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G A L E Â R I I . 1 . . - K
GALIARII 5 gou)ats j ou valets des foldats
romains, ainfi appelles ,. parce qu'ils neportoient
d’autre arme que le calque, galea.. V égèce(m.
6. ) en Fait mention : denique ex ipjis colonibus ,
quos galearios vocant, idoneos ac peritos ufu
legebant|
GA LE JO N , ou Galajon , nom d’un canal
Que C . Marius tira du Rhône à la Méditerranée,
8c qui fut appèllé alors fojfa mariana. 11 commen-
çoit à quelques lieues au-deffous de la ville d’Arles,
& il aboutiffoit à un petit golfe, qu'on appelle
le port de Galajod, entre les embouchures du
Rhône 8c dans la mer du Martigues. C e canal
a été bouché par les fables.
G A L E N E , une des cinquante Néréides
( Hejfod. Tkeogon. 244. ) C e mot eft grec 8c lignifie
frénitê.
GALEOLA„ efpèce de vafedont Varrort a fait
mention fans !e décrire. ( De vit. pop. rom. 1.
apud No ni. 'X V . 24, )
GALÉOTÉS , fils d’Apollon, éroit la grande
divinité des hybléens , peuples voifins du mont
Etna. 11 eft repréfentp dans un char avec fort père
fur les, médailles de'Sélinonte, félon Golzius &
Béger. ( T .I .p . 37p.) Voyeç Galéotes.
G A LEO T E S , devins de Sicile., qui fedifoient*
defcendus du fils d’Apollon, dont ils portoienti
le nom : Cicéron dit que « la mère de Denys le:
» tyran de Syracufe, étant groffe dé fon fils,
»> fongea qu’elle accouchôit d’un ' petit fatyre.
*» Les interprètes des fonges , qu’en Sicile on
s» appelloifi alors Galéotes , répondirent que l’en-
» fant dont elle accoucheroit, ferolt long-temps
*» le plus heureux homme de toute la Grèce.
»• ( De divin. ï . ) »>
Élien ( l. XII, c. X L VI, ) fait aufti mention de
çes devins.
G A LÈ R E -A N TO N IN , fils d’Antonin.
Marcus Annius Galerius Antoninus ,
Antonini 'Augusti FÏLI-US.
Ses médailles font ;
O- en or , en argent, 8c en médailles;latines.
RRRR. en G. B. grec au revers de Fauftine.
RRR. en M. B, avec les mêmes têtes.
RRRR. du même module, frappé en Egypte.
De Boze a publié cette médaille dans le X V e.
tome des Mém. de F Acad, des Infcriptions.
G A L
GALÉRE-MAXIMIEN.
Galerius Valerius MaximianusCæsabi
& poftea AUGUSTUSi
Ses médailles font:
RRR. en or.
R. en argent, dont il y a quelques revers plus
rares.
RRR. en médaillons d’argent.
RRR. en médaillons de bronze.
C . en M. 8c P. B.
RR. en P. B. d’Egypte.
On ne trouve plus,, depuis ce règne, dp médailles
grecques ou d’Egypte, jufqu’au régné de.
Nicéphore , environ cinq cens ans apres.
G A LÈR E S , navires. Voyez N avires.
Galères ( peine).
On compare ordinajrement la peine des galeres
à celle des criminels , qui chez les romains etoient
condamnés ad metalla, c éft-à-dire^ aux^ mines»
Cette comparaifon ne peut convenir qu.aux galères
perpétuelles J car la condamnation ad métallo.
ne pouvoit ctre pour un temps limite } au heu
que les galères peuvent être ordonnées pour un
temps} auquel cas , elles ont plus de rapporta
la condamnation ad opus publicum, qui^ privoit
des droits de cité , fans faire perdre la liberté.
Quelques auteurs ont cru que la peine des
galères étoit connue des romains. Entr’autres
Cujas, Paulus, Suidas 8c Josèphe la plupart
font fondés fur un paffage de Valère-Maxime,
lequel, en parlant d’un impofteur qui fe donnoit
pour fils d’Oéiavie , foeur d’Augufie, dit que cet
empereur le fit attacher à la rame de la galère
publique, mais cela ligmfie qu’il y fut pendu,
& non pas condamné à ramer. La plus faine
opinion eft que la peine des galères n’étoit point
ufitée chez les romains , ainfi que le remarque
Anne Robert} 8c en effet, on ne trouve dans
le droit aucun texte qui faffe mention de la.peinê
des galères ; ce qui vient fans doute de ce que
les romains avoient beaucoup d’efclaves 8c de
prifonniers de guerre qu’ils employaient fur les
galères.
On pourroit plutôt croire que la peine dés
galères étoit ufitée chez les grecs , fuivant ce que
dit Plutarque ( in ,Lyfaudra ) , que Philocles avoit
i. perfuadé aux athéniens de couper lepoüce droit
’ à tous leurs prifonniers de guerre, afin que ne
pouvant plus tenir une pique, ils puffent au
moins manier la rame.
G A L
GALERIE.
L ’abbé Fràguier C Mém. de ÜAcadi des Infcript.
tom. IX. ) a donné la defeription de la galerie
de Verrès, qui valoitbien celles dont on réimprime
lï fouvent les deferiptions. Le rival d’Hortenfius
jfignala fa jeuneffe à en tracer le tableau, lorP
qu’il accufa & convainquit le poffeffeur de cette
galerie, de n’être qu’un voleur public. L’avidité
de ce voleur public fe portoît fur les plus rares
productions de l’art 8c de la nature } il n’y avoit
rien de trop beau pour lui : fa maifon étoit fu-
perbe, fes cours 8c fes jardins n’offroient que
marbres & ftatués} mais ce qu’il avoiç raftemblé
de plus précieux, par, fes rapines, rempliffbit fa,
galerie. Jouiffans du fpeétacle qu’en donne C i céron
; il entre dans un des objets les plus im-
portans & les plus curieux de ce dictionnaire, la
connoiffance des monumens de l’antiquité.
- La ftatue de Jupiter étoit une des pltis apparentes
.qu’on vît dans la galerie dé Verrès} elle
iepréfentbit Jupiter fuinommé oy piosv le dif-
penfateu.r des vents favorables. On ne connoiffoit
dans tout le monde que trois ftatues de Jupiter
avec ce titre } l’une étoit au Capitole, où Quin-
tus Flaminius l ’avoit confacrée des dépouilles de
la^ Macédoine} Taurre dans un ancien temple
bâti à l’endroit le plus étroit du Bofphore de
Thrace 5 la troifième avoit été apportée de Sy-
raeufe dans la galerie de Verrès.
La Diane de Ségefte n’étoit pas moins remarquable
5 c’étoit une grande & belle ftatue de
bronze. La déeffe étoit voilée à la manière des
divinités du premier ordre , pedes vejlis defluxit
adimos ; mais dans cette grande taille , & avec
une draperie fi majeftueufe, on retrouvoit l’air
& la légéreté de la jeuneffe. Elle portoit le car*
quois attaché fur l’épaule } de la main droite elle
tenoit fon arc , 8c d e la main gauche elle avoit
un flambeau allumé. L’antiquité chargeoit de
fymboles des figures de fes.dieux, pour en exprimer
tous les différens attributs ; en quoi elle n’a
peut-être pas eu toujours affez d’égard au tout
enfemble. Cette ftatue de toute antiquité, avoit
appartenu à Ségefte,'ville de Sicile fondée par
Enée } elle en étoit en même-temps un des plus
beaux ornenaens, & la plus célèbre dévotion}
les carthaginois l’avoient enlevée. Quelques fiècles
s’étant écoulés , le jeune Scipion, vainqueur de
Carthage, la rendit aux Ségeftains : on la remit fur
fa bafe avec une infeription en grands cara&ères,
qui marquoit le bienfait & la piété de Scipion}
Verrès peu fcrupuleux fe l’appropria.
Deux ftatues de Cérès qu’on voyoit enfuite ,
etoient en ce genre l’élite de celles de tous les
remples de la Sicile, où Verrès avoit commandé
pendent trois ans ; l’une venoit de Catane,
Fautre d’Enna, deux villes qui gravoient fur leurs
G A L’ 7
monnoîes la tête de Cérès. Celle de Catane avoit
de tous temps été révérée dans l’obfcurité d’un
lieu faint, où les hommes n’entroient poi..t}
les femmes & les filles étoient chargées d’y
célébrer les myftères de la déeffe : la Cérès
d’Enna étoit encore plus remarquable.
Mercure chez Verres: n’étoit que trop à fa
place} c’étoit celuï-là même à qui les Tynda-
ritains offroient tous lés ans des facrifices réglés :
la ftatue étoit d’un très grand prix; Scipion,
vainqueur de l’Afrique, l’avoit rendue au culte
de fes peuples } Verrès 9 fans victoires, la leur
enleva.
L’Apollon étoit revenu de même à ceux, d’Agri-
gente ; il étoit dans, leur temple d’ÉfcuIape. Myron,
ce fameux ftatuaire , fi connu, y avoit épuifé
tout fon art} & pour rendre fon nom éternel,
il l ’avoit écrit fur l’une des cuifies en petit caractères
d’argent. On fent combien le nom de Myron
en réhauffoit le prix dans la fantaifie des curieux.
L’Hercule de Verrès étoit de la main du même
artifte} fon Cupidon étoit de la main de Praxitèle >
8c Pline le met au rang des chefs-d’oeuvre de ce
grand maître..
Auprès de ces divinités on voyoit les Cané-
phores, qui avoient tant de part dans la pempe
des . fêtes athéniennes. On appelloit Canêphores à
Athènés: , comme- 6n l’a dit à ce ihot , de
jeunes filles, q u ip a r é e s fuperbemént, mar-
choient dans les procèiTiahs foleninelles , portant
fur leurs têtes 8c foutenant avec leurs mains
dès corbeilles remplies des chofes deftinées au
culte des dieux} telles on voyoit celles - ci ;
c’étoient des figures de bronze, dont la beauté
répondoit à l’habileté 8e à la réputation de
Polyclète.
Je gliffe fur l’Ariftée, le Péon 8c le Ténès ,
autres ftatues très - précieufes qui fe trouvoient
dans cette riche galerie,• parce qu’au milieu des
dieux de toute , efpèce qui la décoroienr, on ad-
miroit encore davantage la Sapho de bronze de
Silanion : rien de plus fini que cette ftatue 5
c’étoit non un poète , mais la Poéfie ; non une
femme paflionnée , mais la Paffion en perfonne :
Verrès l’avoit tirée du Prytanée de Syracufe.
Quantité d’autres ftatues que l’orateur de Rome
n’a pas décrites, ornoient la galerie de Verrès 5
Scio , Samos, Perge, la Sicile, le monde entier
pour ainfi dire, avoient fervi tous fes goûts.
Cicéron prétend que la, curiofité de Verrès avoit
plus coûté de dieux à Syracufe, que la Victoire
de Marcellus ne lui àvoit coûte d’hommes.
Un morceau unique que j’ oubliois de citer,
8c que Verrès ne montroit qu’ à fes amis, c’étoic
la ftatue du joueur de lyre d’Afpendus, dont la