
Jettes. On évkeit de prononcer leurs deux noms
d'Imprécations & de Furies '3 & on leur fubfti-
tuoit ce'ui d'Euménides , qui n’offroit rien d'affreux.
V o y e ^ Euménides.
Enfin , comme on tremble toujours à fafped
de h main qui va nous frapper , aufli n’ ylavoi.t-il
rien qui portât avec foi plus d épouvante que le
caractère des Fuiies, dont Heraclite difoit qu’elles,
arrêreroient le folcil même , s’ il vouloit fe détourner
de fa route >mais il ne s’agit pas ici de s’étendre
davantage, le le&eur peut confulter leur
article , où 1 on eft entré dans de grands détails,
c D . j . y ■
IMPRIMERIE. « Les traits , dit Cayl.us ( Rec.
I I I .. pag. 310. y y gravés fur le bronze & chargés
de couleur, auroieminttruit les anciens du moyen
de multiplier les gravures par l'impreffion, ou pour
mieux dire, de la répétition d?un feul travail exécuté
fur les métaux : opération qu’ils ont ignorée.
Il eû. vrai que la le cher elle du papirus, fur lequel
ils écrivoient, ne convènoit point à Yinïpref-
fion , ni à l ’imprimerie ; que cette matière n’avoit
pas l’avantage de notre papier, que l’on met, par
îe moyen de l’eau fimple , en état d’approcher
intimement & avec foupleffe de la furface gravée,
& de recevoir la couleur des traits les plus délicats
ouïes plus déliés.
IMPUDEN CE. impudence y ainfî que l’injure
ou l’outrage , eurent dans là ville d’Athènes
un temple, commun, dont voici l’hiftoire en peu
de mots. Il y avoit à l’aréopage deux efpèces de
maffes d’argent taillées en lièges, fur lefquelleson '
faifoit afleoir l’accufateur & l’accufé. L’une de ces
deux mettes étoit consacrée à Yinjuie , & l’ autre
2 Y impudence. C'ette ébauche de cuire fut perfectionnée
par Epiménides, qui commença par élever
à ces deux efpèces de divinités allégoriques des j
autels dans les formes 5: S: bientôt après , il leur
bâtit un temple, dont Cicéron parle ainfi dans
ion H*, livre des loix : illud vitiofum Athenis ,
quod Cylonis fcelereexpiato yEpimenide Cretenfifua-
denteffecerunt contumelie.famem & impudenti&.
Virtutes , ajoute l’orateur romain , non vhia
confecrart decet. Sans doute qu’il faut confacrer
les vertus & non pas les vices ; mais ? quoi qu’en
dife Cicéron , ce que les athéniens firent ic i , ne
s’écartoit point des principes ; ils en remplifloient
parfaitement l’idée > leur temple dédié à l’outrage
& à Y impudence n’indiquoit point qu’ils honoraf-
fent ces deux vices , il défîgnoit tout au contraire
qu’ils les déteftcient. C ’ eft ainfi que les. grecs &
les romains facrifièrent à la peur, à la fièvre, à
la tempête 5 aux dieux des enfers j ils n’invo-
quoient en un mot toutes les divinités nulfibles,
& ne leur rendoient un culte que pour les détourner
de nuire. Au refte, le temple dont ihs’agit
préfentement, répondoit à celui qu’Orefte avoit
cohfacre aux furies , qui en l’amenant à Athènes ,
lui procurèrent la protedion de Minerve , comme
nous l’appieno&sde Paufanias.(In Attic.) (D, J.)
INACHIDES. Foyei Inachus..
sIN A C H U S , fils de l’Océan, fonda le royaume
d Argos, & fut le chef de la race des inachides,
dont huit régnèrent après lui. Paufanias rapporte
une fable des grecs fur I/iackus. C e prince ayant
fait creufer un lit au fleuve Amphiloque , lui donna
fon nom : Inachus , avec trois autres fleuves du
pays , Photonie, Aftérion & Céphife, furent pris
pour arbitres entre Junon & Neptune, qui fe dif-
putoient à qui devoit avoir cette contrée dans.fon
empire. Le différend fut jugé en fa\eur de Junon :
Neptune en eut du reffentimentj&pour fe venger,
il^ mit les quatre fleuves à fe c , & ne leur permit
d avoir de l’eau que dans la faifon ou les pluies
font abondantes. La vengeance du dieu eft fondée
fur ce qu’en effet les quatre fleuves , dont il eft
ici queftion , ne font que de médiocres ruiffeaux ,
qui font prefque à fec toute l’année. Inachus fut
père de Phoronée & d’Io, &r donna à fes fucceffenrs
le nom d’Inachides. Après fa mort, on publia
qu’il étoit devenu la divinité tutélaire du fleuve
qui portoit fon nom*
Inachus , petit ~fteuve de Pclcponèfe , dans
1 Argolrde , dont parle Virgile ( Æn. liv. VII. )%'
il paflbit à Argos, & fe'jettoit dans le golfe voifîn 5.
il^prit ce nom Ôl Inachus, qui fonda le royaume
d’Argos , le plus ancien de la Grèce : il étoit
étranger, & on a lieu de croire qu’il venoit de
Phénicie j fes defeendans jouirent long - temps
de ce royaume, jufqu’à ce qu’ils en furent dépouillés
par Danaüs, venu d’Egypte. Io étoit fa
fille. Le fleuve auquel Inachus avoit donné ion
nom , eut un fort fingulier, il fut entièrement
defleché, félon les anciens, de manière qu’on n’en
voyoit aucun vertige à Argos. Lucien obferve à
cette occafion , que les fleuves mêmes font fujets
a la deftinée qui fait difparoître les hommes &
les villes. On voit cependant encore aujourd’hui
dans la place d’A rgos, un petit fleuve, fous It
nom de Planizza, qui fe perd dans un marécage,,
près de la mer.
INARCULUM , baguette de grenadier courbée
en forme de couronne que portoit fur la tête
en ficrifiant la flamine de Jupiter, furnommée
Reine. ( F eft us. )
INÀRIMÉ , petite iflede la mer Tyr^hrenienne^
aujourd’hui-Ifchia , dans la mer de Tofcane, vis-
à-vis de Cumes. Virgile dit que les rochers d'Ina-
rime , forit entaffés par l’ordre dé Jupiter fur le
corps du géant Typhoée. ( Æneid. 9. 71 y. )
Les latins y ont tranfporté la fable de T yphoée *
que les grecs avoient placée en Afîe , 8c en ont
gratifié cettè ifle, à caufe.que fon nom a quelque
analogie avec celui des montagnes de Syrie ou de
Cilicie.
IN A U G U R A T IO N etoit la cérémonie que
l’on faifoit à Rome, pour donner aux pontifes,
aux prêtres, & à tous autres officiers de la religion,
le pouvoir d’exercer leurs fonctions. La
portion principale de cettè cérémonie étoit
de confulter les augures-. On employoit en général
le mot inaugurare, pour dire confulter les
dieux par le vol des oifeaux} & en particulier,
pour dire confacrer. On l’appliquoit auffi à la con-
fécratîon des temples, des lieux facrés, des tombeaux,
&c. j parce que l’obfervatron des augures
étoit le préliminaire néccflaire. Voye% Dédicace.
INCENDIES. Le foin de veiller aux incendies
dans Rome, & de les arrêterregardoit avant
Augufte les triufnvirs /eoélurnes , iks édiles & les
tribuns du peuple. Cet empereur'créa des compagnies
pour veiller à cet objet, & on les appella
cohortes vigilum. Voye^ V ig il e s .
INCERARE genua deorum. Juvenal ( f i t . X.
53. ) défigne par cette expreffion l’ufageoù étoient
les anciens d’écrire leurs demandes ou leurs voeux
fur des tablettes cachetées avec de la cire, & de les
dépofer fur les genoux des divinités attifes , afin
d’en obtenir J’accqmpliflfement.
JNCINARIUM. Foyel C inerarius*
IN C IT A TU S » nom du cheval auquel l’imbécile
Caligula prodigua des honneurs fi ridicules.
IN C IT E G A , iyyvüiiKV}, efpèce de large fou-
coupe fur laquelle on plaçoit les cratères , ou
grands vafes pleins de vin , de peur que la liqueur
qui s’écouleroit le long des parois ne fe répandît
fur les tables.
IN CI T I , les échecs , ou calculi, ou latrunculi
prefles de tout c ô té , & dans l’impoflibilité de fe
mouvoir.
INCOMBUSTIBLE. Voye^ Amiante.
Grégoire de Tours parle de certaines marmites
de bois qu’on faifoit de fon temps, qui ne du-
roient pas moins que des marmites de fer fur le
feu. Si lia - entreprit autrefois de brûler une tour
de bois que défendoit Archélâiis , un des îieute-
nans de Mithridate, & il n’en put jamais venir
à bout, à caufe qu’elle étoit enduite d’alun. C ’eft
Aulugèle qui nous a confervé cette hittoire, &
il dit qu’elle eft prife du dix-neuvième livre des'
annales de Q. Claùdius Quadrigarius, ancien hif-
torien romain , duquel Tite-Live a beaucoup pro-
C ’ett encore d’eau d'alun que fe frottent
ceux qui manient hardiment les' charbons, les
barres de fer rouge , &: qui font fondre de la cire
d'Éfpagne fur leur langue.
INCOMMA j mefure de bois qui fervoft, dans
les camps des romains , à mefurer les foldats.
IN C O N N U (dieu). Les athéniens avoient
un autel dédié au dieu inconnu. Non-feulement
Paufanias dans, fes aitiques , mais S. Luc , dans
les zdets des apôtres , le témoigne expreffément.
On rapporte différemment les raifons que les
athéniens eurent d’honorer ce dieu inconnu. Les
uns difent que Philippide ayant été envoyé vers
les lacédémoniens pour traiter avec eux d’un fe-
cours contre les petfes , il lui apparut un fpeétre
qui fe plaignit de n’avoir point d’autel à Athènes ,
tandis qu’on y en érigeoit à tous les autres dieux.
Il promit même que fi on lui décernoit un culte
& des honneurs divins , îl fecourroit les athéniens.
Quelque temps après , ils remportèrent une
victoire ; on l’aptribua au dieu inconnu, & on lui
bâtit un temple & un autel.
D ’autres difent,que, dans un temps de perte,-
les athéniens s’étant inutilement adreffés à tous
les dieux qu’ils connoiffoient , fans en recevoir
de foulageruent, ils crurent que ce fléau leur
étoit envoyé par un dieu qu’ils ne connoiffoient
pas , & lui dédièrent un temple avec, cette inf—
cription : aux dieux d’Afie , d’Europe & de L y -
, b ie , & au dieu inconnu & étranger. Tertulliea
dit ( contre Marcion, liv. 1. chap. 9 .) qu’il y
avoit â Rome un femblable temple,
Lilius Giraldus a écrit que les arabes fe défiant
de leurs dieux ordinaires, avoient dédié des autels
au dieu inconnu, Voye^ D ie u x inconnus , E p i-
MÉn id e . .
INCREMENTA , feul ou avec le mot libéra-
litatis, défigne une augmentation de largeffes
faites au peuple.
IN C R U S T A T IO N , Archet. rom. , en latin
incruftatio , ou tcüorium opus , dans Vitruve 5 forte
d’enduit dont les murs , les planchers , les toits,
les pavés , les frifes & autres parties des temples,
des,palais & des bâtimens ,. étoient couverts corn-,
me un pain l’efl de croûte.
Oi> diftinguoit chez les. romains quatre fortes
d’incruftatio ns principales , qui comportaient ce
genre d’ornement, & dont le ledeur ne fera pas
fâché d’être inftruit.
La première efpèce fe faifoit d’un fimple enduit
de mortier; fi c’étoit de chaux, les archite&es
romains qui ne s’en fervoient qu’à blanchir, le
nommoient albarium opus 5 s’il y avoir du fabïon 4
' K k ij