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en récolterez de nouveau ». Je neTais fi cette loi a
toujours été obfervée par le juifs; m^is an voit
dans Josèphe ( Ârttiq. Jud. lib. XI. cap. FU I. )
qu'elle l'étoit encore au temps d’Alexandïe-le-
Grand & du grand prêtre Jaddus
« Partant donc de cette loi > on trouvera que
la Terre-fainte entière n'aura pu fouffrir qu’une
population de cinq millions d'habitans ; mais on
y en trouve davantage. D'après le dénombrement
lait par Moife même ( Numer. X X F l ) , le nombre
des hommes en état de porter les armes , &
âgés au moins de-vingt ans, fe monta à 601,730,
dans compter les femmes , les enfans & lesefclaves,
& fans comprendre la tribu de L é v i, dont le
nombre des mâles, depuis l'âge d’un mois, étoit
de 23000- Dam le dénombrement fait par Jofué,
le nombre des combattans étoit'de 603,550, &
les mâles de la famille de L é v i, de 12000 : d'où
il fuit que fous M o ife , la population des ifraë-
lites pouvoit être de 2,452,910 hommes, femmes,
ou enfans, & fous Jofué, de 2,458,200.
On lit dans le fécond livre des rois( cap. X X IF .'),
que fous le règne de David, on comptoit dans la
tribu du Juda 50,000 hommes en état de porter
les armes, & 800,000 dans les autres ; ce qui
fuppofe dans Juda une population de deux millions
d'hommes j dans les autres tribus une population
de trois millions deux cens mille , & dans
les douze tribus réunies, une population de cinq
millions deux cens mille hommes. Mais on voit
par le premier livre des Paralipomènes ( c, X X L ) ,
que la population éroit plus grande, puifqu'on
compte 470,000 hommes en état de porter les
armes dans la feule tribu de Juda , & 1,100,000
dans les autres tribus , non compris celles de Lévi
& de Benjamin. La population étoit donc de
1 ,880,000 hommes dans Juda, de 4,400,000
dans les autres tribus f fans comprendre Lévi &
Benjamin, & en total 6 ,23ojO©o âmes dans onze
tribus feulement. Suivant l’hiftorien Josèphe, par
je dénombrement que fi» faire David, on trouva
dans la tribu de Juda quatre cens mille hommes
en état de porter les armes, & neuf cens mille
dans les autres tribus, fans compter Lévi8cBenjamin
, qui ne furent po:nt comprifes dans ce dénombrement.,
ce qui fuppofe toujours au moins
X,600,000 âmes dans Juda, 5,209,000 dans
©nze des treize jri bus »,
« Mais ce n'eft pas tout encore, il étoit reSé
un grand npmbre de chanane'ens au milieu des
juifs , dont une partie avoit été forcée d’embraf-
fer la religion 4e ces derniers. Salomon fit faire
Je dénombrement de ces-nouveaux convertis f 11 ..
Parai, cap. I I . v. 17. ) , & il s’en trouva i 53,600
en état de fupporter les travaux les plus rudes ;
çç qui faîj encore une augmentation de plus de
jqo,q©0 âmes , en comprenant les femmes & les
fn&ns. Ainfi j’pti peuj gfihrer d'après auïçrij
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tés, que la population de la Terre-fainte ctoit à
cette époque de fix a fept millions. Sous les règnes
d'Abia 8c de Jéroboam , on compta ( 1.1. Parai.
XIII. 3 .) , dans Juda & Benjamin, quatre cens
mille combattans, 8c dans Ifraël, huit cens mille..
Sous le règne d’Afa , on trouva ( 11. Parai. X IF .
8. ) trois cens mille combattans dans Juda , 8c
deux cens quatre-vingt mille dans Benjamin, ce
qui fuppofe dans ces deux tdbus une population
de 2,320,000 âmes ».
« On voit par le fécond livre des paralipomènes
( cap. X F U , ) que Jofaphat, roi de Juda, avoit
1,160,000 hommes en état de combattre, outre
les troupes qu'il, avoit dans les places fortes; c'ett
une population de 4*640,000 âmes dans ce petit
royaume. Sous Amafias, on ne compta que 300,000
combattans ( cap. X X F . v. 5 .)* 8c fous Ofias
( cap. X X F I . 13 . ) 307 500 ».
« Pour juger de cette population, il faut la
comparer à celle d'un état connu. On compte en
France vingt ou vingt deux millions d'habitans.
A raifsn de fix millions dans toute la Terre-
fainte, la France feroit peuplée de cent vingt
millions d'habitans. Accoutumés, dans le fiècle où
nous vivons, à n'entendre parler que de populations
peu confidérables, nous avons peine à
croire celle des juifs ; cependant rien n'eft plus
facile à comprendre. Dans l’antiquité, les terres
rendoient en certains pays deux ou trois cents pour
un; dans d'autres, cent ou cent cinquante; dans
d'autres , cinquante ou foixante. Si Ja France
rendoit foixante pour un , 8c que chaque année
on pût mettre en culture de bled vingt-cinq miL
lions d'arpens , ce royaume pourrait fupporter
une population de quatre cens feize millions
d'habitans au moins».
« Si la population des juifs étoit grande, elle
n'étoit pas neanmoins exceflive pour la fertilité du
pays ; il -y avoit encore un grand fuperflu de
fruits : cé qui le prouve, c'eft le luxe & la profu-
fi on de la cour de Salomon. Nous n'entrerons pas
dans le détail étonnant du comeftibîe de la mai-
fon de ce prince, ni des envois de bled, d’orge,
de vin, d’huile qui furent exportés à 1 yr; il nous
fuffira de remarquer que ces expoitâtions feules,
jointes â la confiimmation de foixantc-quatre mille
chevaux que Salomon nourrifioit dans fes écurie.',
foit pour le fervice de fa cour, foîç pour celui de
fes armées , faifoient dans fon état un vuide de
fubfîftahces pour plus d'un million d’homme.1 £
En voilà bien affez.pour montrer que cet heureux
pays produifoit des fruits bien au delà de ce qu’il
.en failoit pour nourrir le peuple immenfr qui
l’habicoit. Nous pourrions cependant faire obfer-
Ver encore , que dans Détendue que nous ayons
donnée à la Terre-fainte , nous avons compris la
Phénicie fie fe- pays des Philiftins, q u i, quoique.
; ü d
deftinés à f ïrc pairie de la Terre promîfe > n’ont
cependant jaftuis été en la poflerfion du peuple
ju:f, Sc que par conséquent les philiftins, les fido-
niens, 1« tyriens , &c. devroient encore être J
ajoutés à la population des ifraëlites. Il s’enfuit de
tout ce que nous avons dit jufqu’ ic j, que chaque
habitant de la Paleftine tiroit tout ce qui étoit né-
cefiaire pour fa fubfîftance d'une étendue de ter-
rein moindre qu’un arpent de France ».
On a quelque peine, dit Pluche ( Concord.
Céogra. p. 322. ) , à accorder les prodigieux dé-
nombremens que l'écriture nous rapporte des ha-
bitans des royaumes de Juda & d'Ifraël, avec
l ’état de langueur 8c de misère dans lequel les
voyageurs nous les repréfentent aujourd’hui».
« L’indifférence du gouvernement des turcs
pour la population , & le trille état des habitans
de leurs pays Conquis ; l ’avarice des officiers qui
en ont l'intendance; la vente des permiflions qu’ils
accordent aux monopoleurs & aux coureurs arabes
, ont découragé & fait fu r les habitans. La
terre fans cu’ture n'a plus rien de floriflant. Les
terres font négligées. Les villes font devenues ou
des villages miférabies, ou des amas de ruines.
Les habitans font ou des grecs ruinés 8e fugitifs ,
ou des arabes fans goût pour l ’agriculture, ou
de pauvres fyriens qui n'ofentrien elijreprendre,
de peur djêtre pillés par les corps de voleurs qui
vont 8e viennent, ou par les officiers mêmepré-
pofés pour les défendre ».
« Autrefois tout y étoit en valeur, jufqu’au plus
h^ut des montagnes , par le foin qu'on prenoit
d'en couper tous les pendans en différentes terra
ffes , d'en varier les productions félon les af-
pe&s, 8e de cultiver le tout à la charrue ou à la
pioche. Les hébréüx fourniffoient Tyr&Sidon de
bled, de menus grains, de lin , de chanvre 8e de
fruits: ils portoient ou envoyoient aux égyptiens
de grandes provifîons d'huile 8e de vin. Aujourd'hui
la terre eft la même ; mais les habitans manquent
à la terre, 8e le courage aux habitans ».
« C etoient les pâturages 8e les beftiaux qui,
par des engrais, produifoient à la Terre-fainte
& aux régions voifines cetteheureufe fécondité,
qui en faifoit des états puiflans dans une petite
etendue de terres. Les ifraë ites 8e tous les peuples
du voifinage furent bergers de profeffion dès
les premiers temps. Qu'on parcoure la bible, on
''a u * tou^ours, ^es hébreux, à commencer par
Abraham, faire confifter la meilleure paitie de
leurs richeffes dans la nourriture des boeufs, des
fnoutons 8e des chèvres; ils ne négligèrent jamais
cette lucrative occupation, pas même durant leur
femtude en Egypte. ( Mltralagie de M. Pauc-
ton. ) »
T U G 3St
JUDÉE ( Numifmat.).
Les rois, ou fouverains de la Judée , dont on 4
des médailles, font :
Jonathan.-—
— Médailles incertaines avec des légendes famn*
ritaines,
— Antigone, fils <CÀrifiobult&
— Ze'nodore.—
— Hérode le grand.—*•
Hérode, Pétrarque
•—r Agrippa I.—•'
f Agrippa II. —^
Voye1 leurs articles.
C e royaume, réduit en province romaine, a
fait frapper des médailles impe'riales grecques en
l’honneur d'Augufte, cie Tirus , de Domitfen, de
Tibère avec Julie ( Eckkel ) , de Britanniçus. — •
La légende eft io y a a ia ç .
La Judée , perfonmfiée fur les monumens, eft:
reconnoiftable au palmier qui l'avoifine ,ou qu'elle
porte. Cet arbre étoit fon fÿmbole, ainftquede
la Phénicie.
J u d é e (Bitume d e ) . Foye% A s p h a l t e ,
JU D EX , furnom de la famille V e t t i a .
JUGA j félon Feftus, 'i
JU G A L IS , félon Servais, > noms que
JU G A T IN A , félon S. Auguftin, )
l'on donnoit à Junon, en qualité de déelfe qui pré-
fidoit aux mariages. C e nom vient de jugum 9
jou g , par allufion , non au joug que i’o n a prétendu
mal-à-propos- avoir été placé , en effet, fur
les deux époux dans la cérémonie des noces,
mais parce qu’elle uniffoit fous le même joug les
perfonnes qui fe marioient. Junon- Juga, avoit
un a ut l dans une rué de Rome , qu’on appelloit,
à caufe de cela , Ficus Jugatius^
J U GA TINUS ; -il y avoit deux dieux de ce
nom , dont l'un préfidoit aux mariages , & l’autre
au fommet des montagnes qu'on appelle en latin
Juga. Saint Auguftin eft le feul qui raflé mention
de ces deux, divinités, dans fon quatrième livre
de la Cité de Dieu, d’après un texte de Varron,
que nous avons perdu.
JU G A T IO , impôt établi fur le nombre des
animaux employés à la culture des terres, furie
nombre des jougs. ( lié. 1. cap. X. tit. X L F I IL )
Il étoit de quatre filiques,
; JUGE de table. F . ARB ITER bilendw