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.iivâhŸcr^es végétaux aufli précieux. Le prétendu
OrpHée' paro'ic! avoir eu connoilïance de cette
pratique religïeufe5 .car il dit, dans le titre-de
l’hymne à la terre, qu’on lui offroit toutes
fortes de graines 8? de femenees, excepté les
fèves ( îtAjjv x'jupcuv ) & les parfums. Pythagore
la’ trouva établie dans* fes voyages , & la tranf-
porta en Italie avec le dogme de la métemp-
fycofe qu’il y avoit appris des fages & des
prêtres. Le voifinage de Crotone où il enfei-
gnoit la philofophie , & de Rome, la fit palier
dans cette ville avec l’éloignement pour les
fcves. On ignora en occident la raifon de cette
averfion , & on lui fubftitua des conficjérations
fondées fur la nature des fèves, & leur influence
fur l ’économie animale.
Ainfi s’établit à Rome l’avetfion pour ce légume
, & l’on crut devoir offrir aux Mânes un
fruit qu’on n’ofoit employer à aucun ufage do-
meftique. On a pris depuis la caufe pour l’effe
t , & l’on a répété cent fois que l’averfion
des latins pour les- fèves , venoit de la nature
des divinités infernales, auxquelles ils les offraient*
On croyôit ne les honorer dignement qu’en
leur offrant des viûimes noires ou rouffes &
fiériles. Doflat en donne cette raifon, q u i a
NIHIL AS INF.SRNTS NASCITUR. LeS l'ofcS pi'ifeS
fî fouvent pour l’embleme de la brievete de notre
v ie , faifoisnt partie des offrandes qu’on leur
faifoit , ainfi que les mauves , .félon Gori ( Muf.
Etrufc. p. 189. & P• 194- )• A cela Prè.s > les
cérémonies qui accompagnoient ces facrmces ,
étoient les mêmes que pour les autres dieux.
Dempfter nous a donne , d’après les deffins de
Piêtre-Sante-Bartoii., la defeription .d ’un tombeau
étrufque , fur lequel on les voit reprefen-
tées. On y apperçoit deux viftirr.es ; une grande
pour les grandes divinités infernales, Pluton &
Profêrpine 5 & une petite pour les divinités inr
férieures, les Mânes , les'furies , L autel elt
allumé & orné de guirlandes; un prêtre eft debout,
avec plufieurs autres mini il res, don* l’un frappe
■ en tambour , un fécond joue de la flûte double 5
un troifième des crotales , & le quatrième porte
des viandes dans un plat.
MAN.GAN , nom d’une ancienne machine
de^uèrre, manganum , pcayaioi j ce nom défîgnoît
en général une machine, comme dit Héfiehius ;
mais on l'appliquait en particulier à la plus ferre
& à la plus violente des machines de guerre,
qui lançoit des pierres d'une groffeur extraordinaire,
des catapultes mêmes, des cadavres d'hommes
, des chevaux, &c< & qui portôit plus loin
que toutes les autres machines. Si on. l’appelloit
fronde, funda, cè n’ eft pas que ce fût une fronde
ou un inftrument femblatSlç à la fronde; mais
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parce qu’elle jettoit des traits, des fardeaux à
fundendo. On la nommoit aufli balifie , parce
qu’elle lançoit, de /3 5 tormentum à torquendo,
pour la même raifon; petraria, c’e ft-à-dire, pie r-
rière , parce qu’elle lançoit des pierres. Le man-
gan avoit quelquefois tant de force , qu’ il jettoit
des pierres de trois cent foixante livres ; il fervoit
également à la, défenfe & à l’attaque des villes,
& on l’emploÿoit même fur mer. On dit quon
conferve un man gan à Bâle. \Voye% Juste L ipse.
Poliorcet,/. III. dial. 3. & le Glojfai. , ArchAol.
de Spelman).
M AN G E R aflis ou couché. Voye[ D in ^r
& L it s de table.
MANIA. Mutatori rapporte ( 198?. 9*.) une
infeription dédiée à cette déefle , Manie, des..
Elle paffoit pour la mère des dieux lares, qui
préfidoient aux carrefours , lares compitalitu. ^Un
lui offroit le jour de fa fête, qui etoit le meme
que celui de fes enfans, des figures de lame,
en pareil nombre qu’ il y avoit de perfonnes dans
chaque famille ; on la prioit de s en contenter,
& d’épargner les perfonnes qui lui rendoient cet
hommage. ( D . J .) .
M A N IE S , étaient des déefles que Paufanias
croit être les mêmes que les furies. Elles
s» avoient un temple fous ce nom, dans tAr-
« cadie, près du fleuve Alphée, au meme en- I droit ou Oréfle r eiAlt l’efpnt , apres
» avoir tué fa mère. Près du temple, elt une
,» efpèce de tombe fur laquelle elt grayée la fi-
>, gure d’un doigt; c’ell pourquoi les arcadiens
„ l’appellent la fépulture du doigt , & difent
» qu’Orefte, devenu furieux, fe coupa là , avec
L les dents, un des doigts de la main. Dans le
ê voifinage, elt un temple confacré aux eume-
» nides, parce qu’Orefte fut guéri là de fes fu-
» reurs ». Ils racontent qu’à la première, apparition
de ces déelfes , lorfqu’elles troublèrent
l’efprit a Orefte, il les vit toutes .noires 5 qu a
la fécondé apparition, après qu il fe fut arrache
un doigt, il les vit toutes blanches ; qu alors il
reprit fon bon fens} qu’ à caufe de cela, pour
appaifer les premières, il les honora , comme on
a coutume d’honorer les mânes des morts, fous
le nom de déeffe-s manies ; mais qu il facrifia aui^
fécondés. .
MANILIA. Goltzius feul a publié des médailles
de Cette famille.
M AN IPU L A R I I ,
M A N IP U L E , > L e ”manipule étoit un
I MANIPULUS y ' \ ;
corps d’infanterie romaine, qui , dutems de Ko-
înulus, formoit la dixième partie d’ une légion»
mais, fous Marias, la légion fut compofee de
trente manipules, & chaque manipule co.ntenoic
plus ou moins d’hommes, félon que la légion
etoit plus ou moins forte. Dans une légion com-
pofée de fix mile hommes , le manipule étoit
de deux cens hommes , ou de deux centuries ,
parce que le manipule avoit deux centurions qui
le commandoient, & dont l'un étoit comme
lieutenant de l’autre. Les romains donnoient le
nom de manipule à cette troupe , à caufe de l’en-
feigne qui étoit à la tête de cçs corps. Cet en-
feigne, manipulas , confiftoit dans les commen-
cemens en une botte d’herbe attachée au bout
d’une perche, ufage qui fubfîfta jufqu’à ce que
les romains euifent fublbtué des figures d’animaux
aux bottes de foin. ( D . J. ).
Nous ne pouvons nous refufer au plaifir de
tranfçrire les vers, où Ovide peint l’attachement
d s anciens romains pour leurs enfeignes de foin.
( Ftfs; 3-
Non illi coelo 'Xdbentia figna tenebant ;
Sedfua, qu& magnum perdere crimen erat.
Ilia quidem foeno, fed erat reverentiafoeno ,
Quantum nunc aquilas cernis habere tuas ;
Pertica fufpehfos pàrtabat longa manrplos :
TJnde maniplaris nomina milei habef.
MANIUS fe feroit confondu avec Marcus dans
les inferiptions , fi tous les deux euifent été exprimés
par cette figle M. Elle fut réfervée au
dernier , & Manius s’exprimoit par x?• ou m..
M AN L IA , famille romaine dont on a des] mé-
diilles.
RRRR. en or,, au cabinet de Sainte Genevieve.
C . en argent.
RRR. en bronze.
Les furnoms de cette famille font, A cidtnus3
A m eu s , Longus , maximus , S erratus ,
T O R Q U A T U S 3 V U Z SO :ï~,:
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lu;.
, MANLIA S C A N T IL L A , époufe de Didier
Julien. ,
M a n l i a S c a n t i l l a .
A U G -U S T A ,
Ses médaille; font ;
R RR. en or.
RR. R. en argent. *
RR. en G. B.
RRR. en M. B.
O. de colonies & grecques.
M A N N US, roi d’Edelfe , fils d’Abgare — On
trouve ce roi au revers des médailles de M.
Aurèle, de Fauftine jeune, de Verus, de Lucille.
VoyeT^ A s G ARE.
MANSION. C e mot doit être employé dans
la géographie de i’empire romain, lorfqu’il s’agit
de grandes routes. C ’eil un terme latin , Manfio-y
lequel lignifie proprement demeure , féjour ; &
même fes autres acceptions font toutes relatives
à cette lignification.
Quand les romains s’arrêtoient un petit nombre
dé jours pour lailfer repofer les troupes
dans des camps, ccs camps étoient nommés
manfiones y mais s’ils y paffoient un tems plus
considérable, ils s'appelaient fiativa caflra.
Les lieux marqués fur les grandes routes, cù
les légions, les recrues, les généraux avec leur
fuite, les empereurs même trouvoient tous leurs
befoins préparés d’avance, foit dans les magafîns
publics, foit par d’autres difpofitions , fe nom-
moîeïit manfiones. C ’étoitdans une manfion entre
Héraclée & Conftantinople qu’Aurélien fut affa-
lïiné par deux de fes gens. Ces maniions étoient
proprement affeélées à la commodité des troupes
ou des perfonnes revêtues de charges publiques,
& on leur y fournilfoit tout des deniers de
l’état. Celui qui avoit l ’intendance d'une manfion
fe nommoit manceps ou fiationarius.
Il y avoit outre cela des manfions ou gîtes
pour les particuliers qui voyageoient, & où ils
étoient reçus en payant les frais de leur dépenfe,
C ’étoient proprement des auberges. C ’eft de ce
mot manfio , dégénéré en mafio , que nos ancêtres
ont formé le nom de maifion.
'Comme la journée du voyageur finilïoit au gîte
ou à la manfion, de là vient l’ufage de compter
les dillafices par manfions y c ’ eft-à-dire , par
journées de chemin. Pline dit manfionibus oStoy
fiat regio tkurifera, e monte excelfo. Les grecs
ont rendu le mot de manfion par celui de fiathmos,
fru6fMs('D J)» .
MANSUETAIRE. f. m. Nom d’un bas
officier de la maifon des empereurs romains.
Manfuetarius ferarum domitor. Les Manfuétaires
étoient ceux qui apprivoifoient les lions , les
ours , les léopards , & les autres bêtes féroces ,
que ces princes nourriflbient pour leur plaifir.
C ’étoient des officiers, des valets de la ménagerie
des empereurs^