
de Ravenne, que Mafféi a expliqués dans fon
hiftoire diplomatique. Un de ces diplômes, de
huit palmes de longueur, a fon étui particulier
qui fe ferme. Le papier de ces diplômes eft com-
pofé défibrés groffières, de l’épaiffeur d'un gros
fil. De cette même efpèce de papier, & pareillement
doublé, font auffi faits quelques aftes qu’on
garde dans les archives dé Ravenne. Mais on ne
trouve point dans là bibliothèque du Vatican les
difcours de S. Auguflin, écrits fur des feuilles
dé vélin, avec des feuilles de papier d’Egypte,
inrercalées en plufieurs endroits, comme lé dit
dom Mabillon, qui a vu ces difcours dans la bibliothèque
du préfident Pétau, qui l’acheta de
la reine Chriftine, & qui, danslafuice, fut incorporée.
dans celle du Vatican. Il fe peut que
ce manufcrit en ait été enlevé, àinfi que plufieurs
autres, avant que ce tréfor ait paffé deSuede à
Rome.
Les manuscrits d’Herculanum, dont le papier
eft fimple, & non doublé ou collé, nous prouvent
que ce feroit une erreur de croire, d’après
la defcription que Pline nous donne de la préparation
du papier à écrire, où 11 ne parle que du
papier collé ou doublé, que ce (eroit une erreur
de croire, dis-je, que les anciens ne firent jamais
ufage du papier fimple. Ce papier fimple, ou com-
pofé d’une feule feuille, étoit néanmoins trop
mince pour pouvoir y écrire des deux côtés > &
fi Ton avoit voulu s’en fervir de cette manière,
il ptroit fallu fans doute en coller deux feuilles
eo&fnbie : tel fut probablement le papier des cent
foixaivte livres du corhmentafium eleStomm, que
Pline l’ancien lailfa après lui, & qui étoit écrit
des deux côtés. (P Un. jun. I. iij. ep. y..). Quand
le papier n’étoit écrit que d’un feul c ô té , & lorsqu’on
ne vouloit plus faire ufage du manufcrit,
on * fe fervoit du verfo, ou dos de cet écrit, qui
étoit refté- en blanc, pour faire le canevas d‘un
nouvel ouvrage, ou pour y écrire des remarques
qti’ôrt ndmmoic , à caufe de Cela , adverfaria,
parce qu’ elles étoient écrites, in adverfâ parte 3
fur le dos du papier. On donnoit auffi ce papier,
écrit d’ ün feul côté, auxenfâns, pour leur apprendre
à écrire. ( HoraL l .j . ep. 20.). Le papier
dés anciens étoit, füivafit Pline, Aufone & Caf-
fiodbre, d’un blanc de neigé* Rittershaufen ( Obf
ad Phcedri fab, p. ƒ©.) doit être compté parmi
les écrivains qui ont fauffement Cru que le papier
droit fait avec de l’écorce d’arbre. V . En cr é .
M A PA L IA , f. n. pi. C e mot défigne proprement
les habitations ruftiques, des Numides. On
voit encore , dit Sallufte , que leurs bâtimens,
qu’i-s nomment mappalia, conférvent la figure des
carènes des vailfeaux, par leur longueur & leur
couverture cintrée des deux côtés. Ces fortes;
de bâtimens numides étoient des efpèces dé tentes
portatives, couvertes de chaume; c'eft ce qui5
fait dire à Lucain:
Surgere congefto non culrn mapalia culmo,
Virgile fait une peinture admirable de la vie de
ces Numides :
Omnia feçum ,
Armentarius afer agit, teftumque, laremque,
Armaque , amycl&umque canem , criftamque phare
tram.
Non fecus ac patriis acer romanas in armis
Injufta fub fafce viam dum carpit....................
Quoique Caton prétende que ces fortes de cabanes
étoient rondes, & que S. Jérôme les repréfente
femblables à des fours, l’on peut joindre
au témoignage de Sallufte celui de Silius^ Italiens,
( Hb. U. v. 8y . ) , qui leur donné décili-
vement une figure longue.
Ipfa~ autem gregibus per longa' mapalia lefâos
Ante aciem oftendebat equos.
L’efpèce d’édifice nommé magalia, ne différoit
des mapalia, qu’en ce que les magalia étoient
fiables, & qu’ils ne pouvoient fe tranfporter,
comme les mapalia, qu’ on peut comparer aux tentes
des carrares vagabonds.
Le mot mapalia ne fe trouve pas également
dans les hiftoriéns, les poètes & les géographes,
pour défîgner des maifons champêtres, ainfi que
des huttes Sc des cabanes portatives, Mappalia ,
avec deux p p , veut dire des ruines, des ma-
fures. ( D. J .)
M A P PA circenfts. C ’étoit chez les romains,
un rouleau de linge qui fervoit de 'lignai pour
ahnoncer le commencement des jeux du cirque.
On trouve fouvent gravé dans les diptyques,
le nom, les qualités du conful, fa figure , fon
feeptre d’ivoire, des animaux, des gladiateurs,
le rouleau mappa circenfs, & tout ce qui devoir
faire partie des jeux qu’il donnoit au public, en
prenant poffeffion du confulat. (D . J. ).
M A P P A IR E , nom d’officier chez les anciens
romains ; c’ étoit celui qui, dans les jeux publics,
comme celui du cirque & des gladiateurs, donnait
le lignai pour commencer', en. jettant une
mappé, mappa , qu’ il recevoit auparavant de l’empereur,
du conful, ou de quelqu’autre magiftrat
{apparemment le plus diftingué, qui fût préfent,
■ ou de celui qui donnoit le? jeux. Voyei A ça-
ic iA .
MARATHE S IUM, dans l’ Ionie.
Goltziusfeul a attribué des médailles împériales-
grecques à cette ville.
M A R A TH O N , filsd’Epopée, petit-fils d’A-
læus, qui avoir le foleil pour père , craignant la
colère & les mauvais traitemens d’Epopée, s’é-
toit établi dans la partie maritime de l’Attique.
Après la mort de fon père, il revint dans le Pé-
Joponèfe, partagea le royaume avec fes enfans,
& retourna enfuite dans l’Attique, où fes deux
fils. Sîcyon & Cerinthus s’établirent & donnèrent
leur nom aux lieux qui leur étoient échus en partage.
Marathon donna auffi le fien à une bourgade
qui devint célèbre dans la fuite,, & ou fa
mémoire fut honorée.
M a r a th o n , fleuye. Voye^ H imère.
M a r a th o n , bourgade de l’ Attique, célèbre
par la victoire que Miltiade, à la tête de dix
mille athéniens, y remporta fur. les perfes, dont
l’armée étoit de cent mille hommes. Les vainqueurs
ne perdirent que deux ce-n.ts hommes, à
qui on érigea fur le champ de bataille d’illuftres
monumens, où leurs noms, & celui de leurs
tribus étoient marqués. Paufanias dit « que, fi
» l’on veut croire les marathoniens, il y eut dans
» cette fameufe journée un événement fort lin
» gulier: Un inconnu-* qui avo:t l'air & 1 habit
» d’un payfan, vint Te mettre du côté des ath^-
» nienS durant la mêlée, tua un grand nombre
», de barb.ires avec le manche de fa charrue, &
» difparut auffi-tôt après. Les athéniens ayant
» confulté l’oracle polir favoir qui étoit cet in-
» connu , n’eurent d’autre réponfe, finon qu’ils,
» honoraffent le héros Echctlée. ( exeôajj lignifie
» manche d’une charrue). On raconte encore
» que, dans la campagne de Marathon, on en-
» tend, toutes les nuits, des hennilTémens de
» chevaux & un bruit de cambattans : tous ceux
» que la curiofité y attire, & qui prêtent l’o-
» reille à delïèin, s’en retournent fort mahrai-
mais ceux q ui, paftant leur chemin,
» v»ient ou entendent quelque.chofe, n’ offenfent.
« point les mânes, & il ne leur arrive point de.
^ mal ».
Marathon étoit déjà, fameux par la victoire de
Théfée, fur un furieux taureau qu’Hercule avoit
amené;de Crète, par ordre d’Euryfthée , & qui
ayant ;été lâché dans le territoire de Marathon ,
y faifr^it d’horribles dégâts. Théfée combattit
^ animal, le dompta., l’amena tout vivant à
Athènes pcujr le.faiç.e ypiç.au peuple, & le fa-
Cnfia enfuite à Apollon.
-.-Si
M A R A TH O N S , dans la Thrace.
Goltzius feul a attribué des médailles impé-
riales-grecques à cette ville.
MARBRE. “ Les art.ftes de toutes les nations,
dit Wiiickclmann , ( Hift de l'A r t, liv. 1- chap.i.) ,
fe font étudiés à bien travailler le marbre. Les
efpèces de marbre les plus connues chez les grecs
éto:ent ceux de l’île de Paros 6c du mp t Pen-
télicien , dans l’Auique. Les ftatues antiques nous
offrent encore aujourd'hui ces efpèces. capitales
des marbres gntes ; (avoir, un marbre à petits
grains, qui reilemble à une pâte blanche & lai-
teufe > & un autre à gros grains, qui eft mêlé
de particules brillantes comrpe des grains de fe l,
& qui eft appelle pour ce a marmo falino. Il y
a grande apparence que c’eft cette dernière Gorte
qu’pn appelloit le marbre penttlicien. Ce marbre
eft très-folide; & s infiniment plus dur que quelques
efpèces de celui de Paros ; à caufe de cette
propriété & de l’inégal té de fes grains, il n’eft
pas tout-à-fait auffi maniable que ie premier , qui
eft par cette raifon plus propre pour les orne-
mens & les ouvrages délicats. Ç ’eft de marbre
pentélicien qq’eft frite la bede Pallas de la Villa
A ’bani, dont i’aurai fouvent occafion de parler.
Quant au marbre de Paros, fi renommé chez les
anciens par fa blancheur, qui approche le plus
de la peau, il s’en trouve de differente dureté
& de diverfes qualités; mais en général, l'homogénéité
de fes parties le rend ,plus propre pour
la compofition de toutes fortes d'ouvrages de
fculpture. Depuis quelques années, ,1’on a trouvé
dans les marbrier^s de Garare des veines & des
couches, qui ne le cèdent aux marbres deP.aros
ni pour la fineffe du grain, ni pour la beauté
de la couleur* La plus belle efpèce de ce marbre
eft prefqu’aufli dure que le porphyre. Parmi plur
fieurs ftatues exécutées en marbre de Paros, on
voit à la Farnéfine un vieux héros grec tué, un
phrygien mourant, Sc une amazone morte, f i gures
moitié grandes comme nature. A la Villa
Borghefe, t>n trouve un jeune héros bleffé , de
même grandeur, & , à ce qu’ilparoît,de la même
main ».,v
» Dans les commencemens , on employoit le
marbre blanc à faire la tête, les mains & les pieds
des figures de bois : telles étoient les ftatues de
Janon ( Paufan: l.-j. p. 382 /. 33.) & de V é nus,
de la main de Damophon. ( Id. I. $.p.’66f.
I. 16. ). Cette manière étoit encore pratiquée
du tems de Phidias: fa Pallas de Platée étoit travaillée
dans ce goût. ( Id. ibid. ). Les ftatues »
dont les feules extrémités étoient de pierre, furent
nommées Acrolithi. C ’eft là le vrai fens de
ce mot , que ni Saumaife, ( V w u v .l.i. c. 8.^. 59,
/. 19. ) , ni' les autres commentateurs, n’ont jamais
bien faifî ( Not. ad ferip, hift. aug.p. 322. ).
Pline obferve qu’on n’ avoit commencé à travailler
en marbre que dans la cinquantième olympiade