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leurs 5 & enfin ils. les ont datés par les années
leur de pontificat, comme ie prouve le fynode
que le pape Jean XV tint en 1098.
Il eft certain qu'on ne peut faire remonter plus
haut l'ufaMc de Yindiftion , qu’au te ms de l’empereur
Coniiantin , ni defeendre plus bas que celui
de Confiance. Les premiers exemples qu’on en
trouve dans le code Théodofien, font du règne de
ce dernier, mort en 361. S. Athanafe eft.le premier
auteur eccléfiallique qui ait employé la date de
Yindiftion. Dans ces premiers tems, il n’eft pasaifé
de fixer les années pour les indifiions, parce que
tous les auteurs 11e leur aflignent pas la même
époque. Quelques - uns mettent la première in-
diftion en 31 z , le plus grand nombre en 313.,
d’autres en ■ 3 14, & il s’en trouve enfin qui la
placent en 31 y. Dans notre table c h r o n o l o g i q u e ,
nous fuivons l ’opinion la plus commune, en faifant
partir Yindiftion de l’an 313 , & ‘comptant I à cette
année, 2 à la fuivante, & ainfi de fuite, jufqu’en
328, qu’ on recemmence la même opération.
On diflingue communément trois fortes d'indiquons.
La première eft celle de Conftantinople :
elle commence avec le mois de feptembré. Les
empereurs grecs s’ en fer voient 3 & on l’a aufli
connue en France 3 comme o.n'peut le voir au mot
indiftio-, dans la nouvelle édition du gloflaire de
Ducange. Nous avons nous mêmes rapporté, à
l ’article des années de Jéfus-Chrift , la date d’une
charte du roi Henri I , où Y.indiclïorrfe prend du
premier de feptembre. Plufieurs .diplômes de nos
fois offrent le même commencement.
Là fécondé forte à'indi SH on , plus commune
parmi nous & en Angleterre, eft l’impériale, ou
conftantinienne, parce qu’on en attribue l’ établif-
feæerit à Cdnftantin. On la nomme aufi céfa-
réenne, à caufe de l’ ufagë qu’en ont fait les empereurs
d’occident. Son commencement eft fixé
au 14 feptembre. On peut voir la preuve de cette
indiftïon dans le g!©flaire qui vient d’ être cité. Elles
font claires & en bon nombre.
Ta troifième forte dindiftion çommençoit au
25 décembre, ou au premier janvier, félon que
l’ un ou l’autre de ces deux jours étoit pris pour le
premer de l’année. Les papes, fur-tout depuis
Grégoire V i l , l'ont fouvent emp'oyée dans leurs
■ bul esî c’eft la raifon pour laquelle on la nomme
romaine ou pontificale. Elle n’a pas été inconnue
en France j on en trouve dçs veftiges dans nos
anciens écrivains, & dans les diplômes des empereurs
Carlovingiensi C ’étoit même prefque la
feule qu’on funît en Dauphiné, dans le quatorzième
fiècle.
Outre ces trois manières de compter Yindiftion,
?1 s’en trouve une quatrième dans les regiftres du
parlement de Paris. Celle-ci prend Yindiftion du
mois d’o&obre. Au n° xxxv de la baffe d’accords
du parlement, de la S.-Martin 14 4 6 ,on voit une
tranfaâion entre l’évêque & le chapitre de Clermont,
datée du 9 & du 13 décembre 1446', indiih
tione décima fumpta menfe oftobri.
Dans lé nouveau traité de diplomatique, (>. V,
p. 238, n. 1. ) on obferve que le pape Grégoire VIÏ
introduifit une nouvelle force d'indien on , qu’il
faifoit commencer au 25 mars. On prétend de
plus, ( ibid.p, 166 1 n. 3 ) apperceyoir une fixième
efpèce dindiftion, donton place le commencement
à pâques. Cette opinion eft appuyée fur les dates
de deux privilèges du pape Innocent II. Le premier
porte : Datum apud Campilium— III. Non. Mardi,
-indift. X V , incarn. Dom anno 1 138 ; pontif. vefo
D. Inn. P P . anno 9. Il eft certain que Yindic-
rio/z X V , félon les cinq manières de la commencer,
rapportées ci-deflus,appartient a l’an 1 1 3 7 .Eft-ce
une nouvelle efpèce dindiftion employée dans ces
deux bulles ? eft ce plutôt une faute du chancelier è
c’eft ce que nous n’ofons'dédder.
Au refte les méprifes fur la date de Yindiftion
ne feroient point particulières au pape Innocent II.
Baluze & Mabillon remarquent que, pendant toute
la durée de l’an i 207, dixième du pontificat d’innocent
III, le chancelier de ce pape met conftam-
ment dans les bulles la neuvième indiftion pour
la dixième. L ’erreur, ajoute-t-cn, ne fut pas renfermée
feulement dans' les originaux ; elle pafîà
dans le regiftre même de ce pape. C e mécompte
cependant ne porte aucun préjudice à l’authenticité
des pièces où il fe rencontre. En général, tous
les favans conviennent qu’il y a un grand nombre
d’aétes vrais, dont Yindiftion eft fautive, ou très-
embarraffante.
De même on voit qu’ au treizième fiècle, tous
les aéfces du chapitre de l’abbaye de Gorbfe, font
datés dindiftions 3 dont les révolutions font fup-
pUtées collectivement, comme celles des olympiades.
Nous n'en citerons qu’un feul exemple >
tiré d’un aCte capitulaire de l’ an 1172, dont voici
les dates: Aftum & peraftum anno incarnat! verb!
M. C. L X X I I , Domini ver b pape Alexandrï lertii
anno X I I I , domini autem Ludovici ~ regis nofirî
unftionis anno X X X V . . . . indiftionis LX X 1X ,
anno V , X V I I Kal. maii, vigilia pafcfiA} in Cor-
beienfi capitula , B. Pétri apoftbli. Au lieu de
compter Yindiftion V , en 1 1 -2 , on fuppute toutes
les indiftions révolues depuis la premere année de
J. C . O r , en 1172 an s fon t comprifes78 révolutions
avec y anm es ; ce qui ne revient qu’à l’an £
de la 79e indiftion. ( Nouv. tr. de diplom. t , .IV ,
p. 679. — Art. de vérifier les dates )..
iS ïfr E s . } r°y‘i F i R 1 E ! -
IND IG ÈN E OU autochthons* V* ce mot*
I N F
IN D IG E TAM EN TA , hymnes en l’hônnear
des dieux. Quelques-uns prétendent que c’étoient
particulièrement les hymnes à l’honneur des dieux
indigètes. Servius, ( in Georg. 1. z i . ) dit qu’on
appelioit Indigetamenta les livres dés pontifes qui
contenoient les origines & les noms des dieux,
les rites des dédicaces & des fêtes, &c. Indigetare
fignifie invoquer fous un nom particulier.
INDIGÈTE. Le Jupiter Indigéte , chez les
romains , étoit Enee. Ce prince ayant perdu la vie
dans un combat contre Mézence î comme fou
corps ne fe trouva pas, parce qu’ il étoit apparemment
tombé dans le fl.uve Numicus, près duquel
s’étoit donné la bataille , on.d:t que Vénus, après
l ’avoir purifié dans les eaux de ce fleuve , I’avoit
mis au rang des dieux. On lui éleva un tombeau
fur les bords du fleuve ; monument qui fubfiiloit
encore dutems de Tite-Live, & on lui offrit dans
la fuite des facrifices, fous le nom de Jupiter In-
digéte. Dans ce fens, le mot d Indigéte vient de in
dus ago, ( je fuis parmi les dieux. )
Il y avoit d’autres dieux Indigètes, auxquels les
romains donnoient ce nom5 favoir tous les héros
de l’Italie, qu’ils avoient eux-mêmes divinifés,
tels que Faune, Vefta, Romulus ou Quirinus,
Jules Céfar, &c. Minerve, à Athènes, & Didon,
à Carthage, avoient aufli le. furnom d Indigètes , ,
félon Servius. Alors le mot vient dindè genitus ,
ou in loco degens , qui eft né dans le pays , ou qui
y a demeuré.
INDIGO- Les anciens n’ont point connu LorL
gine de Xindigo. Pline dit que c ’eft une écume de
rofeaux , qui s’attache à*une efpèce de limon , qui
eft noir quand on le broie, & qui fait un beau
brun mêlé de pourpre, quand on le délaye. Diof
coride dit que c’eft une pierre j mais aujourd’hui
nous favons non-feulement que Xindigo eft une
fécule, ou un fuc épaifli, qu’on tire aux Indes, par
artifice, de la tige & des feuilles de l’indigotier ;
mais nous fommes encore très - inftruits de la
manoeuvre de l’opération.
IND ULG ENC E . Cette vertu eft repréfentée,
dans une médaille de Gordien, par une femme
aflife entre un boeuf & un taureau j peut-être pour
marquer que 1 "indulgence adoucit les. efprits les
plus brutaux. Dans une médaille de Gallien , Y indulgence
eft marquée par une femme aflife, qui
tend la main droite, & q u i tient un feeptre delà
gauche.
IN D U L G E N T IÆ tributorum. V o y . R emise des
impôts.
INFERIÆî) mot latin confacré, qu’on ne peut
rendre en françois que par une longue périphrafe.
Les infériçs époient des facrifices ou offrandes
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que les anciens faifoient pour les mtfrts, fur leirs
tombeaux. A la coutume barbare d'immoler en
facrifice des prifonniers de guerre fur la tombe des
grands capitaines, comme fit Achille fur celle de
Patrocle, (uccéda, chez les romains, l’ufage de
faire battre des gladiateurs autour du bûcher , en
l’honneur du défunt 3 & ces viébmes humaines fé
nommoient infer U.
;On appel1 oit du même nom le facrifice des ani-
maux>p.our les morts. On égorgéoit une bête noire,
on répandait fon fang fur la tombe, oi^y verfoit
des coupes de vin & de laid chaud, on y jettoit des
fleurs de pavots rousesj on finilfoit cette cérémonie
par fa!lier & par invoquer les mânes du défunt.
INFERNALES ( divinités ). Voyer Dieu x
des enfers.
INFE STI fpeftatores, fpe&ateurs qui vouloient
la mort d'un g adiateur, & qui exprimaient ce fen-
timent barbare en montrant le pouce droit ren-
verfé, ou dirigé vers la terre , infefium pollrcem ,
converfum pollicem.
IN F IBU L AT IO N . La fibula étoit un infiniment
de chirurgie', une efpèce de boucle ou
d’anneau, dont les anciens fe fervoient dans une
opération particulière, par laquelle ils fe propos
e n t d’empêcher les jeunes hommes d’avoir
commerce avec des femmes, lorfqu’on penfoit
que cela ferait contraire à leur fanté ou à la beauté
de leur voix. Celfe décrit cette opération à la fin
du chap. X X V du liv. V I I , fous ce titre.:Infibu-
landi ratio Voici la tradu&ion de cet articles
33 . , . . On boucle quelquefois les jeunes gens,
33 pour leur çonferver la fanté. Cela fe fait de la
i « manière fuivante : On tire le prépuce, & l’on
yy marque à gauche & à droite, avec de l’ encre,
yy l’endroit qu’on veut percer 3 enfuite on laifle re-
» tomber le prépuce. Si les marques fe trouvent
» vis-à-vis le gland, c’eft une preuve qu’on a trop
»» pris de prépuce 3 alors il faut faire les marques
» plus~~ba,s : fi elles fe trouvent au • deflbus du
» gland, c’ eft à cet endroit qu’ on doit placer la
3» boucle; c-eft là qu’ il faut percer le prépuce,
» avec une aiguille enfilée d’un fil. On noue en-
» fuite les deux bouts de ce fil 3 on le remue tous
» les jours, jufqu’à ce que les cicatrices des trous
» foient affermies. Pour lors on ôte le fil, & l’on
33 y pafle une boucle, qui fera d’autant meilleure,
33 qu’elle fera plus légère ». Celfe ajoute, que
Y infibulation eft du nombre des opérations fuper-
flues, plutôt que du nombre des néceflaires. Sed
hoc quidem fcepihs inter fupervacua quam inter ne-
ccjfaria eft. On a confervé cette opération dans l’ai t
vétérinaire , pour empêcher l’accouplement du
cheval avec la jument 5 mais c’eft à !a jument qu’on
fait porter l’anneau. Fabrice d’Aquapeiidente, dans
fes levons de chirurgie, montrait à les auditeurs
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