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Pour mériter ce châtiment, il fuffifoit qu’un
athlète entrât mal-à-propos en lice, en prévenant,
le lignai pu Ton rang. Si l'on s’appercevoit de quelque
collulîon entre deux antagoniftes, c'eft à-
dire , qu'ils paruffent vouloir s'épargner réciproquement
en combattant avec trop de négligence,
on leur impofoit la même peine. On ne faifoit
pas meilleur quartier à ceux qui, après avoir eu
exclofion pour les jeux, ne laiffoient pas d'y pa-,
roître „ ne fût-ce que pour réclamer une palme
qu'ils prétendoient leur appartenir, quoiqu'ils l’euf-
fent gagnée fous un nom emprunté.
La févérité des agonothètes grecs à châtier les
fautes ou la prévarication des athlètes, fe faifoit
extrêmement redouter de ceux qui vouloient fe
donner en fpeâacle dans les jeux publics; & lorf-
qtie les courtifans.de Néron l’exhortèrent de pa-
• roître aux jeux olympiques pour y difputer le
prix de la müfîque, il leur donna pour excufe la
crainte qu'il avoit des mafiigophores ; mais pour
y en délivrer > il eut d’àbord loin de gagner leurs
bonnes grâces', & plus encore de corrompre tout
cnfemble fes juges & fes antagoniftes à force
d'honnêtetés & de préfens. C'eft par ce moyen
qu'il vint à bout de fe délivrer de la jufte ap ■
préhenfion que lui infpiroit fa foiblcffe. Suetone
nous apprend cette anecdote : Quant autem trépidé
anxièque certaverii, dit-il , en parlant de cet empereur,
quanta adverfariorum &muLatione, & quo
metu judicum , vix credi potefi. Adverfarzos fi qui.
arteprscellerint corrumpere folebat, judic es- autem
priufquam inciperet , reverendijfimè aLloquebatur.
Il eft donc vrai qu’on punilfoit lés athlètes qui
torrompoient leurs adverfaires par argent, & les
eoncurrens qui s’étoient laîfle corromprè 5 mais
quel agnothète eût ofé févir contre Néron ?
on en voit à plufîeurs autres navires gravés fut
des.pierres de cette collection ; il y a vers la poupe
deux autres mâts, dont l’un feroic celui d’arti»
mon 5 mais comme tous ces mâts font fans antennes
, fans voiles & fans cordages', leur defti-
nation paroîtroit douteufe , faas l’exemple précédent.
MATELAT. Les anciens les faifoient avec
des plumes , de la laine hachée ( tomentum ) &
des végétaux fecs. Scipion allégeant Numance
(.Appian.) rétablit la difcjpline des camps romains,
& entr’autres réglemens il défendit l’ufage des
mateldts de plume ou de laine. Il donna l'exemple
de cette révérité., en ne couchant que fur de la
pa:lle ou du foin.
MA T U L A , ’ } * reCeVOit ,£S
excrémens humains. Athénée ( lib.XII. ) dit que
les fybarites.paufsèrent la molle (fe jufqu'à fe faire
apporter fur leurs lits-de table ces vafes infeûs.
Efchyle .& Sophocle ( Athen, l.p. 17. ) , Démof-
thène ( adverfus Conon.') , témoignent qu ils devinrent
fouvent des armes dans les mains de convives
perdus d’ivreffe de privés de raifon.
Martial reproche à Baffa d'employer 1 or a ce
vil ufage, tandis qu'elle ne buvoit que dans des
vafes de verre.
Battholin a cru voir la corne employée au même
ufagè dans les vers fuivaas de Martial L-XÏI.
31. X2.0iSwa
Et cum lucerna , corneoque cratère
Matella rupto curta latere mejebat.
MAT. Les. bâtimens à rames ont précédé les
bâtimens à voiles. Icare ou Dédale inventèrent
les voiles. Elles l'étoient déjà au temps de la
guerre de Troye. Homère dit dans plufîeurs endroits
de fes poèmes qu'à cette époque les mâts
n'étoîent pas fixés dans les navires j mais qu'on
les plaçoit & les ôtoit félon le b-foin , comme on
le pratique pour les felouques & autres petits
bâtimens.
On s'eft appuyé d'un paffage d’Ariftote ( Qus.fi.
mechan. V I 2.) & d'un autre de Denys d’Alexandrie
, cité par Eusèbe ( Prsparat. evangel.
XIII. 24.) pour prouvêr qiie l.s anciens ne met-
toient qu'un feul mât à leurs navires. Mais on
voit fur un jafpe rouge de la collection de Stofch
un vailfeau de charge fans rames , avec le grand
mât & le mât d'artimon ou de poupe , garnis
de leurs voiles enflées. Sur une agathé-orïyx dé la
même colleélion, paroît un gaulus 3 ou bâtimen t
léger, à rames ; à fa proue, il y a une efpèce dé,
de mât d'avant ou de beaupré fort incliné-, comme-
& il fonde fon explication fur le pojfà des mate*
lots ficiliens, qui eft une corne de boeuf.
M A T E R A , 3
MA TERIS, > javelot dont la pointe ferrée
MATARIS , J
étoit fort lourde & obtufe. Elle meurtriffoit plutôt
qu'elle ne perçoit. C'étoit l'arme des gaulois. Il
en eft parlé dans les Commentaires de'Géfar (de
bello gallico , lib. I. cap. 16. ) , dans Tite -Live
( lib. V i l. cap. 24.). Strabon ( lib. IV. ) dk pré-
cifément que c'étoit une efpèce de javelot,
■stcixtx t) hâbs ; on ne peut donc confondre la
materis avec une lancé. D’ailleurs Sifenna.pîfL
apud Nonium.) oppofe les materis aux lances,
galli materibus , fuevi lanceis configunt."' ,
Les arbalétriers 'français donnoient Jernom ce
m a t r a s à un dard de même forme, qui meurtriffoit,
ou , .comme on parloit alors par, analogie' » q111
m à i r à jfo i t i '■ |g -#
MA T
Matera , déeffe à laquelle on çonfacroit "tes
materis, que l’on fufpendoit auprès de fes autels.
MATERIARIUS, défîgne dans les inferiptions
( Gruter. 460. 7. Muratori, 16. 3. ) un menuilîer.
Ce mot a „été formé de materia , bois. -
MATHEMATICI. Les écrivains latins défi-
gnent ordinairement par ce mot, non des mathématiciens
, mais des aftrolpgues 8c des difeurs. de
bonne aventure , qui exerçoienc à Rome leur ait
impofteur dans le cirque fur la Spina.
MATHIEU CANTACUZÈNE.
M a t heu s Cant a c uz en us .
On ne connoît point de médailles de ce prince.
MA TU O 3 furnôm des familles P ompo nia ,
Pa p ir ia .
MATIDIE, nièce de Trajan, fille de Mar*
ciana.
M ATID TA AUGUSTA.
Ses médailles font : ■:
RRR. en or ; au revers de Plotine RRRR.
RRR. en argent.
RRRR. en G. B. '
O. èn M. & P. B.
O. de colonies.
! RRRR. en P. B. grec.
On voit à la villa Ludovifî’une tête de Matidie
j qui a les oreilles percées pour recevoir des boucles.
MATRABUS A ugg. (Muratorif 94. 4.) Voyeç
Déesses-Mèr e s.
MATRALES H - , H • xn
I MA TRALIA C tetes ^ll on a B.ome,
[le 11 de juin, en l’honneur de la déeffe Matuta,
que les grecs nemmoient Ino. Il n'y avoit que les
;'dames romaines qui fuffent admifes aux cérémo-
I nies de la fête , & qui puffent entrer dans le
temple ; aucune efclave n’y étoit admife, à l’ex-
Iception d’une feulé., qu’elles y faifoient entrer ,
I.& la renvoyoient enfuite , après l’avoir légèrement
Ifoufflettée , en mémoire de la jaloufie que la
laéeffe Ino , femme d'Athamas, roi de Thèbes ,
avoit juftement conçue pour une de fes efclaves
Ique fon mari aimoit paflîonément. Les dames
[romaines obfervoient encore une autre coutume
!*°,rt ^Hgulière ; elles ne faifoient des vôêux à îa
laf ■ e Pour ^es en^ns de leurs frères ou foeurs,
[« jamais pour les leurs, dans la crainte qu'ils
M A T 6 6 7
n'éprouvaffcnt un fort femblablé à celui des enfans *
d’Ino j c’eft pour cela qu’Qvide (liv. VI. des
Fafies ) confeille aux femmes de ne p®int prier
pour leurs enfans une déeffe qui avoit été trop
malheureufe dans les fîens propres. Elles offroient
à cette déeffe en facrifiç'e .un gâteau de farine ,
de miel & d’huile , cuit fous une cloche de terre.
Le poëre appelle: ces facrifices fiava-liba , dès
libations rouffes.
MATRES (Des). Voyei D éesses-Mèr e s .
MATRES SACRORUM. C’ctoient les prê-
treffes de Mythras, qu’on appelloit Mères des myf-
tères f acres. On leur. donnoit auffi le furnom
' d’Hyenne, qui eft une bête fauve. On en verra
la raifon à M y t h r a s .
MATRICÀRII,
MATRICÜLA i > On appelloit matricarit
M A TRI C ULAR1I. )
des gens prépofés pour éteindre les incendies de
Rome; & leur nom étoit dérivé du rôle ou ma-
tricula du préteur du peuple, lùr lequel ils éteienr
inferits.
Matricularii étoieîit ceux dont les noms étoient
inferits fur le rôle militaire, fur la matricule des.
pauvres d’une églife, &c. 8cc.
MARRON A , Ma t r o n e . Servius donne l'explication
du mot matrone dans le onzième livre de
l’Enéïde , où il dit : « Quelques-uns croient qu'il
y a cette différence entre matrone & mère de famille^
que l’on appelle matrone celle qui a un enfant, &
mère de famille celle qui en a eu plufieurs ; mais
d’autres eftiment qu'on nomme matrone la femme
qui eft mariée , quoiqu'elle n'ait point encore eu
d’enfans, & que l'efpérance quelle a d'en avoir
lui a donné ce nom de mère ou matrone 3 %fk c’eft
pour cette raifon que le mariage eft appelle ma-
trimonium ». .Aulu-Gelle & Nonnius Marcellus
appuient cette epimon.
Ma t r o n e , en Mythologie. On donnoit ce
nom à Junon , parce qu'elle étoit la divinité protectrice
des femmes nubiles qui font en âge Sc
en état de devenir mères.
MATRONALES , fêtes célébrées à Rome
par les matrones , aux calendes de Mars. Ovide
( Fafies liv. III. ) donne cinq caufes à l'inftitution
de cette fête ; la première eft que les fabines ,
enlevées par les romains , mirent fin à la cruelle
guerre que fe faifoient les deux nations, dont
l'une vouloir tirer vengeance du-rapt, & l'autre
le foutenir 5 la fécondé, afin que Mars , en l’honneur
de qui fe faifoit la fête, leur procurât la
même félicité qu'à Romulus & à Rémus fes enfans j
la troifîème, afin que la fécondité que la terre
P p pp ij