
fôit le cacher dans les buîffons près des grands
chemins, pour dévorer les paifans. On leur donna
ce nom du mot grec aaiua , qui figt ifte voracité y
à moins qu'on n'aime mieux adopter le fentiment
de Bochart, qui tire de Lybie la fable des Lamies,
& qui donne à ce mot une étymologie phénicienne.,
dont le fens d l le même que celui de l'étymologie
grecque.
Lucilius fe moque en très - beaux vers de la
frayeur de l’homme qui, parvenu à l'âge de rai-
fon , ajoute encore foi à ces fortes d'êtres imaginaires
:
Terricula Lamias Fauni quas Fompiliique
Infiituere Num& y tremit h as, hic omnia ponit3
Ut pueri infantes creduntfigna omnia Akena
Vivtre........................................ ..
*• Et toutes les effroyables Lamies que les Fau-
» nus & les Numa Pompilius ont inventées -, il les
» craint. Il croit que tous fes maux & fes biens
95 dépendent d'elles, comme les petits enfans
» croient que toutes.leurs poupées & toutes lçs
» liâmes font vivantes ».
L AM IN É ( plomb ). Caylus( $. pag, 297.)
parle , dans fes recueils d'Antiquités , d'un fragment
de lame de plomb, que M. Barthélemy lui
avoit rapporté de Rome, & qu'on avoit détaché de
la voûte intérieure du Panthéon. C e fragment de
cinq pouces fur fix , ne porte aucun caractère;
cependant il mérite une forte d'attention, car il
eft laminé, & nous apprend avec certitude , que
les romains eonnoiffoient cette pratique, & que le
plomb ainfl préparé réfilte à l'injure des lïécles,
quoiqu'il fait d’une très-médiocre épaiffeur 5 celle
de ce fragment n'e'tant que d'une demi-ligne.
LAM PA , en Crète. AAm üAiq n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
R R R R . en bronze.. . . . Pellerin.
O* en or:
O . en argent.
M. Neumann les lui enlève toutes, pour les
reftituer à Caffôpe en Épire.
L AM P A D A IR E S , officiers du palais des empereurs,
chargés de porter devant eux des flambeaux
allumés. Il y en avoit pour le fervice des
grands officiers & des premiers magiftrats, &
fur-tout du préfet de prétoire , & du maître des
offices. D’abord ces grands officiers feuls avoient
le droit d'avoir des lampadaires y 'les empereurs
Faccoidèrent enfuite surcharges inférieures, &
ftir-tout aux quefteursou tréfonds, &âtix gouverneurs
des illes. Juftinien, par un édit, l’accorda
■ auffi au vicaire delà contrée du Pont. Lesgrands
officiers avoienrplufîeurs lampadaires-, car il y en
avoit un qu’ôn appelloit Primicier des lampadaires.
Avec les flambeaux on portoit auffi devant les
magiftrats l'image de l'empereur, comme il paroît
parle V I Ie concile ( aélioapremière ), & il elt probable
qu'on ne leur accordoit de faire porter tes
flambeaux devant eux, qu'à caufe de ceite image
de l’empereur. PourTempereur , c’eft Hérod'en
dans Commode & dans Antouin, & Tertuüien
dans fon Apologétique ( c, 34. ) , qui nous apprennent
qu'on portoit devant lui des flambeaux.
LAM PADÉD R0 M IE , mot grec formé de
Aot^îTfic?, lampe, flambeau, & de courfe.
C'eft ainfl qu’on appelloit à Athènes » la courfe
des jeunes gens qui fe faifoit un flambeaud la ma:n.
Celui qui arrivoit le premier, fans que fon flambeau
s'éteigr.ît, rèmportoit le prix. Ces coürfes
; fe faifoient à pied ou à cheval.
LAMPADISTÉS. Caylus s’ exprime ainfl ( Rec.
1. ). « La vignette de la page 117. repréfer.te un
; monument qui a été trouvé dans les ruines de
l'ancienne ville d'Athènes. 11 paroît avoir été
élevé à l'honneur de quelques lampadifles, qui
étoient nommés , & qui avoient remporté le prix
dans les jeux appellés la courfe du flambeau 3 ou
lampadophot ics, forte de fpeétacles ou de jeux qui
fe célébrèrent à Athènes , & dont je vais donner
une légère defeription. A l’extrémité du faubourg
d’Athènes , cù étoient fltués lecéramique & l'académie
, s'élevoit une tour, auprès de laquelle étoit
un autel confacré à Prométhée, & fur lequel
dans la fuite Pifîftrate, amoureux de Charmés,
fit placer uneftatue de Cupidon.,La jeuneffe athé-
nienne, qui vouloit difputer le prix de la courfe
du flambeau , s'affembloit fur le foir, trois- fois
l’an , cteft-d-dire, aux fêtes panathtiennes, à
celles de Vulcain, & à celles de Prométhée, autour
de l’autel , à la clarté du feu qui brûlpit
deflus., & dorique les fpeétateurs, par un cri général
, avoient ordonné de commencer les jeux,
on allurrroit un fl.rmbeau. Ceux qui prétendoient
^u prix dévoient le porter tout allumé, jufqu'à
u.n terme marqué à la pqrre de la ville, ou dans
la ville même, en traverfant le Céramique, &
courant à toutes jambes, fl la courfe fe faifoit à'
pied , comme c'étoit l'ufage ; ou en courantà tontes.
brides , fl la courfe fe faifoit à cheval, comme
on voit dans Platon, que cela s'eft quelquefois
pratiqué : fl le flambeau venoit à s'éteindre entre
les mains de celui qui en avoit été iaifî le premier,
celui-ci , déchu de toute efpérance , don-
noit le flambeau à un fécond, qui n'avant pas
été plus heureux , le donnoit à un troiflètne , &
ainfl de fuite, jufqu’à ce qu'on eut éptiüe h
nombre de ceux qui fe préfentoient pour difputer
Je prix * 8c fl aucun des prétendans n'a-voit réuffi,
le prix étoit réfer.vé pour une autrefois».
L'archonte-roi préfidoic, foit que ce fpe&acle
tenant un peu à la religion, exigeât fa préfence ;
ou qu’on crût par-là relever la dignité de ces
je u x ,& prévenir le défordre. L'archonte étoit
accompagné des épimelètes,nom fort connu dans
les ufages d'Athènes, & qui délignoic en général
des commiffaires chargés de l'exécution des ordres
émanés de la volonté du fouverâin, ou de
celle des particuliers; mais qui fcmble ici reftreint
à une efpèce d'infpeéteur commis pour le détail
de tous les petits foins .que demandoient l'appareil
& la célébration de ces jeux. Je fuis tenté
d'ajouter, quoique je n'en trouve aucune trace
que l'archonte 8c les épimélètes connoiffbient des
petits différends qui s'élevoient quelquefois entre
les champions ; qu ils décidoient du degré de mé-
ritedechacun d'eux en cette journée ; -qu’ ils 110m-
moient 8c couronnoient le vainqueur , 8ç qu’on
ne pouvoit appeller de leursjugemens; & fl quelqu’un
prétend , outre cela , que l’archonte 8c les
épiméletes, ou meme l ’archonte feul, donnoit
le fignal pour commencer la courfe, je ne disputerai
point avep lui , quoique j'a.edit nettement
le contraire ; pourvu toutefois qu'il-puiffe plier à
fon fentimént le paffage d'Ariftophane ( dans la
Com. des grenou lies. ) , l'unique fondement de
mon opinion à cet égard
« Une plus ample explication dév’endrcit une
differtation , - s'c.carter.oif du deflein général de
cet ouvrage ; ainfl je laiflerai aux littérateurs profonds
le foin de rechercher, pourquoi l’ancien
commentateur de Perle donne le nom de vainqueur
à celui qui commènçoit la courfe ; une victoire
précédente, lé fort, ou quel qu'autre titre
décidoit-il du rang dans lequel les prétendàns-de-
voent courir? Sur quoi fe fc nde Pfellus, lorfqu’il
avancecontre le tex te dePaufanias, que le flambeau
tout allumé palfoit de main en main fucceffivemer.
t, & tout en courant ? Je demanderai encore
, fl la coupe qui eft ici repréfentée , étoit
le prix ordmaire de ces jeux ; fl l’on y couronneit
plus d'un vainqueur , comme rinfeription fembte
1 infînuer, ou fi le nom.de lampaêifics fe donnoit
indifféremment à tous ceux qui avoient diifputé le
prix, même fans ft,et es; & enfin , fi Meurfltrs a
bien rencontré , lorfqu’il a die A contre le témoignage
de quelques textes a fiez précis, qu’aux fê -
tts panathéniennes ces jeux fe don noient dans le
1 irée 8c non pas-ndans le faubourg d'Athènes ,
comme aux fêtes de Vulcain, & à celtes de Prométhée
», - ... ;
L AM P A D OM A N C IE , divination dans la-
quel.eon obfervoitla forme, la couleur, & les
d iv e r s ' m o u v e m e n s d e la lu m i è r e d ’ u n e l a m p e , a f in
d 'e n t i r e r d e s p r é f a g e s p o u r l 'a v e n i r .
C e - m o t e f t fo rm é d e a vpn*? 3 lampe, & d e
ftetvrua , divination.
C ’ e f t d e c e t t e d iv in a t io n q u e p a r le P r c p e r c e
( liv. IV . ) , l o r f q u ’ il d i t :
Sed ne que fuppletis conflabat flamma lue crni s.
& a i l l e u r s :
S eu volait tingi parc a lacerna mero.
P é t r o n e e n f a i t a u ff i m e n t io n d a n s fa f a t y r e .
C e p e n d a n t o n p e n f e q u e l a lampadomancie é t o i t
u n e e f p è c e d 'a u g u r e .
L A M P A D O P H O R E ; c ’ e ft le m in if t r e q u i portoit
l e s l am p e s d a n s le s f a c r i f i c e s . Voye^ D a -
DOUQUE.
O n a p p e l lo i t a u ff i d e c e n om d e s g e n s q u i d o n -
n o je n t l e f ig n a l d u c o m b a t , e n é le v a n t e n h a u t d e s
t o r c h e s o u d e s f lam b e a u x . L e s lampadophores fa i f
o i e n t a u t r e f o i s a v e c le u r s t o r c h e s , c e q u 'o n t f a i t
d e p u i s , 8c c e q u e f o n t e n c o r e le s t r o m p e t t e s &
U s t am b o u r s e n fo n n a n t l a c h a r g e .
C e m o t . e f t c o m p o f e d e , Aa/u^rec^bf 3 u h e
l a m p e , & d e <pépa, j e p o r t e .
L A M P A D O P H O R I E S , f ê t e s d a n s I e fq u e l ’ e s
o n fe f e i v o i t d e l am p e s p o u r le s f a c r i f i c e s . L e s
a th é n i e n s e n a l lu m o i e n t p r in c ip a l em e n t a u x f ê t e s
d e M i n e r v e , p a r c e q u ’ e l l e é t o i t l 'in v e n t r i c e d e s
a r t s > à o t l l e s d e V u l c a i n , p a r c e q u ' i l o t o i t , f é l o n
^ e u x , l 'a u t e u r d u f e u & d e s lam p e s ; & à . c e l l e d e
P r om é th é e ^ , p a r c e q u ' i l a y o i t a p p o r t é l e f e u d u
c i e l . L a f ê t e d e s lam p e s r e v e n o i t d o n c t r o i s f o i s
l ’a rm é e ; la p r em iè r e s 'a p p e l lo i t A t h é n é e 5 la f é c
o n d é 3 H é p h e f t i é e , o u V u l c a n i e ; la t r o i f ièm e ,
P r o m é t h é e . D a n s c e s jo u r s l à o n d o n n o i t a u ff i d e s
j e u x à la lu e u r d e s l am p e s . C ' é t o i t d a n s c e s f ê t e s
qu-e fe f a i f o i e n t l e s c o u r t e s d e s lam p a d i f t e s .
L A M P E , n o m d 'u n e f t a tu e - d e V é n u s . Voyef
SwR-IENNE. *
L A M P E , e n g r e c a«*v^ , en l a t i n , lychnus 9
lucern.aj v a i f f e a u p r o p r e à fa i r e b r û l e r d e l 'h u i l e ,
e n y jo ig n a n t u n e m è c h e p o u r é c l a i r e r .
L e s lampes t e r v o ie n t c h e z le s a n c i e n s à t r o i s
p r in c ip a u x u fa g e s in d é p e n d am m e n t d e l ’ u fa g e d ô -
m e f t iq u e .
E l le s f e r v o i e n t , i® a u x f ê t e s , a u x t em p l e s &
a u x a i l e s d e r e l ig io n ; c a r , q u o iq u e l 'u f a g e d e la
c i r e n e f.flc p a s in c o n n u a u x a n c i e n s , q u o iq u 'i l s
u w e n t d c g r o s f l a m b e a u x , i ls n a v o i e n t p o in t d s