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ne feroit trouver, pour la part de chaque individu,
que cinq arpens & demi. Mais Athènes étoit une
ville commerçante, qui avoit des reflources que
n'avoit pas lu fe procurer Lacédémone. Avant Tes
guerres avec cette dernière république, elle avo:t
fur mer ou dans fes ports jufqu’ à quatre cens
galères ( Xénophom de Exped, Cyri , lib. V i l. ) j
elle tiroitdes provinces de fa domination , ou des
pays éloignés qui étoient fes tributaires, jufqu’à
mille talens, pour le moins, de revenu annuel.
Athènes avoit de riches colonies, d'où elle pouvoir
tirer beaucoup de fubfiftances pour l'entretien
de fes citoyens : fans ces moyens, il paroîtreit
impofïible que fon maigre territoire eût pu fournir
aux befoins d’une fi nombreufe population, vu
fur-tout l’inégalité de fortune qui y étoit permife.
En effet, on voit par le calcul que-1390 penta-
cojlomêdimnes auroient feuls polfédé toutes les
terres de l ’A trique, & auroient réduit tous lés
autres citoyens à l’état de mercenaires. Rien n’étôit
donc p’us fige que la loi de Solon, qui rendoit
aux riches la poffeffion des grands biens & des
honneurs, onéreufe & prefque infoutenable ».
« Mais e ft - c e que les tketes, qui poffédoient
quelques terres ae payoient rien à l’état ? Un citoyen
, par exemple, pouvoit être propriétaire de
cent quatre vingt-dix médimnes de terre, & cependant
il n’étoit que de la dernière clafle ; cet
homme ne payoit - il rien à l’état pour fa propriété
? c ’eft ce que je ne puis comprendre. Il eft
plus vaifemblable que les hiftoriens ne nous ont
confervé que quelques circonftances des loix de
Solon, par le moyen defquelles on peut, par la
réflexion, en retrouver tout l’enfemble». ( Métrologie
de M. Pauftoti ).
H IP P A G O GÆ , navires qui portoient les chevaux
& les cavaliers à la fuite des armées navales
( Liv. lib. X L IV . 28. ). Aulu-Gelle les nomme
hippagines. ( X. 2 y. )
H IP PAR IN U S , Tyran en Sicile.
Ses médailles font
O. en or.
O . en argent.
Unique......... en bronze. . . . Torrémufa.
HIPPARQUE , officier chez les athéniens
qui commandoit leur cavalerie j cette cavalerie au
nombre de deux mille hùit cents chevaux en temps
de paix, étoit divifée en deux corps, qui chacun
commandé par un hipparque 3 comprenoit les
cavaliers. Les hipparques avoient foin de les
exercer pour les tenir toujours en haleine. On
voit bien que le mot hipparque vient de ’iwzros 3
cheval, & de v-px* , je commande. Nous appelions
dit Ariftote, les hommes que leur
miniitère met en droit de prononcer des jugemens,
& , ce qui les cara&érife plus particuliérement, de \
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donner 3 d’«xpédîer des ordres j c’eft pourquoi les
premiers magiftrats d’Athènes fe nommoient archontes.
-
H IP PE , nom d’ üne fille du centaure Chîron.
Un jour quHippé chafloit fur le mont Pélius , on
lui fit violence ; elle conçut tant de crainte de
l’indignation qu’auroit fon père en apprenant fon
malheur, que les dieux ayant pitié d’elle, la changèrent
en cavalle, & la tranfportèrent au ciel.
Quelques-uns difent qu’elle connoiffoit& prédifoit
l’avenir. Le mot grec ï*voc- cavale 3 a probablement
fervi de fondement à cette fable.
HIPPIA. Minerve futfurnommée Hippia . c’eft-
à-dire la cavalière , parce qu’on la repréfentoit à
cheval. C ’eft cette Minerve qu’on croyoit être
fille de Neptune.
Les arcad:ens lui donnaient ce furnom, parce
qu’lis lui attribuoient l’invencion des quadriges.
H IP P IUM 3 l ’arène proprement dite dans les
hippodromes , c ’eft-à-dire, l ’efpace entre la fpina
& les gradins de l’amphithéat.e.
HIPPIUS, Neptune fut furnomné Héppius ou
. Equeffre, dit Diodore de Sicile ( liv 6. ), parce
, qu’011 attribuoit à ce dieu l’art de dompter les chevaux.
Paufanias rapporte qu’auprès de Mantinée
on voyoit un temple de Neptune - Hîpphcs , fort
ancien , & où perfonne n’entroit. L’empereur Hadrien
fit bâtir tout autour un autre temple, qui
renfermoit le vieux : c’étoit, difoit-on , Àgamède
& Trophoniusqui avoient conftruit ce vieux temp
le , enjoignant des poutres de bois de chêne
les unes aux autres. Ils ne mirent point d’autre
empêchement pour entrer dans le temple qu’une
bande de laine, tendue à l’entrée ;foit que cela parût
fuffifant pour arrêter j au moins, ceux qui avoient
de la religion, foit qu’on crût qu’il y avoit quelque
vertu divine dans cette bande. On racobtoit
qu’Epite, fils d’Hippothoiis, fans paffer ni par-
defliis, ni par - de flou s la bande , mais Pay ant
rompue, entra hardiment dans le temple : il
fut à l'inftant puni de fa témérité & de fon irréligion
5 un flot d’eau de mer qui lui tomba mira-
euleufement fur les y eu x , lui fit perdre la vue.
H IP P IUS , c ’eft encore un furnom de Mars :
ainfi Minerve, Neptune & Mars, font les trois
feules grandes divinités que les auteurs nous re-
préfentent à cheval, & les feules qui fuflenthonorées
fous le nom d’équeftre, dans la Grèce &
chez les romains.
H IP P C , une des nymphes océanides.
HIP POBOTE , prairiefituée àPilfue des portes
Cafpiennes. C é to it un terrein bas & très-fertile.
h 1 P H 1 P iPf
Tout y venoit bien, aux oliviers près, qui n y
croifloient qu’à peine, & qui etoient/toujours
maigres & fans vigueur. C e terroir etoit tort
propre à nourrir des chevaux ; c eft pourquoi
les rois perfes y avoient un haras de cinquante mille
jumenS. Quelques-uns difent que c’ étoit d e-la
que fortoient les chevaux appellés mféens, qui
etoient grands & fort bons. & qui ne fervoient
qu’aux rois feuls. Voyei S t r a b o n , L. XI.
C e nom vient d"IrritoSy cheval, & de pais, je
nourris. Hippoboteé eft un homme qui nourrit des
chevaux , & hippobotum un haras, un lieu ou ion
nourrit des chevaux.
faifîrent cette idées on fait qu'ils profitpient de
tout pour donner du merveilleux au fujet dont
..ils parloient ; & rien certainement ne refiembloit
mieux aux monftres, tels quils les depeignoient,
qu’ un homme à cheval. Des gen^ qui faifoient
paffer les oranges pour des pommes d or , les bergers
H ip p o b o t e , faétion qui eut pendant quelque ;
tpmps radminiftration'-du gouvernement de Iule
d’Euboée, aujourd’hui Négrcpont. Les kippobotes .
avoient l'adminiftratipn du temps d Alexandre.
Voyei S t r a b o n , liv. X.
H IP PO C AM P E , c’eft ainfi qu’on appelle en
mythologie les chevaux de Neptune & des autres
divinités de la mer : cet animal eft fabuleux. 1 hne
fait mention , fous ce nom , d un petit animal qui
n’a rien de commun avec le cheval > c eft un in-
fe&e d’environ fix pouces de longueur.
H IP PO CEN TAUR E ,monftre fabuleux quon
feint avoir été demi-homme & demi cheval j on <
donna ce furnom aux peuples de The(Talie,.qui
entreprirent les premiers dans la Grècé de monter
à cheval jenforte que leurs voifins crurent d abord
que l’homme 8c le cheval ne faifoient qu’un meme
compofé.
Là fable dit que les centaures s’étant mêlés .
avec des cavales , engendrèrent les hippocentaures ,
monft ves qui tenoient en même-temps dé la nature
de l'homme & de celle du cheval ; mais comme de
pareils monftres n’ont jamais exifté , il eft vraifem-
blable que lorfque l’on parloit d un theflalien ,
on le nommoit hippios ou cavalier ,* ces cavaliers
dans la fuite, pour montrer leur force & leur
adrefle, s’exercèrent à fe.battre contre des taureaux
qu’ ils perçoient de leurs javelots, ou ils les
renverfoient en les prenant par les cornes. Pline
nous apprend que non- feulement cet exercice étoit
ordinaire aux thefîaliens, qui en étoient les inventeurs,
mais que Jules-Céfar en donna le premier
fpe&acle aux romains; il y a donc bien de l’apparence
qu’on ajouta, en parlant de ces theflaliens,
au nom à*hippios celui de centaures, & que de
ces trois mots izrzno?, Kivrâv t .Tewpofj on conipofa
celui d’hippio-centaure , cavalier perce-taureau.
Enfin , ces cavaliers s’ étant rendus redoutables
par leurs brigandages, on n’en parla que comme
de monftres, & , à l’ aide de l’équivoque 3 on les
nomma des hippocentaures , confondant ainfi le cavalier
avec le cheval qui le portoit. Les poètes
déguifés pour des fatyres, &- les vaiffeaux a
voile pour des dragons ailés, ne dévoient pas faire
de difficulté au temps où l’ ufage de monter a cheval
étoit nouveau, de traveftir des cavaliers en
hippocentaures. (D- J- )
Il y a des auteurs qui ont foutenu l’exiftence
de pareils' monftres. dans ia nature. Pline affure
avoir vu a Rome un hippocentaure , qu on avoit
apporté d’Egypte, fous l'empire-de Claude, 8c
qui étoit embaumé dans du miel, a la manière
de ce temps-là. Saint Jérôme rapporte que Saint
Antoine, allant vifiter Saint Paul 1 hermite, dans
le défert de la Thébaïde, rencontra un kippocen-
Lare, dont il donne la defeription : & il ajoute
que l'Afrique produit fouvent de pareils monl-
tres; mais ce neft pas de ces fortes d animaux
monftrueux dont parlent nos poetes : St la lhe iia -
lie n'en a jamais produit de tels.
H IP PO CO O N avoir ufurpé le royaume de
Lacédémone, fur Tyndare fon frère, mari de
Léda. Hercule le tua & rétablit Tyndare. f r n
T y n d Ar e . En reconnoiflance de la neutralité
que Junon garda dans cette quereUe . Hercule
lui immola une chèvre. V . E go phA ge. ( Pftufan.
Lacon.).
H IP PO CR A T IE S , fêtes en l’honneur de Nep-
tune cavalier , fV ?nos naatà'Hv , qui fe celébroit
chez les Arcadiens ; pendant ces fetes les chevaux
étoient exempts de tout travail, & on les
promenoit par les rues ou dans les campagnes ,
fuperbement enharnachés, & ornés de guirlandes
& de fleurs. C'eft les mêmes fêtes que les romains
célébroient fous le nom de confualia. Leur
nom eft formé de «Vu-« cheval3 & de *pans,
force.
H IP PO CR ÈN E , fontaine du mont Hélicon
en Béotiè : on a dit que le cheval Pégafe, ayant
frappé du pied , avoit fait fortir cette fontaine ,
d’où elle'pnt fon nom , qui lignifie, fontaine du
cheval. C e fut depuis la fontaine des mufes,
qui furent elles-mêmes appellees kippocrenes. Sm-
vaut l’hiftoire ancienne, cette fontaine fut de-
couverte par Cadmus , qui avoit apporte aux
grecs les fciences phéniciennes, d oh on a pu
l’appellerla fontaine des mufes. Voye^ A g a n ip p e ,
M u s e s , P é g a s e .
Pline ( liv .IV . chap. V I I . 1 décrivantlesfon-
taines qui étoient dans la Beotie , nomme (E d i.
podie, Pfamathé, D itc é , Epicrane , Aretbufe >
Mippocrene, Aganippe & Gargaphie. _
B b i)