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LE T TR ES égyptiennes, Voye^ Éc ritu re des
égyptiens*
L et tr ç s grecques.
« Les vingt- quatre lettres de l'alphabet gre:*
étoient depuis longtemps accréditées çhez. quelques
peuples de la G rèce, tandis que les. autres
s'en tenaient encoreanx anciens eaiadlèæes» Sous
l’archontat d’Euclide.,, l’an, id e la 94 olympiade,
403 ans avant J. C .le s athéniens. reçurent, par
Tentremife de C ail i il rate de Samos, l’ ufage des
vingt-quatre lettres de l’a lphabetcar auparavant,
fi l’on en croit Eusèbe , ils n’en* ay.oient que- feize»
Après qu'ôr» eut adopté , ordinairement plutôt
par l’ufag© que par aucun décret: fdtenanel:, les
nouveaux1 élémens on ne lajffa pas d’employer
les anciens. Une même infcription renferma quelquefois
des h & des K2 , des o & des fl.pour.des
o longs. Quand même qn ne trouveroit dans un
monument qu& des q p.our des. A , il ne Si.'ciifui-
vroit pas qu’ils précédaflÈnt. l’invention des derniers.
Il n’eft point, de, médaille grecque qui égale
l’antiquité des tables lacédémoHiennes^, publiées
par Fourmont. Cependant on rencontre beaucoup
de médailles où l’on ne fait ufage que de l’o pour
l’f l : c’eft ce qu’on peiît vérifier fur un nombre
de celles qui/non - feulement ont précédé; Fère
chrétienne , mais encore qui appartiennent aux
trois premiers fiècles, d’après cette époque ».
« Quant à h figure, dans les plus anciennes
inferiptions & médailles, on voit fquv£at; paraître
le z fous cette forme ffi. L 's remprunta auflî,
fin-tout durant le fécond & le troifîème fiècle.
Le p ainlï figuré F , eft fréquent fur les, anciennes
médailles grecques; mais fur les inferiptions de
la plus haute antiquité, à peine le jambage droit
paroît-ii- ndfiTa^t- Spajiheim combat Saumajfe,
Huet, & autres., pour avoir éfUme te figma enferme,
de c , plus, que celui-ci s . Qn voit
néanmoins. lfe premier. dans, une des inferiptions
lacédémonïennës dé Fourmont , & l’on ne voit
nulle part de 2 du même âge. Çe dernier fut à la
vérité formé fur un figma plus ancien,, & rdpnt la
figure approchoit de là lettre Z ou de Yépifémon lt.
Il eft encore vrai que le 2 fut d’un ufage coipmun
depuis environ 4C0 ans avant J. Ç. jufqu’à l’empire
de Domitien ; que dans la fuite il partit moins
fréquent ; qu’ on en découvre pourtant des.exem-
ples au troifîème fiècle , & même au-delà. L tfigma
fous cette figure G devint à la mode pour lorS j
mais il fut au plus tard employé dès le temps
d’Augufte. Le c tient la place d u r dans quelques
anciennes médailles de Sicile.; lès latins s-en.fer-
voient auflî au lieu du g. L’u pour I’y n’eft pas.
fort rare fur les médailles du troifîème fiècle, &
fur d'autres^encore plus antiques.. L’r. p.oun lé. <l>
fie montre fur les médailles des falifqties , peuple
de la grand© Grèce , voifin, du Latium» Spanheïm
prétend retrouyerdans cette- F,le.<£g<w/2»z<r.éolique,
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ayant la force de I’h & peut-être de l’v . » (Non.
velle Diplomatique, )
La forme des caractères du mot AiïOAAaNios
Qtomde TartiHe qui a fait le torfe-du Belvédère )
ne- permet* pas de dbutei*, dit Winofcelmann , que
ce-fiimeux fragment, qui , dans-la partie de l’idéal,
furpafle tous- tes chefs-d’oeuvre de fculpture de
l’antiquité , n’‘ait été exécuté dans le temps, où
l’an commençai t a décheoir , ce qui eut lieu, environ
dans la i yoô olympiade. Dans tous les. temps,
il y a eu- des génies heureux qui, malgré la. décadence
générale, fe font foutenus par leurs propres
forces^ La plus ancienne- médaille, du moins
autant- que je fâche, fiir laquelle- fe trouve un «,
au lieu d^un f l , eft celle de Pelémon, roi de
! Pont 3 avec cette infcription :
i B A S I À E ô i S I I O A E M f t i N O ? : .
| Elle eft à Rome dans- le cabinet des PP. Francif-
| cains., à San-Bartholomeo, ali’ IfoJa. Il eft facile
de te tromper iQcfqn’on ne veut juger que 4}après
l’élégance, des caractères. J ’ai va- dans le cabinet
| de Faucaulti, à Naples , amte que dans le cabinet
dç la. reine, de Suède -, chez le duc de Bracciani,
[ à Rpme, des médailles des rois, de P on t, dont
j les caractères font d’une grande élégance, mais
dont le de (fin & le coin font plus que barbares.
A l’égard de- U beauté même des caractères, on
pourroit établir quelques règles : les points & les
boules aux bouts, extérieurs des caractères grecs,
par exemple, commencèrent à être en ufage du
temps d’Alexandre-le-Gtand, & ôtèrent beau*
I coup de l’élégance que ces caractères ayoient eue
| jufqu’alors.
Les caractères des ouvrages de Philodémus,
extraits des fouilles d’Herculanum 5 font dit
1 Wincke-lmann * exactement de la même grandeur
que- ceux dont Jô. Lafearis Rindaeenus stelt fervi
pour faire imprimer quelques auteurs grecs qui
; ét-oient- devenus rares, tels, par exemple , que le
j Callimaque , l’Apollonius de Rhodes , l’AVithoîo-
gie. Javois d’abord penfé que la forme des caractères
de ces manuferits auroit été plus-ancienne,
& j ’étoi^, pour ainfi dire-, perfuadé que j’y trou-
^verois-le g rond-; que le 2 auroit la*figure d’un C
latin, &• que l’fl auroit la forme d’un « italique;
parce qu’on trouve ces caraCtè-res écrits de cette
i manière dans-l’inferipuon d’un vafe du roi Mithri-
jdate, qui eft au Capitole. Mais A , A , A , M,
\y font*repréfentés par Ç' , \ , X ,x c , qu’on ne
trouve pas dans les inferiptions des premiers fiè-
cles. Je conviens que l’A des plus anciennes mon-
;noies de-la-vilie de Gaulonia, dans la grande Grèce,
a prefque la même forme f f o r l’une de ces médailles3
il îy a-, par-exempte RAvAO', & fur une
'autre (-avec l’A renv-erfé ). KAvAO , dont le jambage
qui dépalïe pir le haut fait la différence &
Jùft donne nn air moins ancien. Dans plufieurs
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ïrifcriptïons latines d’Hercùlanum, (ca t on n*ëri
a pas trouvé de -grecques en rtiarbre ) les caractères
font d’une forme plus moderne ; Forme qui
diffère de celle des caractères du temps dés premiers
empereurs , & partirulrèrement de ceux
des deux grandes tables de marbre fur lefquelles
on lit les noms d’ affranchis. Gês inferiptions ,ne
donnent pas une julte idée du temps auquel elles
ont été faites. Je crois néanmoins qu’ellés ne font
pas plus anciennes que ne l’indiquent Tes caractères!
car l’endroit au pied du Véfuve n’a été
.détruit qu’après l’enfouiffement d’Herculanum.
Ce. fait eft prouvé par des monnaies poftérieUrés,
particulièrement par une médaille d’or d’Hadrien,
qu’on a trouvée dans les ruines d’Herciuanum,
ainfi que pir une autre infcription que Fai>retti a
déjà fait connoître (n. 13 .p. 180.) , qui contient
la defeription des ftatues tirées ex a bditis zoàrsi
qu’on a fait fervir à décorer les bains de l ’empereur
Sévère. Par ces lieux cachés , >1 né faut entendre
, félon moi , que les villes enfevelies
d’Herculanum, de Refiiaa, de Stabia & de Pom-
peii. Cette table de marbre a été portée de Pou-
zoles à Portici.
« Si les lettres grecques du premier âge frappent
tout d’un coup par leur figure , elles le font encore
plus par la façon dont elles font penchées
de côté , mais non pas de la manière qu’ellés le
furent plus d e '600 ans après 1ère chrétienne.
Les ang'es & même les triangles les caraClérifënt
auflî très-particulièrement : elles deviennent bientôt
plus droites, 8c fè partagent en rondes &
carrées, quoique le plus foiivent les mêmes mo-
numens admettent & les unes & les autres. Les 2
fans bafe, dont là pointe eft dirigée Z en haut,
marquent une antiquité très-reculée. Quelques
auteurs veulent que I’y ne foit pas des premiers
temps ; mais les plus anciens monumens que nous
connoiflfons , & ceux qu’ils citent eux-mêmes,
prouvent tout le contraire. Aufli Spanheim fou-
tient-il, d’après Ariftote & plufieurs autres auteurs,
que l'y était du nombre des lettres câd-
méennes. Cependant la' place que Pv tient dans
l’alphabeth grec , fémble nous annoncer qu’ il y
fut ajouté après coup , quoiqu’il fût emprunté du
vau ou de Ÿèpifêmon Çaiï} mais comme la prononciation
des orientaux 3_ des grecs & des ôcêi-
dentaüx mêmes varioit fur cette lettre , cela fût
caufe qu’ils en firent deux & même trois. L’F',
qii’on prétend avoir été invenfée par les éoliens ,
tï’étoî’t que tépifémôn'Ga», doftt ils firent ùn u'fàgè
firîgü'lîer, en P inférant entre deux voyelles, pour .
*11 empêcher le concours. »
Lés lettres perlées, ponctuées 8c nouées,
annoncent lés règnes des fucceffeurs cî’Aléxandre.
On ne laifTe pourtant pas daen rencontrer fur
tes médailles & les anneaux grées , fabriques
fous les empereurs romains. Du temps' dés premiers
Céfars, fes lettres font remarqua'bles1 par
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iétl? 3 leur proportion , èc la régularité de
leurs traits ; leur reffefnbiafrce avec nos capitales
ou majufcUles peut prefquè fuffiié pour les dif-
tin'gùer. »
«e Montfaucon doute fi avant le premier fiècle
oh fit janvàis. ùfâge de l’E à deux traits. Sur Un
grand botnbré d’ inferiptiohs antiques qu’ il avoit
eXarnin'éés, jamais Une feule lët&è de cette forte
ne s’éto’it o'^erte à fes yeux. On èr. a découv»rt
depuis d’un âge qui remonte beau'coup au-defltis
de celui dès médailles & des marbrés, dont il
avoit vu les cara£tères. Il èft vrai que cét € n ctoit
pas elicore fi arrondi ; mais il lé fut au plus tard
dès lé temps d’Àléxafidre-le-Grand. »
« Parmi les monumens écrits depuis Tête chrétienne,
ceux où l’on obferve en même-temps le
2 & ]'û ainfi figurés , font communément les plus
anciens > quoique ces deux câraétères fe trouvent
encore quelquefois réunis jufqu’au V e fiècle, fur-
tout en Orient. L ’E rond , lé G ou figma carré ,
& ^XJlL y après avoir pris infenfiblement le deflus ,
devinrent ordinaires fur les médailles & les marbres
aux IV e & V e fiècles, même en Orient î
car en Occident ils commencèrent à être à la
mode dès les premiers temps des empereurs romains
, lorfqu’dn ÿ fiifoit ufage dés lettres grecquès.
Tous cè's câraétères eurent aulii coürs én Orient
aVant l’èré chrétienne. Montfaùcon nous afîurè
que lés lettrés A , E , S , fl ne parotfleht jamais
fous cette forme dans les manuferits; il né faut
lés chercher que dans les ihfcfîptiôns , au moins
du temps de l’empire rorriain. ô n y obferve auflî
des 1 élèyés au-de"fius de la ligne, des M , des N
& des A'approchans de nôS lèttr'es rrtajufcirles en
écriture courante. L ’M 3 au réfte, éft de toutes ht
plus frequente : elle co'mfriènçà: dès-lorS à ^^ter-
gir & à s’arrondir par lé milieu, même dans les
inferiptions. De là eft venue fans doute 17* d e-
criture courante, fi e Je n’étoït pas encore d’ufage.»
« Quelque ordinaires que foien't les A , ferri-
blâbles à ceux des latins, dans, les inscriptions
grecques , Montfâticon n’en aVoit jamafs vu dans
lés manuferits copiés par les grecs. Toujours,
félon lu i, ils prennent ou cette forme A , ou
celle-ci \ , & font faits à deux traits dans les
manuferits antérieurs àu commencemépt du X e
fiècle ; mais dans ceux qui y font poftérieurs, ces
lettres font formées cTün feul SI jamais noiis
n’avons vu dans les manuferits grecs d’E parfais
tement carrés , non plus que Montfaucon, J e
manùfcrit du ro i, 6$ , nou^ eri offre au nrortis
fouS cétté formé e . Sur les niédaiHes du FIT fiècle,■
ort diécoüVre, aa jugement de cét habile ahfl-
quairé, des trâces o êeritùre courante ; par exenv*
pfe, a pour ou, jdàis à compter depuis Alexandre,
ces caràâièfe'S compôfés fe rencontrétit àffez fdn-
véfit. Dù IX e fiècle aux X Ie , les grecs ,
furteUrS mbftflo'ièS, & dans des exprefFtons puré-
T 1 1 ij