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hendoit une (édition, infinua que Diane contente
de la foumiffion du père & de la fille, pouvoir
erre appaifée par le facrifice d'une biche .> & par
la consécration d‘Iphigénie, qu’on envoya en effet
dans la Tauride, pour lui fervïr de prêtreffe. Dic-
tis de Crète , ne veut pas même qu’Agamemnon
y ait confenti ; il dit qu’Uhffe partit fecrètement
de l'armée » fans confulter Agamemnon 5 qu'il Contrefit
des lettres de ce prince à Clytemneftre ,
avec ordre d'envoyer au camp des grecs la jeune
princeffe, & que l'y ayant conduite lecrètement |
il alloit, dé concert avec Calchas , l'immoler à la
déeffe , lorfqu'-il fut effrayé par quelque prodige ,
peut-être aufli par les menaces d'Achille , qui dér
couvrit le myftère. La princeffe fut alors envoyée
dans la Tauride, & l'on facrifia à fa place une
biche que l'orage avoit obligée de fe cacher près
de l'autel de Diane. On parlera encore ., à l'article
O r i l o c h ia , d'ùne autre tradition fur le fort
d‘Iphigénie.
Quel étoit le motif de ce calme & de ce facrifice
devenus fi célèbres ? Agamemnon avoit, par
imprudence, tué- une biche confacvée~à Diane.
Toute l’armée auroit été punie de la méprife de
fon roi, fi, pour appaifer la déeffe, on n’eût égorgé
une princeife innocente.
Iphigénie en Tauride , autre tragédie d’Euripide ,
dont le fujet eft u,ne fuite du premier. Cette princeffe,
enlevée de l’autel par Diane,eft tranfportée
en Tauride , dans la Scythie, où régnoit la barbare
coutume de facrifier les étrangers à la déeffe
qui-y préfide : on l’établit prêtreffe du temple :
c ’eft elle qui initie les vidîmes , qui les prépare
au facrifice : d’autres mains les égorgent. Aucun
des grecs ne favoit le fort d'Iphigénie : tout le
monde là croyoit morte en Aulide par le glaive de
Calchas. Quelques années après, Orefte fon frère
voulant fe délivrer des pour fuites des Furies, reçoit
ordre d’Apollon d’aller en Tauride, enlever la
ftatue de Diane , qu’on croyoit. être defeendue du
ciel, 6c de l’apporter dans l’A trique. Il eft pris
avec fon ami Pylade, on veut les immoler, fui-
vant lagvbarbare coutume de ce pays. Iphigénie,
fachaiit qu’ ils étoient d’Argos., s’informe d'eux de
l ’état de fa famille , offre de délivrer l’un des deux
de la mor-t, 8c de le renvoyer dans fa patrie, s’il
veut fe charger d’une lettré pour fon frere Orefte.
À ce ronfla reconnoiffancé fe fait : ils conviennent
de f f fauver enfémble : Iphigénie trempe
Thoa s, roi de la Tauride, fous le prétexte d’une
prétendue expiation des vi&imes qu'elle doit faire
für le bord de la mer ; elle s'embarque avec Orefte
& Pylade , qui emportent la ftatue de Diane.
Vcye^ CuRYSÈS.
Ipkigênie, près d'immoler Orefte , eft repré-
fentée fur un bas-relief du palais Acçaramboni à
Rome C M.onwm% ined. Winckcîmann. % Sur un
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autre de la villa Albani, publié dans le même
ouvrage, elle s'embarque avec fon frère, emportant
la ftatue de Diane, après la mort de Thoas*
Iphigénie, reconnoiffant Orefte, eft le fujet d'une
peintuie d'Herculanum.
IPHIMÉDIE , fille de Triopas, ou de Ganache
& de Neptune, ayant époufé Aloüs , devint feiï-
fibla aux ftduéfions de Neptune , & allant fouvent
fur les bords de la mer, pour s'entretenir avec fon
amant, elle devint mère des deux g.éins' Aloïdes.
Un jour qu’ elle célébrcit les orgyes avec fa fille
& les bacchantes , elles fuient toutes enlevées par
des thraces, & partagées entr’eux fuivant le fort.
Iphimédie échut à un des favoris du roi, & Pan-
chatis fa fille au roi même.
IPH IN O É , fille de Nifus 8c femme de Mé-
gàréus. Voyei M égaréus.
Iphinoé* Voye% Iphiana s se .
IPHIS , née fille, devint garçon au temps de
fon mariage. Dans la ville de Phefte , près de
Gnofle , dit Ovide ( Métam. liv. 9. ) , demeurait
Ligdus , homme pauvre & d’une naiffance obf-
cure , mais cependant d’une honnête famille. C et
homme voyant fa femme grqffe , lui dit que fi elle
accouchoit d'une fille, il ne vouloit pas l’élever ,
parce qu’ il n’en avoit pas les moyens ; il ordonna
même dé la faire périr. Téléthufe , fa femme ,
n’accoucha cependant que d’ une fille , qu’elle fit
paffer pour garçon auprès de fon mari, & qu’elle
éleva publiquement fous ce nom. C e myftère demeura
long-temps caché, parce quTphis (c ’eft le
nom de l’enfant ) avoit dans le vifage tous les agré-
mens des deux fexes. A l’âge de treize ans, fon
père le deftina à Ianthe , la plus belle fille de la
ville. Sa mère, qui favoit l’impoflibilité de ce mariage
, ne chercha qu'à l'éloigner : une maladie
feinte, un fonge prétendu , un préfàge funefte ,
tout lui fervoit de raifon pour le différer'. A la fin ,
ayant épuifé tous lés prétextes, & le jour du mariage
étant arrêté, elle alla la veille , avec fa fille ,
dans le temple d'Ifis, implorer le fecours de la
déeffe, pour fe tirer de l’embarras où elle fe trou-
voit. Iphis , en fortant du temple , s’apperçut
qu’elle marchoit avec plus de force qu’à l’ordinaire
: fon teint commença à perdre fa. grande
blancheur, & prit une couleur plus mâle : fes forces
augmentèrent, fes cheveux s’accourcirent, &
elle fentit, dans toute fa perfonne , une vigueur
quidémentoit fon-fëxe. Enfin elle reconnut qu’elle
étoit homme. Charmé de ce changement, Iphis
1 rentra dans.le temple pour offrir à la déeffe un fa-
çrifice d’adions de grâce, & y laifîà cette inferip-
tion : Iphis garçon accomplit les voeux quil avoit
faits étant file . Le lendemain îe mariage fut célébré
> au grand contentement des parties.
Iphis b
i r e
I phis , père d’Etéoclus , un des chers dès at*-.
giens qui avoient été tués devant Thèbes, &
d'Evadhé, femme de Capanée, ayant appris que
fa fille s’étoit échappée fecrètement, dans le def-
fein de mourir fur le corps de fon époux, court
après elle , Scl’apperçoit fur la pointe d 'un rocher :
il l’invite tendrement à revenir à lui j mais Evadné,
fans lui répondre , fe précipite , à la vue de fon
père, fur le bûcher de fon mari. Iphis defefpéré
de la mort de fés deux enfans, veutfe donner
la mort : fon petit-fils Hénélus" l’en empêche , 8c
lui promet de venger ^leur mort fur les thébains.
'Fojisi Étéoclus , Év a d n é ,
Iphis , amant d’Anaxarète. V . Anaxa r ê t e .
IPH ITUS, roi d'ÉIide, contemporain de Li-
curgue ,• fut le reftaurateur des jeux olympiques.
La Grèce génaiffoit de fon temps , .déchirée par
des guerres ititeftines, & défolée en même-temps
par la pefte. Iphitus alla à Delphes, pour confulter
l’oracie fur des maux fLpreffans : il lui fut répondu
’par la Pythie, que le renouvellement des jeux
olympiques ferait le falut de la Grèce. Auflt-tôt
Iphitus ordonna un facrifice à Hercule , pour appaifer
ce dieu , que les éléens erpyoient leur être
contraire, & rétablit les jeux olympiques qu’on
avoit interrompu depuis plufieurs années. La ftatue
dTpkitus étoit placée auprès de celle de Jupiter-
olyenpien, ornée d’ une couronne que pofoit fur fa
tête la déeffe Ecéchiriet quipréfidoit àlaceffatîon-
d'armes. Dans le temple de Junon, à Elis,, on con-
fervoit le palet à1 Iphitus , fur lequel étoient écrites
, en rond, lesloix des jeux olympiques , avec
les privilèges.dont ils étoient accompagnés. V^oye^
O lympiques.
I phitus , frère d’Iole. Voye% I o n .
IP O R A , en Efpagne.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.-
IPSULL ICES, médaillons ou plaques de métal
( BraBes, ) , repréfenrant des hommes ou des femmes
que les magiciens vouloient rendre amoureux
par la force de leurs charmes.. On ne trouve ce
mot que dans Feftus. ( Voff. lex. étymol. )
IRÉN ARQUE , officier de guerre dans l’empire
grec , dont la fonction étoit de maintenir la
paix, le repos, la tranquillité & la sûreté dans
les provinces.
C e mot eft grec, çompoféde
paix , & de ccçx.o?, prince ,- ou de » commandement.
Antiquités , T orne I I I .
I R I a8p
Dans le code de Juftînien, il eft dit que les iré-
narques font envoyés dans'les provinces pour y
maintenir la tranquillité & la paix ; cô qu’ils fai-
foie nt en puniffant les crimes, & en fai fan t obfer-
ver les loix.
Il y avoit encore un autre irénarque dans les
villes, pour, y procurer & y conferver la concorde
entre les citoyens, y éteindre les diffenffions. On
l’appelloit autrefois préfet de la ville. V • PREFET.
Les empereurs Théodôfe & Honofîus fuppri-
mèrent les charges dTrénarques , parce qu’abufant
de leur pouvoir, ils vexoientlés peuples, au-Iieu
de maintenir entr’eux le bon ordre.
IR È N E , fille de Jupiter & de Thèmî&j c’étoit
uie des tiois Saîfons. V'oye% H eures.
C e nom en grec eft celui de la paix*E
I rène , femme de Léon Chazare.
Irene Augusta•
Ses médailles font :
RRR. en or.,
O . en argent & en B.
Irènb , ifle. ip .
Les médailles autonomes de cette iüe font i
RR., en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un trident.
IRENOPOLIS , dans la Cilicie. EiPHNonor
AITQN.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques , avec fon époque , en l’honneur de Ca-
racalla', de Gordien , de Treb. Gallus, de Valé-
rien , d'Alex. Sévère.
1RÉSIONE , tîçtcneûvt) , attribut ordinaire des
fupplians.C'étoit chez les athéniens en particulier,
un rameau d’olivier entortillé de laine, avec des
fruits attachés tout au tourj on le portoit dans
plufieurs'fêtes j les anciens auteurs en parlent beaucoup
& citent les vers que l’on chantoit en le portant.
Voyc% Meurfîus defeftis grue. lib. Wi ( D . J. )
IR IP PO , en Efpagne. iR ip r o . s 1
Les médailles autonomes de cette ville font :
RR. en bronze.
O. en or.
Q. en argent.
O ©