
■ïi* H I E
grecques en l'honneur de Trajan, d'Antonin , de
M. Aurèle, de Vérus, de Caràcalla, d'Élagabale,
de Sévère, de Marnée , d'Alex. Sévère , des deux
Philippes , de Commode.
Leur fabrique fyrienne & l'abfence des noms de
magiftrat, les diftinguent des médailles frappées
dans les autres Hiérapolis.
H IÉR A P Y TN A * en Crète. iEP^nroiifiN.
Les médailles autonomes de cette ville font:
O . en or.
RR. en argent.
O. en bronze. .
Leurs types ordinaires font :
Une chouette.
Un palmier.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Caligula , de Néron.
HIER A X , jeune homme qui fut changé en éper-
vier. Mercure, déguifé en berger, ayant endormi
Argus au fon de fa flûte , fe préparoit à enlever la
vache Io pendant le femme» 1 de fon gardien j mais
Hiérax , dit la fable , furvint imprudemment, &
réveilla Argus. Alors Mercure ne pouvant plus
faire fon vol en cachette, tua Argus, §c changea
Hiérax en épervier. Le nom grec de l'épervier,
fervit de fondement à cette raétamorphofe.
HIÉROCÆSAREA , en Lydie, ie pokaiçaffEON.
Lés médailles autonomes de cette ville font:
RRR . en bronze.
O . en or.
O . en argent,
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honnéur de Septime - Sévère & de
Caracalla»
H IÉ R O C É R Y C E , chef des héraults facrés
dans les myflères de Cérès ,- >a Eleufis. Sa fonction
étoit <f écarter les profanes, & toutes les perfon-
nes exclues de la fête par les loix 5 d'avertir les
initiés de ne prononcer que des paroles convenables
à l'objet de la cérémonie , ou de garder un
filence refpeCtueux 3 enfin 3 de répéter les formules
de l'initiation.
L ’Hiérocéryce repréfentoit Mercure ayant des
ailes fur le bonnet, & la verge , le caducée à la
main , en un mot, tout l'appareil que les poètes
donnent à ce dieu.
C e ucerdoce étoit perpétuel? mais il n’impefoic
h 1 E
point la loi du célibat : on peut même fortement
préfumer le contraire par l'exemple du Dadouquej
ainfi 3 félon toute apparence, la loi du célibat ne
regardoit que Y hiérophante feul, à caufede l'excellence
de fon minittère.
Au relie , la dignité d'Hiérocéryce appartenoit à
une même famille j c ’étoit à celle des céryces ,
defeendue de Céryx , dernier fils d'Eumolpe, &
qui par conféquent étoit une branche des eumol-
pides, quoique ceux qui la cotnpofoient donnaf-
fent Mercure pour père à Céryx î mais c’étoit
fans doute parce que ce dieu protégeait la fonction
de héraulc, héréditaire dans leur famille. ( D. J. )
HIÉR OCO R A C ES , > I 1 . .a , . |
HIEROCORAICA, f cem,ns mlmftres &
Mithras, c’eft-à dire, du foleil, que les perfes
adoroieht fous ce nom, portoient le nom d*hiéro~
coraces , qui lignifie corbeaux facrés , parce que ces
prêtres du foleil portoient des vêtemens qui avoient
quelque rapport par leur couleur, ou d’une autre
manière , à ces oifeaux, dont les grecs en coo-
féquencè leur donnèrent le nom. i\o s } facré , &
xoçcilj corbeau.
On lit dans Gruter ( 303. 2* ) une infcription
dans laquelle il eft fait mention des hierocoraica 3
c'eft-à-dire, des myflères de Mithras , célébrés
avec tout cet appareil fuperftitieux. Voye£ Mi-
thriaç>ues.
^ HIEROGLYPHES, premiers fignes ou caractère
dont les hommes, êc fur-tout les Egyptiens,
fe font fervis autrefois pour exprimer leurs peafées
fans le fecours de la parole 5 c’étoient ordinairement
des animaux, des plantes , des pierres pré-^
cieufes, quelquefois- des inftrumens & des outils
qui fervent au détail des arts , plus fouvent encore
diverfes parties du corps humain. C'efl dans
ce dernier affemblage qu'on trouvoit une abondante
moiffon d * hierophyphes , & par le grand nombre
des pièces dont eft cotnpofée cette machine admirable,
& par'les attitudes différentes où fes
pièces peuvent fe trouver les unes à l'égard des
autres : ce qui fourniffoit des manières toujours
nouvelles de parler aux yeux & de peindre les
penfées. Pour montrer, par exemple , que rien
n'échapppe au Tout-puifiant, à celui qui écoute
& qui voit tout, on repréfentoit des yeux & des
oreilles fur les murs des temples, & principalement
au frontifpice. Pour écarter la foule des
importuns de la maifon d'un miniflre ou d'un
ambaffadeur, on peignoit fur la porte un vieillard
les yeux baifles & un doigt dans la bouche. Pour
marquer un homme qui a beaucoup voyagé , &
que fes voyages ont rendu plus favant & plus
vertueux , on repréfentoit ■ un pêcher chargé
de fruits. Le fecret dé Y hiéroglyphe eft fondé fur
le caractère particulier de cet arbre qui réuffit
moins daps la P c ife , qu'on peut regarder comme
H î ë
fon pays natal, que dans les auaes pays où il eft
tranfplanté.
Ce n’étoit pas feulement à de pareilles inferip-
tions que fe bornoient les figures hiéroglyphiques :
on s'en fetvoit encore pourcompofer des difeours
faivis & détaillés, pour les mieux graver dans la
mémoire.
» Aucune opération de l’efprit, dit le comte de
Caylus, ne peut être comparée à celle de l’invention
des fignes qui préfentent la parole aux y eu x ,
& tranfmettenr la penfée maigre la diftance des
lieux & l'intervalle des temps. On a trouvé chez
lesfauvages quelques opérations femblables ; mais
elles étoient renfermées dans des bornes très-étroites,
& ne s'étendoientqu'à un fignalement greffier
de guerriers allant en guerre, à des marquesdenombre,
ou bien à des reconnoiffances. Les qüipos, ou
les noeuds des Péruviens, méritent un peu-plus d'éloges,
puifqu'en effet ils avoient plus d'étendue
& par conféquent une plusgrande utilité 5 cependant
ils étoient fort inférieurs aux fignes 8c aux
hiéroglyphes des Egyptiens. On ne peut douter
que ces caractères n'aient été très - ped é:endus
lorfqu’ils ont commencé à paroître en Egypte j
mais cette découverte quoique fimple & grôffière-
ment pratiquée dans fon origine, ne doit pas moins
être regardée comme ua prodige del'efprit».
» Malgré l’obfcurité de l'hiftoire des Egyptiens,
on voit clairement la route que l'écriture a fuivie
pour arriver à fa perfection , fans qu’il foit poffi-
ble de démêler ni la date ni l'invention desJiié-
roglyphes, ni celle de leur progrès, car U eft
certain qu'ils en ont eu j félon l'ordre de l’efprit
humain , ils ne peuvent avoir été inventés auffi
compofés ou plutôt auffi allégoriques qu'ils l'ont
été dans la fuite. Malgré cette augmentation ,
l'examen de ces mêmes fignes démontre toujours
l'extrême fimplicité de leurs notions, lorf-
qu'ils faifoient ufage d’une écriture qui n'étoit
que le trait ou le deflein particulier d'un objet
réel. En confidérant cette manière de communiquer
fâ penfée, il eft aifé de concevoir que, fi
tout un peuple ne forme pas bien des caractères
dont la convention eft fimple : à plus forte raifon,
il ne deffinera pas correctement des figures qui
doivent reflembler à des objets déterminés ; car
tels étoient les commencemens de cette admirable
invention.' Par. conféquent on peut croire
que le deffein , rarement bien exécute 3 fut très-
aifément corrompu dans la main de tous ceux'qui
voulurent le pratiquer : & que par fucceffion de
temps, il ne conferva qu’une trace légère de
fa première origiae: alors il fallut apprendre à
lire , c'eft-à-dire, à connaître ces traits, tandis
qu"àuparaVant l’objet peignoit l’idée à tous les
hommes, quelque différéat que pût être leur
langage. L'augmentation des connoiffances exigea
H I E i «7
fucceflivement plus de moyens pour 1 expreffion
& l'on s'apperçut aifément qu’il étoit împoflible
de faire concevoir par le moyen des hiéroglyphes
(impies, toutes les chofes idéales ou dépendantes de
l’efprit, nécefiaires cependant à exprimer, comme
le temps préfent, le futur, le pallÿ , Sic. Les
lignes corrompus donnèrent la facilite d en imaginer,
& par conféquent l'écriture courante le
nsrfe&ionna. Quand'la plus légère reflexion ne
nous apprendroit que fl’ ufage 8i les befoms ont
été fuffifans pour augmenter le nombre des caractères,
cette écriture étant une fois établie, la
nécelïité dont elle étoit pour toutes les parties
de la fociété, & l’ufage continuellement répété
pat un très-grand nombre d’hommes, preleste-
rent, pour ainfi dire , fans'étude, Si par la feue
fucceluon du temps, les combinaifons dont un
art eil fufceptible ».
» L’étSbliftement de la véritable écritnre au-
roit d^ naturellement détruire Si effacer jufiiu ait
fouvenir des hiéroglyphes ,- mais les pretres LsyP"
. tiens eurent grand foin de les conferver pourd interprétation
des loix, le détari des farts hiltorr-
ques, & le culte des dieux. Par ce moyen ns devinrent.
les maîtres de toutes ces parties, ren-
; fermées dans des fignes toujours fufeptibles cle
lignifications différentes , ou d’ applications tres-
atbltraires. On peut en juger par l'infcription du
temple de M i n e r v e à Sais, que Plutarque nous a
confervé. (d ’ Ifis 8i d’Ofiris, trad. d'AmyotO:
Ou voyait, dit-il, un petit enfant, un vieillard.
G? un épervier , & tout auprèsun poifon , 0 a U
fin un hippopotame ; ce qui fignifioit , félon lui :
6 arrivant & partons , jeunes Si vieux , dieu hait
toute violente injufii'ee ; car, par tépervier, ils
repréfentent dieu-,par U poijfon , haine, abomination;
& par [hippopotame , toute impudente de mal
faire.
» Le îeâeur peut juger par cette infcription ,
de l’ancienne manière d'écrire , & du peu de
confiance qu'on pouvoit prendre dans la leéturc
ou plutôt dans l ’interprétation de ces fortes de
caractères , principalement dans un pays ou la
chaleur du climat dilate , pour ainfi dire, les idees
. & porte les hommes à l'allégorie.
oo La controverfe qui s’ eft renouvellee depuis
plufieurs année en Europe, ou plutôt dans la
France, à l ’occafion des Egyptiens, interelie tous
les favans & particulèrement les antiquaires. Eue
doit au moins les engager à . communiquer les mo-
nunaens qu'ils poffèdent. Je n avois pas regarde
jufqu'ici les morceaux chargés de caractères, fous
le point de vue d’utilité dont ils me paroiffent
aujourd’ hui i je donnerai donc plus particulièrement
que je n’ai fait, non-feulement les carac-»
tères de cette nation, mais je pourra» quelque*
A a ü