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Macédoine. 70 La Sardaigne le payoit aufli pour
fes mines d’argent ( Sidon. c. y. n° 49. ) :
S nrdi ni a argent um , naves Hijpanta defert.
Vcâigal pecorum, animaux que telle ou telle
province de l’empire devoit fournir à Rome. Les
lucaniens & les brutiens fourniffoient des cochons
( Cajfiod. Var. X I. 39.), de même que les famnites
& les campaniens ( l. I I I . C. Tk. deSuar. pecuar.
& novell. 1 y. Valentinien. ) L’Arménie fournif-
fo;t des beftiaux,& certaines provinces des chevaux
pour la cavalerie. ( Proèi ap. Vopifc. c. X V . )
V».Eligaipicariarum, impôt mis fur les arbres qui
fournifloient les gommes & lès réfines.
VeEtigal in pOUtibuS. 7 yr t» '
Vidtgalportorii. Ç V ° ^ PeAGES'
Vecligal pr&torium ( Cicen ad Attic. y. ^1, ) ,
impôt que pay oient les provinces aux préteurs,
pour être diipenfées de loger les gens de guerre
pendant l’hiver. Il fut appeilé auflï epidemeticum.
( C. Jufi. de metallis & epidemet. )
Vectigalfalis , impôt fur les falines. V .Sal in e s .
Vecligalfiliquaticum, V. SlLIQUÀTICUM.
Ve Eli gaipro fo lo , ou folarium , cens impofé fur
les fonds publics concédés pour des édifices par-
tculiers.
Vectigal tyrocinii 3 foldats exigés d’une province
ou des particuliers, en nature ou en argent.
La milice de France.
VeEtigal venaliiium. Voye^ V^NALITIUM.
Vecligal vini 3 vin exigé des pays de vignobles ,
1°. en Italie de la Campanie & de la Tofçane
(Sidon:. c. V. n° 46. & Symmack. epijl. IX. 12y. ) ;
2°. en Afrique (/. ult. §. 20. Jf^de muner*& honori) j
30. dans la Pannonie ( Claud. de laud. Stilich. 1.
199. ) 5 40.dans lesCyclades, dans les Boétiques,
dans les Gaules. ( Colum. Pr&fat. 1. de re ruftic.)
Vecligal pro timbra , expreflion poétique de
Pline ( XII. 1. ) , pour défigner un terrein fertile,
payant Vimpôt, & confaeré par un riche propriétaire
à ne porter quedes arbres à ombrage.
VeEtigal urina. Vefpafien mit un impôt fur les
urines , c’eft-à-dire, qu’il fit vendre à fon profit
aux foulons, pour dégraiffer les draps, l’urine
que les paflans dépofoient dans des vafes placés à
cet effet aux coins des rues.
IM P R É C A T IO N , c’eft-à-dire malédiéfcion. C e
ferme dans l’acception commune , défigne proprement
des voeux formés par la colère ou par
la haine.
Qn appelle de ce mot les expreflîons emportées,
que le defir de la vengeance nous arraehe, lorf-
que nous feptant trop foibles pour nuire par nous- j
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mêmes à ce que nous diaïffons, nous ofons réclamer
le fecours de la divinité, 6c l’inviter à époufer
nos fentimens.
• Mais il s agit ici des imprécations fingulières
des anciens , que leur religion & la croyance des
peuples autorifoient. C e fujet vraiment curieux
pour un littérateur philofophe , a fait la matière
de plufîeurs favans mémoires inférés dans le recueil
de 1 académie des belles-lettres : il en faut
detachèr les généralités les plus importantes &
les mieux afforties au plan de cet ouvrage.
Commençons par diftinguer les imprécations
des anciens, en imprécations publiques, en imprécations
des particuliers , & en imprécations
contre^ foi - meme, lopfqu’on fe dévouoit pour
la patrie j mais nous ne dirons rien de ces dernières
, parce que nous en avons déjà traité à
Y article D É V O U E M E N T , ( H ;ft. & Littér. ).
J ’entends par imprécations publiques , celles
que 1 autorité publique ordonnait en certains cas
chez les grecs , chez les romains , & chez quelques
autres peuples.
Les citoyens impies, mais für-tout les opref-
feurs de làjiberté & les ennemis de l’état, furent
l’objet le plus ordinaire de ces fortes à'impré-
: cations. Alcibiade en fubit la peine , pour avoir
mutilé les ftatues de Mercure, & pour avoir profané
fes myftères facrés de Cerès.
Dès que les Athéniens eurent fecoué le joug
; des Pififtratides, un décret du fénat ordonna des
imprécations contre Pifîftrare & fes defeendans.
Un pareil décret en ordonna de plus fortes contre
Philippe, roi de Macédoine. Tite-Live nous en a
confervé la teneur que voici :
Le peuple, dit-il, obtint du fénat ‘un décret,
qui portoit que les ftatues qu’on avoit élevées à ce
prince , feroient renverfées ; que tous fes'portraits
feroient détruits ; que fon nom & ceux de fes am*
cêtres de l’un & de l’autre fexe, feroient effacés ;
que les fêtes établies en fon honneur feroient réputées
profanes, & les jours où on les célebroit,
des jours malheureux ; que les lieux où l’on avoit
placé quelque monument à fa gloire, feroient déclarés
des lieux exécrables 5 enfin, que les prêtres dans
toutes leurs prières publiques pour les Athéniens
& pour leurs alliés, feroient obligés de joindre
des malédictions contre la perfonne & la famille
de Philippe. On inféra depuis dans le décret, que
tout ce qui poUrroit être imaginé pour flétrir le nom
du roi de Macédoine, feroit avoué & adopté par
le peujfle d’Athènes ; & que fi quelqu'un ofoit s’y
oppofer , il feroit tenu pour ennemi de l’état.
Efchine nous apprend que les Amphiétions s’obligèrent
par une amèreimprécation, non-feulement
a ne jamais cultiver, mais même à ne jamais permettre
qu’on cultivât les terres des Cyrrhéens &
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des A cracallides, qui avoient profané le temple
de Delphes , & s’étoient gorgés du butin des
offrandes dont l’avoit enrichi la piété des peuples :
voici les propres termes de l’imprécation, ils font
bien curieux :
« Si quelqu’un , folt particulier, fent ville, foit
nation entière, viole cet engagement, qu'on les ;
dételle comme criminels de leze-maiefté divine
envers Apollon, Latone, Diane & Minerve ; que
leurs terres ne donnent point de fruits 5 que leurs
femmes n’enfantent pas des hommes, mais des
monftrés j que leurs troupeaux ne produiront que
desmiffes contraires à l ’ordre de là nature; que fans
ceffe de tels gens fuccombent dans toute expédition
de guerre , dans tout jugement detribunal, dans
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Mais les meurtrierss, les affaflîns, les parricides,
ne pouvoient jamais fe flatter de cet avantage. C ’eft
ainfi que le déclare OEdipe dans Sophocle, lorf-
qu’il prononce fes violentes imprécations contre
le meurtrier de Laïus. «Je défends, dit-il, qu’en
aucun lieu de mes états, ce malheureux foit reçu
dans les facrifices & dans les compagnies : je défends
qu’ on ait rien de commun avec lu i, pas
même la participation de l ’eau luftrale ; & j’ordonne
qu’on le banniffe comme un monftre, de
toutes les maifons où il fe retireroit. Puiffe le
criminel éprouver l’effet des malédiélions -dont
je l’accable aujourd’hui. Qu’il traîne une vie mifé-
rable , fans fe u , fans lieu , fans fecours, & fans
çfpoir d’être jamais réhabilité. »
toute délibération du peuple,qu’eux, Ieurfamille &
leur race, pénffent par une extermination totale-;
qu’enfin aucune victime de leur part ne trouve grâce
devant les quatre divinités offenfées, & qu’à jamais
elles rejettent de femblables facrifices ».
Comme toutes les imprécations avoient pour but
d'attirer la colère des dieux fur la tête de celui contre
qui on les prononçoit, les divinités, qui dans la mythologie
préfidoient à la vengeance, entrelefquelles
les furies tenoient le premier ring, étoient celles
Les imprécations furent originairement établies
par le concours de la religion & de la politique,
pour exclure de la fociété & de la participation
aux avantages qui y font attachés, ceux qui feroient
capables d’en détruire l’ordre & l ’admi-
niftration. On regarda les imprécations comme /
une fuite naturelle du droit commun dont jouit
tout gouvernement, de pouvoir retrancher de
fon fein, les membres qui le bouleverfent & les
fujets rebelles.
qu’on invoquoit le plus généralement, dans les imprécations.
Les voeux qu’on leuradreffoit font appelles in-
diflinClement, exécrationes , execrationum carmen ,
dire 3 déprecationes., devotionés, verba feralia, termes
qui marqirent-qu’ on ne les invoquoit que pour
en obtenir quelque chofe defunelle; & afin de répandre
une forre d’horreur fur les facrifices qui
faifoieiVt patrie de la cérémonie, on les offroit ces
facrifices, non fur des autels élevés, mais dans des
foffes profondes que l’on creufoit exprès.
Le premier but de ces prières vengerefl’es étoit
On peut ajouter, à la décharge des imprécations '
des anciens, qu’elles n’étoient pas toujours mêlées
de formalités odieufes , & qu’edes varioient
fuivant la nature du crime qui y donnoit l eu ,
& fuivant l’idée que les peuples en avoient» Lorf-
que les crétois , chez , qui la dépravation des
moeurs étoit regardée comme Ja fiîurce de tous
les défordres, chaffoient de leur île. un citoyen
corrompu, ils ne formoient contre lui d’autre
voeu , finon qu’il fut obligé de paffer fa vie hors
de fa patrie , dans la compagnie de gens qui lui
reffemblaffent ; imprécation bien digne d’un peuple
qui avoit eu Mines pour légidateur.
de mettre les divinités infernales en poffeflion du
coupable, qu’on leurabandonnoitj c’ eft ce qu’on
entendoitpâr les deux mots devoverediris. Ceux qui
avoient été ainfi dévoués étoient regardés comme
des ennemis publics, & comme des hommes exé
crables. Bannis delafocié té, ils n’avoient plusde.
part aux.afperfîons qui fe faifoient avec les tirons
facrés trempés dans le fang des viétimes- Ils n’as
voient plus la liberté d’offrir des libations dans les
temples, ni d’affifter aux affcmblées du peuple.
Chaffés de leur patrie ils n’y étoient pas même reçus
après leur mort : on ne Vouloir pas que leurs offemens
fuffent confondus a vec ceux des citoyens , ni que la
terre natale qu’ils avoient déshonorée, fervît à les
couvrir -, à moins que fur des preuves bien authentiques
de leur innocence, ils ne fuffent réhabilités.
La réhabilitation fe faifoit en immolant quelques
viélimes à l’honneur des mêmes dieux , dont on
avoit imploré l’affiftance par les imprécations.
L’ ufage des imprécations paffi des erecs chez
les romains ; elles s’étoient gliffées à Rome dès
la naiffanc-e de la république, & elles y fubfif-
tèrent dans les temps poftérieurs. Valerius Publî*
cola, autorifé par le peuple, dévoua aux dieux
infernaux la vie & les biens de quiconcue oferoit
afpirer à la royauté. Craffus, ce romain fi fameux
par fes rièheffes , ayant formé le deffein d aller
conquérir le pays des Parthés , furmonta, pat
la faveur de 1 ompee , 1 oppofition que les pontifes
mettaient à cette entrepnfe ; mais le tribun
Atteins s’étant fait apporter, dans 1 endroit par
où Craffus devoit paffer, un réchaud plein de
feu, y jetta quelques parfums, fit des afperfions,
& prononça une -formule conçue en termes fi
effrayans , qu on la nomma carmen defperatum.
Telles étoient la plupart des imprécations particulières;
je les définis, des prières qu’en adrefls