
roi .pendant la guerre des fabins. Voyant avec une
extrême douleur le défôrdre de fon armée, dont
la fuite l’avoit lui-même entraîné , il eut recours à
Jupiter ; & levant fes armes vers le ciel 3 il fit
voeu de lui bâtir ; dans ce lieu-là même un temple
fous le titre de Jupiter-Stator, pour l'ervir de monument
à la poftérité que c’étoit fa protection qui
a voit fauv-é Home. ( Liv. lib. I. )
Au revers de quelques médailles d’Antonin-Pie
& de Gordien , on voie Jupiter nud debout , appuyé
de la droite fur une hafte, tenant de la
gauche un foudre, avec la légende : I o v i Sta -
TORI.
Domitien s’étant caché chez un gardien du
temple de Jupiter-Capitolin, pendant les troubles
de Vitell us , devenu empereur3 il fit bâtir
fur le Capitole un temple magnifique à Jupiter,
fous le nom de Cuftos, qui étoir le même que le
J upiter-Confervator 3 dont il avoit reconnu la pro- •
teétion.
Au revers d’une médaille de Commode, Jupiter
nud , dans l’attitude d’un homme qui s’avance avec
précipitation tient.une hafte de la gauche un
foudre.de la droite 3 prêt à le lancer au milieu de
fept ét.û les, avec la légende : I o v i d e f e n s*
S A L V T . AV G.,
Banduri cite une médaille de Dioclétien , avec
la légende : I o v i t v t a t ô r ï a VG. P. Jupiter
nud tient de ; la droite une victoire, & de la
gaïuhe une hafte-. Dans Sfanhe.m on en voit- une
avec la lég-nde : lo v i So s p it a t o r i . S. C .
(De ufu & preft. tom. I I p. 64 y. ) Jupiter debout „
au milieu d'un temple à-deux coioiinesi: tient de
la droite élevée un foudre , & dë la gauche s’appuie
fur une hafte. C ’eft pour la même raifoiv qtie
fur . une médaille de Valéiieh , Jupiter tù. repre-
fenté affis tenant une patère de la droite ; de la
gauche s’appuyant fût une hafte , avec un algie à
fes pieds, & la légende : I o v i P a c a t o r i - çIr b i s :
( Bandiir.tom.. I. pag. 164. ) Sur une médaille dé -
Gallien o \ lit : I o v i Pa c ifer o . Jupiter-eù. figuré
marchant '/a main droite élevée& étendue.-
Denys à’Halicâfnaffe ( lib. IX. ) ftmblecon fondre
Jupiter-Sponfor avec le D i us fidius des romains 5
car dans plufieurs endroits où il eft obligé,de jtra-
cTuire le nom de ce dernier, il fe fèrt des mots Z lus
■ iriçtoç. mais il eft abandonné fur ce point par to it
rce qu’il y a de meilleurs' critiques , & jamais Ion
ne trouve le nom de Fidius ajouté comme épithète
à cehlide Jupiter.
Perfonne n’ a encore fait de.recherches heureu-
•fts fur la •divinité appeilée Véjupitèr3 VejoVis,
iVédius. -j •& .on'igtiôre abfolument fon origine : la
première fylL.be étanTretranèhée, ces noms 'pré-
fentent le nota.ordinaire: de Jupiter. C ’eft. ce qui
a fait croire à quelques anciens auteurs que ce
n’étoit autre chofe que ce dieu, 3c que la particule
ve qui étoir ajoutée devant fon nom , ayant la propriété
tantôt d’augmenter , comme dans le mot
vehemens, tantôt celle de diminuer , comme dans
ceux de vecors, vefanus 3 avoit été prépofée au nom
de Jupiter dans ce dernier fens,. & qu’ elle figni-
fioitici le Jupiter-Puer. C ’eft le fentiment d’Ovide
qui a parlé expreffément de ce dieu, .& qui a
examiné l’étymologie de fon nom. On lit au contraire
dans Aulu-Geile ( lib. V. cap. XII. ) .que le
dieu, àppellé Vejupiter 3 Vejovis 3 eft une divinité
mal-faifantè , & qui n’avoit"d autre pouvoir
que .celui de nuire. Cet auteur expofe les différentes
acceptions de la particule ve, Ôc lui donne
celle de particule de malheur. C ’eft .la faculté de
nuire , attribuée'à Vejovis ( Martian. Capella ) ,
qui l’a Fait prendre par quelques-uns pour Pluton.
Les preneftinsrendoient un culte à Jupiter, fous
le titre d ' imper ator\ & c’eft la lia tue de ce dieu
que Q.uintius-Cinçinnatus, après s’être rendu maître
de Prenefte, fit tranfportèr à Rome , où elle
fut placée fur le Capitole. { Liv. lib. VI. ) Le nom
d’imperator n’a pas été donné à Jupiter3 pour figni-
fier que fon empire s’étendoit fur toutes chofes ,
car plufieurs autres‘de ces noms , comme ceux de
îrefyjtpeîrjj? , 7Fa.vT0KfeiTap3 v77<&Tost (èetnfaop ( Hoinerus3
Orpheus, Enni-us 3 Virgjl. Dio .Chryftoft. Hcfych.
' Phavorin. &c.) altijjimus 3 fupremus 3 rex 3 îe fq u e ls
: fe t r o u v e n t d a n s le s a u t e u i s , e x p r im e n t t r è s - b i e n
\ c e t em p i r e . L e s p r é n e l im s . , o ù ies;>i.utr.çs: p e u p le s
q u i l e fu r n c in m è r c n t le s p r em ie r s , irnpprator3
1 le c o n f id é r è r e n t fa n s d o u t e 'c o m m e l e c h e f & le
c om m a n d a n t d e s a rm é e s . On f a i t q u e -vlês■ fo ld a t s
q u a l i f iè r e n t f o u v e r t le u r s c h e f s d e c e n om : , & q u e
c e ft d e lu i q u ’ a é t é fo rm é c e lu i d ’ em p e r e u r 5 d e
f o r t e q u e c e s m o t s dux & pr&fes militj& p e i i v e n t
ê t r e r e g a r d é s c o m m e le s fy n o lûm es '. o u v l 'é x p i iç a -
t io n d e c e lu i & imperator., C ’ë ft d a n s c e fe r .s q u e
Jupiter e iV ûUfïi n om m é S T P A T H r o s . ( Ree% de
med. tom. II. p. 1 4 . )
Pijlor eft un furnorn fous lequel on érigea à
Jupiter un ; aut el -fur le Capitole. Pendant le liège
du Capitoië par les.gaulois, dit Laélancè ( lib.
• I. ), JupiterÛnfprra en fongé aux romains, d’employer
tout le bled qu’ils âvoient à faire du pajn,
: de d e le j e t t e r d a n s le c am p d e s e n n em is . L s e x é -
• cutèrent les ordres du dieu avec fuccès ; car les
.gaulois defefpérant de réduire les romains par fa-
-mine, levèrent le liège ; & ceux-ci en' reconnoilfance
drefsèr.ent fur le Capitole un autel à
Jupiter, qu’ils nommèrent Piftor 3- ou Boulanger.
Les commentateurs d’Ariftophane remarquent que
• Jupiter f u t fu rn o p nm é à>.iT^tos , & G é r é s , u^tnfpia;
‘p a r c e q u e d a n s u n e fam in e il s a v o ie n t c o n f c r v e
• ceux qui avoient foin de moudre le bled.
St. Auguftin ( de_civ. D e i, c. X I. I. VI. VU')
dit que ce dieu portoit le nom d‘Almus3 ou d’Alumn
u s parce qu*il étoit cenfé donner la nourriture
à toutes chofes. Il cite encore plufieurs autres de
ces noms que nous allons placer i c i , parce que la
plupart ne fe trouvent que dans ce père ‘.'dixerunt
eum Viclorem, Invifàum 3 Opitulum, Impulforerà 3
Statorem 3 Centumpedum , Supinalem 0 Tigillum 3
Almum 3 Rumihum , G* alla qu& perfequi longum eft.
On célébroit aux ides d’avril, à Rome, une fête
en l’honneur de /^Ver-vainqueur& de la liberté,
comme l’on voit par ces vers d’Ovide :
Occupât aprileis idus côgnomin * viëtor
Jupiter , hac illi funt templa data die.
Haç quoique , nifallor, populo dignijftma noftro
. Atrià libertas ccepit habere fua.
Les grecs honoroient aulfi Jupiter fous le titre
de NtxqQÔpos. L ’oracle de ce dieu , félon Spartien ,
promit l’empire à Hadrien. La figure de Jupiter
portant une viéloire que l’ on voit très - fouvent
fur Ls médailles , a peut-être rapport au nom de
Vilior, & de ( Numm. I'iluft. p. 3 34.
33f- is-40 ) Hardouin feul croit qu’ il vient delà
VÜ!e de Niccphorium.-
II paroît que Jupiter ? furnommé InviBùs, adoré
par les. romains . félon St. Auguftin ( lib. VII. de
civ. Dei.) 3 n’ert autre que le Jupiter-vainqueur 5
car Ovide, en parlant de celui-ci, dit qu’on lui
éleva un temple- le jour des' ides d’avril : occupât ;
apriles ictus cognomine vitior Jupiter. Et ailleurs il
dit qu’on en éleva un au-fli-'dt- Jüphtf - lnvi9its le
jour des ides : idibus Inviclo funrdata templa Jovi.
( Ovid. Vl.faft. ) Quoique le poète n’ait point
marqué de qùel mois, étoient ces ides', il y a tout
lieu de croire que c ’éroit du mois d’avril. D ’ailleurs
fur iir.e médaille de Dioclétien C Banduri tom. II.
p “g' 41- ) fariaqüelle on ii; Iovi In v ic ïO , Jupiter
eft repréfenté la tête ornée dune; couronne
radiale , portant de la droite une vîéloire pofée
far un globe ; de la gauche il tient une hafte, &.
à fes pieds eft un aigle avec deux palmes ; ce qui
eft allez femblable à la manière dont Jupiter vainqueur
eft figuré fur les médailles de Domitien.
Qn ne trouve point dans les auteurs ce qui a
donne lieu au fur nom de Propugnator que Jupiter
a porté. On voit feulement qu’il y avoit un lieu
confacre furie mont Palatin fous ce titre. ( Gruter.
p.- c c c .) ,
t Quoique le furnorn d’Ew<»Aottios , brigand , ait
çte_donné, félon Héfychius , à Jupiter3 & que
fa fignification né préfente point un fens avantageux
; cependant le Jupiter-Prs.da.tor, du temple
duquel Fabficius"fait mention dans fa defeription
de Rome, n étoit point regardé comme lé protecteur
des voleurs. Il étoit ainfi furnommé , parce
â
que l'on portoit dansTon temple une partie de la
dépouille dés ennemis.
Il a exifté dans Rome un lieu confacre à Jupiter-
Arbitrator. Publius V ié lo r , dans fon ouvrage fur
la ville de Rome, parle de ce lieu, qu’il appelle
pentapylum Jovis arbitratoris ( Pancirol. defcript.
urb. Rom.;)3 & que quelques-uns ont cru être un
portique à cinq rangs: de colonnes quarrées. Le
mot par lui même préfente l’idée d’un juge équitable
, qui du haut du ciel examine la conduire
des hommes, & difpofè de leurs deftinées & de
leur fort. Il y a beaucoup d’analogie avec celui
, donné par les poètes à Jupiter, & env»
ployé par Homère. ( Iliad. x .)
On raconte qu’Hercûle , après avoir retrouvé
fes boeufs ( Dionyf. Solin. Onuphr. Panvin. Tic.
Liv. ) -, & puni Cacus qui les avoit.entraînés dans
fa caverne près du mont Palatin , détruifitla caverne
de ce voleur-Il confiera une chapelle, ou,
félon d’autres auteurs, ildrefia un autel g Jupiter 3
qu’ il nomma Inventeur en mémoire de ce fait, &
lui offrit un facrifice avec des cérémonies grecques.
C e qui fut continué par le peuple latin ,
enfuite par les romains-. Après que Ruine eut été
bâtie , cet autel fut placé dans la V I e région de
la ville, appelléele grand cirque. On voit le nom
d’Inventeur fur une infeription publiée par Gruter,
Les anciens, quand ils entreprenoientdes voyages
, avoient coutume d’adreffer des prières aux
dieux tutélaires du lieu d’où ils partoient, à ceux
fous la protection defquels étoient les lieux par
où ils paffoienf , & enfin aux divinités'du lieu où
fe terminoit leur voyage. La formule des prières
nous a été confervéë dans les infcriptiôns pro
salvte , it y et redit y,. Il en fubfifte encore
un grand nombre fur lefquelles on ht : io vi RE-
d v ci ( Gruter. ) ; néptyno redvci , fortv-
nae redvci. Non-feulement les anciens deman-
doientaux dieux un heureux retour, ils leur facri-
fioient aufli après un long trajet, ou pour obtenir
de faire avec fuccès quelques pafïàges 5 c’eft ce qui
fit donner par les grecs le furnorn de Aiafiar^ios à
Jupiter.
On croit que le nom de Paganicus a été donné
à Jupiter ( Sertor. Urfa. ) parce que l’on rendoit
un culte à ce dieu pendant les fêtes appëlléés Pa-
gânaliq ( Macro b. Scaügcr. ) , ou fer U paganica ,
que chaque vilL ge célébroit en particulier relat:ve-
ment à la culture des terres : Paganica. feri&
( Virro de L. L. lib. V. ) agriculture, causa fufei-
piebantur. Nous ne connoiflons ce furnorn de Jupiter
3 que par.une infeription trouvée dans la ville
d’Afiifeen Ombrie. ( Gruter. p. 11. n° n . )
D ’on ne dit point pourquoi Agrippa entreprit
de bâtir ou d’orner le Panthéon. S.èlon 1 line, il
1 l’éleva en l ’honneur de Jupiter-vengeur; mais oa
B b b ij