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» des têtes dont il n'exiftât plus que ces parties.
w Jupiter éroit repréfenté avec un regard toujours
53 ferein (Martian. Capcl. I. ». p. 18 ). -Ceux là fe
34 trompant aflurément' qui ont prétendu trouver
33 fur une tête de bà faite noire de la vil!a Matteï,
” /prt rcffemblante à celle du père des dieux, mais
33 cara&érifée p u une mine févère > un Jupiter
33 fur nomme le terrible. Us n'ont pas fait attention
33 q u c e t te tête , ainfi que toutes les prétendues
33 têtes de Jupiter 3 qui n'annoncent pas un regard
n de bo. té & de clémence , portent ou ont porté
33 XtmoRius. Ils ne fe fient pas non plus rappelles
» que Pi u ton, au rapport de Sénèque , refll mble
03 à Jupiter t mais à Jupiter fulminant ( Senec.JS.erc
33 Fur. JC 721 ) , & qu'il porte le modius, ain.fi
33 que Sérapis; ce qu’on peut voir dans une ftatue
33 afiife qui decoioit le temple de ce dieu à Poz-
33 zuoü 3 & qui fe trouve aujourd'hui àPortici, de
33 même que fur un bas relief confervé au palais-
33 épîfcopal d’Oftie. Dérouté par la faulfe déno-
” mmation de Jupiterie terrible, on a négligé d'ob-
» lerver que Pluton & Sérapis, tous deux cara&é-
33 rifes par le modius , font la même divinité. Par
33 cqnfi.-qu.ent ces têtes ne repréfentent pas un Ju-
33 puer, mais unPliitonj & comme jüfqu’ici on
» ne connuflbit' de cette dernière divinité ni fia-
33 tues, ni têtesdegrandeur naturelle-, je me fiat te
» d'avoir multiplié les. fimulacres des dieux par
39 ce Été obfervationi »
» La férénité du regard n’eft pas le fieul trait
33 caraétériilique de Jupiter : il eft encore recon-
=» no:ffable à fon fron t, à fia barbe & à facheve-
M 1ure• Ses cheveux s’élèvent par deffus le front
33 & f-Tenant cifférens étige s, ils retombi nt en
» boucles fierrées fur les côte's , comme nous le
33 voyons par une tête gravée en cuivre, d'après
33 une agathe travaillée de relief. C e 'jet de che-
33 veux eft regardé comme un caractère fi efîentlel
33 de Jupiter s qu'il indique en effet dans fesfüs
33 une reffemblance frappante avec leur père. C ’tft
33 ce" que nous montrent clairement les têtes de
Caftor & de Polfux dans les deux ftatu.s co-lof-
33 f^les du Capitoie, celle fur*eoutqui eft antique,
33 car l’une de ces têtes eft moderne. Il en .eft
» à peu près de même d'Hficulape : fes cheveux
»' s'élèvent au deffus dû front d'une manière affez
» approchante de ceux: de Jupiter. De forte que
33 pour cette partie il n’y'a pas une grande diffé-
33 rence entre le père des dirux & fes petits-fils,
33 ce qui nous eft prouvé par la plus belle tête.
33 crEfculape d’une des ftatues pTus grande que ni-,
33 tare de la villa Albani, & par un grand nombre
» d’autres figures de cette divinité, entre a tte s
» par celle qui eft en terre cuite au cabinet d'IÉÇb-
» culanum. Cette grande reffemblance du petit-
33 fils avec le grand père pourrait bien avoir pour }
» principe la remarque faite déjà par les anciens,
33 que les fils reffemblent fouvent moins au père
>) qu'au grand père : ce faut que fait la nature dans I
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] » la conformation des créatures , eft prouvé auffi
» par l'expérience à l’égard des animaux, particu-
33 hé renient à l’égard .des chevaux : en conféquencé
» de cette remarque,lorfqu'il eft dit dans une épi—
33 gramme grecque , au fujet d’une ftatue de Sar-
33 pédon , fils de Jupiter, que le fang du père des
3? dieux fe maniteftoit fur la ph) fîonornie de ce
33 Héros j on feroit fondé à croire que ce n’étoient
« pas les yeux qui portaient ce càra&ère', mais
» bien les cheveux relevés au deffus du front qui
93 indiquoient cette origine : e y/ ovréçfta Atos.
33 r>!fceitïi6v. (Antkol. lib f. p. p20). 33
33 La même obfervation a lieu pour les centaures,
33 par rapport à leurs cheveux relevés au deffus du
» front, à ptu près comme font ceux de Jupitery
» afin d’indiquer apparemment leur affinité avec c@
33 dieu. »
33 Jupiter fe diftingùe des divinités qui or, t de
» la refletnbknce avec lui par fa c< ëffure, par
3» des cheveux qui defeenderit le long des tempes
33 & qui couvrent entièrement les oreilles. D’ail—
» leurs il a les cheveux plus longs eue les autres
33 dieux s fans former de boucles , ils font jet.tés'
33 d'une manière ondoyante , & reffemblent à la
33 crinière du lion. Ij paroît que c'eft cette agita-
33 tion de la crinière du roi des animaux , ainfi que
»- le mouvement de fes fourcils lorfqu’il eft en co--
» 1ère ( Buffbn. Hiß. natur. du lion ) , que le
33 poète a eu devant les yeux dans fon fameux ta—
33 bleau de qui ébranle l’Olympe par l'agita—
33 tion de fa chevelure & par le mouvement dç
» fes fourcils ».
. 33 Cependant Jupiter n’eft pas repréfenté dans
» tous fies portraits avec cet air de féiénité qui
33 le caraétérife ordinairement.Un bas-relief, ap-
» parteuant au marquis Rondinini, nous l'offre-
33 afiis fur un fauteuil avec un regard, fombre
» Vulcain , placé derrière lui & armé d’un mail-
» 1er avec lequel il vient de le frapper fur la tête
33 eft dans fattente de voir fôrtir Pallas de fon çer-
33 veau. Jupiter étourdi par le coup qu'il, vient.
» de recevoir, eft comme dans les douleurs de.
» l’enfant; ment. Ce dieu, par la naiffance de Pal-
33‘ las , veut produire au jour toute la fageffe fien-
» fibie & mrellecfueUe. J ’ai fait graver ce mor—
” ceau far-te titre du fécond tome de mes. mo-
» numens- de l'antiquité
. ' Jupiter eft repréfenté avec des ailes fur une-
.pierre gravée étiufque du cabinet de Stofch. Sur
une pâte de'verre & fur une cornaline du même
cabiner, il fie préfente à Sémelé dans toute fia ma-
j e f t é & avec des ailes-
« Cp que j’ai obfervé, dit Caylus ( Rec. i . pL
4 f . 7z° 3. ) , de plus fingulier dans cette figure de
Priape., c'eft la tête qui a tout le caractère de
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Jupiter. J’ en ai une autre pareille, mais plus
obfcèoe, haute de deux pouces , huit lignes , qui
ell dans h même pciïeion , & donc la tête a le
Je même caractère ».
En deux endroits de l'Iliade, Homère arme Jupiter
d’uirfoutt.
ce Ce Jupiter- Terminalis, dit Caylus ( Rcc. 3.
pl. 40. n° 1. 3.) , peut être rnis au rang dés mo-
munens les plus rares , par rapport à fa matière 5
car il eft de bronze, & c’eft le feul de cette efipecé
qui foit connu, fi l’on excepte célui qüe le P. Coii-
tucci poffédoit aux Jéfuites de Rome, & dont le
volume eft moindre que .celui-ci qui m’appartient.
Eoldetti eh-a-trouvé un autre dai-,s les catacombes,
qui' eft d ivoire ; on !e coRferve aulli dans le cabinet
des jéfuites; à R.ome. Ces; deux monumeis
ont \ècâlatlius eu\t modius Sut tête 5 Ce qui
me perfuade avec raifon , que le monument de ce
mur éro éteit chargé d'un pareil attribut : on voit
ea effet la tête eiifpofée pour recevoir cet orne--
ment. Les raba s de la couronne font d'un grand
volume. Le derrière dfe la tête éeffmé fous le numéro
,3, met le lecteur en état d’en juger. Je ne
dois pas que le piédeftal fur lequel la gaîne eft
fondée , fioit du même temps que le terme ; cependant
il me paroît antique. Au refte , cetre gaîne
coiivient principalement aux dieux Termes, & ne
laiffe aucun doute fur*leur. origine égyptienne33.
On trouvera difficilement l ’explication d'un Jupiter
affis fur un centaure, qui eft fur un autel
triangulaire des fouterrems de la villa Borghèiè.
La même difficulté fe rencontre dans 1 explication
du Jupiter d’une méda Ile de l'empereur Va-
lér:en ( Haver'camp. Num. Reg. Chrijl. 37. ) , contre
lequel fie drefi’e un ferpent. Peut-être Bart fli,
en defltnant cette médaille, a-t-il pris une pierre
pour la foudre, comme on" voit cet attr/but à une
figure fl-mblable, qui repréfente Cadmus furies
médailles de Gordien III. & d’Hoft 1 en. ( Vaill.
Num. Col. tom. Il.pagïx 17. 9. & pag. zyy. )
Sur un autel carré du Mufeum Capitolin , on
voit Rhéa couchée après avoir donné naiffance à
Jupiter, Saturne auquel on préfente une pierre
emmaillottée en guife d'enfanr, les curètes frappant
de leurs ep re-i fur des boucliers longs, pendant
que Jupiter tette la chèvre Amaltnée ; enfin, Jacû-
ter affis da.is l ’Oiympe au milieu des dieux.
L’éducation de Jupiter fe voit auffi fur un médaillon
de bronze de Laociicéè de Pliry-g’e , frappé
en l'honneur de Çrrracalla j fur un pareil de M.i-■ ■
gnefitr, frappé pour Maximin, Sc fur une méda'.ile
de Séleucie, frappée pour Macrin, & publiée
par Pellerin.
Dans la colleél on de Stofch , on voit entr’autres
les portraits fuivans -dç Jupiter.
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Sur une pâte antique, tête de Jupiter couronnée
de luuiier ou d’olivier $ la couronne d’obvier
caraéler'ifoiL Jupiter-Çj\y\v\>izn, & le laurier ctoit
cohfacrévà ce dieu, parce que la foudre , dtfoit-
on , ne frappoil jamais cet arbre.
Sur un jafipe noir , Jupiter debout, la tête
rayonnée , avec un manteau attaché fur là poitrine,
tenant de la main droite la foudre, Se de la gauche
fon feeptre.
Sur une cornaline , Jupiter debout tenant une
aigle fur h main droite', & de la main gauche (on
fc -ptre, à côté on ht les .caractères T i'ïe lc .
Su.r une prifme d’émeraude, Jupiter affis tenant
de la main droite un globe, & de la gauche fon
feeptre, avec l'aigle à fe; pieds.
Sur une pâte de verre , Jupiter - Pacifique affis
fur fon trône, vu en face, tenant tranquillement
la foudre dans fon fein.
. Sur une cornaline , deux Jupiters affis avec la
foudre & le feeptre , & au milieu d'eux une tête
en. profil > au-de flous on lit : M V El.
Il y a dans le cabinet du roi de France ( /j/. or.
72° 3.'’) un médaillon de Marc-Aurèle , avec deux
Jupiters , l'un affis & l’autre debout 3 expliqués
par Montfaucor. ( Suppl.de Vaut. tom. 1. p. 5 5*) :
Ce font peut-être les deux Jupiters nés én" Arcadie
de différens pères , Æther & le Ciel.
Les anciens fe plaifoient à multiplier les dieux ;
& comme c ’étoitune de leurs coutumes de donner
piufîeurs noms à une^ divinité, ils en faifoient
fouvent deux : il y a voit deux Ne peu nés C Arif-
t-opk. Plut. v. 397. Catull. epigram. 3 L-conf. Spank.
ad Ariftoph. lib. C .) , & '"on comptoir , fui vaut
Arnobe ( Adv. Gent. lib. IV . pag. 135.) , juiqu’ i
cinq Jupiters , cinq Mer cure s , autant de Bacchüs,
&c.
Sur un jafpe jaune, Jupiter-Axur, ou f ns barbe,
appelle par [es romains Vejovis ,* il eft debout. La
tête de e t Jupiter fe voit fur quelques médailles
(Beger. Obf. in num. p. 14.) , & en particulier,
fur une dé la famille Licinia.f Vaill. n° 11.)
Sur une pâte de verre , avec le nom du graveur
, N eico y , Jupiter fans barbe debout, avec
l’ aigle à fes pieds qui le regarde; il tient la foudre
dans la main droite, & fon bras gauche eft enveloppé
dans l’ égide , c’eft-à-dii e , dans la peau
de la chèvre Amaltnée , comme dans un -c. ftc,
La,forme de l’égide , la manière dont Jupiter la
tient, fiant conformes à l’étymologie du nom & à
l’orig ne de cet attribut. ( Melpom. c. 3 87. ) Hérodote
prétend que l’égide vient de la Lylie , où
les peupless’habilloient de peau dechèvies (ég de,
en latin agir, vient chi grec wyis, chèvre ) & que
les courroies avec le (quels ils lioient ces peaux
autour du corps, avoient donné beu à l’Idée de
C c c ij