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| comme condamnés à un ex il, caufent des ter-
»2 reurs paniques aux gens de bien, mais fontvéri-
» tablemeat du mal aux médians, ceux-là, dis-je>
” font ordinairement appelles lares. Les uns &
*> les autres ont également le nom de dieux mâ-
» nés : on leur fait Thonneur de les qualifier de
dieux ». Gn trouve fouvent fur les infcriptions
fépulcrales les génies mis pour les mânes. Le nom
de génie eft encore commun aux tares , aux gênâtes
, aux lemures , aux démons.
Les anciens croyoient que leurs génies affif-
toient a leurs fefiins. On voit fur un vafe étruf-
que , dans Dempfter ( Etrur. tab. XC. n°. 2. ) r
un génie ailé, qui apporte un plat de fruits à une
matrone aflife.
. Les génies craignoientfélon un ancien poète
cite dans Athénée ( Deipn, X. ) s l’odeur des lampes.
En traduifant cette idée poétique dans le
langage de la raifon , ne voudroit-el'e pas dire ,
que la lueur des flambeaux rafluroit les. fuperfti-
tieux 3 & diflipoit les phantômes & les fpedres.
On voit fur une pierre grayée du cabinet de
Florence ( tome II. tab. 77. h°. 4. ) ^ ]e génie de
Jupiter, avec un long feeptre un aigle fur la
main. Sur une agathe onyx du baron de Stofch
( 2e. clajfe 3 n°. 143 7.), font repréfentés Bacchus
jeune, le thyrfe en main, & un génie.âîlé de
Jupiter, reconnoiflable au foudre qu’il porte.
On voit aufli Bacchus, avec fon génie Acratus,
fur une médaille ( Tentam. Numrnor, p. z6z. ) 5
mais Froelich n’ayant pas pris gardé aux ailes,
en a fait un pan , ou un faty'rè, parce que Acratus
( P aufan. lib. I. ) porte fouvent une. petite queue
comme lès faunes.
Winckeîmann (hift. de l’A r t , liv. IV. ch. II.)
s’exprime en ces termes^ fur une figure de la plus
haute beauté qui foit confervée à Rome, de la
ftatue d’un génie allé de la villa Borghèfe, de
la grandeur d’un jeune homme bien fait. « Je
» voudrois pouvoir décrire une beauté dont on
auroit peine à trouver un modèle parmi lés enfa.ns
des hommes. Si l’imagination , remplie delà beauté
individuelle de la nature, & toute abforbée dans
la contemplation du fouverain beau , qui émane
de Dieu & qui retourne à D ieu , fe repréfentoit
dans le fommeil l’apparition d’un ange, dont la
face feroit refplendiflante de lumière , & dont la
conformation paroîtroit un écoulement de la
fource de l’harmonie fuprême, elle auroit le
type dé cette figure étonnante. Telle eft aufli l’idée
que le leéteur doit s’en faire. On pourroit dire
que l’art a enfanté cette beauté, avec l’agrément
de Dieu, d’après la beauté des anges.— Flaminio
Vacca parle de cette ftatue j il croit que c’eft un
Apollon avec des ailes. Montfaucon ( Diar. Ital. ■
p. 193.) l’ a fait graver, d’ après un deffiri détefta-
bie, ( ÂQtiq. expli tom. 1. p. 1 i y. 72?, 6. Y
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« On voit fur une cornaline du baron de
Stofch, dont la gravure eft étrufque, un jeune
homme nud & debout, avec une légère, draperie
qui pafle fur l ’épaüle, filant à une quenouille qui
eft fichée en terre devant lui. Si cette figure avoit
le moindre -attribut- d’Hcrcule , on la pourroit
prendre pour ce héros , qui
................ Sidonia fecit ferviliapalla
Officia , & lydo penfa diurna colo.
( Propert. I. IV . el. 10. y. 48. )-
Mais comme je n’y vois rien qui m’autorife à
la fuppofer telle, je la prends pour un génie
avec la quenouille} car la gravure de- 1* pierre
; étant étrufque, & eette nation ayant ( GoriMuf
i Etr. tom. III. pag. 171. Maccari Dijf, foprq i
\ Genj. p. 129. ^ confondu fouvent les parques avec
; les génies, il eft naturel de penfer quelle a dû
également confondre leurs attributs. D’après cela,
voulant montrer que le génie qui afiiftoit à la
naifîance de l’homme, difpofoit aufli de fa vie ;
ce qui étoit propre aux parques, on a pu figurer
ce génie avec la quenouille. Si ce que ( Mem. de
! Acad, des Infcrip. tom. V .p . 19. ) Banier a pré-'
tendu trouver dans un vers(v. 101. ) du 3e. livre
de l’Iliade , qu’il ne cite point, c’eft - à - dire,
qu’Hqmère donne à chaque homme fa parque,
fi, dis-je, cela fe trotivoit dans ce poète, ce
feroit afiiirement de quoi appuyer mon explication,
puifqu’il en réfuîteroit que les parques &
les.génies auroient été chez les anciens une même
chofe} mais n’en déplaife à ce favant, le vers
d’Homère a un feras différent, & ne lignifiepoint
ce qu’il lui attribue. Après tout, il eft pourtant
vrai que les anciens romains confondoient ces génies
avec les dieux ( Fabretti infer. c. XI. p. 72. )
mânes, 8c cette remarque ne îaifife pas que de
s’adapter en quelque façon à la Mythologie des
vétrufques, & par conféquent à mon explication».
GENISSES } c’étoient les vi&imes ordinaires
de Junon.
GENITA - M AN A , déefle qui préfîdoit aux
enfantemens, félon Plutarque & Pline} c’étoit
Hécate, une des Génétyllides. Voye% Gin é ty l -
lides , Gennaïdes." On lui Tacrifioit un chien ,
comme les grecs en facrifioientun à Hécate, & les
atgiensà Iilithie, pour le même fujèt, On faifoit
une prière fingulière à cette déefle : que de tout
ce qui naît dans la maifon, il n’y ait rien qui
devienne bon. Le même Plutarque ,, dans les
queflions romaines Ç y i. ) nous en donne deux
raifons} la première eft que la prière ne s’entend
pas des perfonnes, mais des cniens qui naiflent
dans la maifon , qui ne doivent pas être doux 8c
pacifiques , mais méchans & terribles. Qu bien,
dit-il, c’eft parce que les morts s’appellent bons :
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arnfî, c*eft demander à la déefle, en termes couverts,
qu’aucun de ceux qui naiflent dans la
maifon, n’ y vienne à mourir. Cette explication,
ajoute-t-il, ne doit pas paroître étrange , parce
qu’Ariftote écrit, qu’en un certain traité de paix
entre les arcadiens 8c les lacédémoniens, il y fut
ftipulé qu’on ne feroit bon perfonne des tégéates,
pour les, fecours qu’ils auroient pu prêter aux
lacédémoniens : & Ariftote dit que le mot faire
bon 3 lignifie en cette occafion, tuer.
G ÉN IT AU X . Les dieux Génitaux, génitales
d i i , étoient ceux qui avoient produit les hommes,
ou bien ceux qui préfîdoient à la génération : ce
nom s’entend aufli quelquefois des dieux indigètes
Voye^ Géniales,
GENNAÏDE S , déefles adorées par les phocéens
d’Ionie : c’étoient, félon les uns, des génies
de la fuite de Vénus j & , félon d’autres, Vénus
elle-même, 8c Hécate. Voyeç GÉNÉÎYLLIDES ,
leurs foeurs, ou leurs fynonimes.
G ENOU.
C ’étoit un a&e de fuppliant ( Iliad. A . yoo.
P lin. XI. 103. ) , de toucher les genoux des divinités
: 8c l’on voit fouvent Diomède qui touche
les genoux du Palladium, fur les pierres gravées ,
comme pour l’engager à confentir à fon enlèvement.
De même Priam, fur des bas-reliefs antiques,
agenouillé devant Achille, pour lüi demander
le corps d’Heétor , touche les genoux du
fils de Théris. Capitolin dit ( c. 4. ) du jeune
Maximin, que fon orgueil fe déployoît vis-à-vis
de ceux qui l’ abordoient} il leur offroic fa main à
baifer, & il fe laiflbit aufli baifer les genoux par
€UX 3 genua fibi ofculàripatiebatur.
« Les plus beaux genoux, dit Winckeîmann
( Hift. de l’A r t, liv. IV. cliap. IV . ) , & les plus
belles jambes des figures d’hommes, font, fans
contredit, ceux de l’ApoJlon-Sauroétonos de la
villa Borghèfe, ainfi que ceux d’un Apollon qui
a un cygne à.fes pieds, & d’un Bacchus, deux'
ftatues de la villa Médicis : ces figures' de l ’âge
fait & de la belle nature, ont les genoux 8c leur
emboiture, ainfi que leur articulation, foiblement
indiqués , de. forte qu’entre la cuifle & la jambe ,
le genou forme une éminence douce & unie ,
qui n’eft pas interrompue par des cavités & des
convexités. Pour montrer que cette -indication
imparfaite de la forme d’un genou, de figure
jeune , n’eft pas fuperflue, il feroît à propos
de ramener l’attention du eonnoifleur aux figures
de cet âge des artiftes modernes , qui eia ont
produit un bien petit nombre où cette partie de
la belle nature fe trouve obfervée. Je parle prin
cipalement des figures de notre fexe : rien de
Antiquités. Tome III.
G E o i f
plus rare que de trouver de beaux genoux déjeunes
gens dans la nature; mais il l’eft encore plus,
d’en trouver de tels dans les ouvrages de l’a r t,
foit tableaux, foie ftatues. De forte que fur cet
article je ne pourrois rapporter comme modèle
aucune figure de Raphaël , encore moins des
Carraches 8c de leurs fuccefleurs. A cet égard, le
bel Apollon , exécuté à la villa Albani par Raphaël
Mengs , peut fervir de modèle à nos peintres.
Quant aux figures de femmes qui fe trouvent
à Rome , celle qui a les plus belles jambes , eft
. la Thétis de la villa Albani ».
GENS. Voye£ FAMILLES.
g I ™ I s . } Cicéron ( Topic. c. VI. ) dit
que l’on appelloitt gentiles ceux qui portoient le
même nom, qui inter fe eodem funt nomine y 8c
Feftus ajoute à cette définition, que les gentiles^
étoient de la même famille , gentiles dicitur3 qui
eodem ex genere natus eft. Ils étoient originaires
de la même famille 3 mais ils appartenoient à
différentes branches. .C’eft ainfi que l’on dit
( Brut. c. 28. ) à l’ aflaflin de C é fa r , à Brutus
que M. Pennus étoit fon gentilis ,* ils portoient
. à la vérité diflérens noms, mais ils fortoient
de la même famille Junia, l’ un de la branche
des Junius-Brutus, & l’autre de la branche des
Junius-P ennus.
Dans le droit & dans l’hiftoire romaine , le nom
de gentil ( gentilis ) , défigne quelquefois ceux que
les" romains appelaient barbares , foit qu’ ils fuftent
leurs alliés > foit qu’ ils ne le fuflent pas. Dans
le code Théodofien, il y a un titre des noces des
gentils, ( de nuptiis gentilium. ) Dans Ammien ,
dans Aufone & dans la notice de l’empire , ij^eft
parlé des gentils dans le fens qui vient d’être
expliqué.
G EN T IU S , roi de Dyrracbium.
Froelich a publié une médaille de bronze de
ce prince , 8c M. Neumann en a fait connoîtrç
une fécondé.
G ÉOGRAPHIE mythologique.
« Dans le temps , dit M. Rabaud deS. Étienne,’
où l’on voulut rédigeH’hiftoire primitive des peuples
, on ne fit que prendre à chacun le perfon-
nage allégorique qu’ il regardoit comme fon fondateur.
On avoit la Béotie, l’Étolie , l'Arcadie,
la Theflalie, la Ma'gnéfîe , l’Achaïe , l’Hellénie,
l ’Ionie , & c. On dit qu’elles dévoient leurs noms
à Béotus , E toi us , Areas,, Thejfalus , Magnés ,
Achoeus, Hellen , Jon, &c. C ’étoit fi bien la
maladie des grecs de forger de tels fondateurs,
qu’ils fuÎYirent le même ufage pour les pays
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