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H IP PO TH O U S> fils de Neptune & d’Alope.
Alope, pour dérober à Cercyon, fon père, la
connoiflance de fa foiblefle, expofa fon fils, qui
fut allaité par une jument, dj’où il fut nommé
Hippotkoüs. Il eut pour fils Ép ite, & régna à
Eleufis, après que Cercyon eut été tué par Théfée.
Voye-[ Alope, Cercyon, Hippius.
H IR IE , mère de Cygnus, ayant appris la mort
de fon fils, fe précipita dans un étang, auquel elle
donna fon nom, & dont elle devint la divinité
tutélaire.
HIRNEA, le même vafe que la cirnéa. Voye^
ce mot.
HIRONDELLE. On immoloit des hirondelles
aux dieux Lares, parce qu’elles nichent dans les
maifons dont les Lares font les gardiens. tlhiron-
delle étoit encore une viétime ordinaire de Vénus.
Ptogné fut changée en hirondelle, & aima les maifons
par un relie d’amour pour fon fils , qu’elle
cherche encore. V . Progne.
» Quoique cette hirondelle, dit le comte de
Caylus ( Rec. 3.pl. 11. n°. 1. ) , foit Egyptienne,
j’ ai peu vu de monumens de cette beauté & de
cette confervation, j’ ofe même dire de cette
élégance & de cette pureté de trait. C e mérite
joint à fes autres Angularités, rend ce bronze in- \
Animent précieux. Pline dit ( lib. X , c. 33. ) que j
cet oifeau étoit confacré à Ifis, & je crois en
trouver la raifôn dans la nature. C ’eft-là, pour
J’ordinaire , qu’il faut chercher l’explication des
idées les plus métaphyfiques. Les tableaux & les
images qu’elle préfente, ont fervi de matière,
ou , pour ainfî dire, de canevas aux fiétions de
l’efprit. Le vol rapide, l’ agitation de Y hirondelle t
& fa manière de planer fur les eaux, ont fourni
des images propres à exprimer les foins que prit
la dédie , pour retrouver le corps d’Ofiris. C ’eft
ainfî que Y hirondelle devint l’emblème des courfes
d’ifis: & pour earaciérifer davantage cet oifeau
facré, on -lui donna enfuite la tête de la vierge
, foit que ce fût celle de la déeflfe elle- <
même, foit qu’on voulût marquer l’âge, & peut-
être la faifon où elle a voit entrepris fes recherches.
Je ne puis donner aucune raifon du large
ferpent que l’oifeau porte fur fon dos j je
fais feulement qu’il, étoit révéré en Egypte ,
qu’on le voit fréquemment fur les monumens
, qu’il eft très-familier, Sr qu’on le nomme
aujourd’hui en Egypte thébam najfer. Celui- ci eft J
couronné par un ornement terminé en,forme de
rétable , & qui peut avoir été deftiné à porter
quelque corps mobile, ou du moins qui n’étoit
point attaché. La tête de femme que porte cette
hirondelle eft coëffée Amplement & fagement, par
un chaperon, dont les extrémités retombent fur les
épaules, & préfentent quelque différence ayec les
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ornemens ordinaires. Cette coëffure eft furméntêe
de la fleur du lotus, ou du moins de celle que
nous nommons ainli ».
>' Cette même figure , ou cet affemblage d'un
corps à1 hirondelle avec une tête de femme, paraît
plulieurs fois J mais fans le ferpent, fut la table
'Iliaque ».
" L a beauté du travail pourrait faire croire
que ce morceau eft de l'âge des Ptolémées, temps
où les grecs rendirent aux Egyptiens, avec ufnre,
ce qu'ils en avoient emprunté plulieurs flècles auparavant
; mais l'auftêrité & la grandeur du trait,
, f°nt juger qu'il a été fabriqué en Egypte. Le
feul reproche qu'il foit poffibie de faire à l'artifte
qui l’a exécuté, regarde les jambes & les pieds
tenus fans mouvement, & plus forts qu'il ne convient
à une hirondelle ; mais on peut infe'rer de la
beauté des autres parties , que l'ai tifte n'a 'point
commis cette faute fans delïein ;-il faut au contraire
l'attribuer au défit de foüdité qui a conduit
les Egyptiens dans leurs plus Amples opéra,
tiorls. Un trou placé fous le ventre de cet oifeau
, permet de croire qu'il a été porté dans les
fameufes proceflïons de ce pays : les fymbôles
paroifient avoir été multipliés à l'infini pour, ces
-cérémonies. C e t antique avoit appartenu au docteur
Méad. ».
Le vol ou la pofe des hirondelles fur certains lieux
étoient regardés par les anciens comme un préfage
funefte. Elles annoncèrent au départ de Darius
pour fon expédition contre, les feythés, les malheurs
qui la terminèrent. Pofées fur la tente -de
Pyrrhus & furie navire d’ Antoine, elles annoncèrent
leurs malheurs. Cependant Cicéron dit
qu’une hirondelle , ou une chélidon ( traduâiott
latine du nom grec de cet oifeau ) , prosura au déprédateur
Verrès, & l î préture de Rome, & celle
de la Sicile. Mais c’ eft ici une allufion maligne
de l’orateur aux aufpiçes tirés du vol de la chélidon ,
& aux intrigues d'une femme , appelles Chélidon ,
que-Verrès aimoit, & qui gouvernait à Rome
& à Syracufe fous le nom de cet indigne préteur.
( Verr. t. 40. )
Pline ( X. 24. ) raconte que Cæcina Volaterranus
faifant courrir fes quadriges dans le cirque , appor-
toit aux fpeâacles des hirondelles , pour les renvoyer
à fa maifon porter des nouvelles de la victoires
fes amis. Il attaehoit à ces hirondelles des
fils d'une couleur convenue ; & ces oifeaux retournoient
d'un vol rapide , dès qu'il les lâchoit, aux
nids qu'elles avoient conftruits fur les tsîts de
Volaterranus.
HIRPES & HIRPINS. On a confondu les
hirpes , hirpis. , avec les hirpins, hirpini. Varron
& S e r ra s , commentateurs de V irgile, ont donné
Qccafion
occafion à cette confufion. Varron qui ne man-
quoit jamais les occafions d’attaquer les fupeilti-
tions', après avoir parlé d’un onguent, ajoute
auffitôt que les hirpins, hirpini , s’en frottent la
plante dejs pieds lorlqu’ils doivent marcher lur
fe feu. Ce partage n’apprend point ce que c etoit
que ces hirpins qui marchoient fur le feu : mais
il y a des auteurs qui ont cru que Varron a voulu
parler du peuple Samnite que Lo.n nommoit
hirpins.
Virgile (Enéide X I , v. 785) dit qu Apollon
étoit le dieu du mont Soratte , &que pourl’ho-
norer oh marchoit fur des charbons ardens, mais
il ne nomme point ceux qui marchoient ainfî ;
on voit feulement qu’ils étoient voifins du mont
Soratte. Serviusv en commentant ce paflage de.
Virgile, dit que c'écôit les hirpins , & ajoute que
le mont Soraéte eft confacré aux dieux infernaux ;
& qu’un jour qu’on y offroit un facrifice à Pluton,
des loups vinrent enlever du milieu du fe u , les
entrailles de la viétime. Les bergers en les pour-
fuiv.ant s’engagèrent dans un antre, d’où fortoit
une vapeur mortelle. Il en réfulta une grande
perte, dont l’oraclé ne leur promit la ceffation
qu’à la charge qu’ ils imiteroient les loups, en ne
vivant que de rapines : ils le firent, & de-là ils
furent appelles hirpini forani, c’ eft à-dire, loups
de Pluton : hirpius en langue fabine lignifiant loup /
& Soranus étant le nom de Pluton ou du dieu de
la mort.
Mais fi l’on veut s’en rapporter à Strabon 8c
à Pline, il eft clair que Servius a confondu les
noms & l’hiftoire des deux peuples différens:
Strabon rapporte qu’ un peuple conduit par un
loup, alla s’ établir dans le pays desSamnites, &
fut nommé hirpini du mot fabin, hirpus , qui
lignifie loup. A l’égard de Pline, jl affure que
dans le pays des hirpins, il y a un lieu où l’on
ne peut entrer fans perdre la vie. yirgile ( Enéide
V I I , v. 63 ) parlant du même lieu , dit qu’ il en
fortoit une vapeur maligne, & que e étoit un
des foupiraux de l'enfer. O r , le mont Sorafte,
n’avoit rien de pareil} l’exhalai fon qui en fortoit
n’ étoic funefte qu’aux oifeaux feulement. Pline le
dit en propres termes : fi donc Servius a pris le
Soraéte pour une montagne confacrée à Pluton,
voifine d’une caverne qui tuoit les hommes, c’eft
qu’il a confondu les hirpins avec les hirpes.
Au refte, les hirpes étoient un petit nombre
de familles, qui, tous les ans , lorfqu’on faifoic
un facrifice folemnel à Apollon , fur le mont So-
radle, fe promenoient fur les charbons ardens
fans fe brûler 3 8c ce talent leur avoit valu par
un fenatus-confuîte, l’exemption de porter les
armes & de toutes les autres charges ou impofi-
tions publiques. Il y a aufli des variations parmi
les anciens, concernant la divinité à laquelle on
Antiquités , Tome I I I ,
offroit le facrifice où les hirpes fe promenoient fur
le feu. Voye[ Feronie.
HIRTACUS. Foyei A s i u s .
HIRTIAy famille romaine, dont on a des médailles,
RRR. en or.
O. en argent.
O. en bronze.
Goltzius en a publié quelques médailles, inconnues
depuis lui.
H ISP A LU S , furnom de la famille C ornelia.
fflSV AN lEN S IS 3 furnom de la familleFa b ia .
H ISTO R ID E , fiite de Tiréfias. Quelques mythologues
lui attribuent Ja.rufe qui fit accoucher
Alcmène.
H IS T R IO N , f. m. Hiß. rom; , farceur, baladin
d’Etrurie. On fit venir à Rome a es hiß rions
de ce pays-U vers l’an 391 , pour des jee-
niques; Tite-Live nous l’apprend, déc. lib. » El,
Les romains ne connoifloient què les jeux dut
cirque, quand on inftitua ceux du théâtre, où des
baladins, qu’onappella d’Etrurie , danfèrentavec
afîez de gravité à la mode de leur pays & au fon
de la flûte, fur un (impie échaffaua de planches.
On nomma ces aéleurs hifirions , parce qu’en
langue tofeane un farceur s’appelloit hifier, &
ce nom refta toujours depuis aux comédiens.
Ces hifirions, après avoir pendant quelque tems
joint à leurs danfes tofeanes la récitation de vers
aflez grofliers, & faits fur le champ, comme
pourroient être les vers Fefcennins , fe formèrent
en troupes , & récitèrent des pièces appellées
fatyres, qui avoient une mufique régulière, au
fon des flûtes , & qui étoient accompagnées de
danfes & de mouvemens convenables. Ces farces
informes durèrent encore 210 ans, jufqu’ à l’an
de Rome 514 que le poète Andronicüs fit jouer
la première pièce réglée , c’eft-à-dire, qui eût
un fujet fuivi ; & ce fpe&acle ayant paru plus
noble & plus parfait, on y accourut en Foule.
Ce font donc les hifirions d’Etrurie qui donnèrent
lieu à, l'origine des pièces de théâtre de Rome;
elles fortirent des choeurs de danfeurs étrufques.
( c . / . ) .
H I V E R , Iconograph. Cette faifon., ainfî que les
autres , fe voit caraétérifée fur les anciens monumens.
C ’eft ordinairement chez les grecs par des
femmes, & chez les romains par de jeunes hommes
qui ont des ailes, que chaqift? faifon eft perfon-
nifiée, avec les attributs qui lui conviennent.