
vrage, q\?e de prouver la grande intelligence qu'il
avoit des règles de foir art & l'élévation dont il
droit capable loïfqu’il’vouioit prendre l ’effor. «Sur
» ce bouclier, dit-il, paioîc. le héros Perlée',
p» détaché du fond & ne portant fur rien........ On
pp le voit qui hâte fa fuite plein de trouble &
*> d'effroi. Les foeurs de la gorgone monltre affreux
» & inacceflible , mon lire dont le nom feul fait
p» frémir, le fuîvent de près Se tâchent de l’attein-
pp dre >' eiles volent fur le difque dé ce diamant
» lumineux j l’oreille entend le bruit que leurs
pp ai es font.fur l ’airain ; deux noirs dragons pen-
pp dent à leurs ceintures ; ils drelfent la tête, ils
» écument 5 leur rage éclate dans le grincement
M -de leurs dents, & dans la férocité de leurs
pp regards ».
Dans' la théogonie -, Héfîode le prend fur un.
ton moins haut, & tel que doit être celui de la
fîmple narration , qui ne fe propofe que d’inftruire.
Il entre ici dans le détail, & nous apprend de
qui les gorgones avoient reçu lanaiffance, leur
nombre, leurs noms, leurs différentes prérogatives
, leur combat contre Perfe'e, & le renver-
fèment de leur trille famille.
La fable d’H éfiode, reçut de nouveaux orne-
mens de l’arc des poètes qui lui fuccedèrent. On
peut s’en convaincre par la leCture d’Efchyle
dans fon Prométhée } de Pindare dans les odes
pythiques, & de Virgile dans fon lîxième livre de
l'Enéide : mais c’ eft Ovide qui brille le plus }
amateur des détails, & ne maniant guère un fujet
fans l’épuifer, il a rempli celui-ci de cent nouvelles
fictions’ dans fes métamorphofes, il feme les
fleurs à pleine mains fut la conquête de Médufe
par Neptune, fur l’expe'dition fameufe de Perfée,
fur la défaite de la gorgone & fur celle des généraux
de Phinée.
C e fut après tant de matériaux tranfmis par
les poètes grecs & latins, que les mythologues
qui écrivirent en profe Phérède, Apollodore ,
Hygin & d’autres compofèrent leurs diverfes
compilations, qui d’ailleurs n’ont rien d’inté-
reflant..
Loin de s’y arrêter, l’abbé Maffieu vient à
l’explication la plus vraifemblable des myllères
prétendus que renferme la fable des gorgones }
mais il ne la trouve pas cette explication dans
des allégories phyfiques , morales ou guerrières}
il n’y voit que des jeux d’efprit. Le C lerc , à
l’exemple de Bochard, à eu raifon de chercher le
mot de l’énigme dans les langues orientales , quoiqu’il
fe foit trompé*, en croyant prouver dans fes
notes favantes fur Héfîode que par les gorgones il
faut entendre«^ cavales d’Afrique , qu’enleverent
les phéniciens en commerçant dans cette partie
du monde. Fourmont fentant les défeCluofîtés d’un
fyftême qui ne s’ajuftoit point aux détails de la
fable, s’ell retourné d’une autre maniéré} &
nous allons voir le fruit de fes recherches.
Il a. trouvé dans le nom des trois gorgones &
jufque dans le nom des cinq filles de Phorcus,
celui des vaiffeaux de charge qui faifoient commerce
fur les côtes d’Afrique où l’on trafiqUoit
de i or , des dents d’ éléphant, des cornes de divers
animaux 3 des yeux d’hyene te d'autres marchan-
difes. L’ échange qui s’en fai foit en différens ports
de la Phénicie & des ifles de la Grèce} c’eft le
myftère de la dent, de la corne & ' de l'oe il,
que les gorgones fe prêtoient mutuellement : ainii
les cinq tilles de Phorcus étoient les cinq vaiffeaux
qui compofoient la petite flotté de ce prince ,
comme le prouvent leurs noms phéniciens. Dans
toutes les langues orientales, les vailleaux d’un
prince s’appellent fes filles, enyo en phénicien
lignifie un vailfeau de charge ( navis onerarîa ) ;
pepkrédo par tranfpofîtion pour perphedo, un vaiff
feau qui.porte de i’ eau douce, *( navis aquaria ) ;
Sthénio , une galère , ( navis vicluaria J ,* curiale ,
une chaloupe , ( navis tranfitoria ) ,* Médufa 3 ori
foufentend Sephina 3 le vaifteau amiral, :( navis
imperatoria. ) De ces cinq vaiffeaux, trois éroient
de l ’ifle de Choros,, nommée enfuite Topya 3 i f t
des r Pkéaques & deux étoieut nommés ypeticti9
grées vaiffeaux gagnés fur les Grecs.
L’ifle de Cyre ou Corcyre, Ithaque & autres ifles
voifînes étoienc des ifles Phéniciennes de nouvelle
date. Paiéphate dit que Phorcus ou Phorcys étoit
Cyrénéen, cela fe peut} mais alors commechef.de
colonie, il régnoit à Ithaque,'à Céphaionie &
à Choros. Dans FOdyffée , Minerve montre a
Ulyffe & fa patrie & le port du vieillard marin
Phorcys} voilà le pere des gorgones retrouvé.
Phorcys toi d’Ithaque & des deux ifles voifînes,
qui pofféde & envoie commercer cinq vaiffeaux,
trois de Choros, c’eft-à-dire, les trois gorgones
& deux qu’ il a pris fur les Grecs,- qui font les
grées.
Le commerce de ce prince fe faifoit en Afrique
avec les habitans de Cyrene, du mont Atlas,
des Canaries & de la côte de Guinée. Pline,
Ptolémée, Mêla, Paufanias, Hannon, Héfîode
meme , attellent que ce commerce étoit fréquent
dès le fiècle de Perfée. Des cinq vaiffeaux de
Phorcys, Përfee négligea le perphédo chargé d’eau
douce , & enyo qui ne renfermoit que des chofes
communes pour les befoins de la flotte, il s’atta^
cha aux trois gorgones qui psrtoient une dent ou
les dents, c’elt-à-dire Fivoire} une corne, c’eft-
à-dire, les cornes d’animaux, un oe il, c’ell-à-
dire, les yeux d’Hyene ou de portion , & les
pierres précieufes.
Le mot phénicien Rofck,. fignifie également
tête y chef & venin. La tece de Médufe une fois
coupée, ou plutôt fon commandant une fois
détruit* ( autre équivoque qui autorife à dire que
cette tête ell un venin )} il fort fur le champ de
cette tête C hyfaor, ouvrier en métaux, &
l e ’Pégafe, c’dl-à'-dire le Pagaffe, efpèce de
bufle d’Afrique , dont les longues oreilles, quand
il court, paroiffent des ailes.
Enfin on nous parle de pétrifications étranges,
& elles fe préfentent d’elles mêmes. Perfée vainquit
la flotte de Phorcys vers les Syrtes. On fait
que cette région a toujours été fameufe pour les
pétrifications, jufqu'à faire croire aux auteurs
Arabes, qu’il fe trouvoit dans les terres des villes
entières où les hommes & les animaux pétrifiés,
confervoient encore la pofture qu’fls avoient lors
de leur pétrification fubite-
Voilà donc à quelques embéliffement poétiques
près, le fond réel de la gorgone y qu’il falloit
remettre en phénicien, dit Fourmont 5 en effet,
dit le chevalier de Jaucourt, auteur de cet article,
je ne fuis pas éloigné de croire que c’eft à lui
qu’appartient la gloire d’avoir expliqué le plus
probablement l’énigme.
Nous croyons cependant que le fyftême mytho-
aftronomique de M. Dupui, développé en entier
par ce favânt, expliquera beaucoup mieux ces
bifarreries apparentes.
G O R G O N IEN N E , furnom donné a Pallas,
parce qu’elle portoit dans fon bouclier la tête
de Médufe, une des gorgones. Voyeç Méduse.
G O RGOPHO NE , fille de Perfée & d’Andromède,
fut femme de Périérès, fils d’É o le , &
roi de Mefsène, dans la Péloponnèfe. Elle fur-
vécut à fon mari, & donna, fui van t Paufanias,
le premier exemple d’une femme remariée en
fécondés noces, en époufant Oébalus, après la
mort de Périérès. Elle eut de fon premier mariage
deux fils , Apharée & Leucippe} & du
fécond, elle eut une fille, nommée Arena, qui
époufa Apharée, fon frère utérin. Elle eut encore
de ce fécond mariage deux fils , Tyndare & Hip-
pocoon. Gorgophonc fut enterrée à Argos, fa
patrie, ou l’on voyoit fon monument. (Paufan.
Corinthiac. )
G O RGOPHO RE , le même furnom que G o r -
gonienne. Voye£ ce mot.
G O R G Y TH IO N , fils de Priam & de la belle
Cailianeira , qui, par fa fagefle & fa beauté, ref-
fembloit parfaitement aux déeffes , dit Homère,
i- B. ) fut tué par Teucer d’ un coup de
flèche, qui avoit manqué HeCtor.
G O R T Y N A , en Crète. roPTïNiüN & rop tïc.
Les médailles autonomes de cette ville font ;
C . en argent.
O. en bronze.
O. en or.
Leur type ordinaire ell un boeuf.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Germanicus, de
Caligula, de Trajan, d’Hadrien.
Il y avoit auprès de cette ville de Crète
d’excellens pâturages, où les chevaux du foleil
avoient coutume de paître, au rapport d'Homère.
GOSSIPIUMy Coton. Voye^ Byssus. .
G O TH IQ U E (Claude le ). Voyei Claude II.
Gothique (écriture). Voye^ Ecriture des
latins.
G O TH S ,
Les rois des gotks, dont on a des médailles,
font :
Baduela I.
Ajhalaric.
Théodahat.
Witigès.
Baduela II.
GOURMANDISE ( déeffe de la | Voye.1
Adéphagie.
GOUTER. Voyei Mérenda.
GO U T T IÈR E .
Le comte de Caylus a décrit deux gouttières
de terre cuite, venues des romains , te ornées
( fuiv^nt l’ufage des anciens) de différentes figures.
Il dit de la première ( Rec. y. XIX. ) :
« c’ eft le fragment d’un des ornemens que les
romains plaçoient le long du toit de leurs mai-
fons, pour cacher & couvrir la gouttière 3 en
laiffant écouler les eaux par les malcarons où les
têtes d’ animaux, placées dans les angles & les
autres endroits convenables. C e fragment qui n’ a
pas eu d’ autre ufage, préfëntede F Architecture,
tandis que d’autres morceaux, dellinés au même
üfâge, étoient ornés de rofettes, de feuillages,
de polies, & c . J’avance ce fait d’autant plus
hardiment, que l'on à trouvé dans les fouilles
• de Pompeïa des preuves convaincantes de l’emploi
de ces morceaux de terre cuite».'
Il dit de 4’ autre ( IV . pl. 6t. n°. 1 . ) : <* cette
tête de loup, ou peut-être de chien de Sibérie,
eft pleine d’efprit .& de caradlère : le travail peut
en paroître négligé, mais il exprime tout le né-
ceffaire. Il eft vrai que fa matière & fa deflina