romains, fit fortir à l’inftant de fon temple une
fi grande quantité d'eau bouillante, qu’il y eut
plufieurs des ennemis engloutis ou brûlésV & le
refte fut obligé de prendre la fuite. C ’eft pour
cela, ajoute Macrobe, que Je fénat ordonna qu’à
l ’avenir les portes du temple de Janus füftent
ouvertes en temps.de guerre, pour marquer
que Janus étoit forti de fon temple pour aller au.
fecours de la ville & de l’empire. Nous .verrons
plus bas d’autres ràifons de cet-ufage.
JAN U A LE S , fête de Janus, qui fe célébrait
le premier janvier, par des danfes & autres
marques de réjouiflance publique. En ce jour on
prenoit fes plus beaux -habits pour aller au Capitole
faire des facrifices à Jupiter, les nouveaux
confuls en habit de cérémonie, marchant à la tête
du peuple. En ce jour, comme aujourd’hui, on
fe faifoit d’heureux fouhaits- les uns aux autres ,
& l’on avoit grande attention de ne rien faire
qui ne fût de bon auguré* dit Ovide, pour le refte
de l’année. O n offrait à Janus des dattes , des,,
figues & du miel ; la douceur de ces fruits faifoit
tirer de bons préfages pour l’année»
JANUALIS. V o y e z Jan u a le .
J A N 319
JAN V IE R , mois que les romains dédièrent
à Janus, & que Numa mit au folftice d’ hiver.
Quoique les calendes de ce mois fuflfent fous
la protection de Junon, comme tous les premiers
jours des autres mois, celui-ci fe trouvoit confacré
particulièrement au dieu Janus, à qui l’on offrait
cé jour-là le gâteau nommé janual, ainfi que des.
datees, des figues & du miel * fruits dont la
douceur faiioit tuer d heuieux pronoftics pour le
o u r s de l’année. Voyez Ja n u a l & J a n u a l l s .
C e même, jour tous les artiftes & artifans
ébauchoient la matière de leurs ouvrages, dans
l’opinion que pour avoir une année favorable, il
'falloir commencer par-le travail. C ’eft, dit Ovule,
le divu Janus qui le preferivit en ces termes:
Tempora corrimifi nafeentia rébus agendis,
Totus ab aufpido , ne foret annus iners. . ;
Cette idée étoit bien plus raifonnabîe que celle
des anciens chrétiens * qui jeûnoient le premier
de janvier pour fe diftinguer des romains, parce
que ceux-ci fe régaloient le- foir en l ’honneur de
Janus.
Les confuls défîgnés prenoient poffeflion ce
'jour-là de leur dighité , depuis le oonfulat de
Quinrus .Fulvius Nobilior , & de Titus Annius
Lufcus, l’an de la fondation de Rome 601. Ils
monteient- au.eapitole accompagnés d’une grande
,foule de peuple , tous habillés de neuf; .& là.,.,
au mûreu des parfums , ils jmmoloieht à Jupiter
capitolin deux taureaux blancs,! qui n’avoient pas
été mis fous le joug.
Les flammes faifoient des voeux pendant ,çe
facrifice pour la prospérité de l’empire & le faluc
de l’empereur, après, lui avoir prêté le ferment
de fidélité. Ces voeux & ce ferment.écoient faits
pareillement par tous les autres masiftràts. Tacite
nous dit dans fes annales, liv. X V 1.} qu’on fit un
crime à Thrafta d’avoir manqué de' fé trouver au
, ferment & aux voeux de la mag ftraiure, pour le
falut de l’empereur. Ovide vpus dira plus diflinc-
tement toutes ces cérémonies.
Dans ce même jour les romains fe fouhaitoient
une heureufe année prenoient garde de Lifter
échapper aucun propos qui fut de mauvais au-'
gure. Enfin les amis avoiënt foin d’envoyer des
préfens à leurs amis, qu’on ap’peloit firent * dés
étrennes. Voyez Et'rennes.
Parcourons maintenant les autres jours de ce
mois, & fes diverfes fêtes.
Le fécond jour étoit èftimé malheureux pour la
guerre , & appelé par cette rai fon dies ater3 jour
J funefte.