
M AG ED DO , en Phénicie.
Cette ville a fait frapper des médailles autonomes
de bronze avec des légendes phéniciennes.
M A G E S , c’eft ainfi qu’on appelloit chez les
Perfes les prêtres & minillres de la religion , comme
les druides chez les gaulois, les gymnofo-
philîes chez les Indiens. Ces mages jouifloient
d’une extrême conlidération, également recherchés
des grands & du peuple. On leur confioit
l’ éducation des princes, & même aucun roi n'é-
toit couronné , dit Suidas, qu’il n’eût fubi une
efpèce d’examen devant lés mages.
Darius, fils ti’Hyftafpes, crut s’honorer beaucoup
en faifant graver fur fon tombeau qu'il
avoir été parfaitement inftmit dans toutes leurs
connoiffances. Par rapport au culte. de la divinité,
ils ne voulo.ient ni temples , ni autels, di-
fant qu’on diminue la majellé de dieu, de celui
qui reuH lit tout pat fapréfence & par fes bienfaits,
en renfermant pour ainfi dire, cette'majéfté
dans des murailles’.' « Tout l’univers, ajoutoient-
ils, félon Cicéron fcaitfi*. I. des h h c ):, annonce
l'a grandeur Se fa puiffance; fout l’univers par
coniféquent doit lui. fèrvir dé'temple & d’ autel 1
Oû peut,on mieux le connoîtrè & . adorer ,
que là où il s'eft peint avec le plus davantage ? >»
ainfi r quand les pertes,voûtaient fatisfaire aux
devoirs de la religion, ils, fe retiroient furies
montagnes les plus élevées, & là ils fe profter-
noient devant Jupiter , c’ eft-à-dire, devant le
ciel même qu’ils, croyoient tout pénétré de (a divinité,
la ils faifoient leurs différens facrifices.
’ Les mages croyoient à une efpèce de métempfy-
cofe aftronomiquè, toute différente de celle de
Pvtliagore. Ils s’imaginoient que les âmes après la
mort étoient contraintes de paffer par fept portes,
ce qui durcit plufieurs millions 'd’ années, '-avant
d’arriver au foleil, qui eft le ciel eropirée ou le
fé.j'oûr des bienheureux. Chaque porte différente
par fà ftruïfure , étoi't auffi compofée d’un métal
différent, & Dieu J'avoit placée dans la planete
qui préfide à ce métal. La première fe trouvoit
dans'Saturne’, ’& la dernière dans Vénus.-Comme
rien n’étoit plus myftérieùx que .cette mé-
tempfycofe, les mages la repréfentoient fous
l’image d’ une échelle très-haute , : 8f divifée en
fept paffliges confécutifs, dont chacun avoir -fa
marque , fa couleur- particulière; & ç’eif ce qu’ils
appelloi-.nt la grande révolution des corps cé-
]elfes 8c terreff res, l’entier achèvement de la nature.
( Çcci tjl tiré de Chift. critique de- la Phitofophie l.
J. c. ?.).
Selon Thomas H yd e , fâvant anglais, les mages
ne reconnoiffoient qu’un fouverain être , dont
le feu étoit le' iymbole , 8c ’s’ ils rendoient un
culte religieux à cet élément , ce n’étoit qu'un
culte relatif à la divinité qu’il rspréfentoit. Gètte
religion qu’on appelle le magifme , fubfifle encore
aujourd’hui chez les guebres, dont on trouve
quelques relies en Afie. Zoroaftre pafle pour le
fondateur de cette religion, & pour le chef des
mages. Voyeç zfOROASTRE.
Mais il ne fit que rappeller le magifme prefque
éteint ; 8c il y ajouta l’ufage des temples , pour
mettre le feu facré à l’abri des Vents & des
pluies.
Si les monumens des perfes n’étoient pas auffi
rares , on verroit quelque^ mages , 8c on pourroit
parler du détail de leur coftume. Ils fuivoient les
rois à l’armée , félon Qunte Curce; 8c Darius
faifoit porter à fa fuite Te feu facré fur ..un autel
d’argen't accompagné des mages 8c de jeunes gens
vêtus de robes dé pourpre. On trouve la forme
de cet autel dans les fculptures des tombeaux de
Nachflti-RÙftam, près de Perfépolis.
Les médailles des rois de Perfe de la dynaftie
des faflanides , donnent quelque lumière Tur le
coftume des mages. Pellerin dans. fon troifieme
fupplément à . fes recueils de médaillés, en a publié
plufieurs planches 1 .8e 2. ;fur celle du n°. i;.
delà 2e planche on voit le feil facré gardé pardon
figures. L ’une réffemble à toutes celles du .même,
type des autres médailles ; fa tiare crenelee, fa ]
cuiraffe, fes.chauffes longues 8c fes manchesj
pendantes, hors des bras la’ font recôrippîtte
pour un fbldat perfe, d'après la defcrjptioh. qu'à
donnée Sttabon ( liv,, I f . J de ces foldars. Mais la
fécondé figure diffère delà première par la forme
de fa tiare , qui eft furmontée d’un globe/comme
celle des rois perfes faffanides,.
Agathias (. lié. 1. p. 64’ . & 64. édit. reg. J dit
que là garde du feu facré étoit confiée-aux mages.
Strabon cité plus haut, nous apprend-que les
chefs des perfes-portoient la même tiare que .1«
'mages. D ’après ces deux autorités.’,: la fécondé figure
de la médaille* eft un mage. On n’en avoit
point encore trouvé fur lès Mnonumens.
MAGICIENS , ceux qui pofledoient l’art des
enchantement, qui s’adonnoientïjxmagie. Garce,
a paffée pour une fameufe magicienne. Les ma-
giciennes de Theffalie faifoient, dit-on , defeen-
dre la lune fur.la terre- Voyet^ O rcé , Lune,
M a g ie .
’ MAGIE. C ’ eft l’art prétendu de produire,
dans la nature, des choies au-deffus du pouvoir
de l’homme, par, le fecours des dieux , en employant,
certaines paroles 8c certaines ccrem- nies.
Il paroîtrque. h-magie eft auffi ancienne que U
crédulité,'c‘ eft-à-dire, autant que les hommes.
Comme les magiciens invoquoient deux forte!
de divinités , les unes bienfaifantes ,.ries autres
malfàifantes & nuifîbles, cette différence .coiu-
M A G
tituoît deux fortes de magies ; l’une, qui avoit
recours aux dieux bienfaifans , fut nommée thewr-
gie; l’autre, qui n’avoit,pour objet que défaire
le mal, 8c qui, pour cela, n’invoquoit que des
ge’nies malfaifans, fut appellée goétie. Voyez ces
mots :
Il y a une autre efpèce de magie qu’on appelle
naturelle , qui n’çft qu’ une connoiffance des
«ufes phyfiques , plus étendue que celle du
vulgaire ignorant , qui a coutume de regarder
comme des prodiges les chofes dont il ignore
la caufe, & comme de véritables prédictions,
ce que le phyficien lui annonce devoir arriver.'
Ceux qui avoient des connoiffances fupérieures
aux lumières ordinaires , n’ étoient pas fâchés
qu’on-les crut infpirés des dieux, ou en commerce
intime avec.eux: de-là tant de prétendus
prodiges attribués aux dieux.
' M A G IS M E , , religion des mages» Voye$•
M ages. .
MAGISTER j &c. Dignités de l’Empire-Ro-
main, que l’on ne peut rendre en françois par
des noms de dignités absolument femblables. Il
faut donc conferver les dénominations latines :
Magifier admijfionum. Voyez A dmissionales,
Magijier arçhivi , le garde des archives de
l’Empire.
Magijier auftionis3 commiflaire à la vente des
biens d’un créancier , & à la liquidation des
Créances.
Magijier auguftalis , chef du collège des au-
gullaux • ,
Magifier bibendi. Voyez A rbiter bibendi. .
Magijier cenfûs, magiftrat chargé du foin &
de l’exécution'des teftamens, . de l’infperion fur
les. étrangers ,■ &c. .
Magijier collegii augurum 3 chef du collège des
augurer.
Magijier coilegiorum 3 chef de plufieurs collèges.
; Magijier curia 3 celui qui diftrîbuoit aux tribus
les fotrmies que leur donnoient les candidats,
pour acheter leurs fuffragés.
Magijier faôlionumVoyez D ominus faStio-
num.
Magijier fani, gardien du temple. On lit cette
infeription à Capoue r
Q. P E T I C I O . M. .F . F A L.
M A G. F A N I D I A N A E.
M A G
Magifier gladiatorum, maître des gladiateurs,
celui qui leur enfeignoît leur vil métier.
Magifierlarum 3 gardien d’unlaraire j d un
temple confacré aux lares. On lit fur un marbre
antique ;
M A R T I A U G U S T . O
L. J U NI U S. M A U R U S . L A R U M . A U G..
M A G I S T E R . Ô E D I T .
Magifier militum ou equitum, officier qui remp
la ç a , depuis Alexandre Séyere ,.le legatus, &
qui exerça les mêmes fonétions,
Magifier nävis, capitaine de vaiffeau.
Magifier obfoniiy écuyer tranchant , ou maître
d’hôtel.
Magifier officiorum, celui qui avoit l’infpèétion
fur tous les officiers du palais des empereurs, le
furintendant du palais.
Magifier pagorum> chef des cantons.
M a g i f i e r p e c à r i s y infpeéteur des troupeaux &
des-pâturages.
M a g i f i e r p l a u f û s , celui qui donnoit le fignal
& le ton pour applaudir. Voye% A pplaudis-
SEMENS.
Magifier populi 3 le dictateur.
Magifier' facrorum Junonis 3 l’ordonnateur des
pompes de Junon.
Magifier Saliorum, chef du collège des Saliens.
Marc Aurèle en exerça les fonélions.
Magifierficrini or um, furintendant des départe-
mens appellés, epifiolarum, libellorum 3 memoria
& difpofitionum.
Magifier. fepinatium, chef de la colonie des
fépinates.
Magifier focietatis veftigalis 3 directeur de la
ferme d’un impôt.
Magijier vefiis Linea 3 & veftis privata. Voyez
Com is vefiiarii.
Magifier vicorum, OU Vicomagifter3 OU isvaTrcip^iy
infpééfeur d'un quartier ou portion de région de
Rome. Augutte les établir, & on les éljfoit au
. fort tous les ans.
M a g i f i e r e q u itum . Il n’y a point de mot fran-
çoiss qui puifie exprimer ce que c’étoit que cette
! charge ï &. en le rendant y z i g é n é r a l d e la c a v a le
r ie 3 comme font tous nos traducteurs , on n’en
donne qu’une idée, très -imparfaite : il fuffit de
dire que c’étoit la première place après le dictateur,
tant en paix qu’ en guerre.
Magifier ferinii difpofitionum3 c’ étoit celui qui