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s’agit , eft une année commune j mais fi cette
deuxième année eft biffextile 3 alors il faut fauter
le calendrier qui fuit immédiatement, & prendre
celui qui vient après, comme nous le difonsdans
ravertiflemsnt qui eft à la tête de notre Calendrier
folaire perpétuel iXvoye\ ce mot). Par exemple
la première année de Y Hégire, qui commence
le 16 juillet, répondant aux années 622 & 62^
ds J. C . doit être fupputée fur les calendriers C
& B , qui font propres à ces deux années communes.
Mais la fécondé année de cette même Hégire
, qui commence le ƒ juillet 623 , & finit en
6 1 4 , doit être fupputée d’abord fur le Calendrier
B , enfuite fur le Calendrier G , &
non fur le calendrier A ; parce que l ’année 624
eft biffextile. '
Voilà ce que nous avions à dire de YHégire, !
pour ce qui concerne la vérification des dates.
Ceux qui voudront s’ inftiuire à fond fur cette
matière, pourront confulter le commentaire de
Gravius fur Ulug-Beg, celui de Chriftman, fur t
Àlfragam , le feptième livre du P. Pétau, De doc-.
trina tetnporàm, le premier livre de la Chronologie
reformée du P. Riçcioli, & le quatrième •
tome des éiémens de mathématique de wolfius.
\ Article extrait de l'art de vérifier les dates. )
HEIN DA L . VoyeiOviK.
H E LA , c’ eft ainfi que les anciens Celtes, qui
habitoient la Scandinavie , appelloient là déeffede
la mort. Suivant leur mythologie , elle étoit fille
de Loke ou du démon ; elle habit'oit un féjour
appelle nifiheim ou l'enfer. Son palais etoit l’an-
goiffe , fa table la famine ; fes ferviteürs l’attenté
& la lenteur j lejfeuil de fa porte le danger ; fon
l i t , la maigreur & la maladie : elle- étoit livide] &
fes regards infpiroient l'effroi.
Il paroît q*ue c’éft du mot hélas, que les Allemands
ont emprunté le mot hell, dont ils fe fervent
pour défigner l’enfer. (Introdutiion a Ihifioire
de Dannemark3parM. Mallet). Voy. O din.
HÉ LAGABALE. Voy^ Élagabale, véritable
nom de cet empereur.
He Ï ü UM1 } Les romains appelloient hel-
cïarii les efclaves & les mercenaires qui traîrioient
les bateaux avec des courroies , ou avec une corde
de fpart, appellée helcium. Les ouvriers s’exhor-
roient au travail par un cri formé de la réunion
de toutes les v o ix , & par des chants. Martial en
ptorle ( IV . 6 4 .} :
Quem ( fomnum ) nec riimpere nauticum celéuma,
Nec clamor valet helciüriorum,
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Apulée fait mention de Xhèlcium,( Met. IX.)
jamque hiaxifna di'e 'i parte tranfaftà , defeSrum alio- I
quin me, htlcio fpanio ditnoto, nexumachin& libt- I
ratum applicant pr&Jepio.
-HELENE étoit 3 félon la plus commune opi. I
niot), fille de Jupiter & de Léda, femme de I
Tyndare & foeur de Clytemneftre , de Caftor & de I
Poilux. Il y a peu de traits dans l’hifioire poétique I
1 furlefquels il y ait plus de variations que furl’ori- I
gine de cette femme célèbre. Un très-grand nom- I
bre d’auteurs conviennént qu’elle étoit foitied’un
oeuf: mais quelle étoit l’origine de cet oeuf? c’ell
fur quoi l’on n’eft pas d’accord. On a dit d’abord
que cet oe uf étoit tombé du ciel de la lune, & que
les femmes de cette planète font des oeufs ^ 4'oû
il naît des hommes quinze fois plus grands que
ceux qui habitent la terre. D ’autres racontent que
Jupiter devint amoureux de Néméfis, qui, pour fe
garantir des recherches importunes de ce Dieu I,
s’enfuit par mer êc par terre, & fe déguifa en toute
forte de dorme 5 mais enfin, par une force majeure,
Jupiter la'rendit mère premièrement de Caftor
1 & de Poilux, enfuite à'Hélène. Paüfariias dit, que
félon l’opinion commune, Hélène étoit fille de
Jupiter & de Néméfis , & què Léda n’étoit que I
fa nourrice: Phidias, fe conformant à cetté tra- I
dition, repréfepta Léda de telle forte fur la bafe
de laftatue de Néméfis, qu’ellefembloitamener
Hélène à cette déeffe. Plufieurs ont écrit que Né -
méfis, aux approches de Jupiter, conçut un oe uf,
& que Léda ayant trouvé cet oe u f , le couva &
en fit éclore Caftor, Poilux & Hélène. On ra-
. conte encore que Jupiter ne pouvant attendrir
Néméfis , fit prendre à Vénus la forme d'un aig
le , & fe métamorphofa lui-même en cygne.
. Fuyant les pourfuites de l’aigle, il fe réfugia dans
les bras de Néméfis 5 elle le re çut, le careffà &
s’endormit. Le prétendu cygne profita du fom-
meil, & Néméfis conçut un oeuf ; lorfqu’ elle l’eut
pondu, Mercure le prit, le porta à Lacédémone,
le jeta dans le fein de Léda }• celle-ci l’échauffa &
en fit fortir Hélène qu’ elle adopta pouf fa fille.
Un grand nombre d’auteurs ne font aucune mention
de Néméfis y & attribuent à Léda le comr
merce dirééf avec Jupiter déguifé en cygne , ils
y joignent lés cîrconftances dont on a parle 5 d’autres
attribuent à Jupiter deux métanaorphofés en
cygne î l une relative à Néméfis, & l’autre relative
à Léda; & ils font entendre qu Hélène naquit
de Léda. Quelques uns enfin , pour concilier
ces deux opinions, fuppofent que Néméfis
& Léda font la même perfonne. -
H y a encore fur cette fable d’autres variante
s , dont on a parlé au mot Caftor. Quoi qu il
en foir, la beauté d'Hélène fut regardée comme
un prodige} elle fut aufïi célèbrede fon tèmps
qu’ elle l’eft aujourd’hui- Mais fi elle fut la plus
belle des femmes ., elle futauffi une des .plus
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infidèles. Sa beauté parut dans tout Ten.éclat des
fon enfance , & fit tant de brait , Sue Th e ‘e.e
l'enleva du temple de Diane, oà elle danfo.t. Ilia
mit fous la conduite d’Ethra fa mere , les confia
toutes les deux à la garde d un de fes amis dans
la ville d'Aphidnes, 8e s'en alla, avec fon ami 11-
rithoüs, travailler à l'enlevement de 1 rolerpme.
Caftor 8e Poilux, frères à’Hélene I entrèrent fur
le champ à main armée dans 1 Àttique , pour
redemander leur foeur. Les Athéniens protefterent
qu’ ils îgnoroient l’endroit où elle etoit. Les m '
cores peu fatisfaits de, cette reponfe , le préparaient
à des hofttlités, quand un certain Açademus
découvrit aux frères à'Heleite qaeüe etoit a
Aphidnes. Ils emportèrent la v ile d aflaut, rame- ,
nèrent HéVene à Lacédémone avec la mere de
.Théfée, qui fuivit Hélène jufqueS dans Troye.
V . Èthra.
Hélène fe retira enfuite à Argos , chez Clytemneftre
fa foeur \ on affuroit qu’ elle y etoit accouchée
d’une f ile , & que Clytemneftre pour fauver
i'honneur de fa foeur, avoir fait croire a tout
le monde, à Agamemnon même , quelle en etoit
la mère. Quoi qu’il en foit, Hélene foutint, & 1 on
publia quelle étoit fortie vierge .des mains de
Théfée. Elle eut le bonheur de voir s accréditer
un fait fi peu croyable , & de fe voir recherchée
par une foule de prétendans. De retour a Lacédémone,
Hélène. courut un grand danger j mais
un prodige la fauva. Une grande pdle ravageoit la
ville} l’oracle fit favoir quelle cefleroit, pourvu
qu’ on facrifiàt tous les ans une fille de qualité. Le
fort tomba une fois fur la belle Helene ; mais
comme elle étoit deftinée à fervir d’ inftrument pour
l’exécution des décrets des Dieux , ils la^fauve-
rent ; & dans le temps qu’on la niénoit a 1 autel,
. un aigle enleva le couteau, & l’allapo'erfur une
génilfe,qui fut facrifiée en la place d Hélene.
Tyndare étoit fort embarraffé du grand nombre
de prétendans qui afpiroient à la main à3Hélène,
parce qu’ il craignoit de s’ attirer la vengeance de ,
ceux à qui il ne la donneroit pas; Il fuivit le
confeïl d’Ulylfe, & fit promettre à tous les prétendans
qu’après que fa fille auroit fait choix de
l’un d’eux pour époux, ils fe joindraient tous a cet
époux pour le défendre contre ceux qui voudroient
la lui difpùter. Ils jurèrent fur les entrailles d’un
cheval, qui fut immolé à cet effet, & enterré
dans le lieu même-, ce fut là , dit-on, lp motif qui
engagea toute la Grèce .à prendre les armes pour
faire rendre à Ménélas fa .femme, enleve'e par
Paris. Hoym Me r ion . Hélene fixa donc fon choix
fur Ménélas. On a prétendu que Tyndare xéda
fon, royaume à fon gendre j mais il paroît qu il ne
fit que le défigner pour fon fucceffeur : ain.fi il n’ eft
pas étonnant qu’Hélene fût:tant rècherchee ; car
avec une • beauté accomplie, elle : apportoit une
couronne en dot. Les commencemeiis de., fon ma-
H E L . 1.33.
riage avec Ménélas furent tranquilles & heureux :
mais Hélène étoit la plus belle femme du monde ;
Vénus avoir promis à Pâlis de le rccompenfer
par la main de la plus belle femme de l’univers;
Elle lui devoit donc celle d’Hélène. ( Foy. 1 a-
ris ). Pendant le voyage de Lacédémone à 1 roye_,
le vaiffeau qui la portoit relâcha en Arcadie, où
elle fe laïfla fuborner par un nommé Péritanus.
Paris les furprit, 8c rendit Péritanus eunuque ;
de-li-vint qu'en Arcadie les hommes ainfi mutilés
étoient appeliés Véritanes. Arrivée à T ro y e , elle
fe laiïfa encore féduire par Coryrhus, fils de Paris
& d'QEnone. Hçy, C orythus. Achille ayant eu
occafion delà voir un jour fur les murs de Troye;,
en devint amoureux ; 8c l'on a même dit qu il
en eut un enfant. Enfin, on rapporte un grand
nombre d'aéüons qui ternirent fa réputation ; 8c
pour y mettre le comble, on nommoit une de fes
femmes, dont l'unique occupation auprès .d’elle
étoit de lui donner dés leçons de lubricité.
Après la mort de Pâtis, qui arriva la dixième
année du fiège de T ro y e , fon frété Déiphobe
remplit fa place auprès d'Hélène. 8c il fut malta-
cré par Ménélas, quand la ville fut ptife. Koyej
Déiphobe. Ménélas fe réconcilia, fans beaucoup
de peine , avec fa femme, 8c la ramena chez lui
fort humainement. On a même dit qu'il s'ttojt
perfuadé qu'elle féchoit; de douleur dans la maifon
de Priant, 8c que c'étoit le principal motif, qui
pouffoit ce mari débonnaire à la conquête de
Troye.
Après la mort de Ménélas, Nicoftrate 8c Mé-
gapenthe, bâtards de Ménélas , la chaffèrent de
Lacédémone, EUe fe retira' chez Polixo , dont /
les femmes la pendirent à un arbre. Voyeç Po-r
lyxo , Dendritis. D’autres ont dit qu'elle fe
pendit elle-même , 8c que fous le chêne qui lui
fetvit de gibet , il croiffoit une herbe, que l'oit
nomme hélénéion, douée- de plufieurs vertus fin-
.gulières ; elle rendoit querelleurs ceux qui en
mangeoient 5 elle embelliffoit les femmes , & rendoit
gais ceux qui en mettoient dans leur vin.
Selon quelques écrivains ,Thétis fit mourir Hélène
pendant le retour des Grecs î félon d’autres,
elle alla avec. Ménélas dans la Gherfonèfe Tau-
rique, pour chercher Orefte ; ils y furent immolés
tous deux par Iphigénie. Les opinions font aufti
partagées fut les enfans d’Hélène,- les uns difent
qu'elle n'eut que des filles ; d'autres a filtrent que
Ménélas la rendit mère de quatre garçons î ils
parlent même d'un autre qu’elle,eut d’Achille.
Elle eut de Ménélas la belle Heratione, 8c de
Paris une fille* Le père vouloir qu’on la nommât
Alexandra : la mère s’y oppofa ; iis décidèrent au
fort lequel donneroit ce nom : .Hélène gagna,,8c
nomma fa fille comme eLle ; mais Hécube la .fit
mourir.
O n a ç h a n t é 'U c o l l i e r d ‘Hélènei i l é t o i t d ’ o r