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dà loup àü foleil, ou à Apollon,
Latone s’étojt, difoit - il , méiamorphofée en
louve, pour accoucher en fureté d'Apollon & de
Diane.
L’apparition d’un loup traverfant le chemin ,
étoit chez les romains un très - mauvais augure ;
pour les voyageurs. Horace le dit. ( Od. 5.
27. ) :
Jmpios parr& recinentis ottien
Ducat y aut pr&gnans canis 3 aut ab agro
Rava decurrens lupa lanuvino.
Entre les divers fymboles qui formoient les
cnfeignes militaires des romains , on voyoït des
loups.
Un loup à mi-corps étoit le fymbole des ar- '
giens ; & on voit encore les pierres d’un temple
à Argos chargées de têtes de loup.
L o u p entier, ou à mi-corps fur les médailles
d’Argos en Argo’.ide, de Cartha.
Loup-cervier. Pline (8. 19. & 22.) dit que
Pompée montra le premier dans les amphithéâtres,
lin /o«p-cervier amené des Gaules5 il ajoute qu’il'
portoit le furnom cervarius, à caufe des taches
-de fon poil, qui le faifoient reifembler aux faons
des biches.
Loup-marin, efpèce de perle gue.
Les anciens avoient donné à ce poiiTon le nom ;
de loup, à caufe de fa voracité. La chair étoit
un des aiimens qu’ils eftimoient le plus ; mais
félon Wiîlughby, ils confultoient plutôt leur fen-
. fuaiité, que leur fanté dans le jugement qu’ils,
portoient de ce poiffon. Cet auteur préféré,;
parmi les poiftbns de cette efpèce ceux qui ont'
été pris en pleine mer; il mef au fécond rang
ceux qui ont féjourné dans les étangs marins ;
au troifième, ceux qu’ on a pêchés à l’embouchure
des fleuves, & fait encore moins de cas,
de ceux qui ont été trouvés dans le lit même des!
fleuves , parce .qu’ils y ont vécu de nourritures:
fangeufes , ainfi que de petits poitTons nourris»
eux-mêmes dans la fange. 11 paroît cependant;
que ces derniers flattoient davantage legoûtdesj
romains; puifqu’au rapoort de Piine.C ,nat.\
l. 9. c. 5 4 .) , les meilleurs loups,marins étoient
ceux qu’on avoir pris dans le Tybre .entre les
ponts : les plus fenfuels même parmi cette natic n
fe vantoient de reconnoitre au feul goût, lî un
loup marin avoic été pêché en pleine mer ou à
l’embouchure du Tybre > ou entre les ponts ;
comme il paroît, par un paflage de la fécondé
fatyre du fécond livre d’Horace, où ce poète ,j
fous la personne d’un certain OfçUus, fe moque'.
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de c e p r é ten d u d ife e rn em en t d es romains de fo#
tems.
C e poiffon, félon Willughby, parvient quelquefois
à une grandeur confidérable, puifqu’on
en a vu qui avoient jufqu’à quatre pieds & demi
de long. Sa forme eft allez femblable à celle'
du faumon ou de la truite : fa couleur eft d un
bleu .noirâtre fur le dos qui eft marqué au-deffus
des lignes latérales. d’une multitude de points
noirs.
LOUPE m ic ro fc o p iq u e . Voye^ V e r r e .
LO U S y nom d’un mois des; macédoniens 82
de s grecs de Pergame, d’Ephèfe, &c. Philippe,
roi de Macédoine, en parle dans une lettre a
ceux du Péloponèlè. Voyez î’oraifon de Démof-
thène pour la couronne. Plutarque, dans Alexandre,
tait répondre le lous des macédoniens à
l’hécatombéon des athéniens, c’éft-à-dire , à-peu*
p:ès à notre mois de juin. Chez les ty riens,
le mois lous' répondoit à une grande partie de
notre mois de feptembre ; & chez les lyciens
& les fidoniens, il répondoit à-peu près à notre
!viois d’octobre ; enfin, chez les achéens, il t&*
pondoit à notre mois d’août.
LO UTR E . La loutre paroît avoir étéTenorée
&rcfpe&ée dans tomes les contrées de l’Egypte,
quoiqu’ on n’en ait nourri nulle part d’apprr-
voifées.. 1
L O U V E , nourrice de Remus & de Romuius.
Ces deux enfans jumeaux, dit Virgile, fuçoient
fes mammelles, badinoient fans crainte autour
de la bête féroce qu’ils regardoient comme leur
mère, & qui, tournant la tête, des carefîbit avec
fa langue,. C ’étoit la tradition populaire des romains.
Voyez A c cA L arzottia. Cette louve fe
trouve’ fouvent rèpréfentée fur les monumens romains,
avec les deux enfans qui tètent.
Plutarque, dans les parallèles, rapporte un fait
à-peu-près femblable , arrivé dans l’Arcadie. Phi-
lonomé, fille de Nydlinnus & d’Arcadie, alloit
d’ordinaire à la chafle avec Diane: Mars prenant
la forme d'un berger , obtint les faveurs
de Philonomé ; elle accoucha de deux garçons.
Craignant l’indignation de fon père, elle les jetta
dansTEiimanthe. Les enfans tombèrent dans un
chêne creux ,- ou une- loüve fe tenoit avec fes
petits. La louve leur donna la ma-.rimelle. Le berger
Tyliphe , qui s’en apperçut, prit les deux
! enfans', les éleva & les nomma Lycaftus &
; Par rh a fin s : ils fuccédèrent à leur aïeul au royaume
i d’Arcadie.
La&ance ( Injlic. chrift. lib. I. c. 10) dit que
les romains rendirent des honneurs divins a h
louve, parce qu’une louve avoit fauve Remus &
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Romuius, en les alaitant, quand ils furent ex-
pofés. Arnobe ( l. IV . adv. gtntes ). ajoute que
de cette louve ils firent la déelfe Lupetca. Voy.
encore fur cela Properce, ( EU g. I V . lib. I f .
v. ) y. ). Ovide, ( Faft. L IL v. 413. )• T.ue-
Live, (lib. 1. c. 4.); & Plutarque, dans la'vie
de Romuius. L ’origine de cette fable étoit que
leur nourrice s appelloit lupa.
« Les cheveux » dit Winckelmann , ( hift. de
l'Ana Uv. $, ch. 2.) , & les poils difpofés par
étage, fe trouvent tels fans exception à toutes
les figures étrufques, tant des hommes que des :
animaux. C ’eft dans' ce goût que nous voyons =
traitées ces parties à la fameufe louve de bronze, '
qui alaite Remus & Romuius, & qui fe trouve
au capitole. Il ÿ a grande apparence que cette •
louve eft la même qui étot placée, du tems de
Denys d’Halycarnafte , dans un petit temple de.
Romuius, au pied du mont Palatin, temple qui
s’eft confervé, & qu’on appelle aujourd hui St.
Théodore, où ce morceau a été trouvé. Comme .
l ’auteur des antiquités romaines ( ant. rorn. L I. .
p. 64. ) notfs-apprend que cette louve étoit ré- v
putée un ouvrage de l’art astique, il faut croiie \
que c’eft une produ&ion des artiftes étrufques,
dont les romains fe fervoient dans les tems les \
plus reculés. Cicéron fait mention d’une femblable
louve, & nous apprend qu’ elle fut frappée
de la foudre. ( De divinat. I. 2: c. 20, Dion
Caflïus, qui marque la-date de ce fait, dit qu’il •
arriva fous le confulat de Jdes-Céfar & de Bi~
bu'us. ( Dio Cajf. L X X X V I . p. 33. ). Mais ce
qui femble prouver que notre louve de bronze .
eft la même louve dèfighée par Cicéron, c’eft •
un coup à une dés jambes de derrière, où l’en
remarque une fente de la largeur de deux doigts.
Dion dit à la-vérité, dans le paffage que nous ■
venons de cirer, que; la louve, frappée de.la foudre,
étoit placée au Capitole; mais cette affer-
tion peut bien être une erreur, puifque : cet écrivain
a vécu plus de deux cens ans après. Je remarquerai
cependant qu’ il n’y a que la louve
d’antique, Sc que les deux enfans font une addition
moderne.
Le L o u p & la L o u v e , furies médailles,.lignifient
ou l’origine de- la ville de Rome , fondée
par les deux frères Romuius & Rémus , qu’on
difoit avoir été alaités par une louve, ou Amplement
la domination romaine, à laquelle- les
peuples étoient. fournis. Peut-être défigraent-ils
le pays, où il fe trouvoit quantité de loups , .
comme l’exprime la médaille de Mérida. Souvent '
on voit les deux frères attachés aux mammelles
de la louve. ( Jobert ). >
L o u v e alaitant des enfans ( On voit une )
fur les médailles de Roma, d’Antû.che ,de Pi-,
fidie, de Carthage , d’A frique, de Coillu ^ de.'
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Germé, d’Hippone, de Patras, dePhilippi, de
1 roas.
L o u v e alaitant un louveteau fur les médailles
de Cydonia, de Tegea en Crète.
L o u v e , outil de fer attaché à un cable, .&
qui fert à élever les pierres. L es louves, dont
on fe fert dans la conftruétion de l’ égiife de Ste.
Geneviève à Paris , font ainfi fabriquées : deux
fortes barres tîe fer font afiemblées, comme des
cife-aux,par un boulon; elles portent deux anneaux
qui jouent à la place des anneaux fixes des ci-
ieaux, & les deux autres bouts des barres font
recourbés en dehors. On introduit dans le trou
conique, creufé dans la pierre, par la partie du
cône la plus étroite , les deux bouts recourbés ,
ferrés l’un contre l’ autre, & tenant les anneaux
éloignés l'un de l ’autre. On lie alors le cable
aux deux anneaux, & on enlève la pierre. Son
poids fait ferrer les anneaux ; ceux-ci, en fe rapprochant,
écartent les crochets, & les prefient
contre les parois du trou conique de la pierre Vi-
triive C 10. 2. ) décrit une efpèce de louve fèm-
. fiable , qu’ il appelle forfex : Ad rechamum imum
ferrei f>rficesreligantur, quorum dentes in fax a fer-
r a t a accommodantur. ■
Les pierres de l’ancien temple de Girgenti en
Sicile montrent un autre méchani'me. Les pierres
font taillées enparallélipipèdes, dont .deux côtés
oppofés portent un canal creufé en croiffant,
avec les pointes fixées à la furface fupérieure de
la pierre. Le cable remplifibit ce canal, & .en*-
levoit la pierre. ’
LO X IA S , Koïjas, ambigu, équivoque jfurnom
donné à Apollon, à caufe de fes oracles obfcurs
& .équivoques.
. Çe furnom fe.roit mieux dérivé de 1^ comfe
oblique du foleil, relativement à l'équateur.
LOXOj,fille de Borée & d’Orythie.
L o x o , furnom de Diane , félon le fchoüafte
des hymnes de Callimaque. Le furnom d'oblique
convenoit parfaitement à la lune, dont la courfe
autour, de: la- terre paroît très-oblique.
AOHOS. Voÿe% O b lique.
L U A , divinité romaine qu’on invoquoit à la
guerre. Tite-Live, liv. 8, dit qu’après un combat
contre les volfques, le conful, qui commandoit
l’armée romaine , .confacra & voua à la déefie
Lua les armes des morts quufe trouvèrent fur
Le champ .de bataille. On croit que c ’étoit la
déelfe des expiations, (.de lucre, expier) & que
cette offrande étoit pour expier l’armée vi£to~
1 lieufe peur le fan g humain répandu.